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lundi 16 août 2021

L'art d'être végane



Récemment, Michel Onfray vient de publier un ouvrage « L'art d'être Français » composé de différentes lettres, dont une qui attaque assez agressivement les antispécistes. Je voulais répondre à cette lettre.


Tout d'abord, Onfray identifie la pensée antispéciste à un de ses ouvrages fondateurs : « La libération animale » du philosophe Peter Singer. Alors certes, c'est un ouvrage important tant pour la philosophie antispéciste que pour la cause animale. Mais « La libération animale » a été rédigé en 1975, et depuis lors, l'eau a coulé sous les ponts. D'autres penseurs ont développé une pensée antispéciste et végane qui ne va pas nécessairement dans le sens de Peter Singer, voire s'y oppose explicitement. En outre, « La libération animale » n'est pas un livre saint de la cause animale : on n'est pas tenu de prendre tout ce qu'a dit Singer comme dogme immaculé et immuable qu'il faudrait respecter à la lettre quand on est antispéciste et/ou végane.


Onfray commence par définir l'antispécisme comme le souci de considérer l'homme comme un animal et comme le refus d'une différence de nature entre cet homme et cet animal. Cela reviendrait à dire que l'antispécisme est en lui-même un rejet virulent du christianisme : « La civilisation judéo-chrétienne a généré l’idée que l’homme se trouve au-dessus de la nature et qu’il a le droit, le devoir même, de l’exploiter. (...) L’antispécisme est donc une arme de guerre contre le christianisme. Il est même, d’une certaine manière, un paganisme, sinon un mixte d’animisme et de totémisme ». On a là un bel exemple du délire onfrayen : en quoi l'antispécisme serait un paganisme ? Rappelons que l'antispécisme est une philosophie et ne propose aucun culte, aucune religion de quoi que ce soit. Peter Singer ne vénère pas à ce que je sache Anubis ou Horus, les dieux à tête de chacal ou de faucon... Un tel manque de rigueur est pénible émanant d'un philosophe aussi adulé par les médias... Et quand bien même ce serait le cas, pourquoi serait-ce problématique ? N'a-t-on pas le droit d'être païen, animiste ou de danser autour d'un totem une nuit d'été ?


Mais même si on s'en tient à l'affirmation : « antispécisme, arme de guerre contre le christianisme », cela reste très douteux. Rappelons que TOUTES les autres civilisations pratiquent l'élevage, exploitent les animaux et mangent leur chair. Pourquoi l'antispécisme serait-il spécifiquement anti-chrétien ? Je trouve même très étrange de lire ce genre d'arguments sous la plume de celui qui a écrit naguère un monument d'intolérance envers le christianisme qu'est « le traité d'athéologie »... Serait-on moins Français si l'on n'est pas chrétien ? Faut-il encore accorder du crédit à des affirmations du style « France, fille aînée de l’Église » ? Mais même cela est contestable : un des premiers penseurs antispécistes a été un théologien anglican, Andrew Linzey. Sa « théologie animale » date de 1976 (traduite en français en 2010 par One Voice). L'idée générale est que si l'espèce humaine est spéciale aux yeux de Dieu, ce n'est pas parce qu'elle serait la seule dont Dieu se préoccupe ou que l'humanité serait appelée à tyranniser toutes les autres, mais parce qu'elle est l'espèce servante : celle qu'il a invitée à prendre soin avec lui des autres créatures sur la Terre. L'enseignement et la vie du Christ doivent inciter les hommes à faire preuve de douceur et de bienveillance envers les animaux.


Michel Onfray cite Michel de Montaigne et son « Apologie de Raymond Sebond » comme un texte précurseur de l'antispécisme. Mais justement cette apologie est l'apologie d'un auteur chrétien. Il met en doute l'orgueil de l'homme à croire qu'il sait tout et montre que les animaux ont eux aussi une intelligence et une connaissance du monde, parfois étonnante, comme les araignées qui maîtrisent la géométrie en confectionnant leurs toiles. Le scepticisme de Montaigne y est un appel à plus d'humilité dans une éthique très chrétienne.



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Ensuite, Onfray explique la tendance (réelle) des antispécistes à identifier le massacre des animaux dans les abattoirs à ce qui s'est passé dans les camps de concentration et l'exploitation animale à l'esclavage des Africains aux Amériques : « Peter Singer estime sans nuance que "la tyrannie que les êtres humains exercent sur les autres animaux" équivaut à "celle que causa la tyrannie que les humains blancs exercèrent des siècles durant sur les humains noirs" ». Il cite notamment le livre « Éternel Treblinka » de Charles Patterson. Si Singer et Patterson font peut-être cette comparaison « sans nuance », depuis lors la pensée antispéciste a depuis lors réintroduit cette nuance. Je pense expressément à Matthieu Ricard et son concept de « zoocide » : le mot permet de faire des rapprochements entre cette gigantesque machine à broyer les vies animales que sont les élevages industriels et les abattoirs et les camps d'extermination, mais tout en marquant bien une distinction essentielle entre les deux. (Je ne vais pas rentrer dans les détails ; j'avais développé cela plus en détail dans mon article : « la notion de zoocide chez Matthieu Ricard »).


Michel Onfray en conclut que l'antispécisme prône un égalitarisme entre hommes et animaux. Je pense que c'est vrai pour un certain nombre d'antispécistes, mais pas pour tous. Pour moi, les animaux ne sont pas nos égaux ni en intelligence, ni en valeur, ni en possibilités. Il me semble que les animaux sont des sujets conscients et qui ressentent des choses (« sentients » pour reprendre le vocable antispéciste), et donc ce qu'on leur fait n'est pas neutre. Je peux casser la chaise de ma cuisine pour passer mes nerfs parce qu'elle n'est pas consciente, mais je ne peux pas martyriser mon chat juste pour me défouler. Néanmoins, je ne pense pas que les animaux soient nos égaux : il n'y pas de mal à privilégier l'espèce humaine (mais pas au point d'exploiter cruellement les animaux pour nos intérêts). Si j'ai de la nourriture pour une seule personne et que j'ai un enfant et un chien devant moi, je privilégierai toujours l'enfant humain, et tant pis si le chien a faim. Pour autant, je ne dois pas délibérément faire de mal à ce chien ou l'exploiter cruellement. Et si je peux éviter de manger des animaux, je dois le faire : si je mets dans la balance la souffrance d'un animal à être tué et le plaisir que j'ai à manger un plat de viande ou de poisson, il n'y a pas photo, je dois abandonner la consommation de viande ou de poisson.


Ajoutons que Peter Singer ne pense pas comme le croit Onfray que les animaux soient parfaitement nos égaux. Singer fait une distinction nette entre l'égalité de considération des intérêts et l'égalité dans la valeur d'une vie. « Égalité de considération des intérêts » signifie qu'on doit envisager le plaisir et la souffrance de tous les êtres sentients à égalité. Comme le dit Peter Singer dans son petit texte « L'égalité animale expliquée aux humains » : « Si un être souffre, il ne peut y avoir de justification morale pour refuser de tenir compte de cette souffrance. Quelle que soit la nature de l’être qui souffre, le principe d’égalité exige que sa souffrance soit prise en compte autant qu’une souffrance similaire – pour autant que des comparaisons grossières soient possibles – de tout autre être ». La valeur d'une vie est autre chose pour Peter Singer : « (...) La valeur négative de la douleur est en elle-même indépendante des autres caractéristiques de l’être qui ressent cette douleur ; la valeur de la vie, au contraire, est affectée par ces autres caractéristiques (comme la conscience de soi, l’intelligence, la capacité à entretenir des relations significatives avec les autres, et ainsi de suite). Cela signifiera en général que si nous devons choisir entre la vie d’un être humain et celle d’un autre animal, nous devons choisir de sauver celle de l’humain ».


À partir de cette égalité supposée, Michel Onfray pense prendre Peter Singer en défaut : l'argument de Singer pour refuser l'expérimentation animale est de dire que cette expérimentation n'est pas réplicable aux êtres humains. Ce serait, nous fait savoir Onfray, que l'être humain et l'animal sont différents, dissemblables... Mais est-ce que quelqu'un de sérieux nie cela ? Tout le monde comprend bien que les animaux peuvent être différents de nous : le chien sent un monde d'odeur qui nous est complètement étranger, la chauve-souris se repère dans le noir complet grâce à l'écholocation, le caméléon change de couleur... Personne ne le nie, mais le fait que nous soyons dissemblables ne doit pas nous faire oublier que, malgré ces différences, nous en avons en commun quelque chose : la capacité de ressentir et de prendre conscience. Et cela qui motive l'éthique végane et le refus de faire souffrir les animaux inutilement.



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Ensuite, Michel Onfray explique en quoi Peter Singer est utilitariste. C'est parfaitement vrai, mais il ne faut pas oublier que tous les philosophes antispécistes ne sont pas nécessairement utilitaristes. Ainsi, plus loin dans sa lettre, Michel Onfray va invoquer la condamnation de la domestication par certains antispécistes, sans mentionner que ce n'est pas un argument de Peter Singer, mais bien de Gary Francione, philosophe américain qui refuse et critique de manière véhémente l'utilitarisme d'un Peter Singer. (Je reviendrai plus tard sur cet argument).


Dans cette explication de l'utilitarisme, Onfray explique que ce courant est né dans la philosophie anglo-saxonne, ce qui est vrai, mais il trace une ligne entre philosophie anglo-saxonne et « philosophie européenne ». Or en philosophie, on parle plus volontiers de « philosophie continentale ». Ce n'est qu'un détail, mais rappelons que le Royaume-Uni se trouve toujours géographiquement en Europe, même en dépit du Brexit ! Et des philosophes anglo-saxons comme Bertrand Russel sont Européens. Je pointe du doigt ce détail afin de montrer les relents nationalistes dans la pensée de Michel Onfray. Les Anglo-Saxons ne pensent pas comme nous, les Européens. Ce n'est pas « très Français » que de lire ou adhérer aux idées de Peter Singer.



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Michel Onfray évoque ensuite toutes sortes de points qui font scandale dans la pensée de Singer : l'argument des cas marginaux, l'argument où il explique que la vie des animaux a plus de valeur que la vie d'handicapés mentaux profonds, sa défense de l'avortement et même l'euthanasie acceptable pour les bébés de moins d'un mois. Il cite aussi le fameux article de 2003 : « Amour bestial » où Singer refuse de condamner la zoophilie tant qu'on respecte les intérêts et les envies de l'animal. Bien sûr, tout cela est choquant, mais ce qui est malsain, c'est qu'Onfray laisse entendre de manière assez répugnante que tous les antispécistes ont les mêmes idées que Singer sur ces sujets-là.


Personnellement, je ne cautionne pas tous les avis de Singer, je trouve la zoophilie dégueulasse, l'euthanasie des bébés ne devraient en aucune façon être légalisée, etc... J'ai par ailleurs de sérieux doutes sur son concept d'altruisme efficace et sa complaisance envers le grand capital (mais je développerai cela dans un autre article). En fait, si Onfray s'en prenait juste à Singer, je n'aurais pas de souci et je n'aurais rien redire : oui, il y a une bonne dose de scandale et de propos choquant chez Singer1 ! Singer réussit d'ailleurs à mettre à mal le nietzschéisme de salon d'Onfray : « Il est des jours où l’on a beau être nietzschéen, on se sent tout de même très kantien » nous dit ce dernier dans sa lettre !


Le problème est qu'à partir des positions contestables, Onfray jette l'opprobre sur TOUS les antispécistes. Or Singer est critiqué, parfois amèrement par les autres antispécistes. Je prends pour exemple ce texte : « Pour un antispécisme débarrassé de Peter Singer » au titre sans ambiguïté, Peter Singer y est décrit comme un auteur « validiste » (contre les personnes handicapées), sexiste, capitaliste, soutenant les milliardaires comme Bill Gates, néo-colonialistes, etc... Je précise que je ne cautionne pas tout ce qui est dit dans ce texte non plus : trop d'extrême-gauche, trop « intersectionnaliste » à mon goût, mais c'est néanmoins un bon exemple, très explicite, pour démontrer que l'antispécisme ne peut être réduit sérieusement à la seule personne de Peter Singer comme le fait Onfray. Concernant la zoophilie, la plupart des organisations qui défendent la cause animale condamnent la zoophilie comme une exploitation ignoble de l'animal par l'homme.



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S'ensuit alors un déshonneur par association : si Singer a cautionné la zoophilie, il est forcément proche de ceux qui cautionnent la coprophagie et la pédophilie sans qu'aucun lien ou relation ne soit fait avec Singer... Voilà la méthodologie déplorable du philosophe français : salir les gens à partir de liens très flous et incertains... On aimerait voir autre chose que cette rhétorique de la haine et du ressentiment chez Onfray.


Ensuite, il s'en prend aux véganes. Il a encore des jugements très expéditifs : « Les véganes condamnent tout usage domestique des animaux sélectionnés, croisés et dressés depuis des siècles dans le projet d’en faire ce qu’ils sont devenus ». Le problème est que c'est seulement une petite partie des véganes qui pensent de la sorte. Pour ma part, je n'ai rien contre la domestication des animaux. J'ai même écrit un article sur le sujet : « Les animaux et la société des hommes ». Pour moi, les animaux domestiques ne sont pas vraiment malheureux de la cohabitation avec l'homme : si vous lâchez votre chien ou votre chat pour qu'ils aillent courir ou se promener, ils reviennent la grande majorité des cas, ce qui montre bien qu'ils ne sont pas si malheureux que ça.


Onfray essaye de prédire les conséquences désastreuses d'une fin de la domestication : incapacité à survivre dans la nature, etc... Mais même les opposants de la domestication ne sont pas aussi caricaturaux. Gary Francione qui est l'auteur qui s'oppose le plus à la domestication a recueilli des chiens abandonnés chez lui. Si on devait abandonner la domestication (ce que je ne souhaite pas), cet abandon se ferait progressivement. Ce qui ferait capoter le scénario simpliste de Michel Onfray.



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La conclusion est de Michel Onfray est à l'image de tout son texte : contradictoire, délirante, un condensé de haine et d'accusations gratuites : « Mais n’est-ce pas le fond de cette affaire antispéciste que d’inverser les valeurs afin de remplacer la domination des animaux par l’homme par la domination de l’homme par les animaux ? Ce grand fantasme bestial, au sens étymologique, est bien dans l’ère du temps. Il est la religion de substitution d’une époque sans religion, le sacré d’un temps sans sacré, le rituel d’un monde sans rites, le culte d’un monde sans culte. On comprend qu’elle séduise tellement une jeunesse perdue, sans points de repère éthiques, sans morale. Voici venu le temps généalogique d’une civilisation d’après notre civilisation. Ce sera celle du transhumanisme, elle fabriquera des steaks sans viande par clonage de cellules jadis animales. (...) Nous entrons dans cet enfer auquel certains aspirent comme à un paradis ».


Remplacer la domination des animaux par l’homme par la domination de l’homme par les animaux. Franchement ? Refuser de manger de la viande et des produits animaux, c'est soumettre aux animaux ? Non évidemment ! C'est juste un choix éthique. Rien à voir avec une « soumission ». Même s'ils le voulaient, les animaux ne pourraient pas nous soumettre. Ce n'est évidemment pas non plus une religion, je l'ai déjà dit. Il est quand même hallucinant de se dire que celui écrit la phrase : « (L'antispécisme) est la religion de substitution d’une époque sans religion, le sacré d’un temps sans sacré, le rituel d’un monde sans rites, le culte d’un monde sans culte » est le même que celui a écrit « Le traité d'athéologie », texte violemment anti-religieux. Voilà quelqu'un qui a milité des années pour un monde sans culte, un monde sans rite, et puis qui vient geindre sur l'antispécisme qui viendrait combler ce vide qu'il a lui appelé de ses vœux !


Je n'ai vraiment le temps de m'étendre sur le reste du livre qui est du même calibre. Mais dans son chapitre sur l'islamo-gauchisme, il s'en prend à Virginie Despentes pour sa complaisance envers l'islam et le terrorisme, alors que lui-même en 2015 expliquait que le terrorisme de l'Etat Islamique était justifié par ce que les méchants Occidentaux bombardaient le Proche et Moyen Orient... À tel point que Daech traduisait et publiait les interventions de Michel Onfray dans ses revues et qu'on le voit dans une vidéo revendiquant et justifiant les attentats contre le Bataclan2... Onfray reproche constamment à d'autres ce qui lui-même fait ou pense...


« Voici venu le temps généalogique d’une civilisation d’après notre civilisation ». Parce qu'on est végane et qu'on arrête de manger de la côte de veau, on change de civilisation ? C'est tellement n'importe quoi, toute cette grandiloquence dans le propos. Le véganisme est certes un bouleversement dans la culture gastronomique, et nombre de réactions épidermiques au véganisme vient de là. De là à mettre à bas toutes la civilisation... Ce qui est intéressant est qu'on se moque des véganes quand ils imitent les produits animaux : vous savez, le lait végétal que les directives européennes interdisent d'appeler « lait », les simili-viandes qu'il en faudrait surtout pas appeler « burger », les crèmes glacées véganes, les fromages véganes, etc... On est loin d'un changement de civilisation si on remplace une chose par son équivalent végane. Et le véganisme n'a pas pour vocation non plus de faire de la Terre un paradis. Quand bien même 100% de l'humanité serait végane, il y a aurait bien des choses à améliorer. Mais certes, le monde serait un peu plus doux et moins un enfer pour les animaux.


Directement après avoir évoqué « le grand fantasme bestial », Onfray prédit l’avènement du transhumanisme et de la viande synthétique. Il faudrait savoir : soit le véganisme est un retour à la nature et à notre bestialité, soit c'est l'adhésion à la transformation radicale du corps et du monde par la technologie toute puissante. Mais pas les deux en même temps ! Rappelons que le but du transhumanisme est la libération de ce corps biologique imparfait en hybridant ce corps biologique à la machine, plus résistante, plus facilement réparable, et qui permet des capacités augmentées. Après la bestialité, l'épouvantail des hautes technologies. Voilà tout ce que fait Onfray : planter des épouvantails dans les beaux paysages de France.


Frédéric Leblanc, 

le 16 août 2021.










1 Précisons néanmoins qu'il faut faire l'effort d'essayer de comprendre ce que nous dit Peter Singer quand il va au bout de son éthique utilitariste. On peut tout à fait être choqué par les positions de Singer en matière d'amour bestial ou pour son argument des cas marginaux, mais je trouve déplorable de dire que Singer fait l'apologie de la zoophilie (ce qui n'est absolument pas le cas) ou que Singer est un nazi qui veut gazer tous les personnes handicapées profondes (ce n'est absolument pas le cas non plus).

2 Marie-Claude Martin, Michel Onfray récupéré par Daech, Le Temps, 24 novembre 2015.














Lire également : 

- Antispécisme et humanisme

 L'animalisme est-il un humanisme ? 

Les animaux et la société des hommes 

La notion de zoocide chez Matthieu Ricard

Vers un monde végane - lentement mais sûrement (à propos de Tobias Leenaert et son approche pragmatique et progressive) 

- Paul Ariès raconte n'importe quoi

- Pourquoi les véganes sont dans le vrai (avec notamment la réponse à l'accusation de "transhumanisme")


Concernant Peter Singer: 

- Je ne suis pas un amoureux des animaux

Tante Béa (où Tom Regan s'oppose à l'utilitarisme de Peter Singer)




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2 commentaires:

  1. Merci, vous me réconciliez avec les philosophes quand d'autres, comme Onfray, me consternent.

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  2. Bonjour Bai, il y a de quoi se demander comment apporter encore du crédit à un simili philosophe comme Onfray, il est champion des "je retourne ma veste" et des contorsions rhétorique. Je pense à un autre sujet duquel je suis spécialiste en tant qu'enseignant chercheur linguiste, celui des langues minoritaires ou régionales Onfray avait commis une tribune contre ces langues en faisant appel pour sa défense au mythe de Babel !!!! Pour l'auteur du traité d'athéologie, bravo, ça vaut son pesant d'or. L'article est encore en ligne https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/07/10/les-deux-bouts-de-la-langue-par-michel-onfray_1386278_3232.html J'en avais fait une analyse sous forme de plan en analyse de discours. Pour le reste, il y aurait tant à dire sur Peter Singer, les antispecistes, les vegans... il y a presque autant de positionnements que de personnes et je ne peux non plus cautionner ces histoires d'infanticides ou que sais-je encore. Pour la comparaison avec les persécutions juives ou noires, je suis plus nuancé, je trouve pour ma part qu'il y a quelque chose de pertinent dans la comparaison mais qu'il n'est pas souhaitable de la mettre sur le tapis parce que la société n'a pas assez progressé par rapport à la reconnaissance de la sensibilité animale. D'ailleurs, je diverge par rapport à toi sur la question de l'anthropocentrisme, tu me diras si je me trompe mais ta position me fait assez penser à celle d'Elizabeth de Fontenay qui finalement maintient une suprématie anthropocentrique tout en disant qu'il faut aussi prendre en compte la sensibilité animale. Pour ma part, je ne vois pas pourquoi il y aurait une singularité humaine sans nier les différences de degrés mais, à mon sens, les animaux endurent encore plus de souffrance que les humains (le monde animal dans le bouddhisme) et qu'à ce titre (de la même manière que les humains les plus démunis d'ailleurs), leurs intérêts devraient même passer avant les nôtres (je vais pas me faire des ami-es). Bref, je prône clairement de sortir de l'impasse de l'anthropocentrisme. Mes détracteurs me traiteront de misanthrope sans doute (et ils n'auront pas tort quand, à mes heures, je souhaite, sans que cela n'ait aucun effet, don't worry, un bel anéantissement de l'humanité par je ne sais quel coup du sort que l'humanité aura elle-même créé) mais pourtant, je fais réellement tout pour aider mon prochain humain, je me ruinerais pour défendre les plus faibles, c'est d'ailleurs ce que je fais dans une certaine mesure à vrai dire... alors, les prétendus philanthropes (en réalité des anthropocentristes, égoïstes d'espèce voire égoïstes et égotiques tout court) qui ne lèvent pas le petit doigt pour aider les autres et qui te sortent l'histoire de la maison qui brûle avec l'enfant et le chien, comment dire, je leur pisse au cul, désolé d'être vulgaire.

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