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mardi 31 décembre 2013

L'attention, voie unique

Ô moines, il existe une voie merveilleuse, unique
Qui aide les êtres à réaliser la purification,
À transcender le chagrin et la peine,
À détruire la douleur et l’anxiété,  
À parcourir le juste chemin,
À atteindre le Nirvâna.
Cette voie, 
ce sont les quatre établissements de l’attention.

Soutra des Quatre Établissements de l’Attention, Satipatthana Sutta, Majjhima nikâya, 10.

lundi 30 décembre 2013

La meilleure façon de se venger

La meilleure façon de se venger d'eux, c'est de ne pas leur ressembler.

Marc-Aurèle, Pensées à soi-même.

dimanche 29 décembre 2013

Montaigne : la forme entière de l'humaine condition

Chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition. 

Montaigne, Les Essais, III, 2.

samedi 28 décembre 2013

Bodhicitta : le désir d'apaiser les souffrances infinies

Si la pensée de soulager les êtres 
D'un simple mal de tête
Est une intention salutaire
Dont les mérites sont immenses, 

Que dire du désir d'apaiser 
Les souffrances infinies
De chaque être sensible
Et de les doter d'infinies qualités ?

Shântideva, Bodhisattvacaryâvatâra, I, 21-22.


vendredi 27 décembre 2013

Mazu : polir une brique pour en faire un miroir

Mazu Daoyi (馬祖道一, 709-788) est un maître du Chan (un courant bouddhiste plus connu en Occident sous son nom japonais de Zen). Il est né à l'ouest de la Chine dans la province du Sichuan. Il reçut l'enseignement d'un patriarche qui aurait été un descendant spirituel du cinquième patriarche.  A la mort de son maître, Mazu partit vivre en ermite sur le mont Heng, une des cinq montagnes sacrées de la Chine. C'est là qu'eut lieu la rencontre fameuse qui fit de lui le disciple de Nanyue Huairang (南嶽懐譲,677-744), lui-même disciple du sixième patriarche

jeudi 26 décembre 2013

Chamfort : Jouis et fais jouir

Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi, ni à personne, voilà je crois, toute la morale.

Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1740-1794)

L'inutile dans la Nature

Il n'y a rien d'inutile dans la Nature, non pas même l'inutilité. 
Michel de Montaigne, Les Essais, livre III, ch. 1.

Retour à la Nature



Retour à la Nature
Les définitions philosophiques du mot « nature »




            Ce qui frappe d’emblée quand on aborde le mot « nature », c’est sa polysémie. On a tous une idée intuitive de ce qu’est la nature, on sait plus ou moins ce que c’est. Et ce n’est pas un terme rebutant et inquiétant pour un profane en philosophie comme peuvent l’être les mots « ontologie », « transcendantal » ou « épistémologie », mais le profane en question s’interroge rarement sur ce que signifie vraiment le mot « nature » ou plutôt sur les différentes acceptations du mot « nature ». Or l’utilisation de ce terme est beaucoup plus problématique qu’il n’y parait. Notre profane en philosophie pourrait très bien dire : « C’est dans ma nature d’aimer la nature ». Il userait ainsi très naturellement dans la même phrase de deux acceptations différentes du mot « nature » : la nature particulière d’un être, d’une personne ou d’une chose, et puis nature au sens général du terme. Dans les débats où il s’agit de positionner la nature par rapport à la culture, la raison ou la morale, cela a peut-être suscité nombre de dialogues de sourds[1]… Par exemple, doit-on inclure l’homme dans la nature ou pas ? La nature, est-ce ce qui est immuable, permanent dans le monde, ou au contraire, est-ce ce qui est mouvant et dynamique, ce qui évolue dans le monde, comme la croissance des arbres ou la course des astres dans le ciel étoilé ? La nature perd ainsi son caractère d’évidence[2].

La félicité de la méditation

 La félicité de la méditation dépasse largement celle du plaisir sexuel.

Ajahn Brahm

mercredi 25 décembre 2013

Soutra de Bâhiya

Soutra de Bâhiya
Bâhiya Sutta

mardi 24 décembre 2013

Voyage dans l'univers, voyage intérieur

Nous rêvons de voyage dans l'univers – mais n'est-ce pas en nous qu'est l'univers ? Nous ne connaissons pas les profondeurs de notre esprit.


Novalis, Grains de pollen, 1797.

Spinoza, comprendre les actions humaines

En ce qui concerne les actions humaines, ne pas railler, ne pas pleurer, ne pas même détester, mais comprendre.

Humanas actiones, non ridere, non lugere, neque destestare, sed intelligere. 


Baruch Spinoza, Traité politique, I, 4.

dimanche 22 décembre 2013

Commentaires au Genjōkōan - 3ème partie


La première partie de ce commentaire ici et la 2ème partie .


      3. De tout leur corps et de tout leur esprit en harmonie, ils saisissent directement formes et sons. Pour eux, ce ne sont plus des images au miroir ou le reflet de la lune dans l’eau. Quand un côté s’éclaire, l’autre reste dans l’ombre.


Dōgen, Genjōkōan. 




*****



La vache qui pleure

La vache qui pleure


Histoire vraie racontée par Ajahn Brahm



J’étais arrivé tôt à mon cours de méditation dans une prison à sécurité minimale. Un criminel que je n’avais encore jamais vu attendait pour me parler. C’était un géant, avec des cheveux en bataille, barbu, et les bras tatoués. Les cicatrices sur son visage montraient qu’il avait dû se trouver à maintes reprises dans de violentes bagarres. Il avait l’air si redoutable que je me demandai pourquoi il venait apprendre à méditer. Ce n’était pas le genre. Bien sûr, je me trompais.

vendredi 20 décembre 2013

En quoi la bodhicitta est salutaire

"Des âges durant, les Puissants Seigneurs ont réfléchi 
Et perçu que l'esprit d'Éveil est salutaire,
Car grâce à l'esprit d'Éveil, la masse illimitée des êtres 
Atteindra sans peine la suprême félicité.

Shântideva, Bodhisattvacaryâvatâra, I, 7

jeudi 19 décembre 2013

Rien de ce qui est humain ne m'est étranger

 Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger

Homo sum ; humani nihil a me alienum puto

Térence, L'Héautontimorouménos, v. 77

mercredi 18 décembre 2013

Slowly, slowly, slowly....




     Un ami me faisait part récemment de ses difficultés à maintenir la pleine conscience dans toutes les phases de sa vie. Il avait l'impression de s'égarer bien trop facilement dans la distraction et la négligence. Le flot de ses pensées l'écartent loin de la conscience pleine et entière de l'ici et maintenant. Il me disait qu'il avait même installé sur son ordinateur une application « cloche de la pleine conscience » qui sonne tous les quarts d'heure pour le rappeler à la pleine conscience. Bien sûr, cela le rappelle pendant trente secondes à l'attention au moment présent, le temps que sonne cette cloche digitale. Mais, me disait-il, les 14 minutes trente restantes, il avait l'impression de se laisser emporter par la distraction, sans évolution significative en la matière. Cette intention et cette résolution de vouloir demeurer dans la pleine conscience m'interpelle, ainsi que cette conscience d'un échec, parce que je suis passé par là. Et je voulais donc ici apporter quelques réflexions que j'espère véridiquement inspirée par la sagesse.

mardi 17 décembre 2013

Bodhicitta : vaincre la grande force du mal

Et le bien est donc toujours faible, 
Et terrible la grande force du mal.
N'était le parfait esprit d'Éveil,
Quelle autre vertu pourrait la vaincre?

Shântideva, Bodhisattvacaryâvatâra, I, 6

lundi 16 décembre 2013

Humanisme et égalité : réponse à Yves Bonnardel et David Olivier (1ère partie)

Yves Bonnardel a répondu à mon article « L’animalisme est-il un humanisme ?» qui défendait l’humanisme dans une perspective antispéciste et qui critiquait l’antihumanisme d’Yves Bonnardel dans une interview que l’on peut trouver sur le net. Sa réponse n’a néanmoins pas été une réfutation de mes propres arguments, mais une suite de liens vers des articles de David Olivier, autre collaborateur des « Cahiers Antispécistes ». Et en particulier, il met en exergue un de ses articles : « Je trouve que la première partie de l'article de David, "Pour un radicalisme réaliste"[1], met bien en lumière que c'est abusivement que nous rapportons à l'idée d'humanité (de même qu'à l'humanisme) diverses caractéristiques positives... ». C’est donc à cet article de David Olivier que je répondrai ici.

dimanche 15 décembre 2013

Crois-moi, démon aux éruptions tapageuses et infernales

Crois-moi, démon aux éruptions tapageuses et infernales ! les plus grands événements, ce ne sont pas les heures les plus bruyantes, mais nos heures les plus silencieuses.

Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1883-1885.






L'extension de la sympathie selon Charles Darwin


"A mesure que l'homme avance en civilisation et que les petites tribus se réunissent en communautés plus nombreuses, la simple raison indique à chaque individu qu'il doit étendre ses instincts sociaux et sa sympathie à tous les membres de la même nation, bien qu'il soient pas personnellement connus de lui.

samedi 14 décembre 2013

Les animaux aussi intelligents que les hommes, voire plus intelligents qu'eux ?

Je suis tombé hier sur cet article du Huffington Post :

Selon cet article, les humains ne seraient pas les créatures les plus intelligentes de la Terre, selon les déclarations du docteur Maciej Henneberg, professeur à l’Université d'Adélaïde. Les animaux, du fait de leurs modes de perception du monde différents des nôtres, ont des capacités mentales supérieures aux nôtres dans certains domaines : « Le fait que les animaux ne puissent apparemment pas nous comprendre, et que nous ne les comprenons pas, ne veut pas dire que nos 'intelligences' se situent à des niveaux différents, elles sont juste de nature différente", affirme Henneberg. Certains animaux marquent leur territoire de manière complexe pour communiquer. Les humains ne peuvent pas interpréter ces marquages, a-t-il déclaré, mais "ils sont peut-être aussi riches en information que le monde visuel."

Comme un éclair déchire la nuit

Comme un éclair déchire la nuit 
Obscure et embrumée, l'espace d'un soudain instant,
Ainsi, par le pouvoir du Bouddha,
Apparaît une rare et brève pensée bienfaisante.

Shântideva, Bodhisattvacaryâvatâra, I, 5.


jeudi 12 décembre 2013

La rose est sans pourquoi

La rose est sans pourquoi ; elle fleurit parce qu'elle fleurit,
Elle n'a pas le souci d'elle-même, et ne cherche pas si on la voit.

Angelus Silesius (1624-1677)
Le pélerin chérubiniqueI, 289.

mardi 10 décembre 2013

Celui qui se conquiert lui-même

« On peut conquérir des milliers et des milliers
D’hommes dans une bataille ;
Mais celui qui se conquiert lui-même,
Lui seul est le plus noble des conquérants »

Le Bouddha, Dhammapada, VIII, 103.

Blaise Pascal, Epictète, Montaigne et la question du stoïcisme au XVIIe siècle



           L'article qui va suivre est une étude d'un dialogue entre des jansénistes au XVIIème siècle. Le jansénisme est ce courant intégriste chrétien qui a occupé une place importante dans la vie intellectuelle et spirituelle du XVIIème siècle. Il s'agit d'une doctrine résolument anti-humaniste qui refuse la possibilité pour l'homme de s'améliorer de lui-même et qui insiste de manière centrale sur la grâce que Dieu peut donner ou pas à l'homme empli de foi. Blaise Pascal avec Jean Racine ont été certainement parmi les jansénistes les plus célèbres.

           Le dialogue de Blaise Pascal avec un autre janséniste a pour thème l'opposition frontale des jansénistes aux thèses de l'humanisme symbolisé ici par deux de ses deux courants: d'une part, le courant  de Juste Lipse et La Mothe Le Vayer qui remet au goût du jour le stoïcisme et défend l'idée d'un homme fort, volontaire, maître de lui-même et de ses passions, grandiose dans ses aspirations philosophiques et spirituelles, et d'autre part, le courant de Michel de Montaigne où l'homme se retrouve face à ses contradictions et ses faiblesses et tente de développer un art de vivre simple et joyeux.    

         Donc, au-delà de ces considérations chrétiennes sur le salut et la misère de l'homme, le dialogue entre monsieur de Sacy et Blaise Pascal nous laisse une réflexion sur l'humanisme et l'anti-humanisme ainsi que sur les différentes façons de considérer l'homme et la nature humaine au sein de l'humanisme.

samedi 30 novembre 2013

Un conseil de Padampa Sangyé

Ce que tu désires,
Les autres le désirent aussi.
Alors, agis en conséquence.

Padampa Sangyé



Padampa Sangyé (XIe - XIIe siècle)
    

Mes articles & essais autour du Chan et du Zen

Mes articles & essais autour du Chan et du Zen



Égoïsme & altruisme selon Shântideva

« Si je  donne, comment jouirai-je ? »
Cette pensée égoïste appartient aux démons.
« Si je jouis, comment donnerai-je ? »
Cette pensée altruiste est une qualité divine.

Shântideva, Bodhisattvacaryâvatâra, VIII, 125.

mardi 26 novembre 2013

Commentaires au Genjōkōan - 2ème partie

La première partie de ce commentaire ici.

2. Aller au-devant des dix mille dharmas dans le dessein de les expérimenter et de les éveiller est illusion. C’est lorsque les dharmas nous poursuivent et nous pratiquent qu’il y a Éveil.
Ceux qui s’éveillent tout à fait de l’illusion sont les Bouddhas, ceux qui pour qui l’Éveil est illusion sont les êtres sensibles. En outre, certains obtiennent un Éveil supérieur à l’Éveil ; d’autres s’illusionnent au sujet de l’illusion.
Lorsque les Bouddhas sont authentiquement des Bouddhas, il est superflu pour eux d’en avoir conscience. Ce n’en sont pas moins des Bouddhas réalisés qui continuent à actualiser les Bouddhas.

samedi 23 novembre 2013

Soutra de Samiddhi (canon chinois)

Le Soutra de Samiddhi

(Sur les plaisirs sensuels de la jeunesse)

(d'après la traduction du canon chinois)


    Voici ce que j’ai entendu alors que le Bouddha séjournait au monastère de la Forêt de Bambous près de la ville de Rajagriha. Cette fois-ci, tôt le matin, le bhikshu Samiddhi s’approcha des bords de la rivière, enleva ses robes, les laissa sur la berge et entra dans la rivière pour se baigner. Après son bain, il sortit de la rivière, monta sur la berge, s’habilla d’une seule robe et attendit d’être sec. A ce moment, un deva au corps entouré de lumière apparut, éclairant le bord de la rivière.



vendredi 22 novembre 2013

Aimé Césaire, extrait du "Cahier d'un retour au pays natal"

   voum rooh oh
   pour que revienne le temps de promission
   et l’oiseau qui savait mon nom
   et la femme qui avait mille noms
   de fontaine de soleil et de pleurs
   et ses cheveux d’alevin
   et ses pas mes climats
   et ses yeux mes saisons
   et les jours sans nuisance
   et les nuits sans offense
   et les étoiles de confidence
   et le vent de connivence 



Aimé Césaire, extrait du "Cahier d'un retour au pays natal", 1939

jeudi 21 novembre 2013

La nature aime à se cacher

La nature aime à se cacher.

φύσις  κρύπτεσθαι φιλεῖ

Héraclite, fragment 123.



mercredi 20 novembre 2013

La compassion selon Dza Patrül Rimpotché


Dza Patrül Rimpotché (1808 -1887)

Être bouddhiste implique-t-il d’être végétarien ?


Être bouddhiste implique-t-il d’être végétarien ?


            Dans son ouvrage « Le bouddhisme, une philosophie du bonheur ? [1]» qui vient d’être publié, Philippe Cornu aborde toutes sortes de questions ayant trait au bouddhisme contemporain tel qu’il se profile en Occident. Le bouddhisme est-il une religion ? Une philosophie ? La méditation est-elle le centre de la pratique bouddhiste ou non ? Comment définir des concepts comme le karman ? Le non-ego ? Le bouddhisme est-il sexiste ? Propose-t-il des projets de transformation de la société ou reste-t-il centré sur l’individu et sa transformation personnelle ?....


            Il faut dire que Philippe Cornu n’est pas n’importe qui dans le domaine des études bouddhiques. On lui doit des traductions importantes comme la traduction de soutras du Grand Véhicule[2] ou la traduction du « Livre des morts tibétain », le Bardo Thodröl[3]. On lui doit également des études et des traductions de maître tibétain, ainsi son livre essentiel sur le maître tibétain du XIVème siècle, Longchenpa[4]. Mais on lui doit surtout le monumental « Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme[5] ».


            Donc, l’avis de Philippe Cornu est un avis qui compte au sein du bouddhisme français ou européen. Or dans son livre « Le bouddhisme, une philosophie du bonheur », ce dernier examine la question du végétarisme au sein du bouddhisme[6]. Et même si son avis est quelque peu nuancé par des citations issues du Lankâvatâra Sûtra, favorable au végétarisme, le texte est clairement orienté en faveur des consommateurs bouddhistes de viande. Philippe Cornu se fait ici le porte-parole de ses maîtres tibétains, grands consommateurs de viande. Cela a suscité en moi un grand malaise, parce que la question du végétarisme touche à des points absolument essentiels de la doctrine bouddhique et que les évincer ou les minimiser revient à se détourner du Dharma et à donner de ce Dharma une image fallacieuse et détournée. C’est pourquoi je voudrais démonter dans ces quelques lignes l’argumentaire de Philippe Cornu sur cette question du végétarisme, argumentaire qui n’est jamais que l’écho des propos tenus par les lamas tibétains.


lundi 18 novembre 2013

L'autre rive de l'existence

Laisse ce qui est devant,
Laisse ce qui est derrière,
Laisse ce qui est au milieu,
Atteins l'autre rive de l'existence
Avec le mental libéré de toutes choses
Tu ne subiras plus la naissance et la vieillesse.

Le Bouddha, Dhammapada, XXIV, 348.



Autres citations du Dhammapada : 
- L'apaisement de la haine (I, 5)
- Celui qui se conquiert lui-même (VIII, 103)


Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la philosophie bouddhique ici.

Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.


samedi 16 novembre 2013

Au seuil de la mort, de Shabkar




" Aurions-nous des provisions
pour cent ou mille ans,
Au seuil de la mort,
nous devrons tout abandonner.

Aurions-nous une garde-robe suffisante
pour nous vêtir cent ou mille ans,
Au seuil de la mort nous serons nus.

Posséderions-nous cent
ou mille pièces d'or ou d'argent,
Au seuil de la mort,
nous aurons les mains vides.

Serions-nous entourés de cent
ou mille parents et amis,
Au seuil de la mort nous serons seuls.
Ainsi en est-il !"











" La lune se lève
Dans le ciel pur de la nuit
Son reflet apparaît
Sur la surface étale du lac
Mais la lune n'est pas dans le lac, n'est-ce pas ?
Sachez qu'il en est ainsi de tous les phénomènes "

jeudi 14 novembre 2013

La Voie selon Nicolas de Cues

    Si on demande au voyageur où il est, il répondra: « Sur la voie ». Et si on lui demande où il marche, il répondra : « Le long de la voie ». Et si on lui demande d’où il vient, il répondra : « De la voie ». Et si on lui demande où il va, il répondra : « Vers la voie » en venant de la voie.





mercredi 13 novembre 2013

Le soutra de Jīvaka sur les disciples laïcs


Jīvaka Sutta

Grotte d'Ellora, Inde

lundi 11 novembre 2013

Végétarisme & inter-être

Une idée importante de Thich Nhat Hanh est sans conteste son insistance sur la notion d’inter-être. Les phénomènes n’existent qu’en interdépendance les uns vis-à-vis des autres. Nous n’existons pas indépendamment du monde, de manière séparée des autres êtres ; au contraire, notre existence ne peut être pensée sans la multitude des êtres qui composent le monde. Thay prend l’exemple d’une feuille de papier toute simple, objet de la vie courante complètement banal à nos yeux, sans intérêt si ce n’est celui de coucher nos pensées par écrit ou d’esquisser un dessin dessus. Quand nous voyons la feuille, nous avons l’impression que celle-ci existe comme un phénomène séparé : il y a une feuille de papier et elle existe sous nos yeux et sous nos doigts. Et cette feuille se pare d’un caractère d’évidence : elle existe, elle est bien là et elle est séparée des autres choses. Cette évidence fait en sorte que nous n’ayons pas à porter plus d’attention à cette feuille.

Seconde réponse à Kryss sur le bouddhisme et le végétarisme

Suite à mon article « Bouddhisme et végétarisme », Kryss avait formulé quelques objections auxquelles j’avais répondu ici.

Kryss m’a ensuite écrit par courriel que je ne répondais pas vraiment à sa question, à savoir ce qu’il appelle « l’aspect publicitaire » de la conduite d’un moine bouddhiste respectant la règle alimentaire dite des « trois puretés ». En d’autres mots, est-ce que l’exemplarité de la conduite d’un moine n’est pas entachée par cette acceptation de plats de viande dans certaines conditions (quand le moine n’a pas vu, n’a pas entendu et ne pouvait pas savoir que cette viande a été cuisiné à son intention propre) ? Est-ce que ce moine ne va pas contribuer à donner un mauvais exemple en laissant croire aux gens ignorants qui voient le moine manger de la viande ou un « curry de poulet » qu’un moine mange couramment de la viande et qu’il n’y a aucune faute morale à manger de la viande, de la volaille ou du poisson ? Je pense avoir répondu en réalité, mais je vais préciser ici ma réponse et éclaircir ma pensée à ce sujet tant que se faire se peut…

Zhuangzi (Tchouang-Tseu) et le bonheur des poissons

Tchouang-Tseu (ou Zhuangzi si l'on se conforme à l'actuelle transcription en vigueur du chinois 莊子 en caractères latins, le pinyin,  prononcez Djouang-tzeu) est un célèbre philosophe taoïste qui a vécu à la fin du IVème siècle avant notre ère, connu pour son amour de la nature, de la spontanéité et de la simplicité. Voici un dialogue haut en couleur qu'il a avec un de ses amis Huizi (prononcez Houei-tzeu).



dimanche 10 novembre 2013

Citations


Toutes les citations du Reflet de la Lune




Renouer avec la nature

Renouer avec la nature
 (Extrait de « Plaidoyer pour l'altruisme » de Matthieu Ricard)

samedi 9 novembre 2013

Shântideva: Pourquoi s'inquiéter ?

    S'il y a une solution,
    Pourquoi s'inquiéter ?
    S'il n'y a pas de solution,
    Pourquoi s'inquiéter ?

    Shântideva,
    
 Bodhisattvacaryâvatâra, VI, 10.


jeudi 7 novembre 2013

Kaccâyanagotta Sutta

Kaccâyanagotta Sutta
Soutra de Kaccâyanagotta

            Ainsi ai-je entendu. Une fois, le Bienheureux séjournait dans le parc d’Anâthapindika, au bois de Jeta, près de la ville de Sâvatthi.

            En ce temps-là, un jour, le Vénérable Kaccâyanagotta rendit visite au Bienheureux. S’étant approché du Bienheureux, il s’assit à l’écart sur un côté. S’étant assis à l’écart sur un côté, le vénérable Kaccâyanagotta dit au Bienheureux : « On répète "la vue juste, la vue juste". Bienheureux, dans quelle mesure "la vue juste" peut-elle être appelée ainsi ?

            Le Bienheureux répondit : « Ô Kaccâyana, les gens s’intéressent le plus souvent à ces deux opinions extrêmes : l’existence et la non-existence. Cependant, ô Kaccâyana, chez celui qui voit selon la sagesse réaliste, l’apparition du monde ne se produit pas par l’opinion que « ce monde n’existe pas ».
En outre, ô Kaccâyana, chez celui qui voit selon la sagesse réaliste, la cessation du monde ne se produit pas par l’opinion que « ce monde existe ».

mercredi 6 novembre 2013

Shântideva: Quand ni l'existence, ni l'inexistence....

     Quand ni l'existence, ni l'inexistence
      Ne se présentent à l'esprit, 
      Alors, en l'absence de toute autre possibilité, 
      L'esprit cesse et s'apaise.
  
       Shântideva, Bodhisattvacaryâvatâra, IX, 34.

mardi 5 novembre 2013

Commentaires au Genjōkōan - 1ère partie

Commentaires au Genjōkōan

現成公案

de Dōgen Zenji 道元禅

lundi 4 novembre 2013

Végétarisme/véganisme : articles & essais


Mes articles & essais autour du végétarisme et du véganisme

dimanche 3 novembre 2013

Bouddhisme : articles & essais


 Mes articles & essais autour de la philosophie bouddhique 



samedi 2 novembre 2013

On ne pratique pas la méditation pour fuir la société

On ne pratique pas la méditation pour fuir la société, mais pour se préparer à réintégrer la société. (...) Comment pouvez-vous espérer tout laisser derrière vous quand vous entrez dans un centre de méditation ? Le genre de souffrance que vous portez en votre cœur, c'est la société elle-même. Vous amenez cela avec vous, vous amenez la société, c'est-à-dire nous tous avec vous. Quand vous méditez, ce n'est pas seulement pour vous-même, vous le faites pour la société toute entière. Vous cherchez la solution à vos problèmes, pas seulement pour vous, mais pour nous tous. 

Thich Nhat Hanh, La paix, un art, une pratique, Bayard, 1996, p. 53 et p. 55.

jeudi 31 octobre 2013

Shântideva, Bodhisattvacaryâvatâra, IX, 54.

"La vacuité est l'antidote aux ténèbres
Formées par le voile des passions et celui qui masque le connaissable.
Comment ne pas la méditer 
Pour qui désire l'omniscience?"

Shântideva,  Bodhisattvacaryâvatâra, IX, 54.






mardi 29 octobre 2013

Commentaires sur « L’Art de la Méditation » de Matthieu Ricard

           
          Voici quelques réflexions qui sont nées à la lecture des ouvrages de Matthieu Ricard, et plus particulièrement de son dernier livre « L’Art de la Méditation, », et qui sont, de manière plus générale, des réflexions d’un philosophe bouddhiste à l’égard du bouddhisme tibétain. Je commencerai tout de suite par dire combien les ouvrages de Matthieu Ricard sont importants et nécessaires. Il y a là une présentation claire du bouddhisme et qui peut entrer en dialogue avec la pensée occidentale, autant avec sous son aspect philosophique que scientifique. Ses textes sont d’une grande clarté et d’une grande intelligence, et cela doit être loué. Mais peut-être en raison même de cette clarté et de cette limpidité (qui sont des qualités rares en notre époque où les propos obscurs abondent), un manque éclate au grand jour à mes yeux.

lundi 28 octobre 2013

Réponse à Kryss


Kryss faisait le 27 octobre cette objection à mon article "Bouddhisme et végétarisme" :

Un débat pédagogique dans le confucianisme antique



            « Comment éduquer les enfants ? » a été une question inlassablement posée au cours de l’Histoire par un nombre incalculable de parents et de professeurs. La Chine n’échappe pas à la règle, d’autant plus que la pensée confucéenne qui a imprégné la culture chinoise pendant près de vingt-cinq siècles met considérablement l’accent sur les valeurs de l’apprendre et de l’éducation. Et c’est dans cette école confucéenne qu’a eu lieu un débat sur la conception de l’apprentissage et les moyens ou méthodes à mettre en œuvre pour éduquer les enfants. Ce débat a opposé deux grandes figures du confucianisme antique : Mencius (孟子) et Xunzi (荀子[1]). Le premier prêchant pour un enseignement doux qui laisse le temps à l’enfant de mûrir et de gagner en maturité, le second étant un farouche partisan d’une méthode dure et sévère où l’on taille sur mesure un élève vertueux en tranchant les mauvais penchants de sa nature.

Confucius