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mercredi 9 août 2017

Présentation du maître Chan




Présentation du maître Chan



Ce que le maître enseigne est déjà en vous-même,
Pensée inépuisable que vous scrutez sans voir.
Si, le cœur concentré, vous voulez la saisir,
Feuille effrayée d'automne, elle tombe dans le vide.

Xutang Zhiyu (1185-1269)












        D'ordinaire, un maître ou un professeur enseigne quelque chose. Le prof de math, par exemple, enseigne des choses qu'il est peu probable que nous ayons trouvé par nous-mêmes comme le théorème de Pythagore, la trigonométrie ou le calcul des probabilités. Le prof d'anglais vous apprend une langue que vous n'auriez pas inventée par vous-mêmes. Un maître Chan est, lui, confronté à un délicat problème : il peut enseigner tous les points de la doctrine bouddhique comme le ferait n'importe quel maître bouddhiste, mais cet enseignement intellectuel des propos du Bouddha et des écrits des philosophes du passé n'est pas la véritable essence du Chan. Le Chan est ce courant du bouddhisme chinois que l'on connaît mieux en Occident sous son nom japonais de Zen. Cette véritable essence ne s'enseigne pas avec des mots. Et elle est au-dedans de nous, elle ne nous est pas extérieure. Elle agit en nous comme un insondable désir d’Éveil.


Mais on ne peut la voir, tout comme l’œil n'est pas capable de voir l’œil. Vous pouvez bien sûr pratiquer encore et encore la méditation pour développer la concentration et la vision pénétrante. Excellente idée. Cela vous permettra de voir beaucoup de choses en vous-mêmes : des pensées subtiles, des émotions cachées, des peurs ainsi que des ressources insoupçonnées, mais cela ne vous permettra pas de saisir cette véritable essence, l'enseignement fondamental du Chan. Plus vous voudrez la saisir, plus elle s'échappera et s'évanouira dans le vide. C'est pourquoi la poésie Chan essaye d'évoquer ce qui ne peut être dit, ce qui en peut être pensé, ce qui ne peut être saisi, ce qui ne peut être vu. Quelques paroles bien sages ou bien sottes avant de revenir au silence.









Paul Oscar Droege (1898 - 1983)






Voir les poèmes de Ryokan :















Concernant Dôgen Zenji, voir : 


                   - éveil et reflet de la lune


  • Commentaires au Genjōkōan :
 1ère partie  -  2ème partie  - 3ème partie - 4ème partie - 4ème partie (2)




  • Sanshô Doei : 


la voix des gouttes de pluie

                          
Adoration
                       

Trésor de l'Œil du Véritable Dharma
                           

Quand nous n'avons lieu où demeurer
                           

Une goutte d'eau








Voir aussi : 











- Clair de lune à travers les hautes branches (poème de Fernando Pessoa)



- Sandokai (L'harmonie entre différence et égalité)




- L'autre et le même (Commentaire du Sandokai)















Sho Shibata - Neige de printemps 









Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour du Chan et du Zen ici: 


Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la philosophie bouddhique ici.


Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.





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