La forme et le reflet se regardent.
Vous n'êtes pas le reflet,
Mais le reflet est vous.
Dongshan Liangjie 洞山良价 (connu aussi sous son nom japonais : Tokan Ryokai, 807–869),
Chant du Samadhi du Précieux Miroir,
寶鏡三昧歌, Baojing Sanmei Ge (ou Hôkyô Zanmai en japonais).
"Introspection" de Giulia Marangoni |
Dongshan Lianjie est un maître chan chinois du IXe siècle (le Chan étant la forme chinoise à l'origine du Zen japonais). Il est surtout connu pour avoir été l'un des deux fondateurs de l'école chan Caodong qui est plus connue sous son nom japonais d'école zen Sôtô dont maître Dôgen a été la figure dominante). En fait, si on regarde le nom même de Caodong (ou Sôtô en japonais), on se rend compte que la 2ème syllabe est "dong" (ou "Tô") qui est la 1ère syllabe de Dongshan Lianjie (Tozan Ryokai). L'autre maître et disciple de Dongshan, à l'origine de l'école Caodong (ou Sôtô) a été Caoshan Benji (Sôzan Honshaku, en japonais, 曹山本寂).
Un des textes les plus importants de Dongshan a été "Le Chant du Samadhi du Précieux Miroir". Ce texte est aujourd'hui encore récité dans les monastères zen japonais (Hôkyô Zanmai). Dongshan y encourage le pratiquant de la méditation à voir les phénomènes comme autant de reflets dans un miroir, sans consistance réelle. Dans l'absorption méditative profonde (le "samadhi"), notre "moi" se reflète dans l'esprit comme un reflet dans un miroir précieux, qui, bien qu'ayant notre forme, n'est pourtant pas nous. Méditer pour Dongshan Liangjie, c'est dès lors se libérer des apparences du "moi" et des apparences du "monde" qui se reflètent à l'infini comme deux miroirs posés l'un devant l'autre.
En tombant sur l’œuvre de Giulia Marangoni "Introspection", cela m'a tout de suite rappelé ce passage du "Chant du Samadhi du Précieux Miroir" de Dongshan Liangjie.
Dongshan Liangjie (Tozan Ryokai) |
Caoshan Benji (Sôzan Honshaku), son disciple |
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