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jeudi 30 juillet 2015

En compagnie du souffle - 2ème partie

Commentaire au Soûtra de l'Attention au Va-et-vient de la Respiration  (Ānāpānasati Sutta)
2ème partie


Lire ici la première partie


Voir aussi : 3ème partie   4ème partie   5ème partie 6ème partie




    L'Ānāpānasati Sutta est donc le compte-rendu d'un enseignement qui a eu lieu dans la ville de Sāvatthi. Le soûtra donne des informations sur le moment où celui a été donné : c'était après la mousson où de nombreux moines étaient en retraite avec le Bouddha et ses grands disciples. La mousson était l'occasion pour les moines bouddhistes de rester en retraite afin de minimiser son impact sur la multitude de petits insectes qui surabondent à cette périodes de l'année du fait de la chaleur conjuguée aux abondantes pluies. Pour écraser le moins de petits animaux possibles, les moines ne circulaient pas et restaient en retraite. A la fin de cette mousson, le Bouddha dit qu'il va rester un mois de plus à Sāvatthi et prévient qu'il va donner un enseignement important. D'autres moines viennent alors d'autres cités et convergent vers Sāvatthi.

    Le soûtra insiste sur la ferveur avec laquelle les moines enseignent et propagent la philosophie du Bienheureux. Tout le soûtra est traversé par cette notion de progrès spirituel qui va en propageant et qui se développe tant dans la communauté, la Sangha, sur un plan collectif que sur un plan individuel, en chaque moine qui pratique avec diligence et perspicacité le Dharma.

     C'est donc par une nuit de pleine lune directement après la saison des pluies que le Bouddha donne son enseignement. Il commence donc par se féliciter de la qualité spirituelle des moines qui composent sa communauté : « Vénérables moines, notre communauté est pure et bonne. En son sein, il n’y a nul besoin de bavardages prétentieux et inutiles. Telle est, ô moines, cette communauté de moines; cette assemblée, ô moines, est le genre d'assemblée qui est digne de dons, digne d'hospitalité, digne d'offrandes, digne de salutations respectueuses, l'insurpassable champ de mérite pour le monde. Telle est, ô moines, cette communauté de moines; cette assemblée, ô moines, est le genre d'assemblée à qui même une petite offrande, lorsqu'elle est offerte, devient grande, et une grande offrande encore plus grande. Telle est, ô moines, cette communauté de moines; cette assemblée, moines, est le genre d'assemblée qu'il est rare de voir dans le monde. Telle est, ô moines, cette communauté de moines; cette assemblée, ô moines, est le genre d'assemblée telle qu'il vaudrait la peine de voyager sur des centaines de lieues, en emportant des provisions, pour venir la voir. Telle est, ô moines, cette communauté de moines ».

    Donc, 1°) la communauté est pure et bonne, toute entière dévouée à la pratique silencieuse de la méditation. Pas besoin de « de bavardages prétentieux et inutiles » pour la mettre en valeur ou pour combler le manque de qualités de ses moines. 2°) La Sangha, la communauté, est un champ de mérite. Aider une telle communauté qui travaille au bien-être et au bonheur d'un grand nombre d'êtres sensibles en faisant des dons de nourriture ou de biens matériels comme des vêtements ou faisant d'hospitalité, en accueillant les moines et en logeant les moines quelques temps, aider la communauté de telle sorte est la source de grands mérites pour cette vie et les suivantes. 3°) Il vaut la peine d'entreprendre un grand voyage pour aller à la rencontre d'une telle communauté. À l'époque du Bouddha, soit cinq siècles avant notre ère, voyager est considérablement plus difficile et aventureux qu'aujourd'hui. Néanmoins, cheminer sur la Voie du Bouddha permet d'atteindre de grands fruits ; et justement la dynamique d'enseignement au sein de la communauté bouddhique qu'il valait la peine de braver les dangers et les difficultés d'un long voyage pour apprendre auprès d'une telle communauté le chemin qui conduit à la cessation de la souffrance.

    Ensuite, le Bienheureux envisage ceux de ses adeptes qui sont parvenus à un des quatre fruits de la pratique du Dharma. Dans ce soûtra de l'Attention au Va-et-vient de la Respiration, ils sont présentés par un ordre décroissant d'importance :
  • l'état d'Arahant où on a vaincu toutes les illusions et où on s'est définitivement affranchi du samsāra ;
  • l'état de Sans-Retour où on est libéré des mondes inférieurs et où on renaît une seule fois, et encore dans un monde divin, afin de pratiquer et déraciner toute trace d'illusion et accèder à l'état d'Arahant ;
  • l'état de Retour Unique où il ne faut revenir qu'une seule fois en ce monde avant de se voir définitivement libéré soit dans un monde divin comme dans l'état de Sans-Retour, soit dans l'état d'Arahant ;
  • l'état d'Entrée-dans-le-Courant, l'état où on est spontanément appelé dans le sens du Dharma, libéré de toute mauvaise renaissance.

     « Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui sont des arahants, qui ont détruit les souillures mentales, qui ont vécu la Conduite Sublime, qui ont fait ce qui devait être fait, qui ont posé le fardeau, qui ont atteint le véritable but, qui ont détruit les liens du devenir, et sont libérés par la compréhension ultime : il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines qui sont des arahants.
    Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui ont détruit les cinq liens inférieurs, renaîtront spontanément dans un monde où ils atteindront le Nirvâna final, sans jamais revenir de ce monde: Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines qui sont entrés dans le Sans-Retour.
Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui sont libérés des trois premiers liens de l’esclavage et ont pleinement réalisé l’état de Retour Unique. Ils ont coupé les principales racines de l’avidité, de la haine et de l’ignorance et n’ont besoin de retourner qu’une seule fois dans le cycle des naissances et des morts. Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines qui sont entrés dans le Retour Unique.
     Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui sont libérés des trois liens de l’esclavage et ont atteint l’état de l’Entrée-dans-le-courant, se dirigeant fermement vers l’état d’Éveillé. Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines qui sont Entrés-dans-le-courant ».

    Ces moines qui ont atteint un des quatre fruits sont importants pour la communauté car ils incarnent le fait d'avoir achevé le cheminement sur la Voie et le fait d'avoir franchi tous les obstacles. Les pratiquants qui ont atteint un de ces quatre fruits ou qui sont en passe d'atteindre un de ces quatre fruits sont appelés les Êtres Nobles. Quand on prend refuge dans le Bouddha, le Dharma et la Sangha, la Sangha est ici clairement définie comme la Sangha des Êtres Nobles, c'est-à-dire des personnes qui ont écouté les paroles du Bouddha, qui ont mis en pratique son Dharma et qui sont parvenus à un des quatre fruits (Arahant, Sans-Retour, Retour Unique, Entrée-dans-le-courant) ou qui sont en passe d'y parvenir. Cette Sangha des Êtres Nobles est donc pour nous un modèle puisque nous avons à écouter l'enseignement philosophique du Bouddha et à le mettre en pratique et d'enseigner à notre tour ce que nous avons appris en matière de sagesse aux générations suivantes.

     Ensuite, le Bouddha évoque toutes les pratiques mises en place par les moines afin d'atteindre un de ces quatre fruits. Il commence par évoquer ceux qui pratiquent les quatre établissements de l'attention, et ce n'est pas un hasard. L'attention est ici la qualité centrale du progrès spirituel ; le Soûtra des Quatre Établissements élève l'attention au rang de « véhicule unique » pour progresser sur la Voie du Bouddha.





    Ensuite le Bienheureux mentionne ceux qui s'adonnent aux quatre efforts. Les quatre efforts justes consistent à faire en sorte 1°) que les tendances négatives déjà apparues en nous disparaissent, 2°) que les tendances négatives qui ne sont pas encore apparues en nous n’apparaissent pas, 3°) que les tendances positives qui ne sont pas encore apparues en nous apparaissent, 4°) que les tendances positives qui sont déjà apparues en nous soient renforcées et atteignent l’excellence. Il s'agit de cultiver la mentalité d'être toujours prêt à se transformer dans le sens du meilleur que ce soit sur le plan des vertus morales, de la concentration méditative ou encore de la sagesse.

    Ensuite il y a ceux qui s'entraînent aux quatre bases des pouvoirs surnaturels. Ces quatre bases sont 1°) l’aspiration (de fixer son mental sur un seul point), 2°) l’effort (ou énergie pour le fixer sur ce point), 3°) l’esprit (la capacité à concentrer tout son esprit en un point), 4°) l’analyse (l’application des enseignements à la fixation sur un seul point). Ces quatre bases des pouvoirs surnaturels s'adressent aux pratiquants qui veulent développer l'influence de l'esprit sur la matière et le monde environnant. Cela suppose une capacité hors du commun de focaliser tout son esprit en un seul point. Mahā-Moggallāna ( Mahā-Maudgalyayāna en sanskrit) était le disciple du Bouddha le plus réputé dans cette discipline des pouvoirs psychiques extraordinaires. Ce sont deux attitudes possibles en méditation : soit se focaliser en un point, soit au contraire explorer la plus vaste ouverture de l'esprit possible. Dans le premier cas, on développe les pouvoirs psychiques, dans l'autre on développe surtout la sagesse dont Sāriputta (Shāriputra en sanskrit) était la meilleure incarnation.

   Ensuite il y a les moines qui demeurent en s’exerçant à développer les cinq facultés. Ces cinq facultés servent à développer la compréhension des Quatre Nobles Vérités du Bouddha. Ces cinq facultés sont 1°) la confiance (dans les enseignements du Bouddha), 2°) l’effort ou persévérance, 3°) l’attention ou vigilance, 4°) la concentration méditative, 5°) la sagesse. Pour rappel, les Quatre Nobles Vérités du Bouddha sont :
  • 1°) la Vérité de la souffrance,
  • 2°) la Vérité de l'Origine de la souffrance,
  • 3°) la Vérité de la Cessation de la souffrance,
  • 4°) la Vérité du Chemin qui mène à la Cessation de la souffrance.

    Ces Quatre Nobles Vérités ont été exposées par le Bouddha dans son tout premier enseignement. Résoudre ce problème universel est vraiment l'axe de la pensée bouddhique. Donc on ne s'étonnera pas de ce que s'armer en vue de réaliser ces Quatre Nobles Vérités soit un objet de méditation à part entière. On ne s'étonnera pas non plus de retrouver l'attention dans ces cinq facultés.

   Ensuite, on passe aux moines qui s'adonnent aux cinq forces. Les cinq forces sont les mêmes que les cinq facultés, mais à ce niveau, les forces servent à contrecarrer les errements et les obstacles que le moine rencontre dans sa découverte intime des Quatre Noble Vérités. 1°) la confiance vainc les vues fausses, 2°) l’effort vainc la stagnation et les mauvais penchants, 3°) l’attention vainc toute distraction quant aux Nobles Vérités, 4°) la concentration méditative vainc les passions et les émotions perturbatrices, 5°) la sagesse vainc les ténèbres de l’ignorance et permet de gagner la pleine compréhension des Quatre Nobles Vérités.

     Ensuite, le Bouddha mentionne les moines qui demeurent en s’exerçant dans le développement des sept facteurs de l’Éveil. Ces sept facteurs de l’Éveil sont 1°) l’attention, 2°) l’investigation des phénomènes, 3°) l’effort, 4°) la joie, 5°) la souplesse, 6°) la concentration méditative, 7°) l’équanimité. L'Ānāpānasati Sutta consacre une section importante à ces sept facteurs de l’Éveil. Je n'insisterai donc pas, si ce n'est pour pointer du doigt le fait que le premier des sept facteurs de l’Éveil est précisément l'attention.

  Ensuite, le Bienheureux parle de ceux qui sont plus spécifiquement focalisé sur le Noble Octuple Sentier, à savoir : 1°) la vue juste, 2°) la pensée juste, 3°) la parole juste, 4°) l’action juste, 5°) les moyens d’existence juste, 6°) l’effort juste, 7°) l’attention juste, 8°) la concentration juste. Dans son tout premier enseignement, le Bouddha explique que la 4ème Noble Vérité se condense dans le Noble Octuple Sentier. C'est donc tout ce qui sert à vaincre définitivement et totalement le problème universel de la souffrance. Personnellement, quand je médite sur le Noble Octuple Sentier, je visualise devant moi une roue à huit rayons, chacun des huit rayons symbolisant un des huit sentiers. Quelle que soit la situation, il y a toujours une branche ou plusieurs branches à mettre en place dans sa pratique quotidienne du Dharma et dans la méditation.

    Ensuite, le Bouddha évoque ceux qui pratique l'amour bienveillant, la compassion, la joie ou l'équanimité en tant que sujet de méditation. Dans d'autres soûtras, le Bouddha explique en ces termes ce genre de méditation : « Le méditant demeure faisant rayonner la pensée d'amour bienveillant dans une direction de l'espace et de même dans une deuxième, dans une troisième, dans une quatrième, au-dessus, au-dessous, au travers, partout dans sa totalité, en tout lieu de l'univers, il demeure faisant rayonner la pensée d'amour bienveillant, large, profonde, sans limite, sans haine et libérée d'inimitié ». La même formulation vaut pour la méditation sur la compassion, celle sur la joie et celle sur l'équanimité. Méditer sur une de ces quatre qualités ou sur les quatre est important car elle touche directement à notre relation aux autres et à la reconnaissance de la connexion qui lie tous les êtres ensembles dans l'univers.





    Ensuite, le Bouddha mentionne ceux qui contemplent le caractère impur des phénomènes. On peut, par exemple, être fasciné par la beauté des corps. Mais cela n'est qu'une belle apparence ; derrière cette apparence, derrière cette belle image, le corps n'est fait que de viscères, de boyaux, de chair, de sang, etc... Toutes choses qui suscitent plutôt le dégoût et la répugnance dès qu'on les voit. Tout le monde sait que c'est là ; pourtant tout le monde l'oublie dès qu'on aperçoit une belle personne. La méditation sur l'impureté tend justement à nous le faire rappeler et à voir d'un autre œil cette dynamique si particulière du désir. De manière générale, la méditation sur l'impureté est un moyen habile pour se détacher de la séduction des belles apparences en société. Derrière les motivations les plus nobles comme le courage ou la générosité se cachent souvent des aspirations nettement moins nobles comme l'envie de passer pour une belle personne ou l'envie de se présenter comme un sauveur à qui on ne pourra rien refuser plus tard....

  Ensuite, le Bienheureux évoque la méditation de l'impermanence. Rien dans l'univers n'est permanent, tout est amené à disparaître tôt ou tard. Comme le dit la formule répétée à de nombreuses reprises dans les soûtras : « Tout ce qui a la nature d'apparaître a la nature de disparaître ». Méditer sur l'impermanence, c'est précisément prendre conscience de cela. Mais c'est aussi prendre conscience de l'impermanence subtile à l’œuvre dans tous les phénomènes : d'instant en instant, les phénomènes se transforment même si leur apparence reste inchangée. Une table peut sembler identique d'un instant à l'autre, mais, au niveau moléculaire, il y a un mouvement des molécules (que l'on appelle le « mouvement brownien »). La table n'est donc pas figée dans son être, même si son apparence semble rester identique d'un instant à l'autre.

     Notre corps, non plus, n'est pas figé ; l'air va et vient dans les poumons, notre cœur bat, le sang circule dans nos veines. Notre perception, elle aussi, change d'un instant à l'autre. Le mot sanskrit pour faculté sensorielle est indriya, un mot qui, étymologiquement, est rattaché à Indra, le dieu de la foudre. Il y a là l'idée que notre perception est une suite d'éclairs qui font irruption dans le champ de notre conscience et qui semblent receler une continuité, comme quand on semble faire un cercle de feu en faisant tournoyer une torche dans les airs. La conscience elle-même est une série d'instants de conscience discontinus. Méditer l'impermanence, c'est donc s'accoutumer aux incessantes fluctuations qui ont cours d'instant en instant dans le monde et dans notre perception, même si ces fluctuations sont infinitésimales.

     Enfin, il y a des pratiquants qui s'adonnent à l'attention au va-et-vient de la respiration. Et c'est cette pratique que l'on va envisager maintenant. Bien sûr, toutes ces méditations ne sont pas isolées les unes d'avec les autres ; elles sont largement interconnectées. De la même façon, un moine qui s'adonne à une pratique ne doit pas être vu indépendamment d'un autre pratiquant qui s'adonnerait à une autre méditation. Un moine qui développe l'amour bienveillant illimité peut inspirer et stimuler un autre moine qui s'adonner à la conscience du va-et-vient de la respiration, et vice-versa.


    Une dernière chose : le soûtra est le compte-rendu d'un enseignement donné par le Bouddha à des moines. Il peut aussi bien s'adresser à des pratiquants laïcs ! Au départ, ces techniques n'étaient destinées qu'aux moines ; aux laïcs, on laissait des conseils de bonne conduite et la possibilité d'accumuler un bon karma en venant en aide aux moines et à la communauté monastique. Néanmoins, du temps du Bouddha, des laïcs ont insisté sur le fait que ces instructions sur la méditation pouvaient leur être utile, même si la possibilité de méditer avec autant de temps et autant d'ardeur que les moines. De fait, ces conseils de méditation peuvent être favorables à tous.     




 Voir ici la suite de ce commentaire : 3ème partie   4ème partie    5ème partie    6ème partie







Lire ici la première partie



Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la philosophie bouddhique ici.

Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.

vendredi 24 juillet 2015

Un conseil de Jigmé Lingpa



Ceux que torturent les chaleurs du mois de juin
Languissent après le clair de lune automnal,
Et si la peur ne les gagne pas, c'est qu'ils ne pensent point
Qu'alors leur vie aura été réduite de cent autres journées.

Jigmé Lingpa (Tibet, 1730-1798)

Genjō Kōan

Genjō Kōan

現成公案



Dōgen Zenji



1. Lorsque tous les dharmas sont conformes au Dharma du Bouddha, il y a illusion et Éveil, pratique, naissance et mort, Bouddhas et êtres sensibles.
Lorsque les dix mille dharmas ne possèdent pas de soi, n’existent ni illusion, ni Éveil, ni Bouddhas, ni êtres vivants, ni naissance, ni extinction.
Comme, fondamentalement, la Voie du Bouddha transcende l’abondance et le manque, il y a naissance et mort, illusion et Éveil, être sensibles et bouddhas.
Même si nous le déplorons, les fleurs tombent et les mauvaises herbes poussent.

jeudi 23 juillet 2015

Abandon des animaux



 

        Cette photo saisissante de Manuel Litran a été prise sur le circuit de Magny-Cours sans trucage avec les cadavres des chiens abandonnés par leurs maîtres qui partent en vacances et que la SPA a dû gazer, faute de place dans les refuges pour chiens. Cette photo a le mérite de nous faire réfléchir sur l'indifférence cruelle et le peu d'égard que nous portons aux animaux que l'on achète pour nous divertir et que l'on jette à la moindre occasion quand cela ne nous arrange pas. Je pense aussi que l'on devrait aussi être plus solidaire: être prêt à aider quelqu'un qui part en voyage et accueillir son animal pour le dépanner. Cela éviterait ce genre de tragédie.











Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la libération animale ici.

mercredi 22 juillet 2015

En compagnie du souffle - 1ère partie



Commentaire au Soûtra de l'Attention au Va-et-vient de la Respiration 



    L'Ānāpānasati Sutta est un des soûtras les plus connus du Bouddha, traitant de la méditation, avec le Soûtra des Quatre Établissements de l'Attention (Satipatthana Sutta). L'Ānāpānasati Sutta appartient à la collection des Soûtras (Sutta Pitaka), une des trois « corbeilles » qui réunissent l'entièreté des enseignements du Bouddha, et plus précisément, dans ce Sutta Pitaka, l'Ānāpānasati Sutta est rangé en 118e place dans le Majjhima Nikāya, la section qui regroupe les soûtras de taille moyenne.

    En langue pâlie, sutta signifie soûtra, sati désigne l'attention, la vigilance dont on fait preuve en méditation et le terme ānāpāna signifie le fait d'inspirer et expirer, va-et-vient de la respiration. Ānāpānasati Sutta peut donc se traduire par « Soûtra de l'Attention au Va-et-vient de la Respiration ». Thich Nhat Hanh traduit le titre par « Soûtra de la Pleine Conscience au Va-et-vient de la Respiration », mais il me semble que sati désigne beaucoup plus l'attention, l'acte d'être vigilant à ce qui se passe en nous, dans notre perception des choses. La Pleine Conscience est beaucoup plus la résultante d'une longue pratique de l'attention. L'attention est la cause, la Pleine Conscience la conséquence, le fruit de cette pratique longue et répétée de l'attention, il me semble. Au départ, nous ne sommes pas très conscient de notre corps et de nos pensées, notre esprit est emporté comme un fétu de paille par le vent dans toutes sortes de distractions qui accaparent notre mental. C'est comme si notre esprit était dans les ténèbres où il ne peut discerner que des ombres. Puis on se met à pratiquer l'attention soutenue dans la méditation. L'attention est à ce moment-là comme une bougie qui n'éclaire que faiblement et partiellement le lieu où on est. Un simple coup de vent éteint la petite lueur de notre bougie. Puis à force de pratiquer l'attention soutenue, la bougie devient une torche, puis une lampe qui permet de discerner plus clairement les choses et de manière beaucoup plus approfondie. Enfin la lumière de l'attention s'apparente à la clarté de la lune, puis à l'éclat du soleil ; et c'est ce que j'appelle la « Pleine Conscience ». Pour arriver à cette Pleine Conscience, il faut tout un cheminement, une progression de notre capacité à développer l'attention. Et ce n'est pas gagné d'avance tant sont fortes nos tendances à la distraction et à l'agitation mentale qui détourne le mental de la contemplation sereine de notre objet de méditation.

mardi 21 juillet 2015

Soutra de l’Attention au Va-et-vient de la Respiration

Ānāpānasati Sutta

Soutra de l’Attention au Va-et-vient de la Respiration

Commentaire du soûtra ici.



Ainsi ai-je entendu.

En ce temps-là, le Bouddha séjournait encore dans la grande demeure construite par Migāra-Mātā située dans le parc de l’est, près de la ville de Sāvatthi et il demeurait dans le Parc de l’est avec ses principaux disciples comme le Vénérable Sāriputta, le Vénérable Mahā-Moggallāna, le Vénérable Mahā-Kassapa, le Vénérable Mahā-Kaccāyana, le Vénérable Mahā-Kotthita, le Vénérable Mahā-Kappina, le Vénérable Mahā-Cunda, le Vénérable Anuruddha, le Vénérable Rèvata et le Vénérable Ānanda1.

Dans la communauté, les moines2 plus anciens s’occupaient d’instruire et de conseiller les plus jeunes ; certains moines anciens s’occupaient d’instruire et de conseiller une dizaine d’entre eux, d’autres moines anciens s’occupaient d’instruire et de conseiller une vingtaine, d’autres encore à une trentaine, voire à une quarantaine. Les jeunes moines, étant instruits par les moines anciens, étant conseillés par les moines plus anciens, faisaient ainsi beaucoup de progrès en atteignant des résultats extraordinaires et majestueux, au-delà des états préliminaires3 .

C’était le jour d’Uposatha du quinzième jour, la nuit de pleine lune de la cérémonie de Pavāraa, et cette nuit-là le Bienheureux était assis sous la voûte céleste, entouré de la communauté des moines. Parcourant du regard la communauté des moines assis là dans un silence profond, il s'adressa aux moines : 

« Je suis satisfait, moines, de ce progrès ; mon esprit est satisfait de ce progrès. En conséquence, moines, appliquez un effort encore plus intense pour atteindre ce qui n'a pas encore été atteint, pour parvenir à ce à quoi vous n'êtes pas parvenus, pour réaliser ce qui n'a pas été réalisé. Je resterai ici à Sāvatthi pendant le mois de la fleur Komudi4, le quatrième mois des pluies ».

Ayant entendu dire que le Bouddha resterait à Sāvatthi jusqu’au jour de la pleine lune du quatrième mois de la retraite, les moines qui étaient partis pour enseigner le Dhamma à travers le pays commencèrent à revenir à Sāvatthi pour étudier avec lui. A cette occasion, les moines les plus anciens redoublèrent d’attention envers les plus jeunes ; certains moines anciens s’occupaient d’instruire et de conseiller une dizaine d’entre eux, d’autres moines anciens s’occupaient d’instruire et de conseiller une vingtaine, d’autres encore à une trentaine, voire à une quarantaine. Les jeunes moines, étant instruits par les moines anciens, étant conseillés par les moines plus anciens, faisaient ainsi beaucoup de progrès en atteignant des résultats extraordinaires et majestueux, au-delà des états préliminaires.




C’était le jour d’Uposatha du quinzième jour, la nuit de pleine lune du mois pendant le mois de la fleur Komudi, le quatrième mois des pluies, et cette nuit-là aussi, le Bienheureux était assis sous la voûte céleste, entouré de la communauté des moines. Parcourant du regard la communauté des moines assis là dans un silence profond, il s'adressa aux moines : 

« Vénérables moines, notre communauté est pure et bonne. En son sein, il n’y a nul besoin de bavardages prétentieux et inutiles. Telle est, ô moines, cette communauté de moines; cette assemblée, ô moines, est le genre d'assemblée qui est digne de dons, digne d'hospitalité, digne d'offrandes, digne de salutations respectueuses, l'insurpassable champ de mérite pour le monde. Telle est, ô moines, cette communauté de moines; cette assemblée, ô moines, est le genre d'assemblée à qui même une petite offrande, lorsqu'elle est offerte, devient grande, et une grande offrande encore plus grande. Telle est, ô moines, cette communauté de moines; cette assemblée, moines, est le genre d'assemblée qu'il est rare de voir dans le monde. Telle est, ô moines, cette communauté de moines; cette assemblée, ô moines, est le genre d'assemblée telle qu'il vaudrait la peine de voyager sur des centaines de lieues, en emportant des provisions, pour venir la voir. Telle est, ô moines, cette communauté de moines.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui sont des arahants, qui ont détruit les souillures mentales, qui ont vécu la Conduite Sublime, qui ont fait ce qui devait être fait, qui ont posé le fardeau, qui ont atteint le véritable but, qui ont détruit les liens du devenir, et sont libérés par la compréhension ultime : il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines qui sont des arahants.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui ont détruit les cinq liens inférieurs, renaîtront spontanément dans un monde où ils atteindront le Nirvâna final, sans jamais revenir de ce monde: Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines qui sont entrés dans le Sans-Retour.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui sont libérés des trois premiers liens de l’esclavage et ont pleinement réalisé l’état de Dernier retour (Sakadāgāmin). Ils ont coupé les principales racines de l’avidité, de la haine et de l’ignorance et n’ont besoin de retourner qu’une seule fois dans le cycle des naissances et des morts. Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines qui sont entrés dans le Retour Unique.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui sont libérés des trois liens de l’esclavage et ont atteint l’état de l’Entrée-dans-le-courant (Sotāpatti), se dirigeant fermement vers l’état d’Éveillé. Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines qui sont Entrés-dans-le-courant.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui demeurent dans les quatre établissements de l’attention (satipatthana)5 : Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui demeurent en s’exerçant dans les quatre efforts juste6 : il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui demeurent en s’exerçant aux quatre bases des pouvoirs surnaturels7 : il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui demeurent en s’exerçant à développer les cinq facultés8 : il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui demeurent en s’exerçant dans les cinq forces9 : il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui demeurent en s’exerçant dans le développement des sept facteurs de l’Éveil10 : il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui demeurent en s’exerçant dans le Noble Octuple Sentier11 : il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui demeurent en s’exerçant au développement de l’amour bienveillant : il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui demeurent en s’exerçant au développement de la compassion : il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui demeurent en s’exerçant au développement de la joie : il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui demeurent en s’exerçant au développement de l’équanimité : il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui demeurent en méditant sur le concept d’impureté : il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui demeurent en méditant sur le concept d’impermanence : il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines.


« Il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, des moines qui demeurent en s’exerçant à l’attention au va-et-vient de la respiration : il y a, ô moines, dans cette communauté de moines, de tels moines.




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« Ô moines, la méthode qui consiste à prêter attention au va-et-vient de sa respiration, apportera de grands bénéfices et de grands avantages si elle est développée et pratiquée régulièrement. Elle amènera le succès dans la pratique des Quatre Établissements de l’Attention. Quant à cette méthode des Quatre Établissements de l’Attention, elle apportera de grands bénéfices et de grands avantages si elle est développée et pratiquée régulièrement. Si la méthode des Quatre Établissements de l’Attention est développée et pratiquée régulièrement, cela amènera à la réussite dans la pratique des Sept facteurs de l’Éveil. Quant à ces Sept facteurs de l’Éveil, ils apporteront de grands bénéfices et de grands avantages si elle est développée et pratiquée régulièrement. Les Sept facteurs de l’Éveil, s’ils sont développés et pratiqués régulièrement, feront naître la compréhension et engendreront la libération de l’esprit.




*****




« Comment développer et pratiquer régulièrement la méthode de l’Attention de la Respiration afin que la pratique porte ses fruits et soit source de grands bienfaits ? Cela se passe ainsi, moines : le moine va dans la forêt ou au pied d’un arbre dans un endroit désert; il s’assied dans la posture du lotus, le corps stable et droit, son attention fixée devant lui. Lorsqu’il inspire, il sait qu’il inspire ; lorsqu’il expire, il sait qu’il expire.
1. En inspirant longuement, il sait : ‘J’inspire longuement’. En expirant longuement, il sait : ‘J’expire longuement’.
2. En inspirant brièvement, il sait : ‘J’inspire brièvement’. En expirant brièvement, il sait ‘J’expire brièvement’.
3. ‘J’inspire et je suis conscient de tout mon corps. J’expire et je suis conscient de tout mon corps’. C’est ainsi qu’il pratique.
4. ‘J’inspire et j’apaise mon corps tout entier. J’expire et j’apaise mon corps tout entier’. Ainsi pratique-t-il.
5. ‘J’inspire et je me sens joyeux. J’expire et je me sens joyeux’. Ainsi pratique-t-il.
6. ‘J’inspire et je me sens heureux. J’expire et je me sens heureux’. Ainsi pratique-t-il.
7. ‘J’inspire et je suis conscient de mes formations mentales. J’expire et je suis conscient de mes formations mentales’. Ainsi pratique-t-il.
8. ‘J’inspire et je calme mes formations mentales. J’expire et je calme mes formations mentales’. Ainsi pratique-t-il.
9. ‘J’inspire et je suis conscient de mon esprit. J’expire et je suis conscient de mon esprit’. Ainsi pratique-t-il.
10. ‘J’inspire et je rends mon esprit heureux. J’expire et je rends mon esprit heureux’. Ainsi pratique-t-il.
11. ‘J’inspire et je concentre mon esprit. J’expire et je concentre mon esprit’. Ainsi pratique-t-il.
12. ‘J’inspire et je libère mon esprit. J’expire et je libère mon esprit’. Ainsi pratique-t-il.
13. ‘J’inspire et j’observe la nature impermanente de tous les phénomènes. J’expire et j’observe la nature impermanente de tous les phénomènes’. Ainsi pratique-t-il.
14. ‘J’inspire et j’observe l’extinction. J’expire et j’observe l’extinction’. Ainsi pratique-t-il.
15. ‘J’inspire et je contemple la cessation. J’expire et je contemple la cessation’. Ainsi pratique-t-il.
16. ‘J’inspire et je contemple le lâcher-prise. J’expire et je contemple le lâcher-prise’. Ainsi pratique-t-il.


« Pratiquée et développée régulièrement selon ces instructions, l’Attention au Va-et-Vient de la Respiration portera ses fruits et sera source de grands bénéfices et de grands avantages.


*****


« De quelle manière pouvons-nous développer et pratiquer régulièrement l’attention à la respiration pour réussir à pratiquer les Quatre Établissements de l’Attention pour que, pratiquée et développée régulièrement selon ces instructions, elle porte ses fruits et soit source de grands bénéfices et de grands avantages?


« A ce propos, quand le moine sait quand il inspire longuement, il : ‘J’inspire longuement’ et qu’en expirant longuement, il sait : ‘J’expire longuement’, quand, en inspirant brièvement, il sait : ‘J’inspire brièvement’ et qu’en expirant brièvement, il sait ‘J’expire brièvement’, quand le moine s’exerce en se disant ‘J’inspire et je suis conscient de tout mon corps. J’expire et je suis conscient de tout mon corps’, quand il s’exerce en se disant ‘J’inspire et j’apaise mon corps tout entier. J’expire et j’apaise mon corps tout entier’, il s’établit paisiblement dans l’observation du corps dans le corps, persévérant, pleinement éveillé, comprenant clairement son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie. Ces exercices de respiration avec pleine attention appartiennent au Premier Etablissement de l’Attention : l’attention au corps. Je dis que c’est par le corps que se produit le va-et-vient de la respiration. Ô moines, c’est pourquoi ce moine s’établit paisiblement dans l’observation du corps dans le corps, persévérant, pleinement éveillé, comprenant clairement son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie.


« En outre, quand le moine s’exerce en se disant ‘J’inspire et je me sens joyeux. J’expire et je me sens joyeux’, quand il s’exerce en se disant ‘J’inspire et je me sens heureux. J’expire et je me sens heureux’, quand il s’exerce en se disant ‘J’inspire et je suis conscient de mes formations mentales. J’expire et je suis conscient de mes formations mentales’, quand il s’exerce en se disant ‘J’inspire et je calme mes formations mentales. J’expire et je calme mes formations mentales’, il s’établit paisiblement dans l’observation des sensations dans les sensations, persévérant, pleinement éveillé, comprenant clairement son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie. Ces exercices de respiration avec pleine attention appartiennent au Second Etablissement de l’Attention : l’attention aux sensations. Je dis que c’est par l’attention au va-et-vient de la respiration que l’on se montre capable d’éprouver les sensations dans les sensations. Ô moines, c’est pourquoi ce moine s’établit paisiblement dans l’observation des sensations dans les sensations, persévérant, pleinement éveillé, comprenant clairement son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie.


« En outre, quand le moine s’exerce en se disant ‘J’inspire et je suis conscient de mon esprit. J’expire et je suis conscient de mon esprit’, quand il s’exerce en se disant ‘J’inspire et je rends mon esprit heureux. J’expire et je rends mon esprit heureux’, quand il s’exerce en se disant ‘J’inspire et je concentre mon esprit. J’expire et je concentre mon esprit’, quand il s’exerce en se disant ‘J’inspire et je libère mon esprit. J’expire et je libère mon esprit’, il s’établit paisiblement dans l’observation de l’esprit dans l’esprit, persévérant, pleinement éveillé, comprenant clairement son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie. Ces exercices de respiration avec pleine attention appartiennent au Troisième Etablissement de l’Attention : l’attention au mental. Je dis qu’il n’y a pas de progrès de l’attention au va-et-vient de la respiration chez celui qui inattentif et négligent. Ô moines, c’est pourquoi ce moine s’établit paisiblement dans l’observation de l’esprit dans l’esprit, persévérant, pleinement éveillé, comprenant clairement son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie.


«En outre, quand le moine s’exerce en se disant ‘J’inspire et j’observe la nature impermanente de tous les phénomènes. J’expire et j’observe la nature impermanente de tous les phénomènes’, quand il s’exerce en se disant ‘J’inspire et j’observe l’extinction. J’expire et j’observe l’extinction’, quand il s’exerce en se disant ‘J’inspire et je contemple la cessation. J’expire et je contemple la cessation’, quand il s’exerce en se disant ‘J’inspire et je contemple le lâcher-prise. J’expire et je contemple le lâcher-prise’, il s’établit paisiblement dans l’observation des objets du mental dans les objets du mental, persévérant, pleinement éveillé, comprenant clairement son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie. Ces exercices de respiration avec pleine attention appartiennent au Quatrième Etablissement de l’Attention : l’attention aux objets de l’esprit12. Ayant vu par la sagesse, le rejet des désirs et des soucis concernant le monde. Ô moines, c’est pourquoi ce moine s’établit paisiblement dans l’observation des objets de l’esprit dans les objets de l’esprit, persévérant, pleinement éveillé, comprenant clairement son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie.


« La pratique de l’Attention au Va-et-vient de la Respiration, si elle est développée et régulière, conduira à l’accomplissement parfait des Quatre Établissements de l’Attention.


*****


« De plus, si les Quatre Établissements de l’Attention sont développés et pratiqués de manière régulière, ils conduiront à l’établissement dans les Sept Facteurs de l’Éveil. Comment, ô moines, doit-on pratiquer les Quatre Établissements de l’Attention pour qu’ils épanouissent les sept facteurs de l’Éveil jusqu’à la perfection ?
I.1. « Quand le moine peut maintenir, sans être distrait, la pratique de l’observation du corps dans le corps, persévérant, pleinement éveillé, comprenant clairement son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie, avec une stabilité méditative, sans défaut, résolu et imperturbable, il atteindra le premier facteur d’Éveil, c’est-à-dire l’Attention. Quand cette attention sera stable, sans égarement, résolue et imperturbable, ce facteur d’Éveil de l’attention atteindra la perfection.


I.2. « Quand le moine peut demeurer attentif sans être distrait et peut analyser avec sagesse tout objet de l’esprit, tout phénomène qui apparaît et poursuivre cette investigation en profondeur, alors le second facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de l’investigation des dharmas. Quand, demeurant attentif, il examine tout objet de l’esprit qui apparaît et poursuivre cette investigation jusqu’à son terme, ce facteur d’Éveil de l’investigation des dharmas atteindra la perfection.


I.3. « Quand le moine, demeurant attentif, peut observer et analyser tout objet de l’esprit, tout phénomène de manière continue, persévérant et résolu, sans être distrait, le troisième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : l’Effort. Quand le moine, demeurant attentif, pourra observer et analyser complètement tout objet de l’esprit, tout phénomène de manière continue, persévérant et résolu, sans être distrait, ce facteur d’Éveil de l’Effort atteindra la perfection.


I.4. « Chez celui en qui l’effort énergique s’est réveillé se produit une joie immatérielle, le quatrième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de la Joie. Quand cette joie immatérielle se sera pleinement épanouie, ce facteur d’Éveil de la Joie atteindra la perfection.


I.5. « Quand le moine s’établit sans distraction dans l’état de joie, il sentira son corps et son mental légers et paisibles. A ce moment, le cinquième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de la Souplesse. Quand cette souplesse s’épanouira pleinement dans le corps et le mental, ce facteur d’Éveil de la Souplesse atteindra la perfection.


I.6. « Quand corps et mental sont sereins et souples, le moine peut entrer facilement dans la concentration. A ce moment, le sixième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de la Concentration. Quand cette concentration sera pleinement épanouie, ce facteur d’Éveil de la Concentration atteindra la perfection.


I.7. « Quand le moine établit l’esprit en concentration dans un calme profond, il arrêtera de discriminer et de comparer. A ce moment, le septième facteur d’Éveil est produit, naît et se développe en lui : le facteur de l’Équanimité. Quand cette équanimité se sera pleinement épanouie, ce facteur d’Éveil de l’Équanimité atteindra la perfection.


II.1. « Quand le moine peut maintenir, sans être distrait, la pratique de l’observation de la sensation dans la sensation, persévérant, pleinement éveillé, comprenant clairement son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie, avec une stabilité méditative, sans défaut, résolu et imperturbable, il atteindra le premier facteur d’Éveil, c’est-à-dire l’Attention. Quand cette attention sera stable, sans égarement, résolue et imperturbable, ce facteur d’Éveil de l’attention atteindra la perfection.


II.2. « Quand le moine peut demeurer attentif sans être distrait et peut analyser avec sagesse tout objet de l’esprit, tout phénomène qui apparaît et poursuivre cette investigation en profondeur, alors le second facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de l’investigation des dharmas. Quand, demeurant attentif, il examine tout objet de l’esprit qui apparaît et poursuivre cette investigation jusqu’à son terme, ce facteur d’Éveil de l’investigation des dharmas atteindra la perfection.


II.3. « Quand le moine, demeurant attentif, peut observer et analyser tout objet de l’esprit, tout phénomène de manière continue, persévérant et résolu, sans être distrait, le troisième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : l’Effort. Quand le moine, demeurant attentif, pourra observer et analyser complètement tout objet de l’esprit, tout phénomène de manière continue, persévérant et résolu, sans être distrait, ce facteur d’Éveil de l’Effort atteindra la perfection.


II.4. « Chez celui en qui l’effort énergique s’est réveillé se produit une joie immatérielle, le quatrième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de la Joie. Quand cette joie immatérielle se sera pleinement épanouie, ce facteur d’Éveil de la Joie atteindra la perfection.


II.5. « Quand le moine s’établit sans distraction dans l’état de joie, il sentira son corps et son mental légers et paisibles. A ce moment, le cinquième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de la Souplesse. Quand cette souplesse s’épanouira pleinement dans le corps et le mental, ce facteur d’Éveil de la Souplesse atteindra la perfection.


II.6. « Quand corps et mental sont sereins et souples, le moine peut entrer facilement dans la concentration. A ce moment, le sixième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de la Concentration. Quand cette concentration sera pleinement épanouie, ce facteur d’Éveil de la Concentration atteindra la perfection.


II.7. « Quand le moine établit l’esprit en concentration dans un calme profond, il arrêtera de discriminer et de comparer. A ce moment, le septième facteur d’Éveil est produit, naît et se développe en lui : le facteur de l’Équanimité. Quand cette équanimité se sera pleinement épanouie, ce facteur d’Éveil de l’Équanimité atteindra la perfection


III.1. « Quand le moine peut maintenir, sans être distrait, la pratique de l’observation de l’esprit dans l’esprit, persévérant, pleinement éveillé, comprenant clairement son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie, avec une stabilité méditative, sans défaut, résolu et imperturbable, il atteindra le premier facteur d’Éveil, c’est-à-dire l’Attention. Quand cette attention sera stable, sans égarement, résolue et imperturbable, ce facteur d’Éveil de l’attention atteindra la perfection.


III.2. « Quand le moine peut demeurer attentif sans être distrait et peut analyser avec sagesse tout objet de l’esprit, tout phénomène qui apparaît et poursuivre cette investigation en profondeur, alors le second facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de l’investigation des dharmas. Quand, demeurant attentif, il examine tout objet de l’esprit qui apparaît et poursuivre cette investigation jusqu’à son terme, ce facteur d’Éveil de l’investigation des dharmas atteindra la perfection.


III.3. « Quand le moine, demeurant attentif, peut observer et analyser tout objet de l’esprit, tout phénomène de manière continue, persévérant et résolu, sans être distrait, le troisième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : l’Effort. Quand le moine, demeurant attentif, pourra observer et analyser complètement tout objet de l’esprit, tout phénomène de manière continue, persévérant et résolu, sans être distrait, ce facteur d’Éveil de l’Effort atteindra la perfection.


III.4. « Chez celui en qui l’effort énergique s’est réveillé se produit une joie immatérielle, le quatrième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de la Joie. Quand cette joie immatérielle se sera pleinement épanouie, ce facteur d’Éveil de la Joie atteindra la perfection.


III.5. « Quand le moine s’établit sans distraction dans l’état de joie, il sentira son corps et son mental légers et paisibles. A ce moment, le cinquième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de la Souplesse. Quand cette souplesse s’épanouira pleinement dans le corps et le mental, ce facteur d’Éveil de la Souplesse atteindra la perfection.


III.6. « Quand corps et mental sont sereins et souples, le moine peut entrer facilement dans la concentration. A ce moment, le sixième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de la Concentration. Quand cette concentration sera pleinement épanouie, ce facteur d’Éveil de la Concentration atteindra la perfection.


III.7. « Quand le moine établit l’esprit en concentration dans un calme profond, il arrêtera de discriminer et de comparer. A ce moment, le septième facteur d’Éveil est produit, naît et se développe en lui : le facteur de l’Équanimité. Quand cette équanimité se sera pleinement épanouie, ce facteur d’Éveil de l’Équanimité atteindra la perfection


IV.1. « Quand le moine peut maintenir, sans être distrait, la pratique de l’observation des objets de l’esprit dans les objets de l’esprit, persévérant, pleinement éveillé, comprenant clairement son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie, avec une stabilité méditative, sans défaut, résolu et imperturbable, il atteindra le premier facteur d’Éveil, c’est-à-dire l’Attention. Quand cette attention sera stable, sans égarement, résolue et imperturbable, ce facteur d’Éveil de l’attention atteindra la perfection.


IV.2. « Quand le moine peut demeurer attentif sans être distrait et peut analyser avec sagesse tout objet de l’esprit, tout phénomène qui apparaît et poursuivre cette investigation en profondeur, alors le second facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de l’investigation des dharmas. Quand, demeurant attentif, il examine tout objet de l’esprit qui apparaît et poursuivre cette investigation jusqu’à son terme, ce facteur d’Éveil de l’investigation des dharmas atteindra la perfection.


IV.3. « Quand le moine, demeurant attentif, peut observer et analyser tout objet de l’esprit, tout phénomène de manière continue, persévérant et résolu, sans être distrait, le troisième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : l’Effort. Quand le moine, demeurant attentif, pourra observer et analyser complètement tout objet de l’esprit, tout phénomène de manière continue, persévérant et résolu, sans être distrait, ce facteur d’Éveil de l’Effort atteindra la perfection.


IV.4. « Chez celui en qui l’effort énergique s’est réveillé se produit une joie immatérielle, le quatrième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de la Joie. Quand cette joie immatérielle se sera pleinement épanouie, ce facteur d’Éveil de la Joie atteindra la perfection.


IV.5. « Quand le moine s’établit sans distraction dans l’état de joie, il sentira son corps et son mental légers et paisibles. A ce moment, le cinquième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de la Souplesse. Quand cette souplesse s’épanouira pleinement dans le corps et le mental, ce facteur d’Éveil de la Souplesse atteindra la perfection.


IV.6. « Quand corps et mental sont sereins et souples, le moine peut entrer facilement dans la concentration. A ce moment, le sixième facteur d’Éveil naîtra et se développera en lui : le facteur de la Concentration. Quand cette concentration sera pleinement épanouie, ce facteur d’Éveil de la Concentration atteindra la perfection.


IV.7. « Quand le moine établit l’esprit en concentration dans un calme profond, il arrêtera de discriminer et de comparer. A ce moment, le septième facteur d’Éveil est produit, naît et se développe en lui : le facteur de l’Équanimité. Quand cette équanimité se sera pleinement épanouie, ce facteur d’Éveil de l’Équanimité atteindra la perfection


« Voici comment les Quatre Établissements de l’Attention, s’ils sont développés et pratiqués régulièrement, conduiront à l’établissement parfait dans les Sept Facteurs d’Éveil.


*****


« Comment, ô moines, les Sept Facteurs d’Éveil, lorsqu’ils sont développés et pratiqués régulièrement, conduisent-ils à l’accomplissement parfait de la compréhension vraie et de la Libération complète ?


« Dans ce cas, ô moines, le moine épanouit pleinement le facteur d’Éveil de l’Attention, fondé sur la solitude, fondé sur le détachement, fondé sur la cessation, qui va vers la plénitude de l’abandon.


« En outre, ô moines, le moine épanouit pleinement le facteur d’Éveil de l’Investigation des Dharmas, fondé sur la solitude, fondé sur le détachement, fondé sur la cessation, qui va vers la plénitude de l’abandon.


« En outre, ô moines, le moine épanouit pleinement le facteur d’Éveil de l’Effort, fondé sur la solitude, fondé sur le détachement, fondé sur la cessation, qui va vers la plénitude de l’abandon.


« En outre, ô moines, le moine épanouit pleinement le facteur d’Éveil de la Joie fondé sur la solitude, fondé sur le détachement, fondé sur la cessation, qui va vers la plénitude de l’abandon.


« En outre, ô moines, le moine épanouit pleinement le facteur d’Éveil de la Souplesse, fondé sur la solitude, fondé sur le détachement, fondé sur la cessation, qui va vers la plénitude de l’abandon.


« En outre, ô moines, le moine épanouit pleinement le facteur d’Éveil de la Concentration, fondé sur la solitude, fondé sur le détachement, fondé sur la cessation, qui va vers la plénitude de l’abandon.


« En outre, ô moines, le moine épanouit pleinement le facteur d’Éveil de l’Équanimité, fondé sur la solitude, fondé sur le détachement, fondé sur la cessation, qui va vers la plénitude de l’abandon.


« C’est de cette façon, ô moines, que doivent progresser et s’épanouir les sept facteurs de l’Éveil au point qu’ils portent la compréhension et la Libération à leur point de perfection et de complétude. »


Ainsi parla le Bienheureux. Les moines, heureux, se réjouirent des paroles du Bienheureux.


Majjhima Nikāya, 118.




Commentaire au Soûtra de l'Attention au Va-et-vient de la Respiration : En compagnie du souffle

1ère partie     2ème partie      3ème partie    4ème partie    5ème partie    6ème partie
     







NB: j'ai rajouté les numérotations pour plus de lisibilité.

On trouvera une traduction de ce Soûtra du Va-et-Vient de la Respiration dans la traduction complète du Majjhima-Nikāya par Môhan Wijayaratna (tome IV) aux éditions LIS, Paris, 2011, pp. 1589-1600.


Une version simplifiée et abrégée de ses redondances existe aussi dans un ouvrage de Thich Nhat Hanh, « La respiration essentielle », Albin Michel / Spiritualités vivates, Paris, 1996, pp. 13-24. On trouvera des versions de cette traduction du Soûtra en ligne ici et .


Par ailleurs, sur le site Buddha Vacana, on trouvera un autre traduction de ce Soûtra de l’Attention au Va-et-Vient de la Respiration avec la version en langue pâlie ici.









1 Vénérable : Āyasmanta en pâli.
2 Moine : en pâli bhikkhu, en sankrit bhikshu.
3 Les états préliminaires consister à maîtriser ses sens, à respecter la discipline monastique, etc…
4 La fleur Komudi est un grand nénuphar blanc.
5 Les quatre établissements de l’attention (satipatthana) sont l’attention au corps, l’attention aux sensations, l’attention à l’esprit et l’attention aux objets de l’esprit.
6 Les quatre efforts justes consistent à faire en sorte 1°) que les tendances négatives déjà apparues en nous disparaissent, 2°) que les tendances négatives qui ne sont pas encore apparues en nous n’apparaissent pas, 3°) que les tendances positives qui ne sont pas encore apparues en nous apparaissent, 4°) que les tendances positives qui sont déjà apparues en nous soient renforcées et atteignent l’excellence.
7 Les quatre bases des pouvoirs surnaturels sont quatre auxiliaires de l’absorption méditative qui permettent de développer des pouvoirs supranormaux. Ces quatre bases sont 1°) l’aspiration (de fixer son mental sur un seul point), 2°) l’effort (ou énergie pour le fixer sur ce point), 3°) l’esprit (la capacité à concentrer tout son esprit en un point), 4°) l’analyse (l’application des enseignements à la fixation sur un seul point).
8 Les cinq facultés servent à développer la compréhension des Quatre Nobles Vérités du Bouddha. Ces cinq facultés sont 1°) la confiance (dans les enseignements du Bouddha), 2°) l’effort ou persévérance, 3°) l’attention ou vigilance, 4°) la concentration méditative, 5°) la sagesse.
9 Les cinq forces sont les mêmes que les cinq facultés, mais à ce niveau, les forces servent à contrecarrer les errements et les obstacles que le moine rencontre dans sa découverte intime des Quatre Nobles  Vérités. 1°) la confiance vainc les vues fausses, 2°) l’effort vainc la stagnation et les mauvais penchants, 3°) l’attention vainc toute distraction quant aux Nobles Vérités, 4°) la concentration méditative vainc les passions et les émotions perturbatrices, 5°) la sagesse vainc les ténèbres de l’ignorance et permet de gagner la pleine compréhension des Quatre Nobles Vérités.
10 Les sept facteurs de l’Éveil sont 1°) l’attention, 2°) l’investigation des phénomènes, 3°) l’effort, 4°) la joie, 5°) la souplesse, 6°) la concentration méditative, 7°) l’équanimité.
11 Le Noble Octuple Sentier est composé de 1°) la vue juste, 2°) la pensée juste, 3°) la parole juste, 4°) l’action juste, 5°) les moyens d’existence juste, 6°) l’effort juste, 7°) l’attention juste, 8°) la concentration juste.

12 Les objets de l’esprit se dit « dharma » en sanskrit ou « dhamma » en pâli. Dans ce contexte, ce terme très polysémique pourrait se traduire par « phénomène », tout ce dont l’esprit peut prendre conscience.




Morgan Maassen











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