Bonsoir,
Je
voudrais souhaiter à tout le monde un joyeux Noël et de très
bonnes fêtes. Plein de joie et de bonheur, si possible sans foie
gras et sans cruauté à l'égard des animaux. Amusez-vous, riez,
partagez, soyez heureux.
Il
est vrai que les fêtes ne sont pas toujours un moment de bonheur
pour beaucoup de gens qui sont seuls ou qui se sentent abandonnés.
Armistead Maupin disait d'ailleurs à ce sujet : « Noël
est une conspiration pour bien faire sentir aux célibataires qu'ils
sont seuls ». À tous
ceux-là, à tous ceux qui ont le cafard en cette veille de Noël, à
tous ceux qui voient les choses en noir, à tous ceux qui sont
malades ou blessés, à tous ceux qui passent les fêtes de Noël sur
un lit d'hôpital, à tous ceux qui sont dans la rue, à tous qui ont
froid, à tous ceux qui ont faim, à tous ceux qui ont un peur dans
un camp de réfugié ou dans une ville en état de guerre, à tous
ceux-là, j'ai une pensée de compassion. Puissiez-vous être libérés
de toute souffrance, de toute peur, de tout inconfort !
Puissiez-vous voir la lumière dans la nuit obscure, puissiez-vous
retrouver le réconfort ! Que ce monde ait un plus de chaleur
humaine et de fraternité à offrir !
Une
pensée émue aussi pour tous ceux qui doivent endurer leur
belle-mère insupportable lors de ce réveillon de Noël ou les
discours du vieil oncle raciste. Une pensée pour tous ceux qui
voudraient être ailleurs, ceux pour qui l'ambiance est un peu
lourde, ceux qui en ont marre des fêtes, ceux qui s'ennuient, ceux
qui font attention à leur ligne et qui voient les calories défiler
à l'apéro, à l'entrée, aux plats de résistances, au dessert, à
ceux qui sont saouls et qui auront demain une gueule de bois, à ceux
qui sont saouls et qui feraient mieux de ne pas reprendre le volant !
Que ce moment de fête soit vraiment un moment de fête, et s'il ne
l'est vraiment pas, rappelez-vous ce que le Bouddha a dit à propos
de l'impermanence !
Enfin,
je me rappelle qu'on m'a souvent dit que le jour de Noël et le jour
de l'an étaient les jours des hypocrites, parce que tout le monde
souhaite « Joyeux Noël ! Bonne année ! » à
des gens qu'ils n'apprécient pas nécessairement, avec qui ils sont
en froid ou qu'ils détestent même cordialement. Je ne suis pas
d'accord. Il y a quelque chose d'essentiel de souhaiter de bonnes
choses, même aux gens que l'on n'aime pas nécessairement. Dans la
philosophie bouddhique, on parle de l'esprit d’Éveil, bodhicitta
en sanskrit. Cet esprit d’Éveil s'étend à tout le monde, y
compris à nos pires ennemis ou aux gens qui nous semblent
méprisables. Il y a un moment où il faut pouvoir dépasser ses
haines et ses aversions. Souhaiter le bien même aux gens avec qui on
est en conflit, ce n'est pas de l'hypocrisie, c'est planter des
graines pour la paix future, pour l'entente et la concorde à venir.
Et il faut s'exercer à cet esprit d’Éveil le plus souvent
possible. Que tous les êtres soient heureux et qu'ils soient libérés
de toute souffrance !
Comme
le Bouddha le dit dans le Soûtra de l'Amour (Metta
Sutta) :
« Que
tous les êtres soient heureux.
Qu’ils
soient en joie et en sûreté.
Tout être vivant, faible ou forte, élevé
Moyen ou bas, petit ou grand, visible ou invisible,
Près
ou loin, né ou à naître,
Que
tous ces êtres soient heureux.
Que
nul ne déçoive un autre ni ne méprise aucun être
Si
peu que ce soit.
Que
nul, par colère ou par haine, ne souhaite du mal à un autre.
Ainsi
qu’une mère au péril de sa vie,
surveille
et protège son unique enfant,
Ainsi,
avec un esprit sans entrave
doit-on
chérir toute chose vivante,
aimer
le monde en son entier,
Au
dessus, au dessous, et tout autour, sans limitation
Avec
une bonté bienveillante et infinie. »