Gary
Yourofsky est un militant bien connu et très zélé de la cause
animale. Il a donné des conférences dans le monde entier sur le
véganisme et la condition animale. Ses vidéos sur le net où il
fait l'apologie d'un mode de vie végan avec une énorme force de
conviction connaissent un énorme succès. Récemment, ses textes ont
été traduits en langue française par (voir son site :
http://garyyourofskytraductionfrancaise.blogspot.be/).
Un passage a retenu mon attention car il est emblématique d'une
certaine mentalité très vivace chez nombre de végans quand ils
parlent des végétariens.
Pages
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jeudi 30 avril 2015
mardi 21 avril 2015
Fleur des montagnes
Cette
épisode survient alors que le yogi tibétain Shabkar réside dans la
grotte de Thayènchi (la Méditation de l'Ermite en mongol) à
Tsehoung dans le Tibet oriental. Il s'y adonne à une retraite
méditative où il a l'occasion de développer sa compréhension
profonde du Dharma ainsi que la mystique du Dzogchen et du Mahâmudra.
Un
jour, je sortis me promener dans une prairie tapissée de fleurs. Je
récitai « L'inconcevable immanence spontanée », la
chant traitant de la vue que Tilopa avait enseigné au grand pandit
Naropa.
Alors
que je chantais ce texte tout demeurant dans un état d'éveil à la
vue ultime, je remarquai soudain que parmi la profusion de fleurs qui
s'étendaient devant moi, l'une d'elles ondoyait gracieusement sur la
longue tige et exhalait un doux parfum. Comme elle oscillait
doucement, je distinguai ce chant dans le bruissement feutré de ses
pétales.
dimanche 19 avril 2015
Commentaires au Genjōkōan - 4ème partie (2)
Reste les
deux dernières phrases de cette 4ème
strophe.
« C'est voir disparaître toute trace d'Éveil.
Et faire naître l'incessant Éveil sans trace ».
On part de l’étude du Dharma qui est une étude de soi. L’étude de soi se réalise dans un oubli de soi. L’oubli de soi débouche sur une ouverture à tous les phénomènes rencontrés et un sentiment de non-dualité d’avec le monde. En découle un abandon du corps et de l’esprit, son propre corps et son propre esprit comme le corps et l’esprit car on n’est plus emprisonné dans les caractéristiques du « soi » et de l’identité des phénomènes. La méditation de la vacuité conduit à la méditation de l’absence de caractéristiques des phénomènes. Les caractéristiques qui distinguent les phénomènes s’effaçant, les caractéristiques qui distinguent l’Éveil s’effacent elles aussi. On imagine le Bouddha avec toutes sortes de caractéristiques rayonnantes comme quand on regarde les statues dorées du Bouddha. Et on imagine l’esprit d’un Bouddha dotée également de toutes sortes de caractéristiques transcendantes de pénétration, d’élévation spirituelle, de pouvoirs parapsychiques ou d’omniscience.
« C'est voir disparaître toute trace d'Éveil.
Et faire naître l'incessant Éveil sans trace ».
On part de l’étude du Dharma qui est une étude de soi. L’étude de soi se réalise dans un oubli de soi. L’oubli de soi débouche sur une ouverture à tous les phénomènes rencontrés et un sentiment de non-dualité d’avec le monde. En découle un abandon du corps et de l’esprit, son propre corps et son propre esprit comme le corps et l’esprit car on n’est plus emprisonné dans les caractéristiques du « soi » et de l’identité des phénomènes. La méditation de la vacuité conduit à la méditation de l’absence de caractéristiques des phénomènes. Les caractéristiques qui distinguent les phénomènes s’effaçant, les caractéristiques qui distinguent l’Éveil s’effacent elles aussi. On imagine le Bouddha avec toutes sortes de caractéristiques rayonnantes comme quand on regarde les statues dorées du Bouddha. Et on imagine l’esprit d’un Bouddha dotée également de toutes sortes de caractéristiques transcendantes de pénétration, d’élévation spirituelle, de pouvoirs parapsychiques ou d’omniscience.
Ce que
nous dit Dôgen Zenji, c’est que la non-dualité dissipe toutes ces
caractéristiques rayonnantes. Le progrès dans cette voie
d’immanence consiste à d’abord à atteindre la simplicité et à
se dépouiller. « Voir
disparaître toute trace d'Éveil ».
Immergé dans cette conscience non-duelle, on se sent infiniment
simple, homme parmi les hommes, sans particularité et sans volonté
de sortir du lot. Nous nous sentons ouverts au monde et ouverts aux
autres ainsi qu’à leur expérience.
vendredi 17 avril 2015
L’œuf et la poule
Récemment
j'ai participé à un débat entre végétariens et véganes sur la
question de la production des œufs. Une végétarienne se demandait
pourquoi exactement les véganes ne mangent-ils pas d’œufs, si
ceux-ci sont recueillis dans de bonnes conditions. Cela a entraîné
un débat assez vif, surtout entres les véganes eux-mêmes. Je me
suis dit alors que la question était suffisamment riche pour
essayer de structurer mes arguments dans un texte suivi.
Tout
d'abord, il y a une logique profonde à s'abstenir de manger des œufs
dès lors que l'on est animé d'un esprit de compassion à l'égard
des poules ou que l'on soutient la cause animale. Les élevages
industriels réservent un sort infernal aux poules pondeuses,
enfermées dans des cages minuscules où aucun mouvement ne leur est
permis avec des milliers de congénères dans une odeur
pestilentielle. Comme l'explique Jonathan Safran Foer dans son
ouvrage « Faut-il manger les animaux ? »
(Éditions de l'Olivier, 2010, pp. 63-64) :
mercredi 15 avril 2015
Qu'est-ce que la compassion?
Hier je discutais avec un ami à propos de la méditation ; et nous en sommes venus à parler de la compassion. Il me disait que la compassion était pour lui un idéal dur à atteindre : en écoutant les informations sur le crash de l'avion de la German Wings dans les Alpes il y a deux semaines. Il m'a dit qu'il ne parvenait pas à éprouver une détresse réelle face à cette tragédie car il avait trop de soucis et de tracas dans sa vie. Je lui ai alors répondu que ce n'était pas le but de la compassion. S'il fallait éprouver une détresse écrasante chaque fois que quelque chose de terrible se produit dans le monde, on ne s'en sortirait pas ! Le monde est tellement traversé par les troubles, les drames et la souffrance. Des milliards d'êtres humains souffrent et connaissent la misère en ce moment même ; et je ne parle même pas des animaux qui souffrent le martyre dans tous les coins de la planète.
Dans
la philosophie bouddhiste, la compassion est définie comme le
souhait ardent que les êtres sensibles soient libérés de la
souffrance et des causes de la souffrance. Cela implique une bonne
dose d'empathie car il faut pouvoir comprendre ce que les autres
ressentent, mais cela n'implique pas de ressentir la même souffrance
ou de se lamenter comme si c'était notre propre mère qui était
accablée par les tourments. En fait, dans le bouddhisme, la
compassion va de pair avec le détachement. Ce sont les liens
d'attachement qui nous emprisonne dans la détresse. Ces liens
d'attachement sont les causes de la souffrance. S'en libérer en
vivant dans le détachement permet de se libérer de la souffrance
elle-même. Il faut commencer par se détacher en se rendant
indifférent à soi-même et à ce qui nous arrive de bien ou de mal,
puis en se détachant de tout ce qui affecte dans le monde.
mardi 7 avril 2015
lundi 6 avril 2015
Les sons de la vallée, la forme des montagnes
Su Dongpo, par Zuigan Ryûsei, XVe s. |
Les
sons de la vallée naissent de la voix énorme du Bouddha
Les
formes des montagnes n'est autre que son corps pur.
Les
quatre-vingt-quatre mille stances entendus au cours de la nuit,
Comment,
le jour venu, les transmettre aux hommes ?
Su
Dongpo 蘇東坡