Le
don d'organes suscite souvent des interrogations en matière de
bioéthique : l'idéal du médecin de sauver des vies se heurte
parfois au respect que les religions demandent d'avoir par rapport au
corps du défunt. Mais qu'en est-il de la position de la philosophie
bouddhiste ? Est-ce un bien? Est-ce un mal ? Que faut-il en
penser à l'aune des enseignements du Bouddha ? Je commencerai
tout de suite par dire que je ne prétends pas ici parler au nom de
tous les bouddhistes, j'essaye ici de produire une réflexion
pertinente tant vis-à-vis du problème éthique ici posé que des
différentes approches de la mort qui peuvent exister dans le
bouddhisme. Cette réflexion qui est mienne peut converger ou
diverger d'autres penseurs bouddhistes ou d'approches culturelles qui
peuvent exister dans les différents pays bouddhistes comme la
Thaïlande, la Chine, le Japon ou le Tibet.
Les
enseignements originels du Bouddha parlent fréquemment de la mort,
mais se concentre plutôt sur notre peur et notre appréhension de la
mort. Pour trouver la sérénité, nous dit le Bouddha, on ne peut
pas se détourner de cette réalité qu'est la mort qui tôt ou tard
nous frappera et engloutira notre être. L'idée est de méditer sur
l'impermanence et la mort pour que nous nous détachions de ce qui
nous occupe dans cette vie. De ce détachement peuvent naître la
sérénité et la béatitude. L'idéal bouddhiste est de pouvoir
mourir sans peur, ni attachement à cette vie, de manière sereine et
apaisée.