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jeudi 23 août 2018

La boîte de Pandore




La boîte de Pandore




     Voilà un des mythes les plus célèbres de la mythologie grecque. Tout commence avec Prométhée qui, décidément, agissait un peu trop en faveur des humains aux yeux de Zeus, le roi de l'Olympe. Quand Prométhée et son frère Épiméthée avaient été chargés de créer et d'ordonner le monde des mortels, alors qu'Épiméthée avaient oublié de donner des dons et des qualités aux êtres humains tel qu'il l'avait fait pour le reste des animaux, Prométhée avait rattrapé le coup en allant voler le feu dans la forge d'Héphaïstos, le dieu forgeron, et les savoirs techniques dans la bibliothèque d'Athéna. Pour éviter que l'utilisation du feu et des armes ne se retournent contre les humains, il avait intercédé auprès de Zeus et Hermès pour inscrire dans le cœur des hommes le sens de la justice et le sens de la honte afin que les mauvaises actions ne prolifèrent pas et rendent impossible toute fondation d'une Cité, un État politiquement organisé qui permet aux hommes de dépasser leurs faiblesses individuelles.



     Pour ce vol du feu et des techniques et d'autres forfanteries en faveur des humains, Zeus avait condamné Prométhée au châtiment horrible d'être enchaîné dans les montagnes du Caucase et d'avoir le foie dévoré chaque jour par un aigle encore et encore, le corps de Prométhée se reconstituant chaque nuit. Je ne m'étendrais pas ici sur la portée philosophique du geste de Prométhée et de son infâme condamnation. Je reviendrai peut-être dans une publication prochaine autour de toute cette résonance importante du mythe prométhéen sur la philosophie ancienne comme moderne.


     Revenons donc aux humains, car Zeus avait voulu aussi punir l'humanité : en effet, munis du feu et de la connaissance, les hommes avaient fait preuve d'orgueil et de démesure. Chaque jour, ils développaient leur puissance et se prenaient de plus en plus pour des dieux. Zeus ne pouvaient laisser pareille chose impunie. Hésiode dans « Les Travaux et les Jours » nous raconte ainsi que Zeus a donc commencé par enterrer la nourriture au sein de la Terre. Les hommes qui vivaient dans un âge d'or où tout leur était donné ont du donc commencer à travailler à la sueur de leur front pour cultiver des champs. Mais ce n'était pas suffisant. Zeus leur a réservé un châtiment encore plus infâme : la femme. Oui, parce qu'auparavant, il n'y a avait que des êtres humains de sexe masculin sur la Terre. Et quoi de mieux pour troubler la sérénité des hommes que de leur adjoindre la femme ?


       Zeus a donc convoqué les dieux pour qu'ils façonnent la première femme. Hephaïstos eut la charge de façonner cette première femme avec de l'argile et de l'eau à l'image des plus belles déesses. Athéna lui conféra la vie, l'habilla et lui apprit des savoirs techniques comme l'art du tissage. Aphrodite lui inculqua l'art de la séduction tandis que Peitho, la déesse de la persuasion, lui conféra l'art de convaincre. Aphrodite lui inspira aussi un « lui inspirer les violents désirs et les soucis dévorants ». comme l'explique Hésiode. Les Charites ornèrent son cou d'un magnifique collier d'or pour mettre en valeur sa grande beauté, et les Heures couronnèrent sa tête de fleurs. Apollon lui donna l'art de chanter ainsi que le goût des belles choses. Et enfin Hermès, le messager, lui donna la parole et fit naître en elle une , mais Zeus insista fortement pour qu'il inculque à cette première femme mortelle sur la Terre la capacité de mentir effrontément. On donna à cette première femme le nom de Pandore, en grec Pandora :« tous les dons ».


       Zeus demanda à Hermès d'amener Pandore à Épiméthée, le frère un peu crétin de Prométhée et de la proposer en mariage. Épiméthée tomba immédiatement sous le charme et s'empressa d'accepter cette demande en mariage alors même que Prométhée lui avait expressément demandé, avant d'être envoyé sur son rocher dans le massif du Caucase, de n'accepter aucun don de Zeus, car cela se retournerait contre l'humanité chérie de Prométhée. Et cela ne manqua. En fait, dans le mythe d'Hésiode, le simple fait d'avoir introduit la femme dans l'humanité était une calamité sans nom.


    Zeus ricana d'ailleurs devant Prométhée en lui disant : « Fils de Japet, qui en sais plus que tous les autres, tu ris d'avoir volé le feu et trompé mon âme, pour ton plus grand malheur, à toi, comme aux hommes à naître : moi, en place du feu, je leur ferai présent d'un mal, en qui tous, au fond du cœur, se complairont à entourer d'amour leur propre malheur ». Oui, parce que les femmes que les hommes aiment tant sont terriblement dures à satisfaire : pour leur payer les objets luxueux qu'elles désirent tant et la bonne nourriture, les hommes doivent travailler d'autant. Et quand ils sont abandonnés des femmes, ils se lamentent sans fin de leur solitude. Elles sont en plus trompeuses, méchantes et acariâtres. Si bien qu'en leur compagnie, les hommes connaissent un « un chagrin sans bornes, une douleur incurable ». Une damnation sans fin.


      On passera sur la misogynie absolument abyssale de ce mythe d'Hésiode ! Parce que, même si Pandore est en elle-même une calamité, le courroux de Zeus ne s'arrête pas là. Comme cadeau de mariage avec Épiméthée, Zeus offrit à Pandore une belle boîte, une très célèbre boîte : la boîte de Pandore ! (Pour être tout à fait exact, c'était une jarre. Mais passons...). Zeus recommanda de ne jamais ouvrir cette boîte sous aucun prétexte. Évidemment, la curiosité maladive de Pandore fit qu'elle ne résista pas très longtemps à la tentation d'ouvrir cette boîte. Or celle-ci contenait tous les maux de l'existence : la misère, la guerre, la folie, la violence, la haine, la famine, la vieillesse, la maladie, le froid, la chaleur intense, le vice, la tromperie, la dissension, la jalousie, etc... Et tous ces maux s'échappèrent et envahirent le monde au moment même où Pandore entrouvrit la boîte. Pandore referma immédiatement la boîte, mais trop tard. La seule chose qui n'avait pas eu le temps de s'échapper de la boîte, c'est l'espérance qui resta donc dans la boîte.







John William Waterhouse, Pandore, 1896.











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   Alors la question philosophique qui se pose immédiatement, c'est pourquoi l'espérance se trouvait dans cette boîte contenant tous les malheurs du monde ? Je voudrais livrer quelques interprétations de ce mythe. La première est de penser qu'après tout, Zeus était quand même gentil : il a livré à l'humanité des maux terribles, sachant pertinemment que Pandore ne résisterait pas à l'envie de voir ce que la boîte contenait. Mais dans le même temps, il a adjoint l'espérance à tous ces maux pour avoir la capacité de supporter ces maux quand ils viennent nous frapper dans l'existence. « L'espoir fait vivre... » nous dit le dicton.


       La seconde interprétation, c'est de considérer l'espoir comme une calamité. Une calamité d'autant plus dangereuse qu'on la garde enfermée dans notre cœur, de la même façon que Pandore a gardé l'espoir dans sa boîte, alors que les autres calamités ne touchent jamais l'ensemble de l'humanité en même temps. Tel mal touche telle personne, et pas son voisin ; telle guerre touche tel pays, et pas un autre. Tous les hommes par contre espèrent un avenir meilleur qui, la plupart du temps, n'arrive jamais. L'espoir fait peut-être vivre, mais il fait mal vivre. Cet espoir empoisonne notre existence plus qu'il ne constitue une force pour nous.


      Cette vision de l'espoir comme un mal, on la retrouve dans des différentes philosophies de l'Antiquité grecque et romaine, essentiellement chez les stoïciens et les épicuriens. Le Sage est celui qui accepte de vivre dans l'ici et maintenant (hic et nunc), et ne se projette pas continuellement dans un avenir fantasmé. On retrouve cette notion dans la philosophie antique indienne, notamment dans le bouddhisme (même si le Bouddha parle moins de l'espoir que du désir, notion nettement plus large que celle de l'espoir) et dans l'hindouisme. Le texte hindou du Sāmkhya Sūtra cite un extrait de l'épopée indienne du Mahābhārata : « Seul le désespéré est heureux ; car l'espoir est la plus grande torture qui soit, et le désespoir le plus grand bonheur ». On retrouve cette idée dans les textes taoïstes en Chine où l'accent est mis sur le fait de s'abandonner au Tao, à la Voie, le cours des événements : laissez-vous guider par le flux de l'existence plutôt qu'espérer changer les choses par son travail et son effort personnel.


    Quels sont les reproches habituellement adressés à l'espérance ?


        - 1°) L'espoir porte sur quelque chose de futur : j'espère avoir l'argent pour acheter une belle maison, j'espère que ma carrière progressera bien, j'espère que je vais gagner au loto. Tous ces événements doivent se produire dans le futur. L'espérance nous projette dans le futur, nous fait entrevoir un futur idéalisé, et du coup, nous fait perdre de vue le moment présent. L'espérance agit comme une drogue qui nous ferait oublier le moment présent douloureux ou insatisfaisant. Or le futur n'existe pas encore, seul existe ce moment présent. L'espérance nous enferme dans l'illusion de l'avenir.


         À ce propos, le Bouddha affirmait :

« Le passé n'est plus.
Le futur n'est pas encore.
Ne vous attachez pas au passé,
Ne vous laisser submerger par le futur ».


         - 2°) L'espoir semble être quelque chose de très positif à première vue. « L'espoir fait vivre... », mais en fait, cet espoir est inextricablement lié à la crainte. Si j'espère réussir mon examen, c'est inévitablement que du même coup j'ai peur de rater ce même examen. Dans le livre III de son Éthique, Baruch Spinoza affirme : « Il n'y a pas d'espoir sans crainte, ni de crainte sans espoir ». L'espoir a donc ce fâcheux inconvénient d'inviter constamment en nous cet hôte indésirable qu'est la crainte, la peur, l'angoisse...


      - 3°) L'espoir projette constamment un futur idéalisé, correspondant parfaitement à nos désirs. Il a donc le pouvoir de rendre très décevant le moment présent qu'il a tendance à rendre beaucoup plus insatisfaisant qu'il n'est réellement. L'espoir nous fait voir la situation présente uniquement sous l'angle de ce qui y est pénible, morne ou ennuyeux. Si on avait la sagesse d'apprendre à se contenter de qu'on a dans l'ici et maintenant, on verrait d'insoupçonnées richesses dans l'instant présent. Et on pourrait d'autant plus agir pour améliorer ce présent.


        - 4°) L'espoir nous précipite dans la passivité. L'espoir est souvent vécu comme une attente. J'attends passivement que les choses s'améliorent, que l'argent tombe du ciel, que ma santé revienne. Cet espérance contribue donc à nous rendre faible et impuissant à changer les choses.





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        On voit que cette conception de l'espérance présente dans différents philosophies antiques s'oppose frontalement à la religion chrétienne pour qui l'espérance est une vertu fondamentale. Un chrétien se doit d'espérer constamment le royaume de Dieu. Le christianisme mise tout sur cette espérance que Dieu résoudra tous nos problèmes, si pas dans cette vie, dans la prochaine. Cette espérance ne coule pas de source : même Jésus, pourtant le fils de Dieu si on croit la Bible, avait eu son gros moment de doute sur la Croix : « Ô père, pourquoi m'as-tu abandonné ? »


         Pourtant, on retrouve cette critique de l'espoir même chez des philosophes foncièrement chrétiens comme Blaise Pascal : « On ne vit pas, on n'espère de vivre. Si bien que nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais ». Dans le contexte chrétien, il faudrait peut-être distinguer l'espoir humain de l'espérance en Dieu. L'espoir humain est l'espoir que procure mon propre effort, mes talents et l'intervention du hasard : j'espère réussir mes examens, j'espère que mon commerce va prospérer, j'espère gagner ce match de football, j'espère être célèbre, j'espère avoir du succès.... L'espérance en Dieu est un abandon de sa volonté à Dieu. Le même Blaise Pascal disait : « Il n'y a de bien en cette vie qu'en l'espérance d'une autre vie ». Dieu seul décidera de m'accorder sa grâce dans cette vie et dans la suivante.


         Faut-il encore que Dieu existe ! Si Dieu n'existe, tout cela n'a aucun sens. Cette objection ne décontenançait pas Pascal puisqu'il avait avancé l'idée un « pari ». Il faut parier sur l'existence de Dieu : si je perds, je ne perds rien, si je gagne, je gagne, car je gagne le paradis et une vie éternelle. Ce pari me laisse quand même fortement dubitatif ! Transférer l'espoir humain dans une espérance qui s'appuie sur une entité hypothétique m'apparaît personnellement comme un saut dans le vide.




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          Dans la philosophie contemporaine, on va retrouver cette critique de l'espoir chez un auteur comme Albert Camus. Dans le chapitre « L'été à Alger » de « Noces », il écrit : « De la boîte de Pandore où grouillaient les maux de l'humanité, les Grecs firent sortir l'espoir après tous les autres, comme le plus terrible de tous. Je ne connais pas de symbole plus émouvant. Car l'espoir, au contraire de ce qu'on croit, équivaut à la résignation. Et vivre, c'est ne pas se résigner ». On retrouve ce thème de l'inaction et de la passivité auxquelles nous livre l'espérance.


      Ce thème est très présent aussi dans l’œuvre d'André Comte-Sponville, notamment dans son premier livre « Le mythe d'Icare » très explicitement sous-titré : « Traité du désespoir et de la béatitude ». Reprenant les philosophes antiques ainsi que Spinoza sur le caractère défectueux de l'espoir, Comte-Sponville explique qu'il n'y a pas de sens à tout le temps soupirer sur tout ce qui pourrait faire notre bonheur : « Ah si j'avais de l'argent que je serais heureux... Ah si Marguerite était amoureuse de moi, que je serais un homme comblé et épanoui.... Ah si j'obtenais ce poste tant désiré, qu'elle serait ma joie !.... Quand j'aurai obtenu le succès dans mon entreprise, je serai enfin un homme heureux ». L'espoir renvoie le bonheur dans un avenir hypothétique. Comte-Sponville cite souvent Woody Allen : « Ah que je serais heureux si j'étais heureux ! ». La solution pour lui est donc d'abandonner cette quête stérile d'un bonheur futur et hypothétique et d'entrer dans le désespoir. Paradoxalement ce désespoir est le meilleur moyen d'être vraiment heureux ! C'est quand on renonce à être heureux qu'on a une chance de le devenir !






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          Voilà cette critique philosophique de l'espérance comme une calamité qui sommeille dans la boîte de Pandore. Je voudrais néanmoins suggérer une troisième interprétation qui serait une synthèse des deux premières. Cette troisième interprétation provient de ce que j'ai moi-même essayé de me libérer de l'espoir et de retourner continuellement à l'instant présent dans ma pratique de la méditation. Or je ne suis jamais parvenu à considérer l'espérance comme une force négative. Bien sûr, on pourrait attribuer cela à mon manque de sagesse et d'accomplissement ; mais l'idée est resté persistante en moi que l'espoir comporte en elle une force positive. Je vois l'espérance comme ce que les Grecs appelait un pharmakon. Ce mot est à l'origine des mots français « pharmacie », « pharmacopée », etc... Et il a deux traductions : le poison et le remède. Pour moi, l'espérance a cette nature ambivalente qu'il faut bien prendre en compte si l'on veut transformer sa vie vers plus de bonheur et de sérénité.


      Pour Spinoza, l'espoir est intrinsèquement liée à la crainte. Mais il la définit de la manière suivante : « L'espoir est une joie inconstante née de l'idée d'une chose future ou passée de l'issue de laquelle nous doutons en quelque mesure ». L'espoir est une joie inconstante certes puisque nous ne savons pas si ce que nous espérons va réellement se produire comme nous l'espérons, et que cet espoir est arrimée à la crainte de ce que la chose souhaitée ne se produise ; mais l'espoir est quand même une joie, une passion joyeuse, tandis que la crainte est une passion triste, une forme de tristesse. Et en cela, espoir et crainte ne sont pas complètement symétriques.


        Prenons un exemple. Si j'ai l'espoir que les migrants trouvent une solution à leur exil sans fin, je ne suis pas dans les mêmes dispositions psychologiques que quelqu'un qui craint que les mêmes migrants viennent nous envahir. Alors certes, quand j'ai de l'espoir pour les migrants, j'ai aussi une certaine crainte que les choses ne s'améliore pas pour eux et que cela entraîne des tensions et des conflits ; et si j'ai la crainte que les migrants viennent nous submerger, j'ai aussi l'espoir qu'ils repartent dans leur pays. Mais ce n'est pas symétriques : l'espoir se produit pour quelqu'un tandis que la crainte se manifeste contre. En cela, il y a une dynamique positive : la volonté que les choses s'arrangent ou s'améliorent.


        L'espoir n'est d'ailleurs pas qu'un sentiment égoïste. Je peux bien sûr souhaiter réussir mes examens, gagner de l'argent pour me payer l'automobile de mes rêves, réussir tout ce que j'entreprends et récolter plein de gloire... Mais l'espoir peut aussi être un espoir spirituel : j'espère progresser dans la méditation, gagner en calme et en sagesse... Et l'espoir peut être aussi altruiste : je peux espérer que mes amis et les membres de ma famille se portent bien, je peux espérer un avenir meilleur pour la société et pour le monde, je peux espérer que l'humanité trouve des solutions aux réchauffement climatique et aux différents problèmes environnementaux pour les générations futures puissent vivre, être heureuses et prospérer sur cette Terre...


       Pour moi, l'espérance est indissociable de mon expérience de la joie. La joie est une des quatre qualités incommensurables avec l'amour bienveillant, la compassion et l'équanimité. La joie consiste à se réjouir des qualités et des actes positifs de tous les êtres autour de soi : quand une personne est belle, on s'en réjouit ; quand une personne fait preuve d'intelligence, on s'en réjouit ; quand une personne accomplit de belles et bonnes choses, on s'en réjouit. Tout cela au lieu d'éprouver de la jalousie et de l'envie à l'encontre des autres. On se réjouit pour tout ce qu'ils manifestent de positif. La joie sacrée consiste à se réjouir de ce que tous les êtres sensibles sont dotés de la « nature-de-Bouddha » : tous les êtres sensibles ont la potentialité de s'éveiller et de transformer leur être vers plus de sagesse, de lucidité et de bienveillance. La méditation de la joie consiste à répandre ce sentiment de joie envers tous les êtres dans toutes les directions du monde, encore et encore. Quand on est dans cette disposition d'esprit, on voit les ouvertures et les possibilités comme une clarté pouvant illuminer le monde. De cette joie procède donc une espérance nouvelle pour le bien de tous les êtres. On prend conscience que les choses peuvent changer.


      Bien sûr, il ne faut pas être naïf : le fait que les choses peuvent changer ne veut pas nécessairement dire qu'elles vont changer. Bien sûr, le monde est enfermé dans sa négativité, et tout cela est bien souvent désespérant. Néanmoins, il y a souvent des évolutions souterraines qu'on ne voit pas, qui semblent marginales, mais n'agissent pas moins. On dit souvent qu'un arbre qui tombe fait plus de bruit qu'une forêt qui pousse. 


        Pour moi, il y a un progrès qui est possible pour nous-mêmes, pour l'humanité et l'ensemble des êtres sensibles comme les animaux. Il faut veiller à ce que cette espérance soit une espérance consciente, je veux dire par là que, quand on espère, on espère dans le moment présent quelque chose qui devra se produire dans le futur (ou dont on aura connaissance dans le futur), et on doit garder conscience de ce moment présent, parce que c'est dans ce moment présent qu'on trouvera des potentialités pour changer les choses, pas demain ou après-demain. Et cette espérance se doit d'aller toujours vers plus d'altruisme, de considération pour les autres. C'est comme cela que l'espérance peut devenir un pharmakon, qui, utilisé à bon escient, servira au plus grand nombre.





















Odilon Redon, Pandore, 1914
(Metropolitan Museum de New-York)












Voir également : 


Joie (Qu'est-ce que la joie spirituelle prônée par le Bouddha ?)


Résignation et acceptation




- Hédonisme et eudémonisme : 1ère partie - 2ème partie


- Une cure d'extraordinaire


- Changer les choses


- La perspective de changer les choses


- Un autre monde est possible













 John Gibson - Pandora - 1860
(Victorian & Albert Museum, Londres)












Voir aussi









Si c'est le bonheur que tu cherches (Chengawa Lodrö Gyaltsen)


Sans savoir pourquoi (Sōseki Natsume)


- Une chose merveilleuse et grande (Etty Hillesum)


- Everybody knows (Leonard Cohen)











Dante Gabriel Rossetti, Pandore, 1869.









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Harry Bates - Pandore -  1891
(Tate Gallery, Londres)









Harry Bates - Pandore -  1891
(Détail de la boîte)








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