Reste les
deux dernières phrases de cette 4ème
strophe.
« C'est voir disparaître toute trace d'Éveil.
Et faire naître l'incessant Éveil sans trace ».
On part de l’étude du Dharma qui est une étude de soi. L’étude de soi se réalise dans un oubli de soi. L’oubli de soi débouche sur une ouverture à tous les phénomènes rencontrés et un sentiment de non-dualité d’avec le monde. En découle un abandon du corps et de l’esprit, son propre corps et son propre esprit comme le corps et l’esprit car on n’est plus emprisonné dans les caractéristiques du « soi » et de l’identité des phénomènes. La méditation de la vacuité conduit à la méditation de l’absence de caractéristiques des phénomènes. Les caractéristiques qui distinguent les phénomènes s’effaçant, les caractéristiques qui distinguent l’Éveil s’effacent elles aussi. On imagine le Bouddha avec toutes sortes de caractéristiques rayonnantes comme quand on regarde les statues dorées du Bouddha. Et on imagine l’esprit d’un Bouddha dotée également de toutes sortes de caractéristiques transcendantes de pénétration, d’élévation spirituelle, de pouvoirs parapsychiques ou d’omniscience.
« C'est voir disparaître toute trace d'Éveil.
Et faire naître l'incessant Éveil sans trace ».
On part de l’étude du Dharma qui est une étude de soi. L’étude de soi se réalise dans un oubli de soi. L’oubli de soi débouche sur une ouverture à tous les phénomènes rencontrés et un sentiment de non-dualité d’avec le monde. En découle un abandon du corps et de l’esprit, son propre corps et son propre esprit comme le corps et l’esprit car on n’est plus emprisonné dans les caractéristiques du « soi » et de l’identité des phénomènes. La méditation de la vacuité conduit à la méditation de l’absence de caractéristiques des phénomènes. Les caractéristiques qui distinguent les phénomènes s’effaçant, les caractéristiques qui distinguent l’Éveil s’effacent elles aussi. On imagine le Bouddha avec toutes sortes de caractéristiques rayonnantes comme quand on regarde les statues dorées du Bouddha. Et on imagine l’esprit d’un Bouddha dotée également de toutes sortes de caractéristiques transcendantes de pénétration, d’élévation spirituelle, de pouvoirs parapsychiques ou d’omniscience.
Ce que
nous dit Dôgen Zenji, c’est que la non-dualité dissipe toutes ces
caractéristiques rayonnantes. Le progrès dans cette voie
d’immanence consiste à d’abord à atteindre la simplicité et à
se dépouiller. « Voir
disparaître toute trace d'Éveil ».
Immergé dans cette conscience non-duelle, on se sent infiniment
simple, homme parmi les hommes, sans particularité et sans volonté
de sortir du lot. Nous nous sentons ouverts au monde et ouverts aux
autres ainsi qu’à leur expérience.
Nous n’avons rien de
particulier et nous partageons avec tous les êtres la
nature-de-bouddha. Pourtant, comme tous les êtres, nous souffrons et
nous sommes confrontés à toutes sortes de problèmes existentiels.
Notre ouverture à ce que ressentent les autres nous rend encore plus
insupportables ces état de chose ; c’est pourquoi nous
voulons trouver une solution, dépasser tout ce qui crée des
tragédies, des déchirures et des tourments, améliorer notre
condition d’existence. Pour cela, nous aspirons à ce que tous les
êtres soient définitivement délivrés de la souffrance. Comme pour
cela, ils doivent accéder à l’Éveil d’un Bouddha.
C’est
la bodhicitta,
l’esprit d’Éveil, l’aspiration à ce que tous les êtres
accèdent à l’Éveil et soient délivrés de la souffrance. Il
nous faut produire cette bodhicitta
encore et encore dans notre continuum mental. Au départ, ce n’est
qu’une simple aspiration, une simple pensée d’amener tous les
êtres sensibles au bonheur et à la liberté inconcevable. Mais
cette pensée s’affermit et se transforme dans un engagement
progressivement.
L’esprit
voit donc disparaître toute trace d’Éveil ; en même temps,
il fait naître l’Éveil sans qu’on voit pour autant des traces
et des manifestations de cet Éveil. On reste un homme simple et
intègre, ouvert au monde, sans distinction particulière. On
pourrait passer pour quelqu’un de tellement ordinaire que personne
ne verrait en nous des qualités spirituelles. L’Éveil se dissipe
dans le monde comme une grue qui s’éloigne en quelques battements
d'ailes au loin dans le ciel sans laisser de trace et sans imprimer
sa marque dans les nuages.
Masao Yamamoto |
Autour de Dôgen Zenji sur Le Reflet de la Lune :
- éveil et reflet de la lune
Sanshô Doei : - la voix des gouttes de pluie
- Adoration
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- Quand nous n'avons lieu où demeurer
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