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dimanche 22 octobre 2017

Le poids d'un végane






Bonjour tout le monde,


    Aujourd'hui, une petite réflexion autour d'un tweet de Gurren Vegan, youtubeur bien connu dans la véganosphère. Si, d'ailleurs, vous ne connaissez pas sa chaîne YouTube, je vous recommande chaudement d'y jeter un œil. Dans ce tweet en question, daté du 20 ocotobre 2017, Gurren Vegan exprimait son ras-le-bol devant les attaques envers son physique : « Marre de me faire valider mon physique sur Youtube » et il y joignait une capture d'écran d'un commentaire d'une de ses vidéos :

samedi 21 octobre 2017

La question du libre-arbitre (2ème partie)




La question du libre-arbitre (2ème partie)


Voir la 1ère partie




    Suite à mon article « Choix et liberté », il y a eu toutes sortes de commentaires, questions et objections auquel je voudrais répondre ici partie par partie. Dans cette deuxième partie, je voudrais évoquer une réflexion de Tara :


mercredi 18 octobre 2017

La question du libre-arbitre (1ère partie)



La question du libre-arbitre (1ère partie)




    Suite à mon article « Choix et liberté », il y a eu toutes sortes de commentaires, questions et objections auquel je voudrais répondre ici partie par partie. Pour commencer, Tara disait : « Nous sommes ici face à un véritable paradoxe dans le bouddhisme. Le bouddhisme affirme à la fois le déterminisme de l’esprit avec la loi du karma et en même temps le pouvoir de transformer ce karma dans le présent. Si nous sommes déterminés à chaque moment par les empreintes de nos actions (karma antérieur), comment est-il possible de s’en affranchir pour transformer nos actes présents ? Car si la totalité de l'existence est conditionnée, relative et interdépendante, comment seule, la volonté, elle même conditionnée pourrait-elle être libre ?

lundi 16 octobre 2017

Lotobiographie





Lotobiographie


J'ai tout fait ou presque tout vu tout aimé
J'ai dormi dans la rouille des brumes
J'ai traîné chie-l'âme sur les quais du malheur
J'ai dormi à la belle étoile en prison sous les ponts
J'ai vu la mort clignoter dans les yeux des enfants
J'ai hésité attendu persuadé que tout était fini
J'ai vu les zombis coincés entre le 20ème et le 21ème siècle
J'ai regardé dans le rétroviseur, narguant le traîne-dieu
J'ai tiré la langue à cet idiot qui se dit poète
J'ai dit ceci cela bien déconné foncé tête baissée
J'ai encore un faible pour un oui ou pour un non
J'ai rêvé d'un grand bruit sur la lune
J'ai holographié tous les paysages
J'ai chanté sous les érables nus et les séquoias géants
J'ai somnolé sur les rochers muets et le jour s'est évanoui
J'ai chevauché un essaim de lumière m'abîmant dans le lointain
J'ai flippé et il a fait nuit dans ma tête
J'ai sauté à pied joint dans le vacarme du temps présent
J'ai repoussé la lumière jaune des morts
J'ai été enseveli par les haines hallucinées
J'ai rêvé d'une baraque au fond de la forêt
J'ai rêvé d'une solitude chaude et glacée pour rire et pleurer
J'ai regardé les autres mourir en file indienne
J'ai au creux de la main printemps été automne hiver
J'ai bu tous les alcools goûté tous les poisons
J'ai pris racine sur cette étoile qu'est le hasard


Claude Pélieu



samedi 14 octobre 2017

Deuil et consolation




Deuil et consolation




      Un ami me demande comment mieux vivre son deuil. Dans son cas, il s'agit de ces animaux domestiques dont la mort l'affecte beaucoup. Mais en fait, que ce soit des personnes humaines et que des personnes animales, il s'agit d'être cher dont le décès peut nous accabler du jour, des semaines, voire des mois. Comment mieux vivre son deuil ? Un penseur de l'Antiquité, Boèce, voyait dans la philosophie une source de consolation. C'est d'ailleurs le titre de son ouvrage le plus célèbre : « Consolation de la philosophie ». Boèce l'a écrit alors qu'on l'avait jeté en prison et qu'il se lamentait au fond de sa geôle en attendant d'être exécuté . Tout le livre consiste en un dialogue avec la Philosophie incarnée sous la forme d'une déesse. Mon propos se veut moins grandiose, mais il s'agit quand même de se poser la question de la consolation que comporte la transformation philosophie de sa être et la transformation de sa vision du monde.


      Tout d'abord, un constat d'humilité : la philosophie peut aider à mieux vivre un deuil, mais elle ne nous enlève pas notre nature humaine, trop humaine. Elle ne fait pas de nous des robots complètement insensibles à la douleur du monde. Et c'est tant mieux. Je précise ce point parce que notre société fait miroiter aux gens le projet d'une maîtrise totale de soi-même et de ses affects ; et souvent malheureusement, la méditation bouddhique est pensée comme un moyen d'atteindre une impartialité totale doublé d'un contrôle entier sur soi-même. On va pratiquer la méditation pour devenir plus efficace et rentable sur la marché du travail. Pour ma part, je ne pense pas que ce soit là un but à atteindre, ni que ce soit possible, ni que ce soit souhaitable. Le but n'est pas de devenir insensible et imperturbable, mais d'apaiser doucement cette tristesse et ce désespoir au fil des heure sou au fil des jours. Permettre à la joie et à la vie de rejaillir sous les cendres.




*****



   Tout d'abord, il est important de méditer sur l'impermanence : tous les phénomènes composés sont voués à vieillir, à péricliter, à disparaître, à être détruit en fin de compte. Rien n'est éternel. Les êtres vivants sont aussi des phénomènes composés de cellules, de tissus, d'organes, le tout mêlé à de la conscience et à la capacité de ressentir les choses ; et eux aussi sont voués à vieillir, à être malade, à disparaître, à mourir en fin de compte. Il ne suffit pas seulement de le savoir intellectuellement et d'avoir une notion claire de ce qu'est la mort. Il faut s'imprégner de la conscience de cette impermanence dans tous les moments de notre vie. Il faut voir le grand cycle de la Nature où tout ce qui naît vit, évolue, périclite et meurt pour être transformé par un nombre considérable d'autres êtres vivants et réintégrer ce cycle de la vie. Ce n'est pas seulement la raison de votre cerveau qui doit acquiescer à cette vérité, mais tout votre être, votre corps et votre intuition. Voir sans cesse l'éternelle transformation des choses qui passent.


    De cette méditation de l'impermanence découlent deux choses : l'acceptation et le détachement. Cela demande tout un travail spirituel : accepter la mort de soi-même ou de ses proches, c'est souvent demander d'accepter l'inacceptable. Pour autant, il est possible de se transformer soi-même et de cultiver cette acceptation des choses et cette dynamique de vie et de mort. Le détachement ne coule pas de source non plus, tant nous sommes attachés émotionnellement aux êtres qui nous sont chers. Mais en s'imprégnant de l'omniprésence de l'impermanence encore et encore au fil de nos séances de méditation, l'attachement perdra progressivement de s'agripper à la présence des êtres qui nous sont chers.
 

     Pour autant, ce détachement n'est pas un signe de froideur envers le monde ou les êtres qui nous sont chers. En même temps que cette méditation de l'impermanence, il convient de pratiquer la méditation des Quatre Qualités Incommensurables. Ces quatre qualités sont l'amour, la compassion, la joie et l'équanimité. Souvent notre amour ou notre compassion se referme sur une seule personne ou un petit groupe de personnes. Ce faisant, la mort de ces personnes sont vécus comme une catastrophe comme si notre amour était englouti dans le grand froid intersidéral et perdu à jamais. Lamartine a écrit : « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !1 ». Pratiquer les Quatre Qualités Incommensurables, c'est se rendre compte que l'on peut aimer beaucoup plus de personnes dans le monde. L'amour n'est pas absorbé dans une personne ou un petit être, mais se libère en rayonnant vers tous les êtres. Vous n'êtes pas dépeuplé à la mort d'un proche, mais vous vous rendez compte que vous êtes vous-mêmes peuplé d'une infinité d'êtres à aimer, envers qui éprouver de la compassion, avec qui célébrer la grande joie sacrée et à insuffler la paix dans l'existence. La tristesse est encore là, mais ce n'est plus une calamité. Avec les Quatre Qualités Incommensurables, vous pouvez vivre cette tristesse avec beaucoup plus de sérénité. Et cette tristesse est comme une résonance subtile avec le chagrin de tous les êtres sensibles.