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mardi 30 octobre 2018

Un nomade de la raison - 9ème partie



Un nomade de la raison 
sur les chemins d’Élis à Taxila

9ème partie


Pour lire les précédentes parties d'un Nomade la Raison, voir le sommaire.




Le compte-rendu d'Aristoclès de Messène sur la philosophie de Pyrrhon





     Mais venons-en à sa doctrine proprement dite. Pyrrhon, n’ayant rien écrit, on n’a rien conservé de sa main. Timon de Phlionte, son principal disciple, a bien écrit sur lui ; mais malheureusement, nous n’avons de Timon que des extraits de ses œuvres satyriques qui prenaient pour cible les philosophes du passé ainsi que les philosophes de son temps. Aenésidème et Sextus Empiricus ont écrit abondamment sur le scepticisme, mais ils sont très éloignés dans le temps. Aenésidème se situe plus ou moins au premier siècle avant notre ère ; il devait être un peu plus vieux que Cicéron ; et Sextus Empiricus aurait vécu au second siècle de notre ère. 


     Comme la philosophie sceptique est « une philosophie critique et d’opposition1 », elle est évolutive dans son essence même, d’autant plus que ses fondateurs n’ont posé aucun dogme incontournable. On peut penser que leur philosophie présente des changements par rapport à la conception pyrrhonienne du scepticisme. Néanmoins, notre cause n’est pas perdue, Eusèbe de Césarée, un des pères de l’Eglise, a recopié mot pour mot un texte d’Aristoclès de Messène dans un livre, les Préparations Evangéliques, où il expose les différentes thèses philosophiques de son époque dans un but apologétique évident. On ne sait quasiment rien de cet Aristoclès de Messène ; pour tout dire, on n’est même pas sûr qu’il soit originaire de Messène dans le Péloponèse, car c’est peut-être d’Aristoclès de Messine (en Sicile) dont il faut parler ! Tout ce que l’on sait, c’est qu’Aristoclès était un aristotélicien qui a vécu au premier siècle de notre ère et qui a rédigé un travail où il présente les différentes doctrines afin de mieux les réfuter à la gloire d’Aristote. Dans ce texte, il explique la théorie de Pyrrhon à partir des écrits de Timon de Phlionte qu’il devait avoir sous les yeux ; ce qui donne à cet exposé une grande valeur historique2.


         Voici donc le texte en question3 :
        « Il est nécessaire, avant tout, de faire porter l’examen sur notre pouvoir de connaissance, car si la nature ne nous a pas faits capables de connaître, il n’y a plus à poursuivre l’examen de quelque autre chose que ce soit. Il y a eu, effectivement, autrefois, des philosophes pour émettre une telle assertion, et Aristote les a réfutés. 


         Cependant Pyrrhon d’Elis aussi soutint en maître cette thèse. Il est vrai qu’il n’a laissé aucun écrit, mais Timon, son disciple, dit que celui qui veut être heureux a trois points à considérer : 1°) d’abord quelle est la nature des choses ; 2°) ensuite dans quelle disposition nous devons être leur égard ; 3°) enfin, ce qui en résultera pour ceux qui sont dans cette disposition.


          1°) Les choses, dit-il, il [Pyrrhon] les montre également in-différentes, im-mesurables, in-décidables. C’est pourquoi ni nos sensations, ni nos jugements, ne peuvent dire vrai, ni se tromper.


        2°) Par suite, il ne faut pas leur accorder la moindre confiance, mais être sans jugement, sans inclination d’aucun côté, inébranlable, en disant de chaque chose qu’elle n’est pas plus qu’elle n’est pas, ou qu’elle est et n’est pas, ou qu’elle n’est ni n’est pas.


       3°) Pour ceux qui se trouvent dans ces dispositions, ce qui en résultera, dit Timon, c’est d’abord l’aphasie, puis l’ataraxie… »








*****




Que sais-je?



       Arrêtons-nous à chaque paragraphe pour le commenter. « Il est nécessaire de, avant tout, de faire porter l’examen sur notre pouvoir de connaissance, car si la nature ne nous a pas faits capables de connaître, il n’y a plus à poursuivre l’examen de quelque autre chose que ce soit ». Le scepticisme commence avec la question « Que sais-je ? », qui fut la devise de Montaigne qui a été très influencé par Pyrrhon et Sextus Empiricus, ou la question « Que puis-je savoir ? » qui est la question de la Critique de la Raison Pure d’Emmanuel Kant dans le thème était, doit-on le rappeler, de restreindre les prétentions des dogmatiques à la connaissance du noumène et des idées métaphysiques comme Dieu, l’univers, l’âme. Cette restriction concédée aux sceptiques était la condition nécessaire pour Kant pour sauver la connaissance scientifique de l’empirique.



        Pyrrhon s’interroge sur la portée et l’efficacité du savoir, mais parvient à la conclusion de la déficience de ce savoir. Cette faiblesse, on peut la constater empiriquement. Pyrrhon ne la proclame pas dogmatiquement comme certains prédicateurs prêchent que tel homme, tel pays ou l’humanité toute entière connaît une malédiction terrible suite à une série de péchés contre les dieux, malédiction qui frapperait tous les hommes de cécité et de surdité face aux objets de connaissance… 


       Pyrrhon constate que, dans la nature, nos sens et notre raison défaillent quant à la capacité de connaître et de savoir. C’est un constat empirique. Aristoclès explique qu’Aristote a autrefois attaqués ces philosophes qui nient toute connaissance : « Aristote les a réfutés », dit-il. J’ai déjà mentionné plus haut l’argument d’Aristote : ces philosophes ont nié qu’un savoir soit possible, mais alors comment savent-ils que le savoir est impossible ? Ce savoir qu’il n’y a pas de savoir est lui-même un savoir métaphysique. Ces philosophes entrent donc en contradiction avec eux-mêmes. 


        Mais pour Pyrrhon, cette assertion selon laquelle aucun savoir n’est possible n’est en rien une assertion dogmatique et logique à mettre sur le même plan que : « Dieu existe » ou « l’univers est éternel ». Le sceptique observe empiriquement que le savoir est généralement pris en défaut ; c’est pourquoi il prend le pli de ne pas adhérer à des dogmes et des croyances quelconques. Le sceptique refuse donc de s’appuyer sur l’assertion « aucun savoir n’est possible » si cette assertion prend elle-même une tournure dogmatique : le fait que le savoir est inaccessible, cela même, on ne peut pas le savoir avec une certitude absolue ! Autrement dit : si tout est douteux, le fait que tout soit douteux est lui-même douteux.


        « Si la nature ne nous a pas faits capables de connaître, il n’y a plus à poursuivre l’examen de quelque autre chose que ce soit ». Cette phrase laisse penser que Pyrrhon avait abandonné toute recherche philosophique, puisque la nature ne nous dote pas de la disposition de connaître. Si l’on écarte la connaissance du champ des possibles, alors la recherche de la vérité perd tout son sens. La non-connaissance implique la non-recherche. Or dans les termes que l’on considère comme synonyme de « sceptique » ou « pyrrhonien », on trouve l’expression « zététique »4


       Zététique provient du mot grec zététis, la recherche. Le zététique est donc celui qui recherche constamment la vérité et ne s’arrête jamais de chercher puisqu’il se déprend de toute conclusion dogmatique. Est-ce que Pyrrhon peut dès lors être considéré comme un zététique, puisqu’Aristoclès nous dit qu’il ne poursuit plus l’examen de quelque chose que ce soit. Sextus Empiricus prétend que oui et accuse les tenants de la Nouvelle Académie sceptique qu’étaient Arcesilas et Carnéade de ne pas être de véritables zététiques (et de ne pas être de véritables sceptiques au demeurant) : 


        « Les uns disent qu’ils ont trouvé la Vérité ; les autres disent qu’elle est incompréhensible ; et les autres continuent à la chercher. On appelle dogmatiques ceux qui s’imaginent l’avoir trouvée ; tels sont Aristote, Epicure, les Stoïciens, et quelques autres. Ceux qui ont dit qu’elle est incompréhensible, sont par exemple, Clitomaque, Carnéade et les autres Académiciens. Et ceux qui la cherchent toujours, ce sont les Sceptiques. On doit donc distinguer trois manières générales de philosopher : celle des Dogmatiques, celle des Académiciens et celle des Sceptiques5 ». 


        Sextus Empiricus considère donc qu’il y a d’un côté, les vrais sceptiques, c’est-à-dire les pyrrhoniens, et de l’autre, les faux sceptiques, les Académiciens comme Arcésilas ou Carnéade, héritiers de l’Académie de Platon, et donc héritiers aussi de la figure de Socrate. Les vrais sceptiques qui se revendiquent du fondateur Pyrrhon cherchent encore la vérité. Les Académiciens auraient abandonné cette recherche, parce qu’ils postulent que la science est complètement hors de portée de l’homme. 


       Peut-être Sextus avait-il en tête les formules respectives de Socrate et de Métrodore de Chios. Métrodore fut disciple de Démocrite et le maître de Diogène de Smyrne, qui lui-même fut le maître d’Anaxarque d’Abdère qu’accompagna Pyrrhon sur les chemins de l’Asie mineure et de l’Inde. Socrate disait : « je sais que je ne sais rien » ; Métrodore de Chios disait : « Je ne sais rien, et je ne sais même pas cela que je ne sais rien6 ». Pour Métrodore, le fait de ne pas savoir n’est même pas un objet de connaissance certain. Il faut donc encore chercher pour savoir si l’on sait ou si l’on ne sait pas ! La formule de Socrate comparée à l’autre semble ainsi plus catégorique, postulant le non-savoir comme un fait acquis et irrémédiable.


           On sent donc clairement l’envie de Sextus Empiricus de se démarquer des Académiciens. Cela semble néanmoins étrange parce que Socrate, dans les œuvres de Platon, inspecte tout, cherche des définitions pour déterrer la moindre petite aporie qui viendra mettre en péril le raisonnement de son interlocuteur. Or Socrate n’abandonne jamais la recherche ; au contraire, il évoque toujours la possibilité d’une science qui viendrait solutionner toutes les problématiques, même si cette science se cache derrière un grand nombre d’apories et des paradoxes qu’on ne pourra lever qu’après un temps très long de recherche. 


      Pour Arcésilas et Carnéade, Platon est bien évidemment un philosophe sceptique, puisque dans ses œuvres, il ne fait que confronter les avis et les conceptions des différents interlocuteurs sans jamais donner sa propre conviction. On n’arrive jamais à une certitude parfaite, mais l’important est ce processus de recherche et de confrontation des idées, ce que Platon appelait la « dialectique ascendante ». En tant qu’héritiers de Socrate et Platon, il est étonnant que ceux-ci aient à ce point renié la quête de la science, surtout que l’Académie a toujours été un centre de recherche dans toutes sortes de domaine. « Sur ce point, la Nouvelle académie reste entièrement fidèle à l’idée platonicienne d’une quête de l’être. Certes on désespère d’atteindre le vrai et l’être (que l’on entend d’ailleurs à la façon stoïcienne), mais on garde le mouvement lui-même comme mouvement d’approche. L’esprit de la Nouvelle Académie est celui d’une recherche empirique par recoupement des observateurs, concordance des témoignages, etc.7 »


        Il faut certainement voir chez Sextus Empiricus une intention polémique de se démarquer par rapport à la Nouvelle Académie. Aulu-Gelle expliquait que : « C’est une question ancienne fort controversée parmi les écrivains grecs que celle de savoir s’il y a une différence entre la Nouvelle académie et le pyrrhonisme8 ». Il faut peut-être aussi y voir le signe d’un agacement de Sextus face aux nouveaux Académiciens qui n’étaient pas vraiment clairs quant à leur doctrine. Étaient-ils des dogmatiques semblablement à l’image dominante que l’on s’est forgé de Platon ? Étaient-ils des sceptiques ? Étaient-ils des dogmatiques du scepticisme comme le prétend Sextus, qui affirmaient catégoriquement qu’aucune connaissance n’était possible ? 


        En fait, les Académiciens n’étaient pas trop pressés de trancher. En fait, différentes conceptions de ce que devait être le platonisme et l’Académie circulaient au sein de cette institution, chacun étant libre de se forger son opinion, même si des courants dominants se dessinaient selon les époques. Et on voit fréquemment un Académicien évoluer dans ses propres opinions au cours de sa vie : ainsi, Antiochus d’Ascalon aurait commencé sa carrière comme un sceptique dans la lignée d’Arcésilas et de Carnéade pour évoluer vers un dogmatisme assez marqué par le stoïcisme. Il a d’ailleurs dressé un réquisitoire contre Carnéade et Philon de Larisse, refusant d’identifier l’ancienne Académie de Platon et la nouvelle Académie sceptique9


      La question même de savoir si Platon lui-même était sceptique fort sujette à caution pendant l’Antiquité, y compris au sein de l’Académie10. Ainsi, le scepticisme des Académiciens pouvait à l’époque de Sextus Empiricus sembler particulièrement mouvant et fluctuant, ce qui pouvait provoquer un agacement certain dans le camp des pyrrhoniens qui ne savaient pas à quoi s’en tenir avec eux.


     Par ailleurs, Arcésilas et Carnéade se sont opposés frontalement aux stoïciens, essayant par tous les moyens d’attaquer et de réfuter le critérium de vérité qu’est la représentation compréhensive (phantasia cataléptiké). Aucun critère n’est vrai puisqu’on peut toujours trouver une représentation fausse semblable à n’importe quelle représentation vraie11


      Comme l’explique Victor Brochard : « La définition stoïcienne admet explicitement qu’une représentation vraie diffère spécifiquement des autres représentations, comme les serpents à corne diffèrent des autres représentations. Les premières sont produites par ce qui est, de telle façon qu’elles ne sauraient être produites semblablement par ce qui n’est pas. Or, en fait, disait Arcésilas, cette différence spécifique n’existe pas, car des objets qui ne sont pas font sur nous des impressions aussi nettes et aussi expresses que ceux qui sont. Nous n’avons aucun moyen, lorsqu’une représentation se produit, de distinguer si elle est compréhensive ou non, si elle a un objet ou n’est qu’un fantôme. Il n’y a donc pas de critérium de la vérité12 ». 


      Quand un homme voit des fantômes et d’autres formes terrifiantes, cela lui fait aussi peur que s’il était tombé sur un ours sauvage affamé, bien réel et bien en chair. Arcésilas refuse aux stoïciens qu’un critère puisse jamais fonder ce qui est réel et donc connaissable (la représentation compréhensive en l’occurrence chez les stoïciens) et ce qui est irréel et provient d’une déformation des sens, d’une illusion optique ou encore d’une hallucination. Cette façon radicale de s’opposer aux stoïciens a peut-être donné l’impression à Sextus qu’Arcésilas et les Académiciens en général refusaient totalement toute saisie de la vérité. Mais cette conception d’Arcésilas ne peut se comprendre qu’à partir des incessantes controverses que celui-ci a tenu avec les stoïciens. Il tente de réfuter un argument dogmatique, et pour cela, utilise toutes les ficelles de la dialectique.


     La démarcation de Sextus Empiricus est donc celle-ci : d’un côté, Pyrrhon, Sextus, Aenésidème et les pyrrhoniens qui sont des zététiques, de l’autre, Arcésilas, Carnéade, Clitomaque et les autres Académiciens qui ne sont pas zététiques. Marcel Conche refuse ce point de vue. Selon Conche, Pyrrhon n’est pas un zététique, il a abandonné l’idée de la recherche et de vouloir trouver à tout prix une quelconque vérité. Marcel Conche prend donc fait et cause pour le compte-rendu que fait Aristoclès quand celui-ci dit que le sceptique n’a plus à poursuivre l’examen des objets de la connaissance: « Ce qui est, en tout cas, certain, est que le terme « zététique » ne saurait convenir à Pyrrhon ; il a dû lui être attribué, rétrospectivement, par des sceptiques tardifs, soucieux de se distinguer des néo-académiciens et d’authentifier leur scepticisme en se rattachant au fondateur. Ce dont Timon fait gloire à Pyrrhon, c’est la non-recherche : « Ce n’est pas toi qui t’es soucié de chercher quel air entoure la Grèce, d’où viennent les choses et à quoi elles arrivent » 13» 


         La ligne de démarcation change donc de profil si l’on en croit Marcel Conche : il y a d’un côté Pyrrhon et ses disciples proches dont Timon de Phlionte, et de l’autre les pyrrhoniens tardifs dont Sextus Empiricus est le représentant le plus connu, qui sont mis dans le même sac que les nouveaux Académiciens.


      Je mettrais pour ma part un bémol par rapport à ce qu’avance Marcel Conche. Si la coupure me semble juste, Pyrrhon d’un côté, Sextus et Arcésilas de l’autre, je serais néanmoins réticent à refuser le titre de « zététique » à notre philosophe d’Elis. Pyrrhon est, à mes yeux, quelqu’un qui cherche et qui teste la nature des apparences, même si ces apparences sont plus celles de la vie que des apparences naturelles qu’on étudierait avec un œil scientifique. J’ai déjà dit plus haut que Pyrrhon comme Socrate se détournaient des observations sur la nature et la science propre à la « physique » de l’Antiquité pour se tourner vers des préoccupations plus morales et existentielles. 


       Pyrrhon cherche donc mais sans la tension du chercheur tout crispé sur la volonté de découvrir ce qui est caché et inaccessible pour l’instant. Pyrrhon cherche la sagesse et la vérité ; oui, mais il ne se tracasse pas s’il ne trouve pas. Pyrrhon interroge constamment l’existence, mais ne se plaint pas du tout s’il ne reçoit pas de réponse. Après tout, le silence est lui-même très satisfaisant pour qui aime la quiétude et l’aphasie. Pyrrhon est donc un chercheur pour qui il est indifférent de trouver ou de ne pas trouver. En ce sens, la recherche de Pyrrhon est bien une non-recherche, puisqu’elle est complètement détachée de l’objet à trouver. Pyrrhon avait parfois la manie de partir sur les routes, on ne sait où, lui-même ne savait pas ; et il allait comme ça, nonchalant, sans motif, ni raison, au hasard des rencontres14. Pareillement, la recherche de Pyrrhon est comme une flânerie dans l’existence. C’est une recherche sans but, ni profit, complètement gratuite, tout à fait libre de ce qui est à rechercher. Peut-on encore appeler cela une recherche ? Je vous en laisse juge.


       Mais revenons-en au texte d’Aristoclès : « Il vrai que (Pyrrhon) n’a laissé aucun écrit, mais Timon, son disciple, dit que celui qui veut être heureux a trois points à considérer… ». Pyrrhon s’inscrit donc clairement dans une forme d’eudémonisme, une doctrine tendant au bonheur comme le seront plus tard aussi l’épicurisme et le stoïcisme. Il y a là peut-être une influence d’Anaxarque d’Abdère qui appelait son école « eudémonique ». On le surnommait d’ailleurs le Bienheureux du fait de son humeur toujours souriante et de sa capacité impressionnante à ramener les gens dans la modération et le contentement. Il reste donc à prendre en considération ces trois points dont nous parle Aristoclès.

















1 Louis ROBIN, « Pyrrhon et le scepticisme grec », p. 12 cité par Marcel Conche dans « Pyrrhon ou l’apparence », op. cit., chap. IV, p. 55.
2 Marcel Conche, op. cit., pp 57-58. Jean-Paul Dumont, « Le scepticisme et le phénomène », Vrin, Paris, 1985, livre II, chap. II, pp. 135-142.
3 Eusèbe de Césarée, « Préparation évangélique », XIX, 18, 1-4, cité dans Marcel Conche, op. cit., chap. IV, pp. 59-61. J’ajoute les paragraphes et la numérotation pour clarifier l’exposé et mettre en évidence sa structure interne. Les tirets dans les mots indifférents, immesurables et indécidables sont là pour bien insister sur la négation qui se trouve dans ces adjectifs.
4 Diogène Laërce, op. cit., IX, 69-70. Diogène mentionne aussi les noms d’« éphectique » (c’est-à-dire celui qui pratique l’épochè, la suspension du jugement) et d’« aporétique » (celui qui conduit à des apories, des conclusions douteuses et ambivalentes).
5 Sextus Empiricus, « Hypotyposes pyrrhoniennes », I, 2-3, cité dans Marcel Conche, « Pyrrhon ou l’apparence », op. cit., chap. VII, p. 86, note 2..
6 Diogène Laërce, op. cit., IX, 58.
7 Marcel Conche, op. cit., chap XIV/2, p. 241.
8 Aulu-Gelle, « Nocturnes Attiques », XI, 5, cité dans Victor Brochard, « Les sceptiques grecs », op. cit., livre II, Chap. III, p. 108.
9 Victor Brochard, “Les sceptiques grecs”, op. cit., livre II, chap. VI, pp 220-336. C’est donc à Antiochus que l’on doit l’expression de « Nouvelle Académie ». Arcésilas et Carnéade devaient parler tout simplement de l’Académie, se voyant eux-mêmes comme de simples continuateurs et héritiers de l’œuvre de Platon.
10 Diogène Laërce, op. cit., III, 51.
11 Victor Brochard, op. cit., livre II, chap. II/III, pp. 118-122.
12 Victor Brochard, ibid., pp. 120-121.
13 Marcel Conche, « Pyrrhon ou l’apparence », op. cit., chap. VII, p. 87. La citation de Timon se trouve dans : Diogène Laërce, op. cit., IX, 65.
14 Diogène Laërce, op. cit., IX, 63.












 Aryballe corinthienneen forme de chouette.
Ve siècle. Musée du Louvre.








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Concernant Pyrrhon, voir également : 









Voir également : 


- Rien de certain (Pline l'Ancien chez Montaigne)


















Bibliothèque d’Éphèse (Anatolie, actuelle Turquie)













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