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jeudi 31 octobre 2013

Shântideva, Bodhisattvacaryâvatâra, IX, 54.

"La vacuité est l'antidote aux ténèbres
Formées par le voile des passions et celui qui masque le connaissable.
Comment ne pas la méditer 
Pour qui désire l'omniscience?"

Shântideva,  Bodhisattvacaryâvatâra, IX, 54.






mardi 29 octobre 2013

Commentaires sur « L’Art de la Méditation » de Matthieu Ricard

           
          Voici quelques réflexions qui sont nées à la lecture des ouvrages de Matthieu Ricard, et plus particulièrement de son dernier livre « L’Art de la Méditation, », et qui sont, de manière plus générale, des réflexions d’un philosophe bouddhiste à l’égard du bouddhisme tibétain. Je commencerai tout de suite par dire combien les ouvrages de Matthieu Ricard sont importants et nécessaires. Il y a là une présentation claire du bouddhisme et qui peut entrer en dialogue avec la pensée occidentale, autant avec sous son aspect philosophique que scientifique. Ses textes sont d’une grande clarté et d’une grande intelligence, et cela doit être loué. Mais peut-être en raison même de cette clarté et de cette limpidité (qui sont des qualités rares en notre époque où les propos obscurs abondent), un manque éclate au grand jour à mes yeux.

lundi 28 octobre 2013

Réponse à Kryss


Kryss faisait le 27 octobre cette objection à mon article "Bouddhisme et végétarisme" :

Un débat pédagogique dans le confucianisme antique



            « Comment éduquer les enfants ? » a été une question inlassablement posée au cours de l’Histoire par un nombre incalculable de parents et de professeurs. La Chine n’échappe pas à la règle, d’autant plus que la pensée confucéenne qui a imprégné la culture chinoise pendant près de vingt-cinq siècles met considérablement l’accent sur les valeurs de l’apprendre et de l’éducation. Et c’est dans cette école confucéenne qu’a eu lieu un débat sur la conception de l’apprentissage et les moyens ou méthodes à mettre en œuvre pour éduquer les enfants. Ce débat a opposé deux grandes figures du confucianisme antique : Mencius (孟子) et Xunzi (荀子[1]). Le premier prêchant pour un enseignement doux qui laisse le temps à l’enfant de mûrir et de gagner en maturité, le second étant un farouche partisan d’une méthode dure et sévère où l’on taille sur mesure un élève vertueux en tranchant les mauvais penchants de sa nature.

Confucius
   

samedi 26 octobre 2013

Soutra des Bénédictions

Soutra des Bénédictions
Mangala Sutta

Sutta Nipâta, II, 4


vendredi 25 octobre 2013

Éveil et reflet de la lune selon le Genjôkôan



        Lorsqu'un homme atteint l'Éveil, il en va de même que la lune qui se reflète dans l'eau. La lune n'est pas mouillée, l'eau n'est pas troublée.

Jîvaka Sutta

Jîvaka Sutta
(Sermon pour Jîvaka, “Celui de la Vie”)
Sutta Pitaka, Majjhima-Nikâya nº 55



jeudi 24 octobre 2013

Bouddhisme et végétarisme

            
Bouddhisme et végétarisme
           
Dans le cahier n°6 d'Alliance Végétarienne  [1],  André Méry analyse longuement la relation complexe du bouddhisme avec le végétarisme. Son travail a sans conteste le mérite de se baser sur la lecture et l’étude sérieuse des textes bouddhistes anciens et de faire avancer le débat. En tant que philosophe bouddhiste (et végétarien), il m'a néanmoins semblé que son analyse souffrait de certaines faiblesses. Parmi ces faiblesses, une m'apparaît comme particulièrement centrale dans la compréhension du rapport entre bouddhisme et végétarisme, c'est l'incompréhension de la règle monastique touchant à la consommation de la viande dans le bouddhisme ancien. Et donc dans cet article, je voudrais rétablir la vérité à cet égard ou, du moins, ce qui m'apparaît comme étant la vérité touchant au véritable rapport entre bouddhisme et végétarisme.



mercredi 23 octobre 2013

Genjôkôan de Dôgen

Étudier la Voie du Bouddha, c'est étudier soi-même; 
S'étudier soi-même, c'est s'oublier soi-même; 
S'oublier soi-même, c'est être reconnu et éveillé par tous les phénomènes; 
Être reconnu et éveillé par tous les phénomènes, 
C'est abandonner son corps et son esprit, 
Comme le corps et l'esprit de l'autre,
C'est voir disparaître toute trace d'Éveil 
Et faire naître l'incessant Éveil sans trace.

Dôgen Zenji, Genjôkôan, 1233


vendredi 18 octobre 2013

L’autre et le même

Commentaire du Sandokai 參同契 de Sekito Kisen (Shitou Xiqian     石頭希遷, VIIIème siècle)
        
Le Sandokai (參同契) est un poème écrit au huitième siècle par le maître zen chinois Shitou Xiqian (Sekito Kisen en Japonais). Ce texte fondamental du zen sôtô est chanté quotidiennement dans les temples zen du monde entier.



jeudi 17 octobre 2013

L'apaisement de la haine dans le Dhammapada

        En vérité,
        La haine ne s'apaise pas par la haine;
        La haine s'apaise par l'amour.
        Ceci est une loi éternelle.

        Le Bouddha (Dhammapada, I, 5)

mercredi 16 octobre 2013

L'animalisme est-il un humanisme ? Critique de l'anti-humanisme d'Yves Bonnardel

L'animalisme est-il un humanisme ?

Critique de l'anti-humanisme d'Yves Bonnardel

    Voici une interview du philosophe antispéciste Yves Bonnardel sur la question de l'égalité:


   J'ai trouvé cette interview d'Yves Bonnardel très intéressante ; mais elle suscite en moi un malaise certain. Surtout quand le philosophe se met à attaquer l'humanisme (18'). Pour lui, l'humanisme est une idéologie de la domination ; l'humanisme met l'homme au centre du monde ; et tous les êtres lui sont alors soumis. En outre, il n'y a pas lieu de conférer une quelconque valeur à ce qui fait notre humanité. Cela suscite le malaise ; parce que d'abord, Bonnardel réduit l'humanisme à une seule théorie : la suprématie de l'homme sur le reste de la création, et donc sur les animaux. Or l'humanisme a toujours été beaucoup plus pluriel que ce que veut bien dire Bonnardel.

mardi 15 octobre 2013

L'abandon de la viande selon la tradition zen : 

"N'abandonnez pas la viande, laissez la viande vous abandonner"

           Quand on a ne serait-ce qu’un peu de compassion et de conscience morale, il n’est pas difficile de se rendre compte du mal qu’il y a à manger de la viande ou du poisson. Pour manger de la viande ou du poisson, il faut nécessairement tuer un animal et donc causer une souffrance inutile. Le premier précepte bouddhiste recommande d’ailleurs de ne pas tuer et de protéger la vie.  La nourriture végétarienne s’inscrit donc pleinement dans ce premier précepte. Plus qu’un acte de compassion à l’égard des animaux, s’abstenir de manger de la viande ou du poisson est aussi un acte écologique dans la lutte contre le réchauffement climatique, contre la déforestation des jungles tropicales, contre la pollution des eaux et des sols. S’abstenir de manger du poisson permet de sauver la vie animale et les écosystèmes des océans, puisque les stocks de poissons s’épuisent à la vitesse grand V dans les mers du globe.

vendredi 11 octobre 2013

Atisha (982-1054): compassion et vacuité

Fils,
La nature originellement pure de l'esprit
Est empreinte d'une irrésistible compassion pour les êtres.
Cette compassion jaillit elle-même de la vacuité
Et c'est à la vacuité qu'à nouveau elle retourne.

jeudi 10 octobre 2013

Nâgârjuna, strophe introductrice du "Traité du Milieu"



Hommage au Bouddha parfaitement accompli, 
Le suprême orateur
Qui enseigne que ce qui apparaît en dépendance
Est libre de cessation et de production, 
D'anéantissement et de permanence, 
D'allée et de venue, 
De diversité et d'unité, 
L'apaisement de la pensée discursive, la félicité.

Nâgârjuna, strophe introductrice du "Traité du Milieu"










Le Traité du Milieu :

Chapitre premier : Analyse des conditions 

Chapitre II : Analyse du mouvement 

Chapitre III : Analyse des facultés sensorielles






Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la philosophie bouddhique ici.

Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.

mardi 8 octobre 2013

Demeurer dans la nature de l'esprit



Demeurer dans la nature de l'esprit




Une expression récurrente dans le bouddhisme tibétain encourage le disciple à « demeurer dans la véritable nature de l'esprit ». Non pas l'esprit dans l'illusion qui nourrit toutes sortes de pensées erronées sur le monde et d'émotions perturbatrices qui créent la désolation tout autour de soi, mais l'esprit dans sa dimension la plus pure, telle qu'il est, une fois que l'on a retiré tous les voiles qui viennent le recouvrir. Cette notion de véritable nature de l'esprit est un héritage d'une des deux grandes écoles philosophiques du bouddhisme du Grand Véhicule, l'école idéaliste du Cittamâtra ou Yogachara. Pour cette école, derrière la conscience habituelle qui anime tout individu dans ce monde, il y a une conscience primordiale beaucoup plus vaste, qui n'englobe pas seulement notre petite personne, mais bien tout l'univers. Cette conscience-base-de-tout, cette conscience non-duelle ou encore, conscience qui se connaît et s'illumine elle-même est le fondement ultime de notre existence que le méditant doit trouver au plus profond de lui-même pour se délivrer des illusions de l'existence. Les techniques mystiques tibétaines de méditation telles que le mahâmudrâ ou le dzogchen reprennent dans les grandes lignes cette conception de la nature non-duelle de l'esprit, même si l'on accommode cela à la sauce madhyamika afin de correspondre pleinement avec le cadre idéologique dominant du bouddhisme tibétain, à savoir le madhyamika prasangika, philosophie « officielle » dans les monastères tibétains.