Dans
la spiritualité et dans la religion, on parle souvent d'amour. Jésus
disait : « Aimez-vous les uns les autres » ou « Aime
ton prochain comme toi-même ». Dans le Soûtra de l'Amour, le
Bouddha appelle à aimer chaque être dans l'univers comme une mère
aime et chérit son unique enfant : « Ainsi
qu'une mère au péril de sa vie, surveille et protège son unique
enfant, ainsi avec un esprit sans limite, doit-on chérir tout être
vivant, aimer le monde en son entier, au-dessus, au-dessous et tout
autour, sans limitation, avec une bonté bienveillante et infinie ».
Mais que signifie l'amour dans ce cas précis ? Le mot semble
évident, mais au nom de l'amour, on fait toutes sortes de choses
déraisonnables, voire même condamnables. Telle personne bat sa femme
qu'il croit infidèle, telle autre fait une crise de jalousie, telle
autre se suicide de désespoir parce que la personne aimée le ou la
rejette.... On sait tous que la passion amoureuse peut avoir des
conséquences funestes. Toute la littérature est remplie de ces
histoires d'amour qui finissent mal, très mal parfois... De Roméo
& Juliette à Tristan & Iseult en passant par
Autant en emporte le vent....
Est-ce
que c'est cet amour qu'ont prôné Jésus et le Bouddha ? Non,
évidemment. Poser la question revient évidemment à y répondre !
Mais la volonté de se mettre à distance des conséquences
délétères de la passion amoureuse a conduit les courants religieux
et spirituels à fermement condamner l'amour charnel d'une façon
souvent très dure. Les religions se sont attelées à refréner les
pulsions sexuelles des hommes et des femmes, à les encadrer
strictement dans le cadre du mariage et encore dans la seule optique
de la reproduction et la perpétuation de la société. L'amour
charnel qui déborderait d'une manière ou d'une autre de ce cadre
strict a été lourdement frappé du sceau du péché, de l'impureté
ou de l'infamie. Pourtant, dans l'amour charnel, il y a de l'amour,
peut-être entaché d'imperfections et de manque de sagesse, mais de
l'amour quand même, un amour qui jaillit et qui persiste dans la
conscience des gens.