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dimanche 22 avril 2018

L'exclusion scolaire





L'exclusion scolaire




      Il y a quelques temps, l'animateur de radio, Jérôme Colin, était interviewé dans sa propre émission culturelle « Entrez sans frapper » à la RTBF (radio et télévision belge francophone) pour la sortie de son nouveau roman (que je n'ai pas lu). Dans cette interview, il se livre à une réflexion sur l'exclusion scolaire qui me semble particulièrement contestable :



    « Je suis persuadé que l'exclusion est à la base de TOUTES les autres formes d'exclusion. Parce que je pense que le droit des enfants est supérieur au droit des adultes et l'intérêt des enfants est supérieur à l'intérêt des adultes. Or en Communauté Française (de Belgique), il faut savoir qu'il y a entre 3500 et 4000 élèves chaque année qui sont exclus de l'école. C'est une décision qui est prise par des adultes. La loi prévoit qu'il y a exclusion quand il y a des faits graves. La réalité, c'est que ces enfants, pour la grande majorité, sont exclus de l'école pour une succession de faits mineurs, ce qui est illégal. Mais ce qu'on oublie, c'est que c'est un exemple, et que l'exemple que l'on donne à nos enfants quand ils ne sont pas dans le rang, quand ils ne sont pas conformes, quand ils ne sont pas dans la norme, c'est qu'on est exclu.

      Moi, en tant que citoyen et en tant que père, je ne suis absolument pas d'accord avec cette idée d'exclusion ; d'autant plus que je suis absolument persuadé que l'exclusion scolaire est à la base de toutes les autres exclusions. Quand ces enfants vont grandir, ils vont reproduire ça. Et quand on reproduit ça, ça veut dire qu'à un moment dans la société, quand il y en a un qui vient vers moi et qui n'a pas de papiers ou qui n'a pas les bons papiers, qui n'a pas la « bonne couleur », eh bien je décide de l'exclure parce qu'il est différent, qu'il n'est pas dans la norme. Et je ne veux pas vivre dans cette société ; malheureusement, j'y vis. J'aimerais que mes enfants n'y vivent pas ».



*****



       Ce genre de considération est, je l'ai dit, très contestable et très problématique ; mais elle est très répandue dans notre société (surtout chez les bobos). C'est pourquoi je voulais y répondre. Tout d'abord, l'exclusion scolaire n'est pas seulement une machine à fabriquer de la norme. C'est une mesure que les profs et la direction d'une école prennent à contrecœur parce qu'il n'y a pas d'autres solutions. Jérôme Colin idéalise complètement les gamins qui sont exclus d'une école. Ils pensent que ce sont des rebelles qui se heurtent à l'autorité forcément injuste des adultes ou à leurs intérêts. Mais Jérôme Colin oublie que les faits sanctionnés peuvent être des violences à l'égard d'un autre élève, du harcèlement à l'égard d'un gamin plus faible, des commentaires racistes ou haineux, etc.... La discipline dans une école n'est pas seulement là pour faire rentrer les gens dans le rang, mais pour permettre une certaine sociabilité où il fait bon vivre pour tout le monde, pas seulement pour les plus forts et les plus dominants.


       Jérôme Colin pense qu'il veut un monde sans exclusions pour ces enfants, mais si ses propres enfants sont victimes de tabassage en règle de la part de leurs charmants condisciples, il sera le premier à demander à la direction de donner des sanctions aux coupables et de les exclure de l'établissement scolaire, simplement dans le but de protéger ses propres enfants. Il faut juste un minimum d'ordre pour que ce ne soit pas la loi de la jungle entre les murs de l'école.


      Cela me paraît assez évident en fait. Mais pas pour les bobos qui baignent dans la pensée '68 pour qui toute autorité est toujours un acte d'oppression, pour qui toutes les institutions ne sont que des reproductions du modèle carcéral. On renverra au livre « Surveiller et punir » de Michel Foucault, qui baigne intégralement dans ce genre de mentalité. On se souviendra dans la chanson de Pink Floyd dans « The Wall » :

« We don't need no education
We don't need no thought control
No dark sarcasm in the classroom
Teachers leave them kids alone
Hey! Teachers! Leave them kids alone ».

(Nous n'avons pas besoin d'éducation
Nous n'avons pas besoin de contrôle de la pensée
Pas de sarcasme noir au sein de la classe
Professeur, laisse les gosses tranquilles.
Hé ! Professeur ! Laisse les gosses tranquilles)


          Dans cette mentalité, le prof est vraiment un fasciste s'il exige quoi que ce soit de ses élèves. Mais justement, c'est une vision complètement faussée des rapports humains. Dans une classe, il n'y a pas d'un côté l'oppresseur qui serait le prof et les gentils petits opprimés qui seraient les enfants. Le manque de discipline et le manque de respect ne sont pas seulement pénible pour le professeur, mais surtout pour les élèves. Contrairement à ce qu'aiment penser les bobos soixante-huitards, la norme n'est pas seulement imposée par l'école, mais aussi et avant tout, par les élèves. Il y a constamment dans les écoles des moqueries et des harcèlements d'élèves contre d'autres élèves pour des questions vestimentaires ou des questions de styles de vie. Quiconque ne respecte pas le conformisme moutonnier du plus grand nombre est immédiatement rejeté et maltraité. L'un parce que c'est un intello, l'autre parce qu'on l'a catalogué de « salope » ou de « coincée ». L'un parce qu'il est trop gros, l'autre parce qu'il est trop maigre... L'un parce qu'il s'habille en gothique, l'autre parce que la marque de ses vêtements n'est pas suffisamment à la mode...


     Par ailleurs, il faut comprendre que le fait même d'enseigner au jour le jour dans une classe n'a rien à voir avec toutes les théories savantes que l'on peut faire sur le fait d'enseigner. Un prof est obligé de sanctionner même des fautes mineures comme du bavardage s'il veut garder un minimum d'autorité au sein de sa classe. Quand vous enseignez, vous vous retrouvez dans un rapport de force qui peut se révéler sans aucune pitié à votre égard. Si le professeur est vu comme faible, trop gentil ou manquant d'autorité, les réactions peuvent être d'une incroyable agressivité. La mentalité générale de notre société est de dire : « Tant pis pour ce prof », voire de se gausser de lui. Le problème est que si c'est le bordel dans une classe, ce n'est pas seulement pénible pour le prof, mais pour tous les élèves qui subissent en silence toutes les vexations que leur infligent les caïds de la classe.


         Donc, quand Jérôme Colin explique : « je pense que le droit des enfants est supérieur au droit des adultes et l'intérêt des enfants est supérieur à l'intérêt des adultes », je trouve que ce jeunisme est dérangeant à plus d'un titre. Dans cette phrase, remplacez le mot « enfant » par « Aryen » et le mot « adulte » par « Juif », et vous comprenez à quel point ce jeunisme est nauséabond. Si je venais dire que le droit des personnes de race pure est supérieur au droit des Juifs et que les Aryens ont le droit d'importuner les Juifs, on crierait au scandale. Mais si Jérôme Colin dit que les enfants ou des adolescents ont le droit d'importuner leurs professeurs adultes, cela passe comme une lettre à la poste. Cela ne fait même pas scandale. Jérôme Colin aura tout un public abreuvé de l'idéologie soixante-huitarde en matière de pédagogie libertaire qui trouvera cela très bien, prêt à l'écouter. Peu importe si ces enfants et ces adolescents perdent au passage toute notion de respect pour les autres et pour soi-même ainsi que le sens des limites (les limites, c'est fasciste, et ça bride la créativité).


           Mais outre cela, j'insiste sur le fait que, dans une classe, il n'y a pas d'un côté le prof, de l'autre une classe homogène et unie : il y a le prof qui est un individu et les élèves qui sont chacun des individus avec leurs intérêts propres, distinctes des intérêts du reste de la classe. Admettons même que le prof n'ait aucun droit, qu'on peut le harceler à loisir, cela impliquerait le fait que les élèves s'affrontent entre eux et chercheraient à se dominer entre eux. Pour moi, bannir l'exclusion des élèves difficiles ne peut conduire qu'à une chose : bannir socialement d'autres élèves qui ne faisaient de mal à personne, les intellos, les rêveurs, les pas-comme-tout-le-monde, les chétifs, les timides, les trop-ceci, les pas-assez-cela... Ce n'est pas le monde dans lequel j'ai envie de vivre. Malheureusement, j'y vis. À cause des gens comme vous, monsieur Colin.



Frédéric Leblanc, mars 2018.









Harry Verschelden






Voir aussi : 













Harry Verschelden






33 commentaires:

  1. Cela m'évoque cet événement récent, plus ou moins éloigné de ce que tu dis, qui m'a fait pleurer : http://www.vegemag.fr/societe/emilie-vegetarienne-harcelee-poussee-au-suicide-8749
    Grosso modo d'accord avec toi. Par contre, je ne pense pas qu'on ait besoin du concept de "bobo" qui n'a pas vraiment de solidité sociologique même si on peut comprendre plus ou moins à qui cela s'adresse, il n'en reste pas moins que c'est un stéréotype très cliché surutilisé comme une tarte à la crème par la droite dure notamment.

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  2. Et puis tu caricatures les propos de Jérôme Colin, qui est contre l'exclusion mais pas contre la discipline ou les sanctions. Pour les enfants qui sont exclus, il n'y a plus pour eux ni discipline ni sanction.
    Admettons que je sois un bobo, je dirais que les bobos sont les seuls à mettre le nez dans ce qui se passe à l'école. C'est une conséquence de la gentrification.

    J'ai une fille dans le public et un fils dans le privé. Dans le privé, ils ont des quotas et mettent facilement à la porte ceux qui ne rentrent pas dans le rang y compris les enfants dyslexiques. Dans le public ils ont plus de scrupules à exclure.
    Personnellement je défends la méritocratie parce que c'est le système qui me semble le plus juste mais si l'exclusion est défendable c'est quand même la pire solution ou la dernière une fois que toutes les autres ont échouées.


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  3. Degun,


    D'accord sur le caractère un peu flou du concept de « bobo » sur le plan de la sociologie. Néanmoins, quand je pense à Jérôme Colin et à ceux à qui ils s'adressent, je pense notamment à mes amis facebook qui ont partagé la vidéo que j'ai critiqué dans cet article, je ne vois que le terme de « bobo » pour les regrouper. En gros, des gens qui oscillent quelque part entre une idéologie libérale-libertaire et une idéologie social-libertaire, avec un certain niveau culturel.

    Mais en fait, si j'emploie le concept, ce n'est pas pour me rallier à la droite dure. En fait, je suis beaucoup plus proche des bobos que de personnes adhérant à la droite dure avec son cortège de valeurs conservatrices et identitaires. Justement, ma cible, ce sont les bobos. J'ai envie de leur faire comprendre les implications réelles de certains discours actuels sur l'enseignement. Ces discours sont formatés pour sonner comme une douce mélopée aux bobos, mais il se cache derrière ces réformes de l'enseignement des projets complètement libéraux et d'assujettissement de l'école au grand capital. Je pense que l'école doit échapper à cette logique du marché. Par exemple, la pédagogie des compétences est souvent vendue comme une avancée sociale et une promesse de libertés pour les enfants.Dans la réalité, il s'agit d'intégrer l'école dans le marché et de priver les élèves de capacités critiques pour remettre en question cette machine libérale globale.

    De manière générale, je crois en une critique de gauche de Mai '68. Rétablir cette notion d'autorité me semble importante pour refonder les valeurs de gauche. (Je reviendrai peut-être sur cette idée au mois de mai). Il ne s'agit pas pour autant de célébrer le culte de l'autoritarisme comme la droite dure peut le faire.

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    1. A mon avis le problème c'est moins les bobos que facebook qui favorise les pseudo-réflexions de comptoirs avec effet bulle de filtrage.
      Je suis toujours catastrophé par ce que je lis sur facebook et par les coups de gueule sur tout et n'importe quoi.
      le problème de Jérôme Colin c'est qu'il ne propose aucune solution alternative à l'exclusion.
      C'est un peu facile de pousser un coup de gueule contre l'exclusion et pourquoi pas contre les prisons ou contre la guerre en Syrie?

      C'est quoi "la pédagogie des compétences"? En quoi est-ce nouveau?

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    2. Je me doute bien que tu n'es pas soutien de la droite dure ;) Pour ma part je ne sais pas ce que je soutiens vraiment d'un point de vue politique, plus grand chose, même si j'ai bien sûr des affinités. Je pense que mai 68 était nécessaire car la période qui y a conduit était franchement liberticide et autoritariste, le souci étant que les bénéfices que cela a apporté se sont accompagnés d'un cortège de nuisances comme l'avènement de l'économie libérale (je crois vraiment que ça en découle). Alors, oui, la figure du bobo doit exister, même si on est même tous un peu bobo dans nos sociétés (enfin, pour peu qu'on soit un tant soit peu écolo, alter-...), et je pense que le rejet de toute forme d'autorité, dans le sens de "ce qui fait autorité", est un problème car une société ne tourne plus rond s'il n'y a pas de système de régulation accepté et intégré. Je penche pourtant vers la pensée libertaire mais mon côté pessimiste, cynique ?, m'incline a penser que l'anarchie ne marcherait pas, elle présuppose une autodiscipline impossible pour certaines personnes. Je suis de plus en plus désinvesti politiquement même si certains discours me parlent encore plus que d'autres mais, fondamentalement, je n'y crois pas, les masses majoritaires mettront toujours au pouvoir les mêmes gens qui ne cesseront de reproduire ce qui les arrangent et quant à d'éventuelles alternatives qui arriveraient au pouvoir, je suis convaincu que le pouvoir corrompt. Néanmoins, je suis en faveur d'expérimentations en groupes réduits dans la mesure du possible mais malheureusement, ceux qui ont le pouvoir refusent de laisser le champ libre à des expérimentations alternatives, ils n'y ont pas intérêt.

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  4. Sb,

    Je ne défends évidemment pas l'exclusion ou le refus d'inscription sur une base élitiste de gamins dyslexiques ou d'origine sociale non-conforme. Je parle d'exclusion pour des faits de disciplines et de manque de respect envers autrui.

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  5. Sb,

    Par ailleurs, il me semble que bannir l'exclusion d'un élève revient à affaiblir grandement tout l'édifice des sanctions. Je prends un exemple. Parfois pour un comportement irrespectueux, on est amené à envoyer un élève en retenue. Il arrive que cet élève refuse de s'y rendre. La seule solution (puisqu'on ne peut pas employer la contrainte physique), c'est de le menacer d'une sanction supérieure, à savoir une exclusion temporaire, puis l'exclusion définitive.

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    1. Le problème c'est que les enfants qui ont des problème de comportements dévelloppe souvent une phobie scolaire. Ils ne demandent qu'à être renvoyé chez eux.

      J'ignore qu'elles autres solutions sont possibles. Un copain de mon fils est dyslexique, les profs ne comprennent pas et ne sont pas sympa avec lui. Du coup le ton monte des deux côtés. Le gamin se fait exclure et développe une phobie scolaire. Sa mère est instit... Elle a tenté des écoles alternatives mais a été déçu.la seule solution qu'elle envisage c'est de faire cours à son propre fils.

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    2. Ayant exercé comme enseignant d'anglais essentiellement en collège, je me suis heurté de plein fouet au chahut alors que je me suis rendu compte que je n'avais qu'un cortège de moyens (et de sanctions en particulier) vraiment limité pour rétablir le calme. Franchement, j'étais pas fait pour enseigner en collège mais j'ai eu la chance de pouvoir passer dans le supérieur ce qui n'est pas donné à tout le monde, je pense à tous ces collègues qui continuent d'exercer dans le secondaire et pour qui c'est un calvaire (pas pour tous, heureusement). J'ai essayé plein de moyens différents pour essayer de venir à bout de ces petits monstres (façon de parler), la carotte et le "bâton", améliorer ma pédagogie, temps de relaxation en classe... j'en passe et des meilleures. En matière de sanctions, franchement, la plupart des élèves n'ont peur de rien aujourd'hui, j'ai mis des mots dans les carnets, j'ai mis des retenues, des punitions diverses, j'ai exclu de classe etc. etc. rien n'y faisait, oh, ce n'était pas dans toutes les classes et à tous les moments le bazar mais quand même, c'était le plus souvent compliqué (je me souviens d'une fois que j'avais été arrêté pour un mois pour une raison que je ne détaillerai pas, une jeune femme vacataire m'avait remplacé, des quatrième l'avaient poussée à bout, une fois, elle avait été obligée d'abandonner la classe pour aller chercher la principale). Ce qui se faisait aussi, c'est l'exclusion-inclusion, l'élève est exclu de l'établissement mais est obligé de s'y rendre quand même, pas pour aller en cours mais pour être surveillé (parce qu'en effet, certains cherchent à être exclus pour rester chez eux), c'est pas mal mais qui surveille ? C'est toujours le même souci, s'ils viennent pour mettre le bazar, autant qu'ils restent chez eux, bref, il y a un manque de moyens humains évident. Je vais me montrer pessimiste mais je ne crois pas que le système éducatif soit vraiment efficace, seul une minorité d'enfants sont tout à fait adaptés à ce système de tri par classes d'âge et puis, l'éducation que donnent les parents est complètement déficiente, je sais pas pourquoi ils font des enfants, on a l'impression que ce sont des palliatifs à des carences affectives pour certains...

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    3. Mes enfants ont eus la chance d'avoir des instits et des profs qui majoritairement savaient tenir leur classe mais souvent c'étaient ceux en fin de carrière qui savaient le mieux gérer leur classe. Héla j'ai souvent l'impression que c'est une question de charisme. Il y a des profs qui sans un mot par leur seule présence impose le silence et d'autres qui peuvent hurler toute le journée et qui n'arrivent à rien. Certains s'en sortent en étant sympa et d'autres en étant sadiques.
      Quant aux élèves, la plupart ne comprennent pas ce qu'il font à l'école.
      J'ai expliqué à mes enfants et il semble que ça ait bien marché.
      Pour ma part j'ai compris très tardivement l'intérêt de l'école et j'ai longtemps été un mauvais élève. Mon orthographe défaillante s'en ressent encore.

      Peut-être que si on m'avait expliqué ce que j'ai expliqué à mes enfants j'aurais moins souffert à l'école et j'aurais moins fait souffrir mes profs.

      Les rares fois où j'ai eu affaire à d'autres enfants que les miens, quand il y avait un enfant un peu turbulent, je le prenais entre quatre yeux et je lui expliquais brièvement. Mais je pense que c'est difficilement généralisable ou que je serais efficace en tant que prof.

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  6. Sb,

    Attention aux mythes sur le "charisme" ou "l'autorité naturelle" de certains profs. Pour moi, l'autorité est quelque chose qui se construit dans une situation donnée. Il n'y a pas telle personne qui aurait par sa nature de l'autorité, et telle autre personne qui tout le monde prendrait pour un bouffon. C'est un thème qui mériterait un long article (que je rédigerai peut-être un jour); mais pour faire bref, il y a toutes sortes d'éléments qui contribuent à installer certains profs dans une situation d'autorité.

    Par exemple, tu évoquais des profs en fin de carrière. Il y a bien entendu de l'expérience, et c'est précieux. Mais aussi et surtout, ce sont des profs qui ont une situation stable et solide par opposition à un jeune prof qui peut à tout moment dégager de son école pour des questions administratives. Et cette situation stable confère de l'autorité. Il y a toutes sortes d'autres facteurs divers et variés comme l'habillement, le conformisme à la norme sociale, les bons rapports avec les collègues et la direction, etc... Attention, ce sont des influences complexes : par exemple, on ne s'habille pas de la même façon dans un collège huppé et dans une école artistique. Telle costume qui conférera de l'autorité dans un lieu vous décrédibilisera dans un autre.

    Ces éléments sont vraiment important dans la construction de l'autorité, même si entrent en compte aussi la personnalité, les attitudes, les comportements, etc...

    Je voudrais prendre un exemple qui n'est pas dans l'enseignement, mais dans la politique. Vladimir Poutine est souvent vu comme incarnant l'autorité naturelle. Il a une image de quelqu'un extrêmement ferme, qui impose sa volonté. Mais en fait, toute sa vie, il a été un agent particulièrement servile et discipliné au service du KGB, puis des nouveaux maîtres de la Russie. Quand les oligarques l'ont mis au pouvoir, ils pensaient que Poutine serait le pantin idéal à leur service. Poutine a alors suffisamment été malin pour retourner la situation à son avantage et envoyer les oligarques en prison, et devenir l'homme autoritaire qu'on voit en lui aujourd'hui.

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  7. Je ne pense que le charisme soit pour autant un mythe. La charisme c'est le langage du corps, c'est la prestance, c'est ce qu'inspire une personne indépendamment de ce qu'elle dit. Ça n'en est pas moins une construction lié aux expériences de la personne en question. Par contre une des erreurs fréquentes c'est d'essayer de juger du charisme de quelqu'un par le biais de la vidéo ou du cinéma. Par conséquent Poutine, je ne sais pas.

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    1. "Le mérite de considérer le charisme comme un élément fondateur de société revient à Max Weber. Mais les références sont anciennes et éparses. Aucune théorie nouvelle n’a réussi encore à les dépasser. Un rappel s’impose donc.
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      La notion de « charisme » a une connotation socioreligieuse au point qu’on la retrouve en bonne place chez saint Thomas. C’est un ter me qui désigne une « grâce » ou un « don » qui est conféré par Dieu à un homme jugé digne de s’élever au rang de chef : A braham, Moïse, Jésus.
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      Le charisme est un phénomène multiple, loin d’être unique et encore moins identique. Cela saute aux yeux : si toute expérience de pouvoir a un visage, celui-ci n’est pas forcément le même. Les leaders au charisme notoire diffèrent par le physique, la taille et l’intelligence. Or, une des rares caractéristiques communes à tous les leaders charismatiques, c’est d’être, en même temps, bête de scène, comédien spontané et maître es séduction au milieu de la scène sociale sous les feux des projecteurs.
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      Dans ses études sur les types de domination, aujourd’hui classiques, M. Weber (1971) définit le charisme ainsi : « C’est en principe une puissance qui se situe hors de l’ordinaire et pour cette raison hors du circuit économique, sa virulence est mise en danger dès que les intérêts économiques de la vie quotidienne parviennent à prédominer. » Et il ajoute plus loin : « La qualité extraordinaire d’un homme, soit réelle, soit supposée, soit prétendue […] à laquelle les sujets se soumettent en vertu de leur croyances. »
      https://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2007-4-page-29.htm

      "Il y a bien entendu de l'expérience, et c'est précieux. Mais aussi et surtout, ce sont des profs qui ont une situation stable et solide par opposition à un jeune prof qui peut à tout moment dégager de son école pour des questions administratives. Et cette situation stable confère de l'autorité."

      L'inverse est parfois vrai, de jeunes profs brillants, plein de fougue et enthousiaste sont parfois plus charismatique que des profs en fin de carrière, déprimé,passéiste parce que dépassé par les changement sociologiques, notamment par le creusement des inégalités qui se répercutent au niveau culturel.

      Il suffit d'écouter les enfants parler de leur prof pour voir que certains sont plus doués que d'autres.

      Pour fréquenter des milieux inter-religieux, quelque soit les religions, la question du charisme est souvent déterminante pour dynamiser et agréger une sangha (les chrétiens diraient une église). Il y a parfois un monde entre le personnage que l'on voit à la télé (à sagesse bouddhiste par exemple) et la personne que l'on rencontre dans la vraie vie.
      D'ailleurs quand on regarde des vidéo de pasteurs évangéliques charismatiques, on a du mal à comprendre ce que les gens leurs trouvent.
      Bien sûr il y a parfois des acteurs qui crèvent l'écran mais on ne se situe pas au même niveau.

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  8. Excuse-moi Sb mais ce que tu dis peut conduire directement à coller exclusivement la responsabilité de l'autorité sur les profs, comme si quelqu'un de peu charismatique (charisme, notion floue qui resterait à définir précisément), ce qui n'a rien à voir avec sa compétence en fait, ne se devait pas d'être respecté. Le respect du prof et d'autrui, c'est le boulot de l'éducation parentale en premier lieu. Par ailleurs, "charisme" n'est synonyme ni d'autorité ni de compétence.

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    1. On a tous été élève, on a connu toute sorte d'instit et de profs. Ceux qui nous ont laissés un souvenir mémorable avait indubitablement du charisme ce qui va bien au delà des compétences, bien au delà de ce qu'attend l'éducation nationale.

      La définition qu'en donne wikipédia me va très bien :

      "Le charisme est la qualité d'une personne qui séduit, influence, voire fascine, les autres par ses discours, ses attitudes, son tempérament, ses actions. Un charisme puissant, fascinant, trouble et neutralise le jugement d'autrui ; le charisme aide à diriger, voire manipuler, les autres. Le charisme est souvent un don naturel ou une façon d'être, mais il est possible de travailler sur soi pour le développer."

      Il est clair que pour moi l'autorité ne peut reposer que sur l'enseignant. Je vois mal comment il pourrait en être autrement.
      Et si l'enseignant est peu charismatique? Bah! il ne tiendra pas longtemps et changera de métier. Hélas ses compétences dans sa discipline sont peu de poids à côté... quand bien même il avait eu d'excellents résultats pendant toute sa scolarité. "...ne se devait pas d'être respecté" Si bien sûr mais tu peux faire tout les beaux discours que tu veux. Si les gamins ont décidés de faire craquer un prof un peu fragile... tu peux gloser sur le respect, ça n'aura aucun impact.

      "c'est le boulot de l'éducation parentale" ben oui sauf que je ne peux m'occuper que de mes propres enfants... Si les autres gamins sont mal éduqués et si l'instit n'arrive pas à tenir sa classe on fait quoi? C'est arrivé une année et je n'ai eu d'autre choix que de changer mon fils d'école. Mon fils est anxieux et ne supporte pas le bazar. Il était dans école avec un problème de mixité sociale trop important. Je ne mets pas en cause ni l'instit ni la direction mais on a pris nos jambes à notre coup dès qu'on a pu. C'est une autre forme d'exclusion. Un public chasse l'autre. J'étais désolé pour eux. Dans le discours je suis pour la mixité sociale et contre les ghettos mais quand t'as un enfant et que celui-ci fait une dépression. les beaux discours t'as vite fait de les enterrer. Dès que j'ai remis mon fils dans une école de "riche", hop celui-ci s'est aussitôt fait des amis et a vite retrouvé le sourire.
      Pour revenir au sujet, fatalement l'exclusion je trouve ça dégoutant mais je ne suis pas contre. Si tu n'exclues pas les mauvais élèves, ce sont les bons qui s'en vont.

      Et le charisme la dedans c'est la seule chose qui peut faire tampon et amoindrir les problèmes de mixité sociale.




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    2. Hé bien, dis-donc, s'il ne restait que les profs avec du "charisme", il ne resterait pas grand monde à l'éducation nationale lol. Je ne veux pas te vexer mais ce que tu dis sur le sujet est bourré de clichés - à commencer par le fait de "tenir sa classe" - mais je n'ai pas le temps de les contredire un par un. Total soutien à mes collègues du secondaire qui font leur boulot aussi bien qu'ils le peuvent malgré les difficultés, à commencer par faire face au défaut d'éducation donné à leurs enfants de la part de pas mal de parents. Ton histoire de "charisme" ne tient pas la route, une même personne peut avoir du "charisme" avec tel groupe (enfants ou adultes) et beaucoup moins avec un autre, rares sont les personnes qui font l'unanimité etcela varie aussi dans le temps : des profs qui donnaient sans difficulté leurs cours à une époque, parfois il y a simplement quelques années, n'y arrivent plus aujourd'hui du fait de l'évolution des comportements des élèves, cela devient vraiment de plus en plus difficile, c'est la pédagogie adaptée face aux différentes natures et dynamiques de groupes qui joue plutôt qu'un prétendu charisme ou une prétendue autorité naturelle, malheureusement, les enseignants ne sont pas assez formés, loin s'en faut, pour faire face à tous les publics. J'aimerais voir certaines personnes qui ont des solutions toutes trouvées face à une classe, certains ne tiendraient pas une heure.

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    3. Pour le charisme comme pour toutes choses, ce n'est pas binaire. On en a tous plus ou moins. Il n'y a pas d'un côté les profs avec charisme et les autres sans. Les clichés dont tu parles se logent dans la caricature que tu fais de mes propos.

      "Ton histoire de "charisme" ne tient pas la route, une même personne peut avoir du "charisme" avec tel groupe (enfants ou adultes) et beaucoup moins avec un autre"

      Mon fils est au collège. Je te rappelle le principe que tu sembles avoir oublié. C'est une même classe avec le prof qui change à chaque matière enseignée. Avec certains profs c'est le silence dans la classe et avec d'autres c'est le bazar, alors que ce sont les mêmes enfants. Je ne vois pas où est le cliché. Il suffit de discuter avec n'importe quel collégien. Qu'est ce qui fait la différence entre un cour où règne le silence et un autre où c'est le bazar? La pédagogie? Il me semble que c'est plus la manière de faire passer la pédagogie que la pédagogie elle-même et que la manière dépend de la personnalité du prof. Incriminé la formation... bof. Oui les conseils sont les bienvenus mais comme pour tout c'est en pratiquant avec des enfants qu'on apprend à être prof. La théorie est de peu de secours.

      Le discours passéiste, je n'y crois pas "cela devient vraiment de plus en plus difficile"

      Mon fils projette de faire du grec l'année prochaine parce qu'il apprécie énormément son prof de Français et que le groupe d'enfants qui fait du grec est cool. Les profs qui ont du charisme attirent les enfants cools (dans les options facultatives). Je n'ai aucune solution toute trouvée je constate qu'aujourd'hui comme hier, il y a des profs extraordinaires et que ces profs on les trouve dans certains endroits (aussi bien dans le privé que dans le public)

      Le charisme n'est pas une solution... c'est seulement la seule explication de l'ordre de la constatation qui fait la différence entre un prof et un autre sur la question de l'autorité. Je me répète mais je ne soutiens pas que le charisme est exclusivement inné. Il y a une part d'inné (idiosyncrasique) et une part d'acquis (par l'expérience). Évidemment, quand on s'occupe d'enfants, la méditation ça aide. J'irais même jusqu'à dire que la méditation augmente le charisme puisque c'est une question de présence au monde.



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    4. Je ne peux en aucun cas et te suivre dans ce que tu dis, c'est beaucoup trop essentialiste et fixiste. J'ai tout de même l'expérience pour moi et celles des collègues, qui, je le souhaite, appuie un peu mes dires, et je sais bien que l'alchimie d'un groupe peut prendre avec un prof (en fonction de sa personnalité, de sa pédagogie, de ses choix de cours etc.) et pas avec un autre prof (pour le même groupe), tout cela est beaucoup plus complexe et moins fixiste que tu ne sembles le croire et s'il y a sans doute des profs qui ne sont pas adaptés (ne "savent pas y faire" comme tu dis en quelques sortes), il n'en reste pas moins que la dynamique au sein d'un groupe donné varie d'une matière à l'autre, d'un enseignant à l'autre. Quand tu parles de "passéisme", tu refuses de voir qu'il y a des dynamiques sociales propres à chaque génération : autre temps autres mœurs si j'ose dire et même si ce n'est évidemment pas une histoire de niveau qui baisserait - même s'il "baisse" effectivement dans certains domaines, mais monte dans d'autres - c'est malgré tout une histoire de rapport générationnel à ce qui fait autorité, de capacité à maintenir une l'attention également, une question d'habitudes sociales... Enfin, bref, comme je le disais, des mêmes profs qui n'éprouvaient aucun souci à faire cours il y a quelques années, n'y arrivent plus aujourd'hui, c'est un fait, ils, du moins leur façon de faire, ne sont plus adaptés. Tu postules pour ta part dans une forme d'essentialisme des capacités innées, que tu nommes charisme, à faire cours, or cela n'existe pas, il peut y avoir des facilités, des dispositions, éventuellement mais sans apprentissage de la pédagogie (théorie et application), tu peux mettre le meilleur orateur, la plus "charismatique" personne, ça ne marchera pas.

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    5. "Je ne peux en aucun cas et te suivre dans ce que tu dis"
      Il est clair que tu fais un blocage quelque part. Regarde j'écris plus haut:

      " je ne soutiens pas que le charisme est exclusivement inné. Il y a une part d'inné (idiosyncrasique) et une part d'acquis (par l'expérience)."

      et toi tu écris

      "Tu postules pour ta part dans une forme d'essentialisme des capacités innées"

      Où est passé la deuxième partie? La part d'acquis? Quand on n'entend qu'une partie d'un discours et pas l'autre c'est que la mauvaise foi n'est pas loin.
      Et j'avoue que j'ai du mal à discuter avec des gens qui sont à moitié sourd.

      "il peut y avoir des facilités, des dispositions" le charisme est là c'est pas la peine de chercher plus loin. Le mot charisme est peut-être pour toi un peu fort. J'ignore pourquoi tu fais un blocage sur ce mot. Ce que je dis est assez trivial.

      J'entends ce que tu dis et je suis d'accord avec toi qu'il y a une part de vérité dans le passéisme mais regarde la citation ci-dessous:

      "Les parents, ce fléau des écoles , sont convaincus du tort des maîtres. L'enfant indocile répond effrontément aux réprimandes que son maître lui adresse ; et s'il subit une punition ce n'est qu'en menaçant son maître et quelquefois en l'injuriant. Ses parents le soutiennent. Quand le maître, pour mettre une digue à tant d'insubordination veut sévir, l'enfant indocile lui répond fièrement: 'je ne veux pas être puni, je suis innocent ; vous êtes injuste, je le dirai à mes parents qui le diront à d'autres'. Et les parents viennent vous assaillir. Autrefois le maître était craint ; aujourd'hui on en rit parce qu'on ne le craint plus"

      A ton avis ce texte date de quand? et bien je vais te le dire 1861
      Il s'agit d'un texte de Gustave Rouland, alors ministre de l’instruction publique de Napaoléon III.

      Ce qui est rigolo avec le discours passéiste c'est qu'il a existé à toutes les époques. Le discours que j'entends aujourd'hui chez les profs c'est toujours le même. Même quand j'étais élève dans les années 90 on parlait déjà de la baisse du niveau et du problème des enfants rois mal éduqués.... exactement comme en 1861 sous Napoléon III.

      Sauf que ça les profs refusent de l'entendre parce qu'ils voient tous midi à leur porte et qu'il n'ont aucun recul.

      Sauf exception des profs exceptionnels qui sont beaucoup plus nombreux que tu ne l'imagines qui eux sont dans la présence et qui font avec les élèves qu'ils ont en face d'eux en tenant compte de leur singularité.

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  9. Autre chose : hormis les cas de super profs (id est les quelques rares profs qui nous ont marqué dans notre scolarité - c'est sans doute à ceux-là que tu fais référence de manière par trop exclusive), j'ai connu des profs sans charisme particulier qui y arrivaient bien (ils faisaient le job) et d'autres, a priori plus "charismatiques" (qui parlaient bien, d'un physique agréable, expressifs...) qui n'y arrivaient pas. J'ai par ailleurs déjà eu l'impression que les profs qui y arrivaient le mieux, dans le sens qui se faisaient le moins bordéliser (ce qui ne veut pas dire que c'était eux qui faisaient les meilleurs cours ou les plus captivants, hein, cela ne va pas de pair), c'est ceux dont les élèves avaient un peu peur (lié sans doute aux expressions corporelles, en particulier les expressions du visage). Pour ma part, je pense être beaucoup trop avenant, trop souriant, trop indulgent, pour réussir au collège (cela se passait le mieux avec les groupes d'élèves auxquels les parents avaient appris le respect d'autrui, en particulier celui envers les enseignants). Cela marche super bien dans mon métier actuel d'enseignant à la fac car les étudiants sont autodisciplinés (pas besoin de refaire l'éducation) et, franchement, je crois pouvoir dire que mes cours sont très appréciés, j'ajouterais par ailleurs qu'il m'arrive d'être conteur (amateur) et que j'ai d'une certaine manière un certain charisme très lié à la parole, ce charisme là ne passait pas bien avec des groupes de collégiens indisciplinés, bref, ce n'est pas le charisme qui fait la discipline. Le métier d'enseignant, du moins avec des enfants, rejoint de plus en plus le métier d'éducateur et ça, ça s'apprend et/ou ça s'acquiert en dépit d'éventuelles prédispositions ou facteurs favorisants.

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    1. "j'ai connu des profs sans charisme particulier qui y arrivaient bien (ils faisaient le job) et d'autres, a priori plus "charismatiques" (qui parlaient bien, d'un physique agréable, expressifs...) qui n'y arrivaient pas."

      Mais le charisme n'implique nullement la grandiloquence. Les gens charismatique s'adaptent au contexte dans lequel ils sont. Charisme = Présence.
      Rien à voir avec le physique agréable (c'est comme si on ne parlait pas de la même chose) Pour moi, le maître zen que je fréquente est l'archétype de la personne charismatique parce qu'il a un capacité étonnante à attiré les gens à lui par sa seule présence qui la plupart du temps est silencieuse. En cela il m'évoque pas mal de prof que j'ai connu. C'est pourquoi je dis que c'est au-delà de l'éloquence et du discours.

      "c'est ceux dont les élèves avaient un peu peur" Mais c'est ce dont je parlais plus haut lorsque je disais que chaque prof s'en sortait comme il pouvait et parfois en étant sadique avec les élèves mais je dirais que c'est précisément par défaut de charisme.

      "ce charisme là ne passait pas bien avec des groupes de collégiens indisciplinés"

      Oui c'est bien pour ça que je dis que le charisme n'est pas seulement inné. Il est clair qu'un public de collégiens (on parle d'age bête) est un des public les plus difficiles. Il n'empêche que certains profs y arrivent et qu'il n'y a pas de solution clef en main. c'est ce que dit Stéphanie Crescent ,qui enseigne l'anglais en région parisienne, elle est aussi formatrice d'enseignants.

      https://www.franceculture.fr/emissions/rue-des-ecoles/lecole-gache-t-elle-des-intelligences

      L'émission est bien résumée ainsi:

      Tous deux sont d'accord pour dire qu'il est important de "repérer" tout de suite la singularité de chaque élève , de voir ce qui les intéresse, quel est leur "désir" , pour leur permettre ensuite de faire évoluer cette singularité en l'approfondissant et qu'elle permette, ensuite, de faire progresser une grande partie de la classe..

      Une personne charismatique c'est quelqu'un capable d'adapter son discours à la personne qu'elle a en face d'elle exactement comme l'a fait le bouddha avec 84000 sortes d'êtres différents.

      Tu remarqueras au passage l'absence de passéisme dans le discours de Stéphanie Crescent. Elle fait avec les élèves qu'elle a en face d'elle. Mais elle dit aussi que tout dépend de la composition des élèves dans la classe (pas plus de 7 enfants en difficulté dans une classe sinon c'est ingérable)

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    2. Je veux bien croire que je ne retiens que la moitié de ce que tu dis mais je ne vois nul passéisme dans ce que je dis, la situation est constatée par tou-tes, l'attention est beaucoup de plus en plus fluctuante chez les élèves en lien avec les écrans (il y a suffisamment d'études sur le sujet) et par ailleurs, les profs font beaucoup moins autorité auprès des parents, leur profession et leur personne est beaucoup moins prestigieuse. J'adhère à ce que tu dis quand c'est avéré, évidemment qu'à chaque époque, il y a des discours du style "c'était mieux avant" mais tu remarqueras que ce n'est pas là le discours, c'est plutôt de l'ordre "autre temps, autre mœurs", ce n'est peut-être pas toujours vrai mais force est de constater que le monde change nécessairement, c'est un processus normal et tout n'est ni nécessairement pire ou ni nécessairement mieux, je te suis pleinement sur le fait qu'il y a des discours tenus qui se répètent d'une époque à l'autre, tu peux même en trouver à l'Antiquité du même ordre, mais quand il y a des changements avérés (mesuré, quantifiés, pas seulement des impressions), il faut les prendre en compte. Quant au nombre de profs qui y arrivent vraiment et a fortiori qui seraient charismatiques, je crois que tu idéalises vraiment le tableau, la plupart de mes collègues font ce qu'ils peuvent aussi bien qu'ils peuvent, d'autres se perdent et tentent de se suicider ou démissionnent (le nombre de démissions va croissant), les cas de super profs, ils ne sont pas légions et non, je ne crois pas que la "présence" dont est capable de faire preuve un "grand" méditant auprès d'un public soit suffisante par défaut pour attirer l'attention et le respect d'élèves de collège. Enfin, sur la question du charisme, visiblement, on a en effet pas exactement la même définition, je prends pour ma part celle qui tient à ce que l'on entend communément et socialement par charisme sans me référer à d'autres caractères psychospirituels en quelques sortes. Bref, peu importe, cette discussion ne nous mènera pas loin, il semble que ce que je raconte par expérience ne trouve pas grâce à tes yeux.

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  10. Merci pour vos commentaires. Je ferai quelques brèves remarques :

    1° remarque)

    Il me semble nécessaire de poser comme principe moral de base que les élèves doivent avoir suffisamment de respect envers le professeur et les autres camarades de classe. On ne peut pas transiger avec cela !

    Je trouve malsain d'inverser le problème en posant comme principe : « C'est le professeur qui doit faire preuve d'autorité dans sa classe ». Et de renverser la faute sur le professeur qui aurait des problèmes avec sa classe. C'est malsain parce qu'on pousse alors de nombreux enseignants à conspirer auprès des directions pour ne pas avoir des classes difficiles ou à se critiquer mutuellement de manière acerbe entre profs dès qu'un problème se présente. Il y a aussi le cas pathétiques, mais malheureusement trop fréquent de profs qui mourraient plutôt que d'avouer avoir des difficultés dans leur classe (et donc qui s'enfonce en silence dans leur difficultés). Ce n'est pas parce qu'on a des difficultés avec telle ou telle classe qu'on n'est un mauvais prof.

    C'est déjà pénible d'avoir une classe difficile. Si, en plus, on vous juge négativement parce qu'il y a des difficultés (qui ne sont pas nécessairement votre faute en tant que prof), cela devient carrément insupportable !

    Une fois que l'on a posé ce principe, il faut se rendre compte qu'on ne vit pas dans un monde idéal : il y a des élèves difficiles, peu respectueux, voire grossiers, agressifs... D'autres contrôlent mal leur émotion, d'autres sont en crise, d'autres traversent une mauvaise passe... Il faut donc bien gérer ces classes difficiles comme on peut.

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  11. 2° remarque)

    Alors quelle place pour le « charisme » ? Pour « l'autorité naturelle » du prof dans cette problématique de la gestion d'une classe ?

    Pour moi, le problème est que ce sont des notions floues, teintées de beaucoup de subjectivité et où beaucoup d'éléments intrinsèques et extérieurs entrent en jeu. Là où je me distancie beaucoup des propos de Sb, c'est que, même si les éléments intrinsèques peuvent exister et avoir une importance (comme la capacité naturelle et innée à diriger une classe ou l'attitude du prof), les éléments extérieurs me semblent largement dominants sur les éléments intrinsèques. Ces éléments extérieurs peuvent être de toutes sortes : par exemple, le soutien que la direction et les collègues peuvent apporter ou non à un prof, mais aussi des éléments qui peuvent sembler plus étranges, comme l'heure du cours.

    Sb dit : «  C'est une même classe avec le prof qui change à chaque matière enseignée. Avec certains profs c'est le silence dans la classe et avec d'autres c'est le bazar, alors que ce sont les mêmes enfants. Je ne vois pas où est le cliché. Il suffit de discuter avec n'importe quel collégien. Qu'est ce qui fait la différence entre un cour où règne le silence et un autre où c'est le bazar? La pédagogie? Il me semble que c'est plus la manière de faire passer la pédagogie que la pédagogie elle-même et que la manière dépend de la personnalité du prof ». Cette année, j'ai eu une classe de professionnelle en première heure le matin ; et cela se passait bien, les élèves étaient calmes. Puis on a changé mon horaire, et j'ai eu les mêmes élèves en cinquième heure, soit avant le temps de midi. Et là ils étaient bien réveillés et étaient infernaux.... Ce n'est pas que mon « charisme » se soit effondré d'une semaine à l'autre. C'est simplement que l'heure du cours peut avoir une influence considérable sur la tenue du cours.

    Il y a évidemment d'autres facteurs extérieurs qui entrent en ligne de compte. Plus haut, j'évoquais une situation stable, l'habillement, le conformisme à la norme sociale, le fait d'être implanté dans une école depuis un certain nombre d'années, etc... Ils sont trop nombreux pour être tous cités. Parfois par exemple, c'est le fait de venir en vélo à l'école qui semble bizarre aux élèves (ce n'est pas dans la norme), et donc cela vous disqualifie...

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  12. 3° remarque )

    Degun dit : « l'alchimie d'un groupe peut prendre avec un prof (en fonction de sa personnalité, de sa pédagogie, de ses choix de cours etc.) et pas avec un autre prof (pour le même groupe) ». C'est vrai, mais il faut ajouter que l'alchimie qui fonctionne avec une classe peut très bien ne pas fonctionner avec une autre classe. Le « charisme » dépend des interactions avec tel ou tel élève, et surtout tel ou tel groupe d'élèves. Le fait d'avoir une culture générale importante va vous donner un charisme auprès d'élèves curieux qui comprendront qu'ils verront là une opportunité de se cultiver eux-mêmes, tandis qu'avec d'autres élèves, cela n'aura aucun impact, voire vous serez catalogués « d'intello » et cela vous disqualifiera... C'est pour cela que je dis que le « charisme » est une affaire très subjective.


    Je suis aussi d'accord avec Degun quand il dit qu'il faut distinguer charisme, autorité et compétence. On peut très bien avoir l'un et pas les autres. Certains profs font peur : donc les élèves se tiennent à carreau ; mais ce n'est pour ça qu'ils transmettent beaucoup de choses à leurs élèves. D'autres profs plus sympathiques, plus bienveillants ou faisant preuve de plus de douceur auront peut-être plus de mal avec la discipline, mais transmettront plus aussi. Il n'y a pas de règle absolue en la matière. Par exemple, le prof du « Cercle des Poètes Disparus » est tout évidence un prof charismatique ; mais imaginons-le un instant dans une classe réelle... Je ne suis pas sûr que monter sur les bancs soit le meilleur moyen d'obtenir une classe calme et disciplinée, ô capitaine, mon capitaine...


    Le point où je me distancierai de Degun, c'est que je ne partage pas entièrement sa confiance dans l'apprentissage de la pédagogie. Pour moi, l'expérience souvent durement acquise me semble plus importante, même si on peut parfois recevoir de bons conseils pour nous éviter certaines impasses. Néanmoins, cette expérience est à double tranchant, parce qu'avec l'expérience vient aussi la lassitude qui est parfois difficile de combattre quand elle s'installe en nous. Au fil du temps, l'enthousiasme s'émousse... Ne pas devenir un prof blasé est souvent une gageure... Mais l'enthousiasme est aussi à double tranchant : autant il peut inspirer des classes motivées (qui n'a pas envie d'écouter un prof passionné?), autant dans certaines classes, les élèves vont prendre un malin plaisir à casser un professeur trop motivé ou trop impliqué dans ce qu'il raconte. Comme quoi, rien n'est simple dans l'enseignement...

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  13. Sb,

    À propos des enfants dyslexiques que tu évoquais bien plus haut, et de manière générale à propos de tous les gosses DYS (dyspraxique, dyscalculique, dysphasique, etc...), je pense que d'une école à l'autre, il y a de très grandes différences de traitement. Dans certaines écoles en pointe sur le sujet, les profs sont coachés : on leur explique en détail toutes les particularités de l'élève, ce qu'on peut faire et ne pas faire, ce qu'on peut attendre ou pas de l'élève en question. Dans d'autres écoles, c'est à peine s'ils connaissent la définition du mot « dyslexique ».

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  14. Sb,

    Dans ton dernier message, tu cites Stéphanie Crescent qui dit : "Tous deux sont d'accord pour dire qu'il est important de "repérer" tout de suite la singularité de chaque élève , de voir ce qui les intéresse, quel est leur "désir" , pour leur permettre ensuite de faire évoluer cette singularité en l'approfondissant et qu'elle permette, ensuite, de faire progresser une grande partie de la classe.-."

    OK. Mais le problème est qu'on n'est pas face à UN individu, mais à toute une classe, donc une vingtaine, voire une trentaine d'élèves qui ont chacun leur singularité, leur désir, leurs préoccupations propres. Désirs et intérêts qui peuvent être très divergents d'un individu à l'autre. L'un est passionné de football, le second de mécanique et le troisième de dessin... Pas toujours facile de rencontrer chaque spécificité, chaque désir quand on est face à un groupe-classe...

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  15. "Il me semble nécessaire de poser comme principe moral de base que les élèves doivent avoir suffisamment de respect envers le professeur et les autres camarades de classe. On ne peut pas transiger avec cela !"

    Mon fils est d'un naturel calme et obéissant et je suis obligé de le briefé pour lui expliquer que les adultes ne sont pas toujours justes et qu'il faut parfois être capable de se rebeller contre une injustice criante mais qu'il faut le faire également avec justesse, sans violence et sans agressivité. La désobéissance civique, ça commence à l'école.
    Je disais ça moins par rapport à ces profs mais par rapport à ses entraineur de tennis de table qui manquent parfois de respect aux enfants.
    Si les profs ont bien évidemment droit au respect, les élèves aussi. Et d'expliquer à mon fils que si un camarade se fait humilier par un prof, je l'encourage à prendre sa défense.

    "Je trouve malsain d'inverser le problème en posant comme principe : « C'est le professeur qui doit faire preuve d'autorité dans sa classe ». Et de renverser la faute sur le professeur qui aurait des problèmes avec sa classe. "

    Encore une fois, lorsque mon fils a eu un problème dans une école, je n'ai pas incriminé l'instit que je connaissais bien. C'est d'ailleurs elle qui m'a conseillé de changer mon fils d'école. Je ne rejette absolument pas les problèmes d'incivilité sur les profs. Ce n'est pas mon discours. Je ne suis pas prof. Je suis admiratif de ceux qui s'en sortent mais il ne me viendrait pas à l'idée d'enfoncer celui qui s'en sort moins bien. Je ne critique pas plus que ça. Je dis seulement pour l'avoir constaté que d'un instit à l'autre, d'un prof à l'autre d'un endroit à l'autre c'est c'est parfois le jour et la nuit, exactement comme ce que tu dis, Bai, à propos des enfants dys...

    Je suis photographe et il m'arrive de faire des photos dans des écoles en fonctionnement parfois il fait chaud et les fenêtres sont ouvertes et j'entends ce qui se passe dans certaines classes avec des instits hystériques qui passent leur temps à hurler sur les enfants. Quand on entend l'ambiance on comprend pourquoi certains enfants font des phobies scolaires. Mais je ne suis pas instit et je ne sais pas si j'aurais la patience de m'occuper de ces mêmes enfants. Je ne fais que me réjouir du fait que mes enfants ne soient jamais, à ma connaissance, tomber sur ce genre d'instits désagréables.



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  16. Sinon je suis bien évidement d'accor avec Bai pour dire qu'il y a énormément de paramètres qui entrent en jeu dans l'alchimie d'un prof avec des élèves.

    Un jour, à un mariage j'ai rencontré un ancien prof qui avait démissionné parce qu'il ne supportait de devoir enseigner la littérature tout les lundi matin à 8h30. Un jour je suis tombé sur le roman que cette personne avait écrit... qui était franchement rock'n'roll... trop de charisme n'est pas forcément bon non plus.

    M Onfray dont je ne suis pas très fan, ne manque pas de charisme, il était prof dans un lycée technique et improvisait ses cours. Il n'a pas été prof longtemps, trop à l'étroit à l'éducation nationale. Le charisme n'est pas non plus une garanti de qualité d'un cours... puisque je trouve qu'il y a beaucoup à redire à ceux d'Onfray.
    Il n'empêche qu'il attire les foules et qu'il a une présence certaine et quand il se fait chahuter sur un plateau de télé il ne manque pas de répondant.

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  17. "Il me semble nécessaire de poser comme principe moral de base que les élèves doivent avoir suffisamment de respect envers le professeur et les autres camarades de classe. On ne peut pas transiger avec cela !"

    Pose la question à n'importe lequel de tes élèves il te dira qu'il est d'accord avec cela mais il exigera en contrepartie une réciprocité.

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  18. Je suis entièrement d'accord avec tout ce que dit Bai, en particulier "Il me semble nécessaire de poser comme principe moral de base que les élèves doivent avoir suffisamment de respect envers le professeur et les autres camarades de classe. On ne peut pas transiger avec cela !" Evidemment que les élèves attendent aussi d'être respectés et c'est bien normal mais, pour ma part, je ne crois pas que l'on puisse mettre exactement en balance, dans une certaine mesure néanmoins, le respect nécessaire dû à un prof qui est seul en classe et le respect dû à une trentaine d'élèves, je veux dire par là, que le groupe classe s'il fait preuve de désobéissance, fût-elle civique (ça m'est arrivé en tant qu'élève d'ailleurs lol), a généralement beaucoup plus de pouvoir et d'implications que le manque de respect éventuel dont peut faire preuve un prof (tant que cela reste raisonnable, encore faudrait-il s'entendre sur ce qui est acceptable). En ce sens, si le respect doit être réciproque, je pense qu'on se doit d'être plus indulgent envers le prof pour d'éventuels petits écarts (je sais pas si vous vous êtes retrouvés face à un groupe qui fait un chahut monstre et qui même insulte - bien que cette chose là ne me soit pas arrivé à moi - mais ça peut faire perdre tous ses moyens et éventuellement entrainer des réactions parfois relativement violentes qui, certes, ne sont pas légitimes, mais peuvent se comprendre (en fait, dans le pire des cas, mieux vaudrait encore fuir que de réagir violemment mais on en a pas le droit). En tous cas, une chose est sûre, gueuler, ça marche pas, 30 élèves crieront toujours beaucoup plus fort. Enfin, sur la question de la pédagogie, je ne la place pas devant l'expérience mais j'aurais beaucoup aimé avoir beaucoup plus d'outils pédagogiques à ma disposition avant de me retrouver face à des classes que je ne savais pas gérer, après, cela dépend des personnalités, personnellement, j'ai toujours eu besoin d'un gros bagage théorique avant d'appliquer et cela quel que soit le domaine, bref, j'ai besoin de comprendre en détails avant d'appliquer, je déteste être pris au dépourvu face à face avec les choses.

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  19. Merci Degun, je comprends mieux et je suis d'accord.

    "encore faudrait-il s'entendre sur ce qui est acceptable"

    Disons que je pense à deux anecdotes qui illustrent le fait que les adultes ne sont pas toujours justes aux yeux des enfants.

    1) A une compétition (niveau national) un copain de mon fils (13 ans) a pleuré toute les larmes de son corps parce que la pression était énorme. Le lendemain ou le surlendemain, les entraineurs l'ont appelé la pleureuse pendant tout l'entrainement. Mon fils était scandalisé mais n'a rien dit.

    2) Ma fille ma raconté comment son prof de math (terminal S) à humilié une élève au tableau qui en a perdu tout ses moyens. Ma fille était scandalisé.

    Heureusement que les élèves n'ont pas aussi facilement accès aux armes comme au états-unis.

    "je pense qu'on se doit d'être plus indulgent envers le prof"
    Pour moi il n'y a pas en soi de situation pire qu'une autre, tout dépend la manière dont c'est vécu et du soutien dont les personnes disposent dans leur entourage ainsi que des conséquences (Exclusion, phobie scolaire, dépression, suicide, tuerie de masse, Hikikomori...) Que ce soit le prof ou l'élève pour moi c'est pareil.

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  20. Là, je te rejoins, c'est inadmissible l'humiliation de la part d'entraineur ou d'enseignants. Je me souviens avoir été humilié en cours de physique au lycée par deux fois, à une année d'écart, une première fois parce que je n'arrivais pas à faire un exercice au tableau et que l'enseignante m'a traité d'imbécile dans une attitude pleine de mépris et une seconde alors que j'́étais allé voir cette même prof car elle m'avait saqué dans un devoir dans un exercice qui était pourtant juste et qu'elle n'a rien voulu savoir (c'était fin de 1er trimestre de 1ère S, je faisais énormément d'efforts qui ne payaient que peu, et j'ai craqué, j'ai pleuré tout ce que j'ai pu à cette occasion). J'ai eu par ailleurs une phobie de la dictée au CM2, l'enseignant était plutôt bon mais il y avait ce rituel de la dictée tous les mardis je crois et il y avait une certaine pression (en partie venant du prof mais peut-être aussi par rapport aux attentes de mes parents, bref, un matin de dictée, je n'ai pas pu me lever, direction ensuite le psychologue). Ce genre d'attitude est intolérable.

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