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mercredi 1 janvier 2020

matin du premier jour




matin du premier jour —
dans le poêle
quelques braises de l’an passé

Hino Sōjō (1901-1956)
Certains attribuent cet haïku à Katō Gyōdai (1732-1792) .




J'aime ce haïku du premier jour de l'an qui garde la trace encore fumante de l'année passée. Certains politiciens se plaisent à en appeler la « rupture », à faire table rase d'un vieux monde qui leur semble déjà trop ancien. Pourtant il reste toujours quelque chose du passé dans nos vies. Le présent a pour semence notre passé ; et ce présent est le terreau du futur qui vient à grand pas et qui connaîtra son éclosion dans un nouveau présent. Il me semble bon de s'en rappeler de temps en temps, particulièrement un jour qui célèbre un nouveau départ, une nouvelle révolution autour de notre Soleil.


Ces jours-ci, j'ai vu passer à plusieurs reprises un photo parodique d'extraterrestres qui se gaussent des êtres humains parce qu'il célèbre le jour où leur planète a fait un tour autour de son étoile. Certes, le Nouvel An n'est jamais rien d'autre que la célébration bruyante et alcoolisée d'un trajet de notre planète sur une orbite d'à peu près 940 millions de kilomètres. Ce n'est que çà. En même temps, ce n'est pas rien. C'est quand même une distance prodigieuse pour notre caillou. Beau parcours pour un Éternel Retour. Surtout que du point de vue de la Nature vivante, c'est là un nouveau tour dans le cycle des saisons. L'hiver en Europe, l'été en Australie. On peut bien sûr railler la fascination des peuples pour tous ces phénomènes cosmiques qui ont chacun une explication prosaïque : une éclipse n'est jamais que l'interposition de la lune dans le trajet de la lumière du Soleil, les étoiles dans le ciel ne sont que les faibles lueurs qui nous reviennent d'autres soleils après des trajets inimaginables, les étoiles filantes ne sont que des bouts de rochers qui se consument dans notre atmosphère. Pourtant ces explications ne leur enlève rien à leur capacité de nous émerveiller quand on veut bien lever nos yeux au ciel.


Le Nouvel An n'est bien sûr qu'une date fixée de manière conventionnelle. On pourrait tout aussi bien célébrer le 2 août ou le 24 septembre, on pourrait également fêter aussi l'année mercurienne de 88 jours, l'année martienne de 687 jours ou l'année saturnienne tous les 29 ans. C'est pourtant l'occasion de se rendre compte du temps qui passe et l'occasion de faire de bonnes résolutions pour ce prochain tour de piste de notre planète. Pour ma part, je souhaite que 2020 soit une année faste dans la pratique de la méditation et du Dharma. J'ai terminé 2019 et commencé 2020 en méditation. Une méditation pas très paisible avec toutes les détonations de pétards et l'éclat des feux d'artifices. Mais après une bonne demi-heure de vacarmes et d'éclats lumineux, le calme est revenu. Ce qui est une leçon : en méditation, ce qui nous trouble finit toujours par s'apaiser, s'estomper ou disparaître.


Je souhaite donc une excellente année 2020 à tout le monde. Beaucoup de bonheur, beaucoup de joie, beaucoup d'amitié, beaucoup d'entraide, beaucoup de solidarité, beaucoup de paix et beaucoup d'émerveillement. 















"Lever de Terre"
La Terre vue à partir de l'orbite de la Lune
Photo de l'astronaute William Anders en 1968
(mission Apollo VIII)











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La Terre vue de la Station Spatiale Internationale













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