Pages

mardi 31 décembre 2013

L'attention, voie unique

Ô moines, il existe une voie merveilleuse, unique
Qui aide les êtres à réaliser la purification,
À transcender le chagrin et la peine,
À détruire la douleur et l’anxiété,  
À parcourir le juste chemin,
À atteindre le Nirvâna.
Cette voie, 
ce sont les quatre établissements de l’attention.

Soutra des Quatre Établissements de l’Attention, Satipatthana Sutta, Majjhima nikâya, 10.

lundi 30 décembre 2013

La meilleure façon de se venger

La meilleure façon de se venger d'eux, c'est de ne pas leur ressembler.

Marc-Aurèle, Pensées à soi-même.

dimanche 29 décembre 2013

Montaigne : la forme entière de l'humaine condition

Chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition. 

Montaigne, Les Essais, III, 2.

samedi 28 décembre 2013

Bodhicitta : le désir d'apaiser les souffrances infinies

Si la pensée de soulager les êtres 
D'un simple mal de tête
Est une intention salutaire
Dont les mérites sont immenses, 

Que dire du désir d'apaiser 
Les souffrances infinies
De chaque être sensible
Et de les doter d'infinies qualités ?

Shântideva, Bodhisattvacaryâvatâra, I, 21-22.


vendredi 27 décembre 2013

Mazu : polir une brique pour en faire un miroir

Mazu Daoyi (馬祖道一, 709-788) est un maître du Chan (un courant bouddhiste plus connu en Occident sous son nom japonais de Zen). Il est né à l'ouest de la Chine dans la province du Sichuan. Il reçut l'enseignement d'un patriarche qui aurait été un descendant spirituel du cinquième patriarche.  A la mort de son maître, Mazu partit vivre en ermite sur le mont Heng, une des cinq montagnes sacrées de la Chine. C'est là qu'eut lieu la rencontre fameuse qui fit de lui le disciple de Nanyue Huairang (南嶽懐譲,677-744), lui-même disciple du sixième patriarche

jeudi 26 décembre 2013

Chamfort : Jouis et fais jouir

Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi, ni à personne, voilà je crois, toute la morale.

Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1740-1794)

L'inutile dans la Nature

Il n'y a rien d'inutile dans la Nature, non pas même l'inutilité. 
Michel de Montaigne, Les Essais, livre III, ch. 1.

Retour à la Nature



Retour à la Nature
Les définitions philosophiques du mot « nature »




            Ce qui frappe d’emblée quand on aborde le mot « nature », c’est sa polysémie. On a tous une idée intuitive de ce qu’est la nature, on sait plus ou moins ce que c’est. Et ce n’est pas un terme rebutant et inquiétant pour un profane en philosophie comme peuvent l’être les mots « ontologie », « transcendantal » ou « épistémologie », mais le profane en question s’interroge rarement sur ce que signifie vraiment le mot « nature » ou plutôt sur les différentes acceptations du mot « nature ». Or l’utilisation de ce terme est beaucoup plus problématique qu’il n’y parait. Notre profane en philosophie pourrait très bien dire : « C’est dans ma nature d’aimer la nature ». Il userait ainsi très naturellement dans la même phrase de deux acceptations différentes du mot « nature » : la nature particulière d’un être, d’une personne ou d’une chose, et puis nature au sens général du terme. Dans les débats où il s’agit de positionner la nature par rapport à la culture, la raison ou la morale, cela a peut-être suscité nombre de dialogues de sourds[1]… Par exemple, doit-on inclure l’homme dans la nature ou pas ? La nature, est-ce ce qui est immuable, permanent dans le monde, ou au contraire, est-ce ce qui est mouvant et dynamique, ce qui évolue dans le monde, comme la croissance des arbres ou la course des astres dans le ciel étoilé ? La nature perd ainsi son caractère d’évidence[2].

La félicité de la méditation

 La félicité de la méditation dépasse largement celle du plaisir sexuel.

Ajahn Brahm

mercredi 25 décembre 2013

Soutra de Bâhiya

Soutra de Bâhiya
Bâhiya Sutta

mardi 24 décembre 2013

Voyage dans l'univers, voyage intérieur

Nous rêvons de voyage dans l'univers – mais n'est-ce pas en nous qu'est l'univers ? Nous ne connaissons pas les profondeurs de notre esprit.


Novalis, Grains de pollen, 1797.

Spinoza, comprendre les actions humaines

En ce qui concerne les actions humaines, ne pas railler, ne pas pleurer, ne pas même détester, mais comprendre.

Humanas actiones, non ridere, non lugere, neque destestare, sed intelligere. 


Baruch Spinoza, Traité politique, I, 4.

dimanche 22 décembre 2013

Commentaires au Genjōkōan - 3ème partie


La première partie de ce commentaire ici et la 2ème partie .


      3. De tout leur corps et de tout leur esprit en harmonie, ils saisissent directement formes et sons. Pour eux, ce ne sont plus des images au miroir ou le reflet de la lune dans l’eau. Quand un côté s’éclaire, l’autre reste dans l’ombre.


Dōgen, Genjōkōan. 




*****



La vache qui pleure

La vache qui pleure


Histoire vraie racontée par Ajahn Brahm



J’étais arrivé tôt à mon cours de méditation dans une prison à sécurité minimale. Un criminel que je n’avais encore jamais vu attendait pour me parler. C’était un géant, avec des cheveux en bataille, barbu, et les bras tatoués. Les cicatrices sur son visage montraient qu’il avait dû se trouver à maintes reprises dans de violentes bagarres. Il avait l’air si redoutable que je me demandai pourquoi il venait apprendre à méditer. Ce n’était pas le genre. Bien sûr, je me trompais.

vendredi 20 décembre 2013

En quoi la bodhicitta est salutaire

"Des âges durant, les Puissants Seigneurs ont réfléchi 
Et perçu que l'esprit d'Éveil est salutaire,
Car grâce à l'esprit d'Éveil, la masse illimitée des êtres 
Atteindra sans peine la suprême félicité.

Shântideva, Bodhisattvacaryâvatâra, I, 7

jeudi 19 décembre 2013

Rien de ce qui est humain ne m'est étranger

 Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger

Homo sum ; humani nihil a me alienum puto

Térence, L'Héautontimorouménos, v. 77

mercredi 18 décembre 2013

Slowly, slowly, slowly....




     Un ami me faisait part récemment de ses difficultés à maintenir la pleine conscience dans toutes les phases de sa vie. Il avait l'impression de s'égarer bien trop facilement dans la distraction et la négligence. Le flot de ses pensées l'écartent loin de la conscience pleine et entière de l'ici et maintenant. Il me disait qu'il avait même installé sur son ordinateur une application « cloche de la pleine conscience » qui sonne tous les quarts d'heure pour le rappeler à la pleine conscience. Bien sûr, cela le rappelle pendant trente secondes à l'attention au moment présent, le temps que sonne cette cloche digitale. Mais, me disait-il, les 14 minutes trente restantes, il avait l'impression de se laisser emporter par la distraction, sans évolution significative en la matière. Cette intention et cette résolution de vouloir demeurer dans la pleine conscience m'interpelle, ainsi que cette conscience d'un échec, parce que je suis passé par là. Et je voulais donc ici apporter quelques réflexions que j'espère véridiquement inspirée par la sagesse.

mardi 17 décembre 2013

Bodhicitta : vaincre la grande force du mal

Et le bien est donc toujours faible, 
Et terrible la grande force du mal.
N'était le parfait esprit d'Éveil,
Quelle autre vertu pourrait la vaincre?

Shântideva, Bodhisattvacaryâvatâra, I, 6

lundi 16 décembre 2013

Humanisme et égalité : réponse à Yves Bonnardel et David Olivier (1ère partie)

Yves Bonnardel a répondu à mon article « L’animalisme est-il un humanisme ?» qui défendait l’humanisme dans une perspective antispéciste et qui critiquait l’antihumanisme d’Yves Bonnardel dans une interview que l’on peut trouver sur le net. Sa réponse n’a néanmoins pas été une réfutation de mes propres arguments, mais une suite de liens vers des articles de David Olivier, autre collaborateur des « Cahiers Antispécistes ». Et en particulier, il met en exergue un de ses articles : « Je trouve que la première partie de l'article de David, "Pour un radicalisme réaliste"[1], met bien en lumière que c'est abusivement que nous rapportons à l'idée d'humanité (de même qu'à l'humanisme) diverses caractéristiques positives... ». C’est donc à cet article de David Olivier que je répondrai ici.

dimanche 15 décembre 2013

Crois-moi, démon aux éruptions tapageuses et infernales

Crois-moi, démon aux éruptions tapageuses et infernales ! les plus grands événements, ce ne sont pas les heures les plus bruyantes, mais nos heures les plus silencieuses.

Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1883-1885.






L'extension de la sympathie selon Charles Darwin


"A mesure que l'homme avance en civilisation et que les petites tribus se réunissent en communautés plus nombreuses, la simple raison indique à chaque individu qu'il doit étendre ses instincts sociaux et sa sympathie à tous les membres de la même nation, bien qu'il soient pas personnellement connus de lui.

samedi 14 décembre 2013

Les animaux aussi intelligents que les hommes, voire plus intelligents qu'eux ?

Je suis tombé hier sur cet article du Huffington Post :

Selon cet article, les humains ne seraient pas les créatures les plus intelligentes de la Terre, selon les déclarations du docteur Maciej Henneberg, professeur à l’Université d'Adélaïde. Les animaux, du fait de leurs modes de perception du monde différents des nôtres, ont des capacités mentales supérieures aux nôtres dans certains domaines : « Le fait que les animaux ne puissent apparemment pas nous comprendre, et que nous ne les comprenons pas, ne veut pas dire que nos 'intelligences' se situent à des niveaux différents, elles sont juste de nature différente", affirme Henneberg. Certains animaux marquent leur territoire de manière complexe pour communiquer. Les humains ne peuvent pas interpréter ces marquages, a-t-il déclaré, mais "ils sont peut-être aussi riches en information que le monde visuel."

Comme un éclair déchire la nuit

Comme un éclair déchire la nuit 
Obscure et embrumée, l'espace d'un soudain instant,
Ainsi, par le pouvoir du Bouddha,
Apparaît une rare et brève pensée bienfaisante.

Shântideva, Bodhisattvacaryâvatâra, I, 5.


jeudi 12 décembre 2013

La rose est sans pourquoi

La rose est sans pourquoi ; elle fleurit parce qu'elle fleurit,
Elle n'a pas le souci d'elle-même, et ne cherche pas si on la voit.

Angelus Silesius (1624-1677)
Le pélerin chérubiniqueI, 289.

mardi 10 décembre 2013

Celui qui se conquiert lui-même

« On peut conquérir des milliers et des milliers
D’hommes dans une bataille ;
Mais celui qui se conquiert lui-même,
Lui seul est le plus noble des conquérants »

Le Bouddha, Dhammapada, VIII, 103.

Blaise Pascal, Epictète, Montaigne et la question du stoïcisme au XVIIe siècle



           L'article qui va suivre est une étude d'un dialogue entre des jansénistes au XVIIème siècle. Le jansénisme est ce courant intégriste chrétien qui a occupé une place importante dans la vie intellectuelle et spirituelle du XVIIème siècle. Il s'agit d'une doctrine résolument anti-humaniste qui refuse la possibilité pour l'homme de s'améliorer de lui-même et qui insiste de manière centrale sur la grâce que Dieu peut donner ou pas à l'homme empli de foi. Blaise Pascal avec Jean Racine ont été certainement parmi les jansénistes les plus célèbres.

           Le dialogue de Blaise Pascal avec un autre janséniste a pour thème l'opposition frontale des jansénistes aux thèses de l'humanisme symbolisé ici par deux de ses deux courants: d'une part, le courant  de Juste Lipse et La Mothe Le Vayer qui remet au goût du jour le stoïcisme et défend l'idée d'un homme fort, volontaire, maître de lui-même et de ses passions, grandiose dans ses aspirations philosophiques et spirituelles, et d'autre part, le courant de Michel de Montaigne où l'homme se retrouve face à ses contradictions et ses faiblesses et tente de développer un art de vivre simple et joyeux.    

         Donc, au-delà de ces considérations chrétiennes sur le salut et la misère de l'homme, le dialogue entre monsieur de Sacy et Blaise Pascal nous laisse une réflexion sur l'humanisme et l'anti-humanisme ainsi que sur les différentes façons de considérer l'homme et la nature humaine au sein de l'humanisme.