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mercredi 29 octobre 2014

Pyrrhon ou l'indifférence



     L'épisode est restée célèbre dans l'Histoire de la philosophie : Pyrrhon d’Élis se promène avec son ami Anaxarque d'Abdère le long d'étangs marécageux. Soudain, Anaxarque glisse et tombe à l'eau. Pyrrhon continue imperturbablement son chemin comme si rien ne s'était passé. Anaxarque arrive à sortir de l'eau, on ne sait comment, soit qu'il y soit parvenu par lui-même ou que des paysans présents sur les lieux soient venus à la rescousse. Anaxarque, loin d'en vouloir à son ami indigne, se précipite vers lui pour le congratuler de sa remarquable indifférence !



vendredi 24 octobre 2014

Vous avez le blé

Vous avez le blé, les pommes qui pèsent,
Sur les branches souples ; vous avez le raisin qui gonfle
Dans des vignes vertes, et les herbe plaisantes, les légumes
Que la cuisson fait doux et tendres ; vous avez le lait
Et le miel de trèfle. La Terre est prodigue
De provisions et ses nourritures
Sont aimables ; elle dépose sur vos tables
Des choses qui ne réclament ni le sang ni la mort.
Hélas, quelle méchanceté que de faire avaler de la chair par notre propre chair,
Que d'engraisser nos corps avides en y enfournant d'autres corps,
Que de nourrir une créature vivante de la mort d'une autre.


Ovide, Les Métamorphoses, chant XV.




mercredi 22 octobre 2014

Tuer le temps

Comme si on pouvait tuer le temps sans blesser l'éternité...

Henry David Thoreau

lundi 20 octobre 2014

S'occuper aussi des animaux

Ce livre a pour but de mettre en évidence les raisons et l'impératif moral d'étendre l'altruisme à tous les êtres sensibles, sans limitation d'ordre quantitatif ni qualitatif. Nul doute qu'il y a tant de souffrances parmi les êtres humains de par le monde que l'on pourrait passer une vie entière à n'en soulager  qu'une partie infime. Toutefois, se préoccuper du sort de quelque 1,6 million d'autres espèces qui peuplent la planète n'est ni irréaliste, ni déplacé, car, la plupart du temps, il n'est pas nécessaire de choisir entre le bien-être des humains et celui des animaux. Nous vivons dans un monde essentiellement interdépendant, où le sort de chaque être, quel qu'il soit, est intimement lié à celui des autres. Il ne s'agit donc pas de ne s'occuper que des animaux, mais de s'occuper aussi des animaux.

Matthieu Ricard, Plaidoyer pour les animaux, Allary Editions, 2014, p. 13.   

dimanche 19 octobre 2014

Le bouddhisme, philosophie, religion ou mode de vie ?



    Voilà bien une question très souvent rebattue. Faut-il considérer la Voie du Bouddha comme une religion, comme une philosophie ou comme un style de vie ? Je voudrais apporter ici ma petite touche à ce débat récurrent.

jeudi 16 octobre 2014

Entrer dans son cercueil

Pratique zazen comme si tu entrais dans ton cercueil.

Proverbe zen




mercredi 15 octobre 2014

Réflexions sur Krishnamurti

    Ce texte commente un discours de Krishnamurti d'août 1929 qui se trouve ici.

  Voici un discours très fort de Jiddu Krishnamurti. Ce discours, il le prononce en août 1929 afin  de dissoudre l'Ordre de l'Etoile de l'Orient, ordre fondé par la Société Théosophique d'Helena Blavatsky et le colonel Olcott et imprégné de la croyance que Krishnamurti était le Bouddha Maitreya, le Bouddha à venir dans la mythologie bouddhiste et qu'il allait jouer le rôle à la fois de Messie, de Sauveur de l'humanité et d'"Instructeur du Monde". Krishnamurti tranche dans ce discours radicalement avec ce projet.

    Krishnamurti refuse totalement d'enseigner un ordre établi ou une voie spirituelle codifiée. Il refuse d'organiser une nouvelle croyance ou une nouvelle religion. Ce reviendrait selon lui à créer une nouvelle prison pour l'esprit humain. Or le but de Krishnamurti est de rendre les gens libres, car pour lui l'Absolu est absolument libre; il se donne de manière absolument inconditionnelle. Enseigner une Voie avec l'Organisation qui va avec est complètement inutile pour accéder à la Vérité. "La Vérité est un pays sans chemin" nous dit Krishnamurti.

La Vérité est un pays sans chemins

Discours de Jiddu Krishnamurti, le 2 août 1929.

Réflexions et commentaires de ce discours ici.

    Ce matin, nous allons discuter la dissolution de l'Ordre de l'Étoile. Beaucoup vont être contents, d'autres en seront affligés. Mais il ne s'agit pas ici de joie ni de tristesse, puisque cette dissolution est inévitable, comme je vais vous le démontrer.

     Peut-être vous souvenez-vous de l'histoire de la conversation que la diable a eue avec un ami, quand ils ont vu devant eux un homme s'arrêter, ramasser quelque chose par terre, le regarder puis le mettre dans sa poche.Son ami dit au diable : " Qu'est-ce que cet homme a ramassé ?

– Il a trouvé un morceau de Vérité, lui répondit le diable.

lundi 13 octobre 2014

Les traces de tes pas

Tout passe
Et tout demeure
Mais notre affaire est de passer
De passer en traçant
Des chemins
Des chemins sur la mer
Voyageur, le chemin
Ce sont les traces de tes pas
C'est tout ; voyageur,
Il n'y a pas de chemin,
Le chemin se fait en marchant
Le chemin se fait en marchant
Et quand tu regardes en arrière
Tu vois le sentier que jamais
Tu ne dois à nouveau fouler
Voyageur ! Il n'y a pas de chemins
Rien que des sillages sur la mer.

Antonio Machado (Espagne, 1875-1939)

dimanche 12 octobre 2014

La compassion selon Shabkar

Qui a la  compassion est bouddha, 
Qui est sans compassion est démon de la mort.

Avec de la compassion, la racine du Dharma est plantée; 
Sans compassion, elle pourrit.

Qui a la compassion est bienveillant, même en colère;
Qui est sans compassion peut tuer, même avec un sourire.

Pour le compatissant, même l'ennemi devient ami,
Pour l'insensible, même l'ami devient ennemi.

Pas de remède à l'amour

 Il n'y a pas de remède à l'amour si ce n'est d'aimer davantage.
 Henry David Thoreau, Journal, 25 juillet 1839.



samedi 11 octobre 2014

La vie est un pont

La vie est un pont, 
Traverse-la, mais n'y établis pas ta demeure.



Brouillard de novembre, de Kai Ziehl

mercredi 8 octobre 2014

Marc-Aurèle : l'entrelacement des événements


    Les œuvres des dieux sont pleines de providence, celles de la fortune ne vont pas sans la Nature, sans une trame et un entrelacement d’événements gouvernés par la providence. Tout découle de là. Il y a de surcroît le nécessaire et l’utilité à l’ensemble du cosmos dont tu es une partie. Or pour toute partie de la nature, le bien est ce que comporte la nature du Tout et ce qui contribue à sa conservation. (…) Que ces considérations te suffisent, si ce sont des principes de vie.

Marc-Aurèle, Pensées à soi-même.

dimanche 5 octobre 2014

La déconstruction du moi par Nâgasena

Milinda demanda au vénérable Nâgasena : « Sous quel nom connaît-on le vénérable ? Comment t’appelles-tu ?
- Ô roi, on me connaît sous le nom de Nâgasena ; c’est par ce nom que mes coreligionnaires s’adressent à moi. Cependant, bien que les parents choisissent un nom tels que Nâgasena, Sûrasena, Vîrasena ou Sîhasena, ce n’est là qu’une dénomination, une désignation, une appellation, un usage commun ; ce n’est rien de plus que le nom « Nâgasena » : aucune personne ne s’y trouve.
- Ecoutez-moi, vous les cinq cents Yonakas, vous les quatre-vingt mille moines ! dit le roi Milinda ; ce Nâgasena afffirme : « Aucune personne ne s’y trouve ! » Convient-il d’accepter cela ? »