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mardi 5 juillet 2016

Einstein et la non-dualité



    L'être humain est une partie du tout que nous appelons l'univers, une partie limitée par le temps et l'espace. Il fait l'expérience de lui-même, de ses pensées et de ses sentiments comme d'événements séparés du reste, c'est là une sorte d'illusion d'optique de sa conscience. Cette illusion est une forme de prison pour nous, car elle nous restreint à nos désirs personnels et nous contraint à réserver notre affection aux quelques personnes qui sont les plus proches de nous. Notre tâche devrait consister à nous libérer de cette prison en élargissant notre cercle de compassion de manière à y inclure toutes les créatures vivantes et toute la nature dans sa beauté.

Albert Einstein, lettre à Robert S. Marcus, 1950.
(Einstein a écrit cette lettre pour apporter une consolation à son ami Robert S. Marcus qui venait de perdre son fils)




Carl Gustav Carus,
chambre avec vue sur le golfe de Naple 1829-30






      La théorie de la relativité d'Einstein implique de changer complètement de point de vue sur le monde : le temps et l'espace ne sont pas deux choses séparées, nous dit la théorie restreinte de la relativité ; et la gravité déforme la structure de l'espace-temps, nous dit la théorie générale. Selon que l'observateur se déplace ou non à une vitesse proche de la vitesse de la lumière ou qu'il se situe ou non proche d'une objet extrêmement massif comme un trou noir, il aura une perception d'une autre personne située immobile à une autre point de l'univers.


     De la même façon, quand on observe le monde avec son simple point de vue de personne humaine, toutes les choses que l'on voit ou que l'on perçoit semblent être séparées et indépendantes du reste du monde. Mais c'est là une illusion d'optique de la conscience, nous dit Einstein. Tout est interconnecté : exister implique que l'univers en son entier existe. Notre corps occupe un tout petit segment de temps et d'espace dans l'univers ; mais la conscience ne devrait pas se sentir limitée par cette minuscule étendue du corps ainsi que cette minuscule durée, un éclair dans un océan de ténèbres. L'enjeu pour la conscience est d'abord d'élargir le cercle de sa compassion en embrassant le plus grand nombre d'êtres, et en ne se limitant pas aux quelques êtres proches que l'on peut chérir. Faire l'expérience grâce à la compassion. Voilà une grande consolation quand on est accablé par les maux de ce monde.










Voir aussi :



    Le bonheur est-il en nous ? Ou se trouve dans notre relation avec les autres ?


        On pense parfois que la compassion consiste à s'affliger soi-même de la détresse des autres, mais, dans la philosophie du Bouddha, rien de tout cela : la compassion est définie comme le souhait ardent que les autres soient libérés de la souffrance et des causes de la souffrance.



     Comment produire l'esprit d’Éveil ou bodhicitta? L'esprit d’Éveil est le souhait que tous les êtres soient libérés de la souffrance et deviennent des êtres pleinement éveillés. Les enseignements du lama tibétain Dza Patrül Rimpotché (XIXème siècle). 







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