Pages

Affichage des articles dont le libellé est égalité. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est égalité. Afficher tous les articles

mardi 30 novembre 2021

Idéal et contradiction


Dans son article « À quoi rêve un bouddhiste ? », l'auteur du blog « Dans le sillage d'Advayavajra » cite des strophes très célèbres du Bodhicaryāvatāra du philosophe bouddhiste Shāntideva que les moines et lamas tibétains citent à tout bout de champ :


« Puissé-je devenir un sauveur pour ceux qui n’en ont pas,

Un guide pour ceux qui s’engagent sur le chemin,

Une barque, un navire, un pont,

Pour ceux qui désirent traverser [la grande rivière].


Que je devienne un parc pour qui cherche un parc,

Une lumière pour qui désire une lumière,

Un lit pour qui cherche un lieu de repos ;

Pour les êtres qui désirent un serviteur, que je devienne le serviteur de tous. »


Il fait mine de s'étonner alors de la contradiction entre cette aspiration à vouloir servir humblement pour le bien des êtres et la position dominante des lamas dans l'ordre social de la société tibétaine. Dans le bouddhisme tibétain, les grands lamas et les grands rimpotchés sont censés être des tulkous, c'est-à-dire des corps d'émanation (nirmānakāya en sanskrit), le fait qu'un bouddha ou un bodhisattva s'incarne dans ce monde pour venir en aide au monde, sacrifier complètement son bien-être pour le bien-être des autres. Voilà des gens censés être incroyablement altruistes, dont Shāntideva nous dit qu'ils aspirent à être des ponts et des barques pour le profit des autres, et dont on se rend compte qu'ils vivent dans des palais aisés, sont souvent liés à des familles nobles ou royales, qui mettent des pignons en or sur leurs temples somptueux, des gens qui vivent tout en haut de la hiérarchie sociale et qui écrasent sans vergogne les petites gens par leur arrogance et leur mépris de classe, des gens dont la seule aspiration se résume concrètement à leur volonté d'imposer une servitude totale à tous ceux qui les suivent. Singulier contraste que ce spectacle que laisse voir le bouddhisme tibétain.


Et c'est précisément à ce contraste, voire à cette contradiction à laquelle je voudrais m'intéresser. Tout d'abord, les strophes de Shāntideva s'inscrivent dans ce qu'on appelle le bouddhisme du Grand Véhicule une « prière de souhaits ». Ces prières expriment le souhait que tous les êtres aussi nombreux soient-ils dans l'univers soient libérés de la souffrance et l'on conçoit le projet de les aider tous. C'est très différent des prières que l'on peut trouver dans le bouddhisme des Anciens, ce que les mahayanistes appellent le « Petit Véhicule ». Les prières y sont beaucoup plus de l'ordre de l'expression d'une liste de bonnes résolution : puissé-je être persévérant, puissé-je garder les préceptes du Dharma, puissé-je ne pas boire d'alcool, puissé-je ne pas céder à la colère, puissé-je avoir un bon karma... Les prières de souhait n'ont pas pour vocation d'être aussi pragmatiques et liées aux actions du pratiquant. La prière de souhait dans le Grand Véhicule se veut un dépassement complet de la perspective individuelle ; elle n'a donc pas vocation à être réaliste.


Les strophes de Shāntideva en sont une des plus belles expression poétique de ce rêve de venir en aide à tout le monde, d'aller toujours plus loin dans l'altruisme, l'abnégation et le service aux autres. Shāntideva pousse la logique jusqu'à espérer être des objets inertes qui seront d'une certaine utilité pour des personnes dans le manque : être un lit pour la personne harassée, être un navire pour le naufragé qui a besoin d'un navire pour traverser les flots, un pont pour celui qui a besoin d'avancer sur le chemin. Je pense qu'il faut lire cela de manière métaphorique : être un soutien psychologique pour les autres, être solidaire dans leur traversée de l'existence, rassembler les gens et faciliter leur chemin dans le Dharma. Pris au pied de la lettre, ce serait même impossible, puisqu'on ne peut se réincarner (ou renaître pour employer un mot plus exact) nous dit la théorie bouddhiste qu'en être doué de conscience et de sensibilité, pas dans un objet matériel.


Par ailleurs, il faut bien comprendre le dessein, le but de ces prières de souhait mahayanistes. Je ne pense pas que ces prières de souhait ait véritablement pour vocation de nous faire renaître dans une situation où l'on sera le serviteur de tous, le dernier des esclaves. Personne n'a envie de cela d'être la personne servile que tout le monde manipule à sa guise. Ni vous, ni les Tibétains, ni personne, même les gens les plus altruistes ne veulent être traités comme des moins que rien. Le but de cette prière de souhait est d'élargir les limites souvent étroites, très étroites de notre altruisme. Ces prières vise à nous plonger dans une expérience de pensée d'altruisme total et sacrificiel pour qu'on puisse un peu sortir de nos mécanismes égoïstes dans la vie de tous les jours : être plus facilement prêt à aider notre prochain, faire preuve de plus d'empathie et de compréhension, accueillir l'autre avec plus gentillesse, etc... L'altruisme total est un idéal souvent inaccessible : nous ne sommes généralement pas prêts à assumer cette altruisme absolu, la société n'est pas prête, nos proches ne sont pas prêts, notre famille n'est pas prête, la préservation même de notre personne, de notre famille et de notre société nécessite qu'on envisage nos intérêts personnels et collectifs. Une prière de souhaits ne changera pas cet état de fait, mais par contre, elle peut nous inspirer afin de desserrer la bride de notre égoïsme dans les différentes occasions de la vie de tous les jours.


Je vois alors deux problèmes qui peuvent parasiter cette compréhension des prières de souhait du Grand Véhicule. La première est la hiérarchisation des Véhicules bouddhistes et leur séparation. Les pratiquants du Grand Véhicule ont eu tendance à mépriser les pratiquants du « Petit Véhicule », voire à les condamner avec virulence dans les soûtras du Grand Véhicule et les textes fondamentaux de ce courant. En dehors du fait de créer la zizanie et la discorde dans la communauté bouddhiste, cela crée une rupture dans les deux perspectives que je viens d'exposer : perspective réaliste pour la Voie des Anciens (Petit Véhicule) centrée sur l'individu qui essaye de s'améliorer à sa petite échelle d'individus et perspective idéaliste du Grand Véhicule où on envisage le dépassement de l'individu dans la vastitude du monde. Si je dévalorise la perspective individualiste et réaliste de la Voie des Anciens, mes prières de souhait perdent pied avec le réel. Je prends ces prières de souhait comme quelque chose qui doit vraiment s'accomplir, et non comme un idéal lointain qui reste inaccessible, mais qui continue à m'inspirer au jour le jour dans des petites choses.


Et on arrive alors aux deuxième problème : on croit que cet idéal du bodhisattva doit s'accomplir dans des personnes humaines, et on ne se rend pas compte que les histoires des bodhisattvas sont TOUJOURS des histoires légendaires dans les textes bouddhistes, que ce soit les soûtras mahayanistes, les jātakas (contes des vies antérieures du Bouddha) ou des histoires pieuses qui racontent les exploits légendaires de grands maîtres comme Nāgārjuna. Ce sont des histoires où les gens font de leur corps un pont au-dessus d'un ruisseau pour laisser un Bouddha, où ils sont prêts à tout sacrifier : corps, santé, tête, famille pour faire plaisir au premier venu. Ces histoires sont édifiantes, mais elles ne sont pas du tout réalistes.


Or le bouddhisme tibétain tend à considérer les grands lamas et les rimpotchés comme des incarnations sur terre de ces bodhisattvas légendaires. Ils sont les dépositaires de la « magie » de ces prières de souhait récitées par milliers dans les monastères du Tibet et de la sphère culturelle tibétaine. En conséquence de quoi, les Tibétains pensent qu'ils faut vénérer avec faste et grandeurs ces dépositaires de la sagesse et la vastitude des aspirations passées et des engagements à venir. Ce qui peut heurter notre conscience démocratique occidentale : pourquoi ces gens qu'on nous présente comme des bodhisattvas, des grands sages, des êtres éveillés sont aussi attachés aux biens matérielles, aux manifestations du pouvoir et de prestige social ? Pourquoi dirigent-ils leur communauté de manière aussi autoritaire et toujours à leur profit ? Pourquoi commettent-ils parfois des abus de pouvoir, des abus financier et des abus sexuels à l'encontre des disciples ? Pourquoi oublient-ils si facilement leur idéal de générosité du bodhisattva qu'ils professent pourtant dans leur enseignement ?


J'image que la réponse de la propagande lamaïste tibétaine sera d'invoquer le karma : certes, ces grands maîtres spirituels ont fait des millions et des millions de prières de souhait au cours de leur existence, mais justement ces prières de souhait ont procuré un bon karma à ces personnes, et ce bon karma les a propulsé vers une renaissance dans une bonne famille de nobles ou de gens riches et puissants. Mais là encore, notre mentalité individualiste, démocratique et moderne qui prime en Occident a déjà beaucoup de mal avec la notion de karma. Combien de fois n'ai-je pas subi le feu des critiques et des récriminations par rapport à cette notion qui semble injuste et inégalitaire ? Mais en plus, si c'est pour justifier un ordre social axé sur la domination et l'obéissance... Je pense que l'argument passe mal.


Pour moi, la solution passe par le fait d'abandonner la croyance qu'il y a des hommes supérieurs qui méritent d'être vénérés. Nous sommes tout des êtres humains susceptibles de s'améliorer et de faire des grandes choses si on développe harmonieusement ces deux perspectives : la perspective réaliste où on se change soi-même et la perspective idéaliste où l'on souhaite ardemment la libération de tous les êtres sensibles. Il faut avoir la souplesse d'esprit de développer ces deux perspectives, et ne pas se braquer sur une seule au détriment de l'autre.


Néanmoins, je ne sais pas si le bouddhisme tibétain est prêt à cette transformation sociale et spirituelle. Le culte des lamas y est si puissant, la tradition y est si forte. En plus, cela risque de faire perdre au bouddhisme tibétain son aura de mystère et de transcendance, en tous cas une partie non-négligeable de cette aura. Un part importante de la fascination tibétaine, c'est effectivement tout le cérémonial et la dévotion qui entoure les grands maîtres. Personnellement, je n'y ai jamais été sensible, il y a d'autres choses vraiment intéressantes dans le bouddhisme tibétain, mais j'ai constaté que beaucoup de gens sont très impressionnés par le faste des rituels et des temples plus que par les subtilités du Dzogchen ou les chants de Milarépa. Je le regrette, mais c'est comme ça.




Frédéric Leblanc,

le 30 novembre 2021











Julee Resuggan





Voir également : 

 - Une dictature bienveillante ?

- Altruisme intéressé et altruisme désintéressé ?

- L'affaire Sogyal

- Discours et pratique

- Modernité et spiritualité


N'hésitez pas à apporter vos avis et vos commentaires ainsi qu'à partager cet article. Ils sont les bienvenus !


Vous pouvez suivre le Reflet de la Lune sur FacebookTwitter, Tumblr





samedi 8 juillet 2017

John Rawls et l'utilitarisme



John Rawls et l'utilitarisme



La justice selon Rawls – 2ème partie






Pour une explication des grandes lignes de la pensée de John Rawls, je recommande vivement de d'abord lire la première partie de « La justice selon Rawls » : « John Rawls et la justice sociale ».








        « La Théorie de la Justice » se veut implicitement comme une critique de l'utilitarisme très influent dans la philosophie anglo-saxonne. Que reproche John Rawls à l'utilitarisme ? L'utilitarisme est cette philosophie qui met en avant l'utilité d'une action morale ou politique : quel bien-être ou quel plaisir produit une action ? Tel doit être le critère pour juger le bienfait ou non d'une action. Attention, certaines actions produisent de la peine ou de la douleur, mais c'est en vue d'un plus grand bien. Par exemple, étudier pour ses examens est la plupart du temps pénible et fastidieux, mais c'est pour s'assurer l'accès à une carrière plaisante ou qui rapporte de l'argent. Dans ce cas, le moindre mal qu'est l'étude est compensée par le plus grand bien, l'accès à la profession recherchée. Les utilitaristes généralise ce principe à la sphère politique : certaines décisions politiques peuvent créer de la peine du moment que cette peine soit compensée par un profit plus grand pour l'ensemble de la société. Par exemple, augmenter les impôts est pénible pour beaucoup de gens, mais cette augmentation d'impôt est compensée par l'utilité pour l'ensemble de la société que peut avoir la création d'un hôpital ou la construction d'une autoroute. Il faut mettre dans la balance les utilités par rapport aux peines que provoquent l'action politique, et choisir la meilleure balance en faveur des utilités en terme de bien-être ou de plaisir. « L'idée principale de l'utilitarisme est qu'une société bien ordonnée et, par là même, juste, quand ses institutions majeures sont organisées de manière à réaliser la plus grande somme totale de satisfactions pour l'ensemble des individus qui en font partie 1 ».

dimanche 21 février 2016

Une flûte pour trois enfants


    Une question centrale en philosophie est : « Qu'est ce qui est juste ? Qu'est-ce qui est injuste ? ». Cette question touche autant le domaine de la philosophie morale, celui de la philosophie politique et celui de la philosophie du droit. En première approximation, la justice a à voir avec la vérité. Il est particulièrement injuste d'accuser quelqu'un à tort. Mais la justice a aussi à voir avec l'égalité, l'équité de traitement. Il est injuste de payer Paul 1000 pour un travail et Roger 500 pour exactement le même travail. On fait des expériences avec des grands singes comme des chimpanzés où ceux-ci devaient accomplir une tâche et étaient récompensés s'ils l'accomplissaient avec brio. Mais à un chimpanzé, on donnait une simple banane tandis qu'à l'autre on donnait une grappe de raisin, mets que les chimpanzés apprécient beaucoup plus. Le chimpanzé qui ne recevait qu'une simple banane se mettait alors en rogne et jetait la banane de rage et de dépit. Cela montra que le sentiment de justice et le sentiment d'injustice est profondément inscrit dans notre nature.

     Pour autant, une fois que l'on a défini la justice comme égalité entre les membres d'une communauté, on n'a pourtant pas résolu la question ; « « Qu'est ce qui est juste ? Qu'est-ce qui est injuste ? ». En effet, l'égalité peut être conçue de différentes manières. Ce qui fait que différentes personnes verront le juste et l'injuste de manière différente dans une situation donnée tout en étant convaincu que leur conception de l'égalité de traitement est évidente et saute aux yeux pour tout le monde. Amartya Sen, philosophe et économiste de renom (il a reçu le prix Nobel d'économie) donne une intéressante illustration de cette problématique dans son livre « L'idée de justice ». Il part d'un exemple très simple, mais pourtant très parlant et qui met au grand jour cette problématique.

*****

     « Il s'agit de décider lequel de ces trois enfants – Anne, Bob ou Carla – doit recevoir la flûte qu'ils se disputent. Anne la revendique au motif qu'elle est la seule des trois à savoir en jouer (les autres ne nient pas) et qu'ils serait vraiment injuste de refuser cet instrument au seul enfant capable de s'en servir. Sans aucune information, les raisons de lui donner la flûte sont fortes.

     Autre scénario : Bob prend la parole, défend son droit à avoir la flûte en faisant valoir qu'il est le seul des trois à être pauvre au point de ne posséder aucun jouet. Avec la flûte, il aurait quelque chose pour s'amuser (les deux autres concèdent qu'ils sont plus riches et disposent d'agréables objets). Si l'on entend que Bob et pas les autres enfants, on a de bonnes raisons de lui attribuer la flûte.

    Dans le troisième scénario, c'est Carla qui fait remarquer qu'elle a travaillé assidûment pendant des mois pour fabriquer cette flûte (les autres le confirment) et au moment précis où elle a atteint le but, « juste à ce moment-là », se plaint-elle, « ces pilleurs tentent de lui prendre la flûte ». Si l'on entend que les propos de Carla, on peut être enclin à lui donner la flûte, car il est compréhensible qu'elle revendique un objet fabriqué de ses propres mains.

    Mais si l'on a écouté les trois enfants et leurs logiques respectives, la décision est difficile à prendre. »

Amartya Sen, L'idée de justice, éd. Flammarion, Paris, 2010, p. 38.




*****

    L'exemple que met en valeur Amartya Sen est intéressant parce qu'il montre que différentes logiques peuvent en toute sincérité donner un sentiment complètement différent de ce qui semble égal et qui ne l'est pas, de ce qui semble juste et injuste. Anne fait valoir au fond un principe utilitariste : il est plus utile à nos oreilles qu'Anne se mette à jouer de la flûte, les deux autres nous casseront à tous les coups les oreilles s'ils se mettent à jouer de cet instrument ! Bob fait valoir un principe d'égalitarisme social : il est juste d'aider ceux qui n'ont pas eu de chance dans l'existence, qui sont défavorisés par un système social inique. Enfin, Carla met en avant la valeur du travail et fait valoir que l'on a le droit de jouir des fruits de son travail.

    Au fond, on retrouve ces différentes logiques à l’œuvre dans la société : les gens de gauche défendront l'idée que les personnes défavorisées soient plus défendues par la société, que ce soient les personnes pauvres, handicapées ou malades. Les allocations sociales et la sécurité sociale ainsi que les subventions à la culture, à l'enseignement tentent alors de pallier aux manques que ces personnes subissent. L'éthique libérale, elle, mettra plus en valeur les efforts fournis par ceux qui travaillent et qui méritent d'être récompensés pour leur labeur. Enfin, d'autres défendront l'idée qu'il faut aider ceux qui ont des bonnes prédispositions pour faire avancer la société : donner des bourses à des jeunes chercheurs prometteurs pour qu'ils fassent avancer la recherche scientifique, ce qui bénéficiera à toute la société en fin de compte.


    La question devient alors : « comment coordonner cette différentes logiques de l'égalité et de la justice au sein d'une même société ? ». Il ne s'agit plus de se comporter comme Calimero dans le dessin animé qui se lamentait systématiquement en clamant : « C'est trop injuste... », de se plaindre d'être traité de manière injuste parce que les autres ont d'autres critères d'un égal traitement ou de ce qui est juste ou injuste, mais de faire évoluer ces différentes logiques et de les structurer grâce au débat démocratique et à la réflexion philosophique pour obtenir une société qui soit globalement plus juste. Ce ne sera pas la société idéale, l'utopie que les philosophes essayent de penser depuis Platon avec sa République, mais une société où l'on puisse faire avancer ce sentiment de justice et de progrès social. Cette société sera peut-être encore traversée de débats et de luttes sociales, ce ne sera pas une société parfaite, mais aucune société réelle ne peut revendiquer ce statut. Et les sociétés totalitaires qui ont revendiqué cette perfection au cours de l'Histoire étaient en réalité des enfers sur Terre. Une société parfaite ne peut pas exister quand elle est composée de citoyens qui sont tous imparfaits. Non, ce ne sera pas une société parfaite mais une société qui font avancer le bonheur et le bien-être pour le plus grand nombre. Ce qui en soi est déjà très louable.







 Eric Einhorn  - Enfants du Cirque - 1958










Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.





Amartya Sen