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mercredi 6 septembre 2017

Arachnophobie








      C'est la saison : les araignées reviennent en force dans les recoins de notre maison : des petites, des toutes petites, mais aussi des plus grosses. Ces bestioles ont l'art de provoquer chez nous des peurs irrationnelles, surtout dans les pays du nord de l'Europe – comme la Belgique où j'habite – où on ne risque pas de croiser des araignées venimeuses comme les mygales ou les tarentules. Mais rien n'y fait : de très nombreuses personnes ont une phobie très marquée des araignées, surtout si elles sont grosses et velues. Ce petit article se propose de donner quelques conseils pour dépasser ces peurs et cette arachnophobie ambiante.












       Il y deux pôles dans ce problème : le sujet, c'est-à-dire nous qui ne pouvons nous empêcher de tressaillir de dégoût face à ces petites bêtes, et l'objet, l'araignée elle-même. La raison ne fait pas grand-chose à l'affaire : on peut essayer de se rassurer, de se raisonner en se disant : « mais non, ici, elles ne sont pas dangereuses », cela n'enlève pas la peur. Par contre, essayer de se documenter sur elles, de s'informer, de faire des araignées un objet de connaissance renforcera le pouvoir de la raison sur nos réactions émotionnelles. Une nuit, j'ai été appelé en urgence par une amie traquée chez elle par une araignée à croix blanche. Elle était persuadée que c'était une araignée extrêmement venimeuse et maléfique. J'avais beau lui dire qu'aucune araignée n'était venimeuse en Belgique, cela ne la calmait pas. Je suis donc arrivé, j'ai capturé la dite araignée avec un bocal et un carton, et je l'ai relâchée à une centaine de mètres de distance de la maison. Puis j'ai simplement googlisé le nom « araignée à croix blanche ». La plupart des sites expliquaient clairement que ce type d'araignée n'était en rien venimeuse pour l'homme. La dangerosité supposée de ces araignées n'était qu'une rumeur. Ce qui a eu pour effet de soulager grandement mon amie. Le fait de se renseigner contribue à amoindrir la charge émotionnelle.


       Ensuite, je conseillerai de développer la bienveillance et la compassion envers les araignées. Comme tout être sensible, les araignées recherchent le bien-être et fuient la douleur et la souffrance. On peut donc éprouver de la bienveillance et de la compassion à leur égard, c'est-à-dire souhaiter qu'elles soient heureuses et connaissent les causes du bonheur d'une part et qu'elles soient libres de toute souffrance et des causes de la souffrance d'autre part. Le fait de vouloir du bien à ces bestioles ne nous libérera peut-être pas tout de suite de la peur parfois panique qu'elles nous causent, mais cela aidera grandement à faire basculer notre point de vue sur elles. Cela nous fera comprendre plus facilement que ces petites araignées (même quand elles sont grosses) ont beaucoup plus à craindre cette énorme créature qu'est l'homme que l'être humain ne doit craindre ces petits bêtes. Que peuvent les quelques grammes de l'araignée contre les dizaines de kilo de l'homo sapiens ? Dans quel camp est vraiment la terreur ?


       Il faut aussi essayer de comprendre d'où vient notre peur antique des araignées. Peut-être que dans des vies antérieures nous avons été des mouchettes engluées dans la toile d'une de ces araignées et que le traumatisme s'est perpétuée de renaissances en renaissances. D'accord, mon explication vaut ce qu'elle vaut. Mais c'est vraiment une peur fondamentale. Qu'il suffise de regarder les films fantastiques ou de science-fiction où les héros sont confrontés à des araignées géantes. Je pense notamment à la scène du Seigneur des Anneaux de Tolkien où Frodon et Sam sont aux prises avec l'horrible Arachnée. Je pense qu'il faut observer cette peur en nous avec les outils de la Pleine Conscience, et essayer d'en comprendre le mécanisme. L'influence culturelle est importante. Si des proches sont facilement effrayés par les araignées, il est probable qu'il vous aient transmis cette peur, voire cette phobie.


       Inversement, si vous montrez à des enfants toute la beauté d'une toile d'araignée, si vous vous montrez curieux envers les araignées, et pas effrayés comme si vous étiez en face d'un revenant, il y a beaucoup de chances pour que ces enfants ne développent de dégoût exacerbé ou de phobie à l'égard d'elles. Votre comportement dit de lui-même qu'il n'y a pas à avoir peur d'elles. Dans mon jardin, je suis désolé quand je dois briser des toiles d'araignée. Quel manque de respect envers le travail d'autrui ! Mais une grosse bête comme moi doit bien avancer en occupant un certain espace...


        Enfin, motivé par la bienveillance et la compassion, je vous recommande de regarder les araignées le plus souvent possible. Ne détournez pas le regard. Observez-les dans leur milieu naturel, émerveillez-vous des trésors de géométrie et d'architecture qu'elles déploient pour créer leur toile. Observez toute la diversité qui existe parmi l'ensemble des araignées. Je pense que peu à peu vos peurs ou votre phobie perdront de l'emprise sur vous. Les araignées pourront alors devenir vos amies !









Lisa Gill








Voir aussi : 


Penser l’homme et l’animal au sein de la Nature











Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.








Quand vous êtes triste, rappelez-vous
que les araignées sauteuses portent parfois une goutte d'eau en guise de chapeau.






















14 commentaires:

  1. Même en France et en Belgique il existe des araignées qui mordent comme la femelle Zoropsis spinimanna. Même si ce n'est pas dangereux c'est toujours désagréable.
    Je reconnais que c'est plus rare de se faire mordre par une araignée que piquer par des moustiques, des puces ou des tiques mais ça ne rend pas la peur des araignées illégitime ou irrationnelle.
    J'ai sorti une araignée aujourd'hui parce que ma femme m'a instamment prié de le faire et m'a soutenue que l'araignée en question mordait. Après recherche sur internet j'en doute. Je suis bien content d'avoir réussi à la mettre dehors sans lui faire mal. Je suis même étonné qu'elle ait bien voulu monter sur la carte postale que je lui ai tendu et accepter de traverser la cuisine sans qu'elle saute du tapis volant improvisé.
    La prochaine fois j'essaierai de la prendre en photo et prouverait que l'araignée en question ne mord pas.

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    1. Sb, la question, ce n'est pas tant que l'araignée morde ou pas car ce n'est pas vraiment cela qui fonde la peur des araignées (contrairement à la phobie des serpents où la piqûre, morsure en vérité, est davantage source de la phobie à mon sens) mais en quoi la figure de l'araignée en appelle à des peurs ancestrales, la figure du monstre tapi dans l'ombre, insaisissable, piégeur, hirsute souvent (les poils noirs...), venimeux éventuellement en dernière instance. Les araignées de nos contrées ne sont guère dangereuses, pas plus que des guêpes, et encore quand elles ont des chélicères suffisamment puissants pour percer la peau ce qui n'est pas le cas de la plupart des araignées sous nos latitudes, or la guêpe ne suscite pas les mêmes phobies que les araignées. La phobie n'est évidemment pas illégitime, on en est victime à vrai dire, mais la peur des araignées relève bien d'un imaginaire social collectif qui prend racine dans les tréfonds psychosociologiques de l'âme humaine, peut-être pourrait-on d'ailleurs parler de névrose sociale (?).

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    2. Le problème c'est que je ne ressens pas personnellement la peur ancestrale des araignées. Quand ma femme me demande de mettre une grosse araignée dehors elle n'invoque pas la peur ancestrale des araignées c'est pourquoi je me suis permis d'intervenir ici pour compléter ce que disais très justement Bai Wenshu.
      Mes enfants ont beaucoup plus peur des guèpes que des araignées et il a été très difficile de leur faire entendre raison sur ce sujet. Une petite guêpe peut vraiment mettre un enfant dans un état de panique.
      Et il faut beaucoup leur parler pour leur faire comprendre qu'ils n'ont aucune raison d'avoir peur.
      Donc je voulais parler plutôt de la peur rationnelle des araignées qui existe également en plus de la peur ancestrale.
      Ma femme m'a racontée qu'enfant elle a eu un œdème juste à côté de l’œil et son médecin lui a dit que c'était une piqure d'araignée.
      Il est vrai que chez sa grand mère en Bretagne il y avait des araignées vraiment très grosses.
      Il faut bien comprendre qu'à une époque où nous ne disposions pas d'internet la parole du médecin était vraiment considérée comme parole d’évangile... Et qu'un enfant passe facilement de c'est peut-être une araignée à c'est très certainement une araignée.

      A mon avis le poids du rationnel pèse plus lourd que les peurs ancestrales.

      A titre de comparaison je pense que dans le vertige pour ceux qui y sont soumis (ce qui n'est pas mon cas) le poids des peurs ancestrales est souvent plus lourd que la peur rationnelle du vide.


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  2. Selon Wikipedia, article « Morsures d'araignée » :

    « Chez l'homme, une morsure d'araignée (appelée abusivement piqûre d'araignée) est un accident rare, réalisant une blessure susceptible de devenir un accident d'envenimation selon l'espèce en cause. Peu d'espèces d'araignées mordent l'homme, et leur venin est rarement dangereux. Ainsi, environ 98 % des morsures infligées par ces espèces sont inoffensives ».

    Et aussi :

    « Elles mordent également pour se défendre contre une menace (la morsure est un mécanisme de défense naturel). La plupart des araignées ne mordent pas les animaux plus grands qu'elles, préférant fuir ou simuler la mort, d'autres ont un comportement plutôt agressif, par exemple si elles se retrouvent prisonnières entre la peau et un vêtement (col de chemise, bas de pantalon...).
    Seule une petite minorité d'espèces d'araignée possède une chélicère assez forte pour pénétrer la peau humaine. Les espèces véritablement dangereuses pour l'homme ne dépassent pas une dizaine sur les 40 000 espèces connues. Ces espèces dangereuses se répartissent sur 3 à 4 genres : Latrodectus, Loxosceles, Atrax et Trechona » ?

    Pour ce qui est de la Belgique (ainsi que le nord de la France et le nord de l'Europe), aucune araignée n'est capable de mordre la peau humaine selon Reinold Leplat, directeur du Parc Naturel des Plaines de l'Escaut (source : https://www.rtbf.be/info/regions/hainaut/detail_pique-par-une-araignee-impossible?id=9666704). L'araignée Zoropsis spinimana dont parle Sb est considérée comme exotique en Belgique. Cela ne veut pas dire qu'il est impossible d'en trouver. Elle peut avoir été embarquée sur un camion ou un bateau. Le réchauffement climatique change aussi progressivement la donne.

    Pour ce qui est du sud de la France et le pourtour méditerranéen, il y a la petite araignée-violon (Loxosceles rufescens) dont le venin peut provoquer des lésions graves, surtout par périodes de fortes chaleurs, notamment des nécroses de la peau. Néanmoins, ce n'est pas une araignée qui s'attaque pas à l'homme. Elle n'est agressive que lorsqu'elle se trouve prisonnière de vêtements par exemple. Notamment quand quelqu'un met un pantalon où elle s'était glissée (source : http://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier-metropole/montpellier/faut-il-avoir-peur-araignee-violon-770741.html).

    Il y aussi comme araignées qui mordent en France :
    - Argyronète (Argyroneta aquatica). Cette espèce vit sous l’eau.
    - Chiracanthe (Cheiracanthium ssp.). Quelques espèces du même genre.
    - Veuve noire ou Malmignatte (Latrodectus tredecimguttatus). Sud de la France.
    - Épeire diadème (Araneus diadematus). Tranquille sur sa toile.
    - Lycose (Lycosa tarentula et narbonensis). Sud de la France. Selon la tradition, pour atténuer l’effet du venin il faut danser la Tarentèle !
    - Ségestrie florentine (Segestrie florentina).

    La morsure de la Veuve Noire est la plus douloureuse, mais, apparemment, la Veuve Noire française n'est pas mortelle, contrairement à ses cousines d'autres coins du monde, les Balkans par exemple. (Source : http://www.insectes.org/insectes/questions-reponses.html?id_quest=112)

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    1. Toujours pour compléter j'ajoute un point supplémentaire qui explique la peur rationnelle des araignées sans pour autant la justifier.

      J'ai longtemps cru, à tort, que les piqures d'insectes que je trouvais sur mes enfants étaient dues à des araignées pour une raison simple c'est que les araignées sont visibles alors que les acariens le sont beaucoup moins.

      Je n'ai pas le souvenir d'avoir été démenti par un pharmacien ou un médecin.

      Maintenant avec internet, les choses changent un peu. Merci pour toutes ces infos.

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  3. Je suis d'accord avec Degun quand il explique que la peur ou phobie de l'araignée est vraiment quelque chose de spécifique, une peur ancestrale de ces petites bêtes velues, tapies dans l'ombre. Les guêpes sont objectivement plus dangereuses et il n'y a pas tout cet imaginaire autour de la guêpe. Je n'ai jamais entendu parler de personnes qui seraient « scorpionophobe » ! Pour moi, la peur des araignées n'est pas ni illégitime, ni irrationnelle, si cela nous aide à prendre à prendre des précautions par rapport à elles. Si je retourne dans le Vaucluse en été, je secouerai systématiquement mon pantalon avant de le mettre. Par contre, si cette peur nous fait succomber à la peur et donne envie de massacrer ces petites bêtes qui, pour la plupart, sont inoffensives aux grosses bêtes que nous sommes, alors oui, je pense qu'il est légitime de travailler sur cette peur et de nous en délivrer.

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  4. Il me semble que ceux qui ont une peur panique des araignées ont également une peur panique des scorpions.
    D'ailleurs les scorpions font partie de la de la classe des Arachnides, du coup l'arachnophobie inclus la peur des scorpions.

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    1. Sb, la phobie des araignées et la phobie des scorpions (bien qu'étant des arachnidés) ne vont pas systématiquement de paire, j'étais réellement phobique des araignées pour ma part mais les scorpions ne me faisaient rien du tout. Par ailleurs, je n'ai pas le temps de répondre aux commentaires que tu as fait plus haut mais si la phobie des araignées est aussi généralisée (la première me semble-t-il, avec celle des serpents, je le concède), c'est probablement qu'il y a une raison anthropologique. Pour ma part, ma phobie était complètement irrationnelle, d'ailleurs je ne vois pas comment une phobie pourrait être rationnelle, elle peut être légitime, ça ok, mais rationnelle, je vois pas, ça ne se contrôle pas une phobie, ce n'est pas fondé sur un raisonnement, c'est une peur intégrée sur des bases de l'ordre de la représentation, ça n'a rien d'une simple peur comme je peux avoir éventuellement une certaine peur des serpents (très très modérée pour ma part, mais je trouve pas mieux pour le coup comme bestiole qui me fasse peur) dans le sens où je ne m'en approcherais pas trop pour éviter qu'ils ne me mordent (du moins, s'il s'agit d'un serpent venimeux) mais une peur raisonnable, contrôlable, fondée sur quelque chose, la phobie, c'est pas ça du tout, de ce que j'en sais, de ce que j'en ai connu, mais on peut en sortir de cette phobie, l'atténuer, la rendre justement plus raisonnée, par l'étude, par l'amour et la compassion aussi, c'est comme ça que cela m'a passé, c'est un chouette travail à faire d'ailleurs mais tout le monde ne voudra peut être pas l'accomplir (personnellement, j'en avais marre que les araignées provoquent chez moi des comportement aberrants et puis, je sentais bien que les araignées, elles méritaient tout autant que d'autres êtres ma considération (je ne leur ai jamais fait de mal néanmoins alors que j'étais phobique).

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    2. Ce qui me faisait dire que la peur des araignées et la peur des scorpions allaient souvent ensemble c'est l"émission de télé réalité Fort Boyard où l'on voit les candidats manipuler avec autant de dégout araignées et scorpions. Pour le coup l'émission n'est pas très vegan.

      J'ai quand même un peu le sentiment qu'il y a un fond de rationalité dans la phobie puisqu'il s'agissait pour nos ancêtres de nous prémunir instinctivement de toute les bêtes féroces susceptibles de nous nuire.
      Il est probable que les espèces les plus dangereuses d'araignées aient été détruites par l'homme. A l'origine la peur était bien rationnelle
      La peur devient irrationnelle quand on n'arrive plus à se raisonner.
      C'est précisément pour lutter contre les phobies que les TCC (thérapies comportementales et cognitives) se montrées les plus efficaces bien plus que le psychanalyse en tout cas.
      Elle procède par habituation et par degrés... petit à petit en vous approchant d'une petite araignée vous vous apercevez que vous n'avez aucune raison d'en avoir peur.
      Ce que je trouve intéressant c'est que ça montre que le langage ne suffit pas toujours et que ça passe par une pratique ou un engagement corporel.


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    3. Nous ne sommes pas tous égaux face aux «sollicitations» infinies de notre environnement.
      J'ai l'immense chance d'être de ceux chez qui la curiosité et l'affection, pour ne pas dire l'amour envers toutes formes de vies quelles qu'elles soient passe devant les réactions phobiques ou négatives.

      Cela ne veut pas dire qu'il ne peut y avoir une certaine forme de prudence dans certains cas, mais cette prudence est justement guidée par la connaissance.
      Et cette connaissance est elle même la conséquence directe d'un esprit de curiosité.

      Dans notre relation avec l'animal sauvage, la seule et unique "peur" à avoir est celle...
      ... de leurs faire du mal.
      Une seule attitude ou priorité : les protéger.
      Un seul moyen : apprendre à les connaître et surtout,
      surtout — NE PAS DÉRANGER —

      Les laisser autant que possible dans leurs umwelts (*) naturels respectifs qui par définition, sont totalement différents du nôtre.

      (*) pour vous familiariser un peu avec la notion d'Umwelt et de biosémiotique , je vous conseil le petit livre de Jakob von Uexküll : Milieu animal et milieu humain.
      Ce livre nous invite, pour nous rapprocher et comprendre un peu mieux le monde animal et la nature à abandonner sans réserves toute perspective anthropocentrique.

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    4. C'est joli comme mot "biosémiotique". J'irais voir. Merci!

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  5. Sb, je ne suis toujours pas convaincu du fondement rationnel de la peur des araignées même aux origines. Ah, Fort Boyard et les animaux, cette émission que je connais depuis le début, que je regardais comme un divertissement, a fini par me rebuter à cause du traitement qu'elle inflige aux animaux. Franchement, des tigres en cage je ne sais combien de temps pour les tournages, des araignées dont certaines ont été écrasées il y a quelques années, tout ça pour un jeu, des rats qui n'ont rien à foutre là, des scorpions, j'en passe et des meilleures et je crois même avoir vu dans la séquence cuisine, point d'orgue de la connerie, des animaux vivants être ingurgités, oh, certes, des larves, des vers, ou quelques bestioles de cet ordre, pas grand chose me dira-t-on, mais quand même, je me demande comment Delphine Wespiser peut cautionner ça mais passons. J'ai pour ma part plutôt l'impression que les scorpions dégoutaient tout de même en général moins que les araignées dans ce jeu. Après, les candidats de cette émission n'ont rien de bien représentatifs car ce sont pour la plupart des citadins qui n'ont jamais été confrontés à la moindre petite bête un tant soit peu sauvage et qui ont peur de tout ce qui s'écarte de leur petit monde. Bref, je reste convaincu qu'il existe tout un panel de peurs non fondées qui prennent racine dans les tréfonds bio-sociologiques de l'âme humaine, un truc largement inné, même aux origines, que la condition humaine abhorre en tant qu'altérité radicale, qui la dégoûte en son essence, même si cela a pu s'estomper ou se maîtriser chez certains individus (la peur des araignées reste malgré tout très très répandue). Oui, c'est assez essentialiste, je l'accorde, mais je ne crois pas radicalement au tout sociologique, j'accorde une place même si elle est faible, allez disons 15%, au conditionnement biologique même s'il peut être influencé ou contrebalancé par le sociologique.

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  6. "Enfin, motivé par la bienveillance et la compassion, je vous recommande de regarder les araignées le plus souvent possible. Ne détournez pas le regard. Observez-les dans leur milieu naturel, émerveillez-vous des trésors de géométrie et d'architecture qu'elles déploient pour créer leur toile. Observez toute la diversité qui existe parmi l'ensemble des araignées."

    En cette fin d'été je regardais les abeilles prisent au piège dans les toiles d'araignées de mon jardin, agonisantes dans leur magnifique linceul blanc. Quel émerveillement, la nature est si belle et si compâtissante :)

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  7. Non, la nature n'est pas compatissante, mais nous pouvons l'être. Nous pouvons avoir un autre regard sur les araignées, et nous pouvons aussi avoir de la compassion pour l'abeille prise dans la toile. La nature n'est ni bonne, ni mauvaise; elle est souvent belle et cruelle à la fois.

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