L'équanimité
est cette égalité dans l'humeur et le jugement, l'équanimité est
une disposition de la conscience faite de détachement et de sérénité
à l'égard de toute sensation ou ressenti, agréable ou désagréable.
L'équanimité joue un rôle considérable dans la Voie du Bouddha et
dans la méditation. Équanimité traduit alors le terme en sanskrit
« upekshā » ou en pâli « upekkhā ».
L'équanimité est une des Quatre Demeures de Brahma ou Quatre
Qualités Incommensurables avec l'amour, la compassion et la joie.
L'équanimité n'est donc pas seulement la capacité à être calme
et à rester « zen » face aux circonstances adverses,
mais c'est aussi la paix qui procèdent de la bienveillance
fondamentale que l'on peut nourrir envers les autres. Dans les
Soûtras, le Bouddha encourage le méditant à répandre ce sentiment
d'équanimité et de paix partout autour de lui, dans toutes les
directions : « Le
méditant demeure faisant rayonner la pensée d'équanimité dans une
direction de l'espace et de même dans une deuxième, dans une
troisième, dans une quatrième, au-dessus, au-dessous, au travers,
partout dans sa totalité, en tout lieu de l'univers, il demeure
faisant rayonner la pensée d'équanimité, large, profonde, sans
limite, sans haine et libérée d'inimitié ».
Il s'agit que tous les êtres soient touchés en tous lieux de
l'univers et en tout temps par cette grande paix.
L'équanimité
consiste donc à rester égal par rapport aux événements qu'ils
soient positifs, négatifs ou neutre. Il s'agit de laisser passer
tout ce qui peut lui arriver dans la vie et ne pas s'y attacher. Dans
le Soûtra du Développement des Facultés Sensorielles
(Indriya Bhāvanā Sutta, Majjhima Nikāya, III, 298-302), le
Bouddha explique :
« Lorsque
qu'un pratiquant voit une forme matérielle grâce à ses yeux, il se
produit chez lui une sensation agréable ou une sensation désagréable
ou une sensation à la fois agréable et désagréable.
Le
pratiquant la reconnaît pour ce qu'elle est : « Voici une
sensation agréable qui se produit en moi. Voici une sensation
désagréable qui se produit en moi. Voici une sensation à la fois
agréable et désagréable qui se produit en moi. Cette sensation se
produit parce qu'elle est un fait conditionné ; elle est un
fait grossier ; c'est un effet qui se produit par des causes.
Cependant, c'est l'équanimité qui est pure, qui est excellente ».
Lorsqu'il
réfléchit ainsi, la sensation agréable ou la sensation désagréable
ou la sensation à la fois agréable et désagréable s'estompe en
lui. Enfin, c'est l'équanimité qui reste. Tout comme, ô Ānanda,
un homme qui peut voir, ayant les yeux ouverts, les ferme ou, les
ayant fermés, les ouvre, de même, ô Ānanda, c'est avec une telle
vitesse, une telle rapidité, une telle aisance qu'une sensation
agréable ou une sensation désagréable ou une sensation à la fois
agréable et désagréable s'estompe. Enfin, c'est l'équanimité qui
reste. Telle est, ô Ānanda, le développement de la faculté
sensorielle concernant les formes matérielles connaissables par les
yeux1 ».
L'équanimité
est donc intimement liée à la conscience de la fugacité de la
sensation. La méditation de l'équanimité a donc ici pour préalable
la méditation de l'impermanence. Bien sûr, on pourrait rétorquer
qu'une sensation peut durer plus que quelques instants. Quand on est
malade, la sensation douloureuse de notre corps peut durer des jours
entiers. Mais quand on analyse finement cette sensation qui dure et
qui dure encore, on se rend compte que cette sensation se décompose
en une chaîne d'instants de sensation. La sensation désagréable
que l'on éprouve durant la maladie n'est pas une seule sensation,
mais une suite de sensations, comme un film est une suite d'images
qui se succèdent sur la pellicule. Or l'équanimité agit dans
l'instant présent de cette sensation : celle-ci ne dure qu'un
instant comme un battement de paupières avant de laisser la place à
une autre sensation.
Le
Bouddha applique, dans ce Soûtra
du Développement des Facultés Sensorielles,
le même raisonnement aux autres facultés sensorielles :
l'équanimité dans l'instant de la sensation sonore est comparée au
claquement de doigts, l'équanimité dans l'instant de la sensation
olfactive est comparée à la goutte d'eau qui tombe et dévale d'une
feuille de lotus. La fleur de lotus a la particularité de ne donner
aucune adhérence à l'eau, ce qui fait que l'eau glisse
particulièrement vite sur sa surface. L'équanimité dans l'instant
de la sensation gustative est comparée à un crachat ;
l'équanimité dans l'instant de la sensation tactile est comparée
au fait de tendre un bras. Enfin, l'équanimité dans l'instant de
la sensation mentale est comparée à une goutte d'eau qui tombe sur
une plaque de four en fusion et qui s'évapore dans l'instant.
L'équanimité qui se maintient dans la fugacité de l'instant permet
de dissoudre cet attachement au sensation qui fait que l'on désire
avidement les sensations plaisantes et que l'on rejette violemment
toute sensation désagréable.
Par
ailleurs, l'équanimité provient aussi de la conscience de la
causalité. Aucun phénomène n'existe de manière indépendante
comme une fatalité tombée du ciel. Une fois que l'on comprend
l'enchaînement des causes et des conditions qui ont fait advenir les
événements auxquels nous sommes confrontés, on peut d'autant plus
facilement les relativiser et s'apaiser par rapport à eux.
Cette
faculté d'apaisement n'est jamais pourtant vraiment totale. Peut-être chez
un Bouddha est-elle totale, mais chez la plupart des pratiquants de
la méditation, la vie n'est pas vécue de manière totalement égale
et sereine. La colère et l'irritation pourront vous envahir.
Certains maîtres zen étaient d'ailleurs connus pour leur coup de
sang. On peut avoir des moments de déprime, être stressé, plonger
dans le désespoir. L'équanimité n'agit pas nécessairement tout de
suite, d'un seul coup, comme par un coup de baguette magique.
L'équanimité agit le plus souvent lentement, doucement. Vous êtes
envahis par une émotion, c'est naturel, et puis il faut avoir le
réflexe de revenir à la méditation. Au lieu d'entretenir cette
émotion perturbatrice et laisser courir les pensées incontrôlées
comme un torrent impétueux, revenir à la conscience silencieuse du
moment présent. Au début, c'est difficile parce que des orages de
pensées noires nous traversent, notre corps est le témoin et la
victime de ces crispations qui l'assiègent de toute part. Mais par
la méditation de l'équanimité, cela redescend lentement. L'amour
infini, la compassion infinie et la joie infinie finiront par chasser
ces nuages noires qui planent sur notre esprit et feront revenir un
ciel radieux dans notre flux de conscience.
En
fait, c'est vraiment une question d'avoir le réflexe de se tourner
vers la pratique de shamatha / vipashyanā (quiétude & vision
pénétrante) plutôt que de se laisser emporter par le flot
émotionnel. Pour cela, il faut s'entraîner encore et encore à la
méditation afin d'ancrer ce réflexe de la méditation au plus
profond de nous-mêmes. Cela vient lentement,
lentement, lentement.... L'équanimité n'est pas un ordre
autoritaire que la raison pourrait décréter envers et contre tout
dans notre psychisme. On dit souvent qu'un arbre qui pousse fait plus
de bruit qu'une forêt qui tombe. Et la croissance de l'équanimité
dans toutes les parties les plus fines de notre être est encore plus
silencieuse, inodore, invisible... Il faut commencer par cultiver
l'équanimité dans des petites choses, par exemple quand vous
attendez votre bus et que vous vous impatientez de ne pas le voir
venir. Progressivement, l'équanimité gagnera du terrain en nous.
Mais
cette équanimité ne sera jamais totale, sauf peut-être dans le cas
hypothétique d'un Bouddha parfaitement accompli. En fait, il y a
toute une mythologie tant dans la tradition gréco-romaine que dans
les traditions indiennes ou chinoises dont il conviendrait de se
défaire : c'est l'idée d'un Sage totalement impassible face à
l'adversité de la vie, face même à la torture ou à des
souffrances inimaginables. Rien ne pourrait le perturber. On trouve
cela fortement inscrit dans l'éthique stoïcienne où le Sage reste
de marbre face aux orages du Destin. En Inde, on imagine les
bouddhas du bouddhisme et les rishis de l'hindouisme ainsi que les
jinas du jaïnisme aussi imperturbables que les statues qui les
représentent. Mais voilà, les Sages, les bouddhas, les jinas et les
rishis ne sont pas des statues, mais des êtres humains faits de
chair et de sang. Ce sont comme comme nous des êtres doués de
sensibilité et de conscience, et ils ressentent au moins la douleur
physique autant que nous. Bien sûr, on peut s'entraîner par un
effort colossal de la volonté à maîtriser ses affects ; mais
je me demande dans quelle mesure il n'y a pas un orgueil
incommensurable à vouloir se faire plus imperturbable qu'un roc.
En
fait, la peur, le stress, l'angoisse sont des choses très
désagréables, mais elles ne sont pas dénuées d'utilité pour
notre survie et l'évolution de notre espèce. Supposons que nous
soyons poursuivis par un lion. On a tout intérêt à avoir peur et à
être stressé ! Cela nous donnera des ailes pour fuir au plus
vite ce danger. Certes, quand la peur devient de la panique, on a
souvent des réactions complètement irrationnelles et
contre-productives : on reste figé et tremblant là où on
devrait ses jambes à son coup, ou on fuit là où il serait beaucoup
plus sensé de rester immobile et d'attendre que le danger passe.
C'est pareil pour la colère. La colère est mauvaise si elle nous
conduit à la violence, au ressentiment et à la malveillance. Mais
rester de marbre face à une injustice peut donner à l'impression à
celui qui commet l'injustice qu'il ne fait là rien de mal. Exprimer
notre colère ou notre rébellion peut envoyer à l'autre le message
qu'il fait quelque chose de mal.
C'est
pourquoi cette idée de rester imperturbable quoi qu'il arrive n'est
pas nécessairement un bon idéal de sagesse à atteindre. J'y
verrais pour ma part une vision figée et faussée de la sagesse. Le
Bouddha n'hésitait pas à exprimer sa désapprobation devant le
comportement de certains de ses disciples, voire à les réprimander
vertement. Par ailleurs, certaines personnes sont plus sensibles que
d'autres, certains personnes connaissent plus d'angoisse que la
moyenne des gens, d'autres sont naturellement ou à cause des aléas
de la vies plus frappées de dépression ou de désespoir. Je pense
que la sagesse consiste à vivre de manière dynamique avec ce que
nous sommes. J'ai souvent connu des crises d'angoisse ; et au
début où je pratiquais la méditation, j'avais l'ardent désir de
parvenir à apaiser totalement ces crises d'angoisse grâce à la
pratique de shamatha / vipashyanā. Mais cette angoisse persistait au
fil des ans où je pratiquais assidûment la méditation, plusieurs
heures par jour. Je vivais cela comme un échec. Jusqu'au jour où
j'ai compris que la méditation ne devait pas m'aider à éteindre
l'angoisse, mais vivre tranquillement cette angoisse. Il m'arrive
encore d'être traversé par des crises d'angoisse, mais je ne
m'angoisse plus d'angoisser. Je vis ces moments désagréables
d'angoisse avec une certaine équanimité comme quelqu'un qui serait
malade d'une fièvre et qui doit bien prendre son mal en patience.
Mais surtout je n'écoute plus le discours de cette angoisse, cette
production infernale du mental qui se tracasse de tout et de rien. Je
sais que c'est là : « il y a là de l'angoisse »,
mais je ne vois plus là une raison de perdre sa sérénité.
Ernst Baumann - Le lac de Zell en soirée - 1938 |
*****
L'équanimité
peut aussi être mise en relation avec les trois Portes de la
Sagesse : vacuité, absence de caractéristique, absence de
souhait. La vacuité désigne l'absence d'existence ultime des
phénomènes. Les phénomènes n'ont pas la réalité qu'on leur
porte. L'absence de caractéristique est la prise de conscience du
fait que les concepts, les noms, les idées, les appréciations, les
jugements ne sont que des étiquettes que l'on porte sur des
phénomènes fluctuants et insaisissables : ces étiquettes
conceptuelles ne renvoient à aucune réalité. Pourtant, nous avons
la très forte tendance à conférer une réalité à nos concepts et
aux caractéristiques dont nous affublons les phénomènes auxquels
nous assistons. L'absence de souhait est la prise de conscience qu'il
n'y a rien à attendre des phénomènes illusoires, rien à
souhaiter, rien à désirer, simplement se contenter dans l'ici et
maintenant, dans les choses telles qu'elles sont, et non telles que
nous voudrions qu'elles soient.
Si
nous pratiquons l'équanimité en-dehors de ces trois portes de la
sagesse, c'est déjà très bien somme toute, mais on ne dépassera
pas le stade du monde de Brahma, monde divin fait d'une sublime paix,
où tout est amour, compassion et joie, mais où on ne dépasse pas
la dualité entre ce qui est bon et ce qui est mauvais. Le méditant
équanime qui médite les quatre demeures de Brahma apaisera son
esprit face à la douleur ou ce qui est pénible et ne s'emballera
pas face à ce qui est plaisant et jouissif, mais il sera toujours
confronté à la dualité de devoir endurer les choses pénibles et
ne pas s'exciter excessivement devant les choses plaisantes. Jointe
aux trois Portes de la Sagesse, la vacuité, l'absence de
caractéristique et l'absence de souhait, l'équanimité prend une
autre ampleur. Dans l'absence de caractéristique, on cesse de juger
constamment les phénomènes et les diviser en bons et en mauvais. On
prend conscience que ce ne sont que des divisions relatives qui n'ont
pas cours dans l'absolu. Dans l'absence de souhait, on s'établit
dans l'instant présent, ne souhaitant rien pour l'avenir. On se
libère de cette propension fondamentale qu'ont tous les êtres à
rechercher avidement le plaisir et le bonheur et à repousser
frénétiquement la douleur et le mal-être. L'absence de souhait
agit alors en amont de l'équanimité et la facilite grandement.
Jointe aux Trois Portes de la Sagesse, l'équanimité devient un
véritable facteur d’Éveil. D'ailleurs justement, dans la liste
des sept facteurs d’Éveil, l'équanimité est le septième et le
plus haut de ces facteurs d’Éveil2.
Dans
le Soûtra de la Distinction des Éléments (Dhātu
Vibhanga Sutta, Majjhima Nikayā, III, 237-247), le Bouddha
explique ce rôle de l'équanimité dans la méditation pour aller
dans les plus hautes sphères de la concentration méditative3
(c'est moi qui met les intertitres):
« 1°)
Prise de conscience de l'apparition et de la disparition des
sensations agréables, désagréables ou neutres.
Supposons,
ô moine, que la chaleur soit obtenue, que la lumière soit produite
par la frottement de deux pièces de bois. Lorsque ces deux pièces
de bois se sont séparées, leur chaleur réciproque cesse, puis
disparaît. Il en est de même, ô moine, d'une sensation agréable
qui se produit du contact qui donne une sensation agréable. En
éprouvant une sensation agréable, on sait : « je sens
une sensation agréable ». Lorsqu'il y a cessation du contact
qui a donné la sensation agréable, on sait : « La
sensation agréable qui s'est produite à cause du contact qui a
donné la sensation agréable a cessé, elle a disparu ».
Supposons,
ô moine, que la chaleur soit obtenue, que la lumière soit produite
par la frottement de deux pièces de bois. Lorsque ces deux pièces
de bois se sont séparées, leur chaleur réciproque cesse, puis
disparaît. Il en est de même, ô moine, d'une sensation désagréable
qui se produit du contact qui donne une sensation désagréable. En
éprouvant une sensation désagréable, on sait : « je
sens une sensation désagréable ». Lorsqu'il y a cessation du
contact qui a donné la sensation désagréable, on sait : « La
sensation désagréable qui s'est produite à cause du contact qui a
donné la sensation désagréable a cessé, elle a disparu ».
Supposons,
ô moine, que la chaleur soit obtenue, que la lumière soit produite
par la frottement de deux pièces de bois. Lorsque ces deux pièces
de bois se sont séparées, leur chaleur réciproque cesse, puis
disparaît. Il en est de même, ô moine, d'une sensation ni
agréable, ni désagréable qui se produit du contact qui donne une
sensation ni agréable, ni désagréable. En éprouvant une sensation
agréable, on sait : « je sens une sensation agréable ».
Lorsqu'il y a cessation du contact qui a donné la sensation ni
agréable, ni désagréable, on sait : « La sensation ni
agréable, ni désagréable qui s'est produite à cause du contact
qui a donné la sensation ni agréable, ni désagréable a cessé,
elle a disparu ».
2°)
Développement et purification de l'équanimité
Alors,
ce qui reste, c'est l'équanimité, bien pure, bien propre, souple,
docile et brillante. Supposons, ô moines, qu'un habile orfèvre ou
apprenti-orfèvre prépare un four. Ayant préparé le four, il
l'allume. L'ayant allumé, il prend l'or avec des pinces et le jette
dans le four. Puis de temps en temps, il souffle sur le feu ; de
temps en temps, il arrose légèrement le four et de temps en temps
il le regarde attentivement. Voici que l'or devient clair, pur, net,
propre, libre de scories, souple, malléable et brillant, à tel
point que cet or rend possible la fabrication d'une bague, d'un
bracelet, d'un collier ou d'une guirlande d'or comme on le veut. De
même, ô moine, l'équanimité qui reste est pure, souple, docile et
brillante.
3°)
Entrée dans les absorptions méditatives des mondes divins Sans
Forme.
Le
pratiquant comprend ainsi :
« Si
je concentre cette équanimité ainsi purifiée, ainsi nettoyée, sur
la Sphère d'Espace Infinie, et si je développe ma pensée selon
elle, alors cette équanimité reposant sur elle, nourrie par elle,
restera auprès de moi pendant longtemps ».
« Si
je concentre cette équanimité ainsi purifiée, ainsi nettoyée, sur
la Sphère de Conscience Infinie, et si je développe ma pensée
selon elle, alors cette équanimité reposant sur elle, nourrie par
elle, restera auprès de moi pendant longtemps ».
« Si
je concentre cette équanimité ainsi purifiée, ainsi nettoyée, sur
la Sphère du Néant, et si je développe ma pensée selon elle,
alors cette équanimité reposant sur elle, nourrie par elle, restera
auprès de moi pendant longtemps ».
« Si
je concentre cette équanimité ainsi purifiée, ainsi nettoyée, sur
la Sphère de Ni Perception, Ni Non-Perception, et si je développe
ma pensée selon elle, alors cette équanimité reposant sur elle,
nourrie par elle, restera auprès de moi pendant longtemps ».
4°)
Détachement des Sphères des mondes divins Sans Forme.
Ensuite,
le pratique comprend :
« Si
je concentre cette équanimité ainsi purifiée, ainsi nettoyée, sur
la Sphère d'Espace Infinie, et si je développe ma pensée selon
elle, ce ne sera qu'une chose conditionnée. »
« Si
je concentre cette équanimité ainsi purifiée, ainsi nettoyée, sur
la Sphère de Conscience Infinie, et si je développe ma pensée
selon elle, ce ne sera qu'une chose conditionnée. »
« Si
je concentre cette équanimité ainsi purifiée, ainsi nettoyée, sur
la Sphère du Néant, et si je développe ma pensée selon elle, ce
ne sera qu'une chose conditionnée. »
« Si
je concentre cette équanimité ainsi purifiée, ainsi nettoyée, sur
la Sphère de Ni Perception, Ni Non-Perception, et si je développe
ma pensée selon elle, ce ne sera qu'une chose conditionnée. »
5°)
Détachement et réalisation du Nirvāna
Ainsi,
sans produire les choses conditionnées, sans intention de devenir ou
de rester sans devenir, désormais la pratiquant ne saisit plus rien.
Puisqu'il ne saisit pas, il n'est pas troublé. N'étant pas troublé,
il atteint le Nirvāna, et il sait : « Toute nouvelle
naissance est anéantie ; la Conduite pure est vécue ; ce
qui doit être achevé est achevé, il n'y a plus rien qui demeure à
accomplir, il n'est plus de devenir ». »
1On
trouvera une traduction du Soûtra du Développement des Facultés
Sensorielles dans : Môhan Wijayaratna, « Sermons
du Bouddha », Points / Sagesse, Paris, 2006, pp. 185-195.
2Les
sept facteurs d’Éveil sont : 1°) l'attention, 2°)
l'investigation des Dharmas, 3°) la persévérance, 4°) la joie,
5°) la souplesse, 6°) la concentration, 7°) l'équanimité.
- Qu'est-ce que la compassion?
On pense parfois que la compassion consiste à s'affliger soi-même de la détresse des autres, mais, dans la philosophie du Bouddha, rien de tout cela : la compassion est définie comme le souhait ardent que les autres soient libérés de la souffrance et des causes de la souffrance.
- Compassion (Dalaï-Lama)
- Esprit d’Éveil
Comment produire l'esprit d’Éveil ou bodhicitta? L'esprit d’Éveil est le souhait que tous les êtres soient libérés de la souffrance et deviennent des êtres pleinement éveillés. Les enseignements du lama tibétain Dza Patrül Rimpotché (XIXème siècle).
- Joie
Qu'est-ce que la joie spirituelle prônée par le Bouddha ?
- Éros, philia et agapé
Réflexions sur les différentes formes de l'amour
- Empathie et altruisme
Développer l'empathie et l'altruisme selon la philosophie bouddhiste
Le bonheur est-il en nous ? Ou se trouve dans notre relation avec les autres ?
- En compagnie du souffle - 4ème partie
- Des montagnes et des plaines (Fernando Pessoa)
Sur les inégalités de la vie...
- L'équanimité de l'Arahant (Nāgasena) et mon commentaire
En quoi l'Arahant est encore touché par les sensations physiques, mais n'est pas affectée par elle. En quoi il a cessé d'éprouver des sensations mentales.
S.M.H. Amsterdam |
Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la philosophie bouddhique ici.
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