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samedi 30 novembre 2013

Un conseil de Padampa Sangyé

Ce que tu désires,
Les autres le désirent aussi.
Alors, agis en conséquence.

Padampa Sangyé



Padampa Sangyé (XIe - XIIe siècle)
    

Mes articles & essais autour du Chan et du Zen

Mes articles & essais autour du Chan et du Zen



Égoïsme & altruisme selon Shântideva

« Si je  donne, comment jouirai-je ? »
Cette pensée égoïste appartient aux démons.
« Si je jouis, comment donnerai-je ? »
Cette pensée altruiste est une qualité divine.

Shântideva, Bodhisattvacaryâvatâra, VIII, 125.

mardi 26 novembre 2013

Commentaires au Genjōkōan - 2ème partie

La première partie de ce commentaire ici.

2. Aller au-devant des dix mille dharmas dans le dessein de les expérimenter et de les éveiller est illusion. C’est lorsque les dharmas nous poursuivent et nous pratiquent qu’il y a Éveil.
Ceux qui s’éveillent tout à fait de l’illusion sont les Bouddhas, ceux qui pour qui l’Éveil est illusion sont les êtres sensibles. En outre, certains obtiennent un Éveil supérieur à l’Éveil ; d’autres s’illusionnent au sujet de l’illusion.
Lorsque les Bouddhas sont authentiquement des Bouddhas, il est superflu pour eux d’en avoir conscience. Ce n’en sont pas moins des Bouddhas réalisés qui continuent à actualiser les Bouddhas.

samedi 23 novembre 2013

Soutra de Samiddhi (canon chinois)

Le Soutra de Samiddhi

(Sur les plaisirs sensuels de la jeunesse)

(d'après la traduction du canon chinois)


    Voici ce que j’ai entendu alors que le Bouddha séjournait au monastère de la Forêt de Bambous près de la ville de Rajagriha. Cette fois-ci, tôt le matin, le bhikshu Samiddhi s’approcha des bords de la rivière, enleva ses robes, les laissa sur la berge et entra dans la rivière pour se baigner. Après son bain, il sortit de la rivière, monta sur la berge, s’habilla d’une seule robe et attendit d’être sec. A ce moment, un deva au corps entouré de lumière apparut, éclairant le bord de la rivière.



vendredi 22 novembre 2013

Aimé Césaire, extrait du "Cahier d'un retour au pays natal"

   voum rooh oh
   pour que revienne le temps de promission
   et l’oiseau qui savait mon nom
   et la femme qui avait mille noms
   de fontaine de soleil et de pleurs
   et ses cheveux d’alevin
   et ses pas mes climats
   et ses yeux mes saisons
   et les jours sans nuisance
   et les nuits sans offense
   et les étoiles de confidence
   et le vent de connivence 



Aimé Césaire, extrait du "Cahier d'un retour au pays natal", 1939

jeudi 21 novembre 2013

La nature aime à se cacher

La nature aime à se cacher.

φύσις  κρύπτεσθαι φιλεῖ

Héraclite, fragment 123.



mercredi 20 novembre 2013

La compassion selon Dza Patrül Rimpotché


Dza Patrül Rimpotché (1808 -1887)

Être bouddhiste implique-t-il d’être végétarien ?


Être bouddhiste implique-t-il d’être végétarien ?


            Dans son ouvrage « Le bouddhisme, une philosophie du bonheur ? [1]» qui vient d’être publié, Philippe Cornu aborde toutes sortes de questions ayant trait au bouddhisme contemporain tel qu’il se profile en Occident. Le bouddhisme est-il une religion ? Une philosophie ? La méditation est-elle le centre de la pratique bouddhiste ou non ? Comment définir des concepts comme le karman ? Le non-ego ? Le bouddhisme est-il sexiste ? Propose-t-il des projets de transformation de la société ou reste-t-il centré sur l’individu et sa transformation personnelle ?....


            Il faut dire que Philippe Cornu n’est pas n’importe qui dans le domaine des études bouddhiques. On lui doit des traductions importantes comme la traduction de soutras du Grand Véhicule[2] ou la traduction du « Livre des morts tibétain », le Bardo Thodröl[3]. On lui doit également des études et des traductions de maître tibétain, ainsi son livre essentiel sur le maître tibétain du XIVème siècle, Longchenpa[4]. Mais on lui doit surtout le monumental « Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme[5] ».


            Donc, l’avis de Philippe Cornu est un avis qui compte au sein du bouddhisme français ou européen. Or dans son livre « Le bouddhisme, une philosophie du bonheur », ce dernier examine la question du végétarisme au sein du bouddhisme[6]. Et même si son avis est quelque peu nuancé par des citations issues du Lankâvatâra Sûtra, favorable au végétarisme, le texte est clairement orienté en faveur des consommateurs bouddhistes de viande. Philippe Cornu se fait ici le porte-parole de ses maîtres tibétains, grands consommateurs de viande. Cela a suscité en moi un grand malaise, parce que la question du végétarisme touche à des points absolument essentiels de la doctrine bouddhique et que les évincer ou les minimiser revient à se détourner du Dharma et à donner de ce Dharma une image fallacieuse et détournée. C’est pourquoi je voudrais démonter dans ces quelques lignes l’argumentaire de Philippe Cornu sur cette question du végétarisme, argumentaire qui n’est jamais que l’écho des propos tenus par les lamas tibétains.


lundi 18 novembre 2013

L'autre rive de l'existence

Laisse ce qui est devant,
Laisse ce qui est derrière,
Laisse ce qui est au milieu,
Atteins l'autre rive de l'existence
Avec le mental libéré de toutes choses
Tu ne subiras plus la naissance et la vieillesse.

Le Bouddha, Dhammapada, XXIV, 348.



Autres citations du Dhammapada : 
- L'apaisement de la haine (I, 5)
- Celui qui se conquiert lui-même (VIII, 103)


Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la philosophie bouddhique ici.

Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.


samedi 16 novembre 2013

Au seuil de la mort, de Shabkar




" Aurions-nous des provisions
pour cent ou mille ans,
Au seuil de la mort,
nous devrons tout abandonner.

Aurions-nous une garde-robe suffisante
pour nous vêtir cent ou mille ans,
Au seuil de la mort nous serons nus.

Posséderions-nous cent
ou mille pièces d'or ou d'argent,
Au seuil de la mort,
nous aurons les mains vides.

Serions-nous entourés de cent
ou mille parents et amis,
Au seuil de la mort nous serons seuls.
Ainsi en est-il !"











" La lune se lève
Dans le ciel pur de la nuit
Son reflet apparaît
Sur la surface étale du lac
Mais la lune n'est pas dans le lac, n'est-ce pas ?
Sachez qu'il en est ainsi de tous les phénomènes "

jeudi 14 novembre 2013

La Voie selon Nicolas de Cues

    Si on demande au voyageur où il est, il répondra: « Sur la voie ». Et si on lui demande où il marche, il répondra : « Le long de la voie ». Et si on lui demande d’où il vient, il répondra : « De la voie ». Et si on lui demande où il va, il répondra : « Vers la voie » en venant de la voie.





lundi 11 novembre 2013

Végétarisme & inter-être

Une idée importante de Thich Nhat Hanh est sans conteste son insistance sur la notion d’inter-être. Les phénomènes n’existent qu’en interdépendance les uns vis-à-vis des autres. Nous n’existons pas indépendamment du monde, de manière séparée des autres êtres ; au contraire, notre existence ne peut être pensée sans la multitude des êtres qui composent le monde. Thay prend l’exemple d’une feuille de papier toute simple, objet de la vie courante complètement banal à nos yeux, sans intérêt si ce n’est celui de coucher nos pensées par écrit ou d’esquisser un dessin dessus. Quand nous voyons la feuille, nous avons l’impression que celle-ci existe comme un phénomène séparé : il y a une feuille de papier et elle existe sous nos yeux et sous nos doigts. Et cette feuille se pare d’un caractère d’évidence : elle existe, elle est bien là et elle est séparée des autres choses. Cette évidence fait en sorte que nous n’ayons pas à porter plus d’attention à cette feuille.

Seconde réponse à Kryss sur le bouddhisme et le végétarisme

Suite à mon article « Bouddhisme et végétarisme », Kryss avait formulé quelques objections auxquelles j’avais répondu ici.

Kryss m’a ensuite écrit par courriel que je ne répondais pas vraiment à sa question, à savoir ce qu’il appelle « l’aspect publicitaire » de la conduite d’un moine bouddhiste respectant la règle alimentaire dite des « trois puretés ». En d’autres mots, est-ce que l’exemplarité de la conduite d’un moine n’est pas entachée par cette acceptation de plats de viande dans certaines conditions (quand le moine n’a pas vu, n’a pas entendu et ne pouvait pas savoir que cette viande a été cuisiné à son intention propre) ? Est-ce que ce moine ne va pas contribuer à donner un mauvais exemple en laissant croire aux gens ignorants qui voient le moine manger de la viande ou un « curry de poulet » qu’un moine mange couramment de la viande et qu’il n’y a aucune faute morale à manger de la viande, de la volaille ou du poisson ? Je pense avoir répondu en réalité, mais je vais préciser ici ma réponse et éclaircir ma pensée à ce sujet tant que se faire se peut…

Zhuangzi (Tchouang-Tseu) et le bonheur des poissons

Tchouang-Tseu (ou Zhuangzi si l'on se conforme à l'actuelle transcription en vigueur du chinois 莊子 en caractères latins, le pinyin,  prononcez Djouang-tzeu) est un célèbre philosophe taoïste qui a vécu à la fin du IVème siècle avant notre ère, connu pour son amour de la nature, de la spontanéité et de la simplicité. Voici un dialogue haut en couleur qu'il a avec un de ses amis Huizi (prononcez Houei-tzeu).



dimanche 10 novembre 2013

Citations


Toutes les citations du Reflet de la Lune




Renouer avec la nature

Renouer avec la nature
 (Extrait de « Plaidoyer pour l'altruisme » de Matthieu Ricard)

samedi 9 novembre 2013

Shântideva: Pourquoi s'inquiéter ?

    S'il y a une solution,
    Pourquoi s'inquiéter ?
    S'il n'y a pas de solution,
    Pourquoi s'inquiéter ?

    Shântideva,
    
 Bodhisattvacaryâvatâra, VI, 10.


jeudi 7 novembre 2013

Kaccâyanagotta Sutta

Kaccâyanagotta Sutta
Soutra de Kaccâyanagotta

            Ainsi ai-je entendu. Une fois, le Bienheureux séjournait dans le parc d’Anâthapindika, au bois de Jeta, près de la ville de Sâvatthi.

            En ce temps-là, un jour, le Vénérable Kaccâyanagotta rendit visite au Bienheureux. S’étant approché du Bienheureux, il s’assit à l’écart sur un côté. S’étant assis à l’écart sur un côté, le vénérable Kaccâyanagotta dit au Bienheureux : « On répète "la vue juste, la vue juste". Bienheureux, dans quelle mesure "la vue juste" peut-elle être appelée ainsi ?

            Le Bienheureux répondit : « Ô Kaccâyana, les gens s’intéressent le plus souvent à ces deux opinions extrêmes : l’existence et la non-existence. Cependant, ô Kaccâyana, chez celui qui voit selon la sagesse réaliste, l’apparition du monde ne se produit pas par l’opinion que « ce monde n’existe pas ».
En outre, ô Kaccâyana, chez celui qui voit selon la sagesse réaliste, la cessation du monde ne se produit pas par l’opinion que « ce monde existe ».

mercredi 6 novembre 2013

Shântideva: Quand ni l'existence, ni l'inexistence....

     Quand ni l'existence, ni l'inexistence
      Ne se présentent à l'esprit, 
      Alors, en l'absence de toute autre possibilité, 
      L'esprit cesse et s'apaise.
  
       Shântideva, Bodhisattvacaryâvatâra, IX, 34.

mardi 5 novembre 2013

lundi 4 novembre 2013

samedi 2 novembre 2013

On ne pratique pas la méditation pour fuir la société

On ne pratique pas la méditation pour fuir la société, mais pour se préparer à réintégrer la société. (...) Comment pouvez-vous espérer tout laisser derrière vous quand vous entrez dans un centre de méditation ? Le genre de souffrance que vous portez en votre cœur, c'est la société elle-même. Vous amenez cela avec vous, vous amenez la société, c'est-à-dire nous tous avec vous. Quand vous méditez, ce n'est pas seulement pour vous-même, vous le faites pour la société toute entière. Vous cherchez la solution à vos problèmes, pas seulement pour vous, mais pour nous tous. 

Thich Nhat Hanh, La paix, un art, une pratique, Bayard, 1996, p. 53 et p. 55.