Vous me demandez pour quelle raison Pythagore s'abstenait de manger de la chair
de bête ; mais moi; je vous demande avec étonnement quel motif ou plutôt quel
courage eut celui qui le premier approcha de sa bouche une chair meurtrie, qui
toucha de ses lèvres les membres sanglants d'une bête expirante, qui fit servir
sur sa table des corps morts et des cadavres, et dévora des membres qui, le
moment d'auparavant, bêlaient, mugissaient, marchaient et voyaient? Comment ses
yeux purent-ils soutenir l'aspect d'un meurtre? comment put-il voir égorger,
écorcher, déchirer un faible animal? comment put-il en supporter l'odeur?
comment ne fut-il pas dégoûté et saisi d'horreur quand il vint à manier l'ordure
de ces plaies, à nettoyer le sang noir qui les couvrait ?
Plutarque, De l'usage des viandes, Œuvres morales (tome IV).
Plutarque est un auteur très connu de l'Antiquité (46-125 de notre ère). On lui doit de nombreux écrits dont les Vies parallèles ainsi que les Œuvres Morales dont est extrait ce court passage. A l'époque comme aujourd'hui, ce sont les végétariens qui doivent se justifier auprès de la société. Mais ne serait-ce pas plutôt les mangeurs de cadavre de se justifier de leur pratique alimentaire ? N'y a-t-il un évident problème de morale dans le fait de manger des animaux ? Voir un animal égorgé devant nos yeux nous répugne; voir son cadavre envahi par les mouches empester nous dégoûte au plus au point; voir le sang nous donne un haut-le-cœur ; mais c'est le végétarien qui doit se justifier aux yeux des autres ! Quelle étrangeté ! Les choses n'ont pas changé depuis l'Antiquité ! Quelle misère !
Lire L'usage des viandes de Plutarque ici.
Voir de Plutarque:
- être sensible à la vie animale
Voir aussi :
- Ovide : Vous avez le blé
- Matthieu Ricard : Un mouton n'est pas un tabouret qui de se déplace
- "S'occuper aussi des animaux" de Matthieu Ricard ici.
- Dza Patrül Rimpotché : la compassion envers les êtres sensibles, et notamment les animaux
- Jeremy Bentham: peuvent-ils souffrir ?
- Voltaire : Que la gourmandise a d'affreux préjugés. Extrait du Dialogue du chapon et de la poularde
Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour du végétarisme ici.
Voir de Plutarque:
- être sensible à la vie animale
Voir aussi :
- Ovide : Vous avez le blé
- Matthieu Ricard : Un mouton n'est pas un tabouret qui de se déplace
- "S'occuper aussi des animaux" de Matthieu Ricard ici.
- Dza Patrül Rimpotché : la compassion envers les êtres sensibles, et notamment les animaux
- Jeremy Bentham: peuvent-ils souffrir ?
- Voltaire : Que la gourmandise a d'affreux préjugés. Extrait du Dialogue du chapon et de la poularde
Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la libération animale ici..
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