Laisser tomber les
divinités bouddhiques ?
Dans un article rédigé
pour la revue bouddhiste américaine « Tricycle » et
intitulé « Dropping
the bodhisattva gods »
(Laisser tomber les dieux bodhisattvas), Stephen Batchelor défend
l'idée d'un bouddhisme plus séculier. Il dit qu'au début de sa
découverte du bouddhisme, des lamas lui avait demandé de réciter
des sadhanas (rituels) et des mantras adressés à des yidams, les
divinités tantriques censées incarner l’Éveil des Bouddhas. Même
si les développements philosophiques les plus élevés inspirés par
l'école du Milieu insistent sur la nature vide d'une existence
propre de ces divinités, pour la plupart des bouddhistes ont une
existence bien réelle et bien distincte de la conscience des
pratiquants. Pour Stephen Batchelor, tout cela n'est que de la
superstition, des fables qui n'importent aucun bénéfice à la
propagation du Dharma.
Se basant sur la
philosophie athée de Ludwig Feuerbach (XIXème siècle),
Batchelor voudrait tirer la philosophie bouddhique du côté de
l'humanité sans constamment invoquer une transcendance au-delà de
ce monde. Dans « L'essence du christianisme »,
Feurbach déclare : « La religion est le rêve de
l'esprit humain. Mais même pendant que nous rêvons, nous ne sommes
pas au ciel ou dans le royaume du néant. Nous sommes juste ici sur
Terre ». La religion selon Feuerbach a pour fonction de
transférer les qualités proprement humaines de raison ou d'amour
dans la figure transcendante et parfaite de Dieu (ou des dieux). Et à
plus forte proportion, Dieu se voit attribuer ces idéaux humains,
plus le contraste se creuse entre le Dieu parfait et infiniment grand
et l'homme imparfait et misérable. Feuerbach estime alors qu'il est
extrêmement important que les hommes se réapproprient ces qualités
divines (qu'ils possèdent de fait de droit) au sein de leur propre
humanité. L'humanisme de Feuerbach est donc nécessairement un
dépassement de la religion. À la figure de Dieu doit succéder la
figure de l'Homme avec un grand H, l'Homme-Dieu pour reprendre
l'expression de Luc Ferry.
Transféré au contexte
bouddhique, Batchelor critique le recours et les prières incessantes
aux divinités bouddhiques dans le bouddhisme tibétain, mais pas
seulement. Selon lui, il faudrait cesser de considérer le Nirvāna
comme un royaume transcendant au-dessus de notre monde. Le Nirvāna
est une dimension de l'expérience humaine. Il faudrait cesser
d'élever des statues gigantesques à un Bouddha fantasmé pour se
recentrer sur l'homme. Il faudrait expurger les textes bouddhiques de
tout le merveilleux, de tout le surnaturel et revenir à une
conception humaine et historique du Bouddha. « Rejetant
tous les éléments de surnaturel et de pensée magique, on retourne
au mystère et à la tragédie du sublime quotidien ».
Cette
position m'intéresse parce que je soutiens que le bouddhisme est de
fait beaucoup plus une philosophie qu'une religion (voir notamment des articles du Reflet de la Lune ici et là).
Pour moi, il faut distinguer le plus clairement possible la Voie du
Bouddha ou philosophie du Bouddha d'un côté, et de l'autre le culte
du Bouddha, et faire cette distinction pour mettre en avant la
philosophie du Bouddha au détriment du culte du Bouddha. Je pense
qu'on devrait se focaliser sur la Voie du Bouddha en tant que cette
Voie est un chemin vers la cessation de la souffrance.
Vénérer le Bouddha ou une divinité bouddhique et le prier en
espérant que ce dernier intercède en notre faveur peut se
comprendre d'un point de vue humain ; mais ce n'est vraiment pas
ce qu'il y a de plus intéressant dans le bouddhisme. Les chances que
cela fonctionne concrètement me semble très hasardeuse au même
titre que prier Allah ou le Grand Manitou.
Je
partage donc assez bien le point de vue de Stephen Batchelor ;
néanmoins, je me distancerai de lui en disant que mon souhait n'est
pas d'abolir la religion bouddhique. J'y vois plus une question de
choix personnel conscient : si certaines personnes ont besoin de
se confier dans la prière aux divinités bouddhiques, je n'y vois
pas un mal. J'y vois un mal quand l'aspect cultuel prend complètement
le dessus sur la philosophie du Bouddha, c'est-à-dire le Noble
Octuple Sentier. Quand on épuise toutes les ressources financières
et humaines pour construire des temples somptueux avec des pinacles
en or, mais avec aucun pratiquant de la méditation dedans (comme on
le voit à foison dans les pays d'Asie), j'appelle cela du gâchis !
Il vaut toujours mieux un temple vide d'ornements mais plein de
pratiquants, plutôt qu'un temple plein d'ornements somptueux mais
vides de pratiquants sincères.
Par
ailleurs, je ne serais pas aussi radical pour expurger le bouddhisme
de ses divinités bouddhiques comme les yidams dans le bouddhisme
tibétain. Personnellement, il m'arrive encore de visualiser en
méditation un yidam comme Tchenrézi (Avalokiteshvara en sanskrit),
le bodhisattva de la compassion sous sa forme paisible blanche à
quatre bras. Je trouve que c'est utile pour avoir un support pour
répandre l'amour bienveillant, la compassion et l'esprit d'Éveil.
Je visualise Tchenrézi devant moi dans les airs, bienveillant et
souriant. Et de son corps émane des rayons de lumière qui viennent
apaiser le monde entier.
Évidemment,
cela pose des questions métaphysiques : est-ce que je pense que
Tchenrézi existe en personne ? Ou n'est-ce qu'une projection de
mon esprit ? J'aurais plutôt tendance à y voir une projection
de certaines qualités fondamentales de mon esprit que j'idéalise
dans la figure d'un bodhisattva transcendant comme Tchenrézi. Si on
reporte maintenant aux textes philosophiques du tantrisme tibétain,
la tendance générale est de suivre cette piste.
Comme
le dit Bokar Rimpotché dans son livre « Tchenrézi.
Nature de la divinité. Principes et méthodes de la méditation » :
« Il faut bien voir
que Tchenrézi est à la fois une apparence (la manifestation divine)
et une essence (la réalité intérieure) sans que l'une exclue
l'autre, ni ne la contredise. L'apparence de Tchenrézi est le signe
de son essence, qu'elle rend manifeste et dont elle permet
l'approche. L'apparence n'épuise pas l'essence, pas plus que
l'essence ne nie l'apparence. Prétendre que Tchenrézi n'aurait
qu'une existence extérieure à nous-mêmes serait une erreur, mais
ce serait une autre de ne voir en lui qu'une abstraction. Saisir le
lien entre les deux aspect de la divinité est indispensable autant
pour comprendre ce qu'est Tchenrézi que pour comprendre sa
méditation. Qui est tout d'abord Tchenrézi ? Tchenrézi n'est
autre que le mode d'être de l'esprit, à savoir l'union de la
vacuité et de la compassion. Cette nature ultime de l'esprit, c'est
Tchenrézi du point de vue de la réalité définitive 1 ».
Du
point de vue métaphysique, Tchenrézi est indistinct de la nature de
notre esprit. Et au niveau de l'apparence, tous les attributs
physiques de Tchenrézi sont symboliques :
- ses quatre bas symbolisent les quatre qualités incommensurables que sont l'amour bienveillant, la compassion, la joie et l'équanimité,
- les deux jambes croisées dans la posture de vajra symbolise l'indistinction du Nirvāna et du samsāra,
- le joyau-qui-exauce-les-souhaits que Tchenrézi tient avec deux de ses mains symbolise l'esprit d'Éveil (bodhicitta),
- le rosaire symbolise le lien avec tous les êtres sensibles,
- le lotus est le symbole de la sagesse : la fleur de lotus pousse dans les marais, mais reste immaculée,
- sa couleur blanche symbolise la pureté de la claire lumière,
- le disque de pleine lune derrière son dos symbolise l'amour et la compassion qui ont atteint en lui leur plénitude,
- les différents bijoux et ornements symbolisent les qualités qui embellissent l'esprit éveillé,
- les soieries des cinq couleurs symbolisent les cinq sagesses des Bouddhas.
Donc
pour moi, le fait de visualiser Tchenrézi (ou n'importe quel autre
déité tantrique) relève essentiellement de la philosophie plus que
d'une activité religieuse. Bien sûr, on ne peut pas exclure une
certaine dimension religieuse dans cela. Mais ce que je veux dire,
c'est que tout n'est pas en noir et blanc : des activités qui
seraient 100% philosophiques, et d'autres qui seraient 100%
religieuses. Il y a tout un dégradé entre ces deux pôles ; et
même si je suis plutôt du côté de la philosophie, je n'ai pas
envie de me censurer si certaines pratiques peuvent tendre plus vers
la religion. Visualiser Tchenrézi est commode pour pratiquer la
méditation d'amour et de compassion. Le fait de le visualiser devant
moi en train de répandre l'amour bienveillant et la compassion me
permet parfois de faciliter cette pratique, surtout dans les cas où
je pourrais être en colère et avoir des difficultés à éprouver
ces sentiments bénéfiques. Ce n'est pas non plus une obligation, ce
n'est pas absolument nécessaire, mais c'est souvent un plus
non-négligeable.
Il
m'arrive aussi de lire et réciter des prières de souhait, ces
textes adressés à une déité tantrique, un Bouddha ou un maître
spirituel présent ou passé, et qui exprime le souhait de mettre en
pratique le Dharma et de manifester toutes les qualités que celui-ci
requiert. La prière de souhait diffère sensiblement de la prière
classique. Dans la prière classique, je demande au Bouddha ou à
Dieu une aide extérieure. Par exemple, quand je prie pour la
victoire de mon équipe nationale à la coupe du monde de football,
ou que je prie pour avoir une vie heureuse, une longue vie pour mes
enfants, etc... Toutes ces choses ne dépendent pas de moi. Par
contre, dans la prière de souhaits, j'aspire à développer ma
concentration en méditation, la vision pénétrante, l'étendue de
mon amour bienveillant et de ma compassion, toutes des choses qui
dépendent de moi et qui sont positives pour le grand nombre des
êtres.
L'esprit
d'Éveil (ou bodhicitta
en sanskrit) se divise en deux : l'esprit d'Éveil d'aspiration
et l'esprit d'Éveil d'engagement. L'esprit d'Éveil peut se
comparer au désir de partir en voyage, en Inde par exemple : ce
sont tous les projets que vous faites à propos de ce voyage, les
guides touristiques que vous pouvez lire sur le sujet, l'envie de
partir, etc... Tandis que l'esprit d'Éveil d'engagement peut se
comparer au fait d'entreprendre le voyage lui-même. L'esprit d'Éveil
d'aspiration s'incarne dans le souhait que tous les êtres soient
libérés de la souffrance, qu'ils puissent atteindre toutes les
qualités de l'Éveil en pratiquant le Dharma. L'esprit d'Éveil
d'engagement se produit quand on vient réellement en aide aux autres
et qu'on met en pratique tout ce qui peut contribuer à la libération
spirituelle. La prière de souhait est donc un moyen d'exprimer cet
esprit d'Éveil d'aspiration et de le formaliser. Encore une fois, on
pourrait exprimer cette aspiration uniquement par rapport à
soi-même, mais il est parfois plus stimulant de l'exprimer par
rapport à une figure idéalisée.
En
conclusion, je dirai que le bouddhisme gagnerait à sortir de la foi
du charbonnier et à mettre en avant une philosophie rationnelle
plutôt que son aspect strictement dévotionnel et affectif.
Néanmoins, je ne suis pas certain qu'il faille absolument faire
table rase de tout ce qui est religieux dans le bouddhisme. Ce culte
du Bouddha ne doit pas être imposé ; mais on ne doit pas le
supprimer à tout prix non plus. Ce n'est pas nécessairement un
puits sans fond de superstition. On peut voir certains aspects de
cette religiosité bouddhique comme une richesse, une richesse qui
peut s'avérer utile du point de vue de la Voie du Bouddha, le chemin
qui mène à la cessation de la souffrance.
Frédéric Leblanc,
Le 24 juin 2018.
1 Bokar Rimpotché, « Tchenrézi. Nature de la divinité. Principes et méthodes de la méditation », éd. Claire Lumière, Vernègues, 1990, p. 10.
Tchenrézi (Avalokiteshvara en sanskrit) |
Voir
également à propos de la conception du bouddhisme comme philosophie
ou religion :
Voir
aussi :
Sur
la croyance religieuse en la réincarnation et la transmigration :
Matthieu Ricard |
Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la philosophie bouddhique ici.
(attention : réaction assez ulcérée au projet de rationnaliser pleinement le bouddhisme) Ah, débarrasser le bouddhisme de son caractère "religieux", voilà bien un discours en plein dans l'époque, en Occident du moins, c'est sans doute la grande tentation des personnes les plus "rationalistes" ou "scientistes" de faire en quelque sorte table rase du passé, en particulier des aspects culturels, s'il en est, du bouddhisme, pour mieux installer un bouddhisme "athée" en somme (non que le bouddhisme ne soit pas déjà athée en fait mais non dénué d'une aspiration à la transcendance au delà du champ social), en proie seulement aux problèmes de la société actuelle, sans transcendance autre qu'humaine, bref, empreint d'une forme de suprémacisme humain assez dérangeant tout de même.
RépondreSupprimerPour ma part j'aime la raison, j'aime la science, mais ne suis ni rationaliste ni scientiste et cela ne me dérange nullement que des personnes croient en des choses dites irrationnelles.
Le bouddhisme m'a pourtant d'abord attiré justement par rapport au fait qu'il présentait une réflexion philosophique d'ordre rationnel et je dois dire que les rituels et prières lors de ma découverte du bouddhisme tibétain ne résonnaient que peu en moi voire me rebutaient un peu. Pourtant, je soutiens l'idée que le bouddhisme n'est pas un service à la carte et je trouve l'idée qu'il faudrait plier au goût du jour une pratique séculaire, du moins dans ce qu'elle a d'authentique et de non nuisible (je ne suis bien évidemment pas contre les évolutions qui permettraient d'invalider des pratiques nuisibles à des individus ou groupes d'individus) comme la pratique des yidams, est typique de l'esprit d'une civilisation qui se croit parvenue et supérieure à toute autre. Qui cela dérange-t-il que des gens pratiquent les yidams ou fassent des prières si ce n'est les esprits les plus rationalistes ? Des millions de gens ont pourtant des croyances irrationnelles dans le monde, et ce sont de loin les plus nombreux, faut-il les convertir à marche forcée à une forme d'athéisme, au rationalisme, tant que leurs croyances ne font de mal à personne ? Cette époque, du moins certaines personnes de cette époque, qui veut à toute force imposer sa façon de voir m'insupporte au dernier degré, j'y vois une intolérance totale, une suffisance même, un égocentrisme d'époque, terrible, qui refuse à autrui toute transcendance et toute immanence autre que sociale. Hé bien pourtant, cette époque passera, comme toute autre, et c'est tant mieux à vrai dire, car je ne suis pas du genre à croire qu'on vive dans une belle époque en dépit des progrès (au pluriel et non au singulier !!!), notamment d'ordre technique, réalisés, le 20e siècle a tout de même été plus meurtrier qu'aucun autre. (suite ci-après)
(suite du commentaire précédent)
RépondreSupprimerBref, lorsque j'ai découvert le bouddhisme tibétain et que ses rituels me gênaient un peu, j'ai au contraire cherché à savoir pourquoi ça me gênait et j'en suis arrivé à la conclusion que c'était uniquement par orgueil que cela me génait (comment, moi, qui suis un être rationnel, je m'abaisserais à faire de telles pratiques ritualisées ?) et je m'y suis finalement fait sans pour autant être un fan des rituels. A tout vouloir "désacraliser", à croire que cette époque a inventé l'eau chaude, à vouloir que la société se plie à un modèle qui serait socialement et seulement socialement transcendant, on oublie de laisser la liberté aux gens de vivre comme ils l'entendent, en toute irrationalité s'ils le veulent, du moment que cela ne nuit à personne. Laissez-nous donc des rêves, des rêves de transcendance et d'immanence, qui ne soient pas de ce monde là (en tous cas pas tel qu'il se manifeste), et cela quand bien même nous pratiquions en tant que bouddhiste dans l'instant sans délaisser l'époque présente. Je ne crois de toutes façons d'aucune manière que l'on puisse trouver le bonheur dans le samsara, dans ce monde, oh certes, on peut améliorer bien des choses, on le doit même, mais il restera toujours quelque chose de pourri en cette manifestation.
En somme, il y a quelque chose de transhumaniste dans le projet de "diviniser" l'humain que je trouve profondément détestable, qui relève d'une foi en l'humain justement très irrationnelle, très anthropocentriste, quand on voit comment l'humain, de trop nombreux humains j'entends, se comporte sur Terre vis à vis de son prochain et vis à vis des autres espèces. Je précise avant qu'on ne me taxe d'être anti-humaniste, que j'aide mon prochain autant que je le peux avec autant d'amour et de compassion que je le peux, mais il me semble nécessaire d'ouvrir les yeux et de voir ce qu'il y a de pourri chez soi justement pour devenir meilleur ou moins mauvais disons. Quant à la nature humaine, bonne ou mauvaise en essence, je ne me prononcerai pas, mais si elle est fondamentalement bonne comme le stipule le bouddhisme, et je veux bien le croire, elle a une sacrée couche de crasse par dessus.
Bref, je ne crois pas au projet présento-occidentalo-centré de "déreligiosation" du bouddhisme et de la société comme si une forme de culte sociologique allait nous apporter le bonheur dans un monde par nature imparfait. Ma position est donc la suivante : laissez les gens pratiquer selon l'approche qui leur correspond.
Et je précise que je suis chercheur en sciences humaines, en linguistique et sociolinguistique précisément, mais que jamais je ne prétendrai avoir la vérité pour autant, préférant de loin que chacun trouve la sienne tant qu'elle ne nuit pas autrui. Par ailleurs, il n'y a aucun projet social qui ne me satisfait question transcendance contrairement à ce que j'avais entendu d'un psychiatre qui disait : "Liberté, égalité, fraternité, c'est pas assez transcendant ?" Hé bien non, pour ma part, absolument pas d'autant plus que ce n'est pas appliqué, j'aspire à bien autre chose que cette devise purement sociétale qui laisse le spirituel au placard (évidemment, chez les rationalistes, le spirituel, ça ne devrait même pas exister). Au plus profond de mon être, j'aspirerais à vivre radicalement en dehors de cette socíété, en dehors de ce bourbier. Dieu que ce monde est laid malgré quelques apparences, puissé-je ne jamais y remettre les pieds. Heureusement qu'il y a malgré tout des êtres magnifiques qui m'aident à le supporter.
Je ne pense pas qu'il soit indispensable, du moins au début, de se relier au monde invisible (dans lequel les yidams sont loin d'être des abstractions) mais nier ce monde invisible me semble aussi stupide que si un aveugle niait l'existence du monde visible.
RépondreSupprimerJe soupçonne les tibétains de tenir un double discours l'un exotérique pour les occidentaux aveugles et un autre plus ésotérique pour les initiés sans y voir pour autant de la malveillance bien au contraire.
A quoi bon affirmer l'existence de ce que l'autre nie puisqu'il y est totalement insensible. Autant éviter les dialogues de sourds avec des aveugles. C'est du bon sens.
Et puis les yidams ont mieux à faire que de s'occuper de créatures aussi peu évoluées que nous... ce en quoi je rejoins Epicure. Les dieux existent mais ils ne sont pas à craindre (puisque nous sommes trop ridicules pour les intéresser - à quelques exceptions près)
Merci pour vos commentaires.
RépondreSupprimerJ'ai commencé à répondre à vos interventions dans un nouvel article "Transcendance et rationalité" : http://lerefletdelalune.blogspot.com/2018/07/transcendance-et-rationalite-1ere-partie.html
C'est la première partie. La seconde partie viendra le plus tôt possible.