Avec
un ami, passant la nuit
pour
chasser la tristesse de mille années,
nous
nous attardons à boire cent pichets
cette
belle nuit est propice aux propos purs
la
lune lumineuse ne nous laissera pas dormir
ivres
nous nous allongeons sur la montagne vide,
le
ciel pour couverture, la terre pour oreiller
Li
Bo (ou Li Bai, 李白,
Chine, 701-763)1
Michael Shainblum |
Beau
poème de Li Bo déclinant la mélancolie et l'amitié sous les
auspices de la terre et du ciel, de la lune et de la montagne.
L'ivresse entre belles paroles et silence, joie et contemplation. On
notera la confiance simple et évidente de Li Bo pour trouver la
consolation de la tristesse de la vie dans l'amitié et la
contemplation de la Nature. Je ne peux m'empêcher de penser que les
gens aujourd'hui ont perdu le contact avec la Nature. Ils ne savent
plus le bienfait que l'on peut retirer d'une promenade sous le ciel
étoilé avec le calme et les bruits de la vallée. Et quand on sort
avec des amis, la musique dans les bars et les boîtes de nuit est
tellement assourdissante que l'on peine à échanger ne serait-ce que
quelques mots en hurlant dans le creux de l'oreille des personnes
avec qui on voudrait converser.
1
Li Po, « L'immortel banni sur terre buvant seul sous la
lune », traduction de Cheng Wingfun et Hervé Collet,
Albin Michel, Paris, 2010, p. 147. NB : Li Bo
(transcrit en pinyin, transcription officielle de la langue
chinoise) s'écrit « Li Po »
en transcription Wades et EFEO.
Yuichi Takasaka - lac de Waterton, éclipse lunaire du 15 avril 2014 |
Li Bo
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