Le
singe veut attraper la lune dans l'eau.
Tant
que la mort n'aura pas eu raison de lui,
il
s'obstinera.
Que
ne lâche-t-il la branche
et
ne disparaît-il dans l'étang profond:
Le
monde entier resplendirait d'une clarté éblouissante!
Hakuin
Ekaku, maître zen, XVIIIème siècle
Hakuin Ekaku (1686 - 1769) Auto-portrait Musée Eisei Bunko, Tokyo |
Une
image traditionnelle : le reflet de la lune dans l'eau que le
petit singe, le mental illusionné, prend pour la lune réelle. Telle
est notre condition en ce monde. Nous croyons à la réalité des
phénomènes ; mais nous ne voyons pas que ces phénomènes ont
autant de réalité qu'un reflet qui miroite dans l'eau. On veut
s'emparer de tel ou tel phénomène plaisant ; mais cela n'a pas
beaucoup plus de sens que de vouloir saisir la lune dans le lac.
Accroché
à la branche de l'existence, nous persistons à maintenir cette
dualité et cette aspiration à des apparences. Si le petit singe
mental consentait enfin à lâcher prise et à se laisser tomber dans
l'eau du lac, laisser son petit ego être absorbé dans la réalité
absolue, il s'en suivrait là un Éveil qui illuminerait le monde.
Koson Ohara (Japon, 1877 - 1945) |
Voir également :
- Une goutte d'eau (poème de Dôgen Zenji)
- Apparence et vacuité (Longchenpa)
- Ce qui, non-duel, est duellement perçu (Longchenpa)
- La trahison des image (Magritte)
- Formes sur fond vide (Dai'an Puzhuang)
Voir également les textes à propos de Dōgen :
Sanshô Doei : - la voix des gouttes de pluie
- Adoration
- Trésor de l'Œil du Véritable Dharma
- Quand nous n'avons lieu où demeurer
Poèmes chinois de l'Eihei Kôroku:
- Sur mon portrait
Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la philosophie bouddhique ici.
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