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dimanche 25 novembre 2018

Les valeurs de la gauche






Dans un de ses articles intitulé « Les bavardages au sujet des valeurs m'exaspèrent1 », le philosophe Ruwen Ogien (1949 – 2017) conteste l'appel aux valeurs morales de certains leaders de la gauche. Selon lui, la gauche ne devrait pas invoquer ces valeurs morales, mais plutôt se battre pour étendre les droits en faveur de tous les défavorisés. Cela me paraît extrêmement contestable. Il me semble emblématique de cette matrice de la pensée '68 qui fait qu'il est devenu inconcevable d'associer les idéaux de gauche à des valeurs morales. Aujourd'hui, les valeurs morales sont plutôt dans le camp de la droite. On a par exemple ce magazines français de droite, « Valeurs actuelles », dont le titre évoque, j'imagine, des valeurs conservatrices (si ce n'est peut-être des valeurs boursières). On a aussi le slogan du mouvement d'extrême-droite d'Alain Soral, Égalité et Réconciliation dont le slogan est : « Gauche du travail, droite des valeurs ». Comme si la gauche n'avait pas elle-même de valeurs morales...


Je trouve cela triste.... Très triste.... En réalité, avant Mai '68, la gauche avait des valeurs : la solidarité, la fraternité, le partage, l'entraide, l'égalité, la liberté comprise non pas comme la liberté d'investir et de posséder, mais la liberté de l'individu contre l'oppression des puissants. La gauche défendait la dignité du travailleur contre les prérogatives du patron, la dignité du faible face au dédain des nantis. J'affirme que l'on ne peut pas penser la gauche indépendamment de ces valeurs. Il ne peut y avoir une sécurité sociale, un partage des richesses, un accès à l'art et à la culture, une entraide effective qu'à partir du moment où les gens dans leur majorité adhèrent à ces valeurs et sont prêts à renoncer à une partie de leur richesse au profit du bien commun, et non au profit de quelques uns.


Au fond, c'est la gauche qui est morale. C'est la droite capitaliste qui est sans valeur. Le capitalisme se fonde sur les intérêts égoïstes de chacun : pas de besoin de valeurs morales pour cela ! La compétition et la rivalité de tous contre chacun suffit comme principe fédérateur d'une économie de marché. Néanmoins, un élément central dans l'économie de marché fait que le capitalisme a encore besoin des valeurs morales : le crédit. Le mot « crédit » vient de latin « credere », croire, qui a donné aussi le mot français « crédible » et que l'on retrouve dans l'expression « donner du crédit à quelqu'un ». Le crédit, c'est la croyance, la conviction que la personne pour qui vous avez fourni un travail va vous payer ou que la personne que vous avez payée va vous fournir la chose que vous lui avez acheté. Sans cette confiance, tout le système du crédit s'effondre. Un banquier ne récupérerait jamais la somme qu'il avait donné en prêt. Et personne ne donnerait du crédit à la capacité de la poudre à lessiver à nettoyer son linge (même si la publicité nous prend pour des cons en affirmant que ce linge va être lavé plus blanc que blanc). Toute l'économie s'effondrerait.


Donc il faut des valeurs morales pour garantir cette confiance et ce crédit (ainsi qu'un cortège de lois), mais ces valeurs morales, le capitalisme va les chercher généralement en-dehors de lui-même, le plus souvent dans les valeurs conservatrices et religieuses. Je me souviens d'une interview d'un ultra-libéral qui condamnait la liberté sexuelle pour les femmes, non pas parce qu'il trouvait lui-même ce comportement choquant chez les femmes, mais parce que les femmes trop libres sexuellement risquaient d'enfanter seules, et que ces familles mono-parentales font beaucoup plus appel à des aides sociales que les familles avec un schéma traditionnel. Les libéraux étant contre les aides sociales, il faut donc être aussi contre la liberté sexuelle !


De plus en plus, la droite capitaliste reprend à son compte les valeurs nationalistes , l'attachement au clan, à la nation, à la patrie, à la communauté. Donald Trump est le meilleur exemple de cette tendance, même si cela tiraille cette droite capitaliste entre la globalisation sauvage des économies et le protectionnisme belliqueux de Trump et consorts.


Dans son article, Ruwen Ogien s'emporte contre l'utilisation de la valeur « dignité » pour interdire l'euthanasie, l'usage récréatif des drogues, le travail sexuel librement consenti, les pratiques sexuelles dites « déviantes », mais qui sont elles aussi librement consenties. L'emploi de la valeur « famille » permet de discréditer les droits des homosexuelles à se marier et à fonder une famille. L'emploi de la valeur « travail » permet de jeter l'opprobre sur les grévistes qui « prennent en otage » les honnêtes travailleurs qui ne remettent pas en question les injustices sociales. L'emploi de la valeur « respect » permet de rétablir la censure. Et enfin, l'emploi de la valeur « communauté » permet de contester le droit d'asile aux migrants qui veulent rentrer en Europe.


Je suis d'accord, mais on ne manquera pas de noter que ces valeurs morales émanent de la droite conservatrice ou de la droite nationaliste ou que ces valeurs morales sont réinterprétées dans une logique conservatrice ou nationaliste. Par exemple, les détracteurs du droit à l'euthanasie invoque souvent la valeur de la dignité de la vie humaine pour contester l'euthanasie. Mais les défenseurs de l'euthanasie invoquent aussi la valeur de la dignité pour accorder aux personnes gravement malades le « droit de mourir dans la dignité ». Il me semble que la gauche se prive d'un levier important en politique si elle laisse toutes les valeurs morales à la droite.


Par ailleurs, si on abandonne des valeurs comme la solidarité, on rend incompréhensibles l'acte de reverser une partie de sa fortune à l’État pour que celui-ci le distribue de manière équitable aux personnes qui en ont besoin dans la société. Dans les années soixante, ce n'était pas un problème. La gauche a tenu un discours libertaire où les valeurs avaient mauvaise presse : elles étaient ringardisées. Mais même discréditées sous Mai '68, elles continuaient d'agir comme un vélo continue de rouler en roue libre après qu'on ait cessé de rouler. Cinquante ans plus tard, cela fonctionne plus : sans des valeurs de générosité, d'entraide et de solidarité, on voit nécessairement ce prélèvement de revenu en vue de la redistribution comme un vol, et non plus comme un geste de solidarité qui devrait nous rendre fiers.


Pareillement, les frontières se referment contre ces migrants pour qui on a aucun élan de solidarité. Ruwen Ogien critique d'ailleurs dans son article l'usage des valeurs comme une arme pour refuser le droit d'asile à ces migrants : « Dans tous ces cas, l’appel aux valeurs ne vise pas à élargir, renforcer, protéger les droits et les libertés mais à les affaiblir, à les remettre en cause. Les protocoles mis en place dans plusieurs États européens pour l’acquisition de la nationalité pourraient aussi servir d’exemple à cet aspect rétrograde de l’appel aux valeurs ».


Pour Ruwen Ogien, il faudrait accorder des droits et des libertés et arrêter de bavarder sur les valeurs que les migrants désirant entrer en France ou dans un autre pays européen devraient avoir pour s'intégrer dans la communauté nationale : « Depuis quelque temps, la connaissance de la langue, l’engagement à respecter les lois ont cessé d’être les seules exigences qui doivent être satisfaites. Il faut aussi que le candidat manifeste son adhésion aux «valeurs» des pays concernés, une exigence vague, pour laquelle il n’existe pas de preuves décisives, ce qui permet de justifier tous les refus. La perversité de l’appel aux valeurs apparaît assez clairement dans ce cas. C’est tout simplement un obstacle supplémentaire dans le difficile parcours vers l’acquisition de la nationalité !  »


Cela me semble très problématique, parce que si on accepte n'importe qui sur nos territoires nationaux respectifs, on se condamne immanquablement à voir les idées d'extrême-droite proliférer sur le terreau des crispations des Européens de souche. On accepte notamment des populations musulmanes avec des valeurs morales réactionnaires, machistes et haineuses de l'Occident moderne, et puis on s'étonne que cela dégénère dans l'adhésion au salafisme et l'attachement à des signes religieux ostensiblement brandis comme le symbole du désaveu des « kouffars », les impies que nous sommes, et cela se manifeste en outre dans le harcèlement de rue et les intimidations répétées. On accepte aussi des populations africaines largement converties à des sectes du christianisme évangélique tout aussi rétrogrades que les courants islamiques que je viens de critiquer, même si on les voit moins et que les médias sont beaucoup moins bavards sur le sujet, probablement que c'est moins vendeur que de taper sur les musulmans...


Il y a deux ans, j'enseignais dans une école de Bruxelles peuplées à 95% de gamins issus de l'immigration. Ils m'avaient tous dit : « Monsieur, on est Belge seulement pour les papiers ». Sous-entendu : on vient profiter de la Belgique, de son niveau de vie, mais on reste au fond Marocains, Congolais, Tunisiens, Roumains, Turcs ou Algériens, avec les valeurs morales et la mentalité qui vont avec. Donc nous, les Européens de souche, on n'a pas le droit d'avoir des valeurs, on doit se contenter de donner des droits et des libertés à des étrangers qui, eux, ont le droit inaliénable de conserver leurs propres valeurs et de mépriser ces populations européennes d'origine.


Je ne pense pas que cela tiendra longtemps. D'autant plus que le nombre croissant de ces étrangers fait que leur intégration au sein de la population belge devient de plus en plus hypothétique. Quand des quartiers entiers sont peuplés quasi-exclusivement d'étrangers, que les seuls Belges qu'ils peuvent rencontrer sont des flics, des profs ou des membres de l'administration, il ne faut pas s'étonner que ces jeunes n'aient aucune envie de s'intégrer à une population qu'ils ne connaissent pas. Je me souviens d'un débat en classe dans cette même école autour de l'amitié qui avait dévié sur la question de savoir si un Noir pouvait être l'ami d'un Arabe (la moitié des étudiants étaient Arabes, l'autre moitié originaire d'Afrique noire). Ils ne se posaient même pas la question de savoir si un Black ou un Beur pouvait l'ami d'un « Blanc ». Non, la question ne se posait même pas tant la réponse était évidente à leurs yeux.


Donc cette demande d'adhérer aux valeurs des pays européens dans lesquels les migrants viennent s'installer ne me paraît pas du tout absurde. J'admets avec Ruwen Ogien qu'il n'existe pas de « preuves décisives » pour prouver l'intégration d'une personne. Il y a aura toujours une part de subjectivité et donc d'arbitraires dans les décisions des personnes responsables d'accorder ou non des titres de séjour ainsi que la nationalité. C'est une question complexe. Comment être sûr qu'une personne partage nos valeurs ? Et d'ailleurs comment définir les valeurs de la Belgique, de la France, de l'Espagne ou d'autres pays européens ? Ces valeurs ne font pas l'objet d'un consensus. Pourtant, on sent bien que certaines personnes ne font aucun effort pour adhérer à la communauté nationale. Ce qui attise le racisme et l'ostracisme dans la population.


Dans ce débat politique, on pourrait schématiser six positions qui vont de l'extrême-droite à l'extrême-gauche.

  • La mouvance identitaire : Vous êtes Belge ou Français si vous êtes le fils ou la fille de parents belges ou français. C'est l'idéologie du droit du sang. Chacun doit rester à sa place dans son pays. Comme si les gens étaient des arbres. Il se trouve que l'humain est un animal doué de mouvement et qu'il bouge. Avec une mentalité pareille, toute l'humanité serait restée dans en Éthiopie avec les descendants de Lucy et on continuerait à casser des cailloux.

  • L'assimilation : Il peut y avoir des étrangers, mais ils doivent faire une effort conséquent pour ressembler comme deux gouttes d'eau au ressortissant de son pays. Le défenseur le plus connu de cette thèse est Eric Zemmour pour qui un étranger doit donner des noms français à ses enfants. Hapsatou aurait du s'appeler « Corinne » pour se conformer à une certaine idée de l'identité nationale.
    Maintenant est-ce que des signes extérieurs d'appartenance sont le signe absolument certains d'une loyauté sincère à sa patrie d'adoption ? Je ne sais pas. Est-ce que si Salah Abdeslam s'était appelé Roger Abdeslam, son attentat terroriste à Paris aurait été moins problématique ? Est-ce que s'appelant Roger, il aurait été protégé de la tentation intégriste ? J'en doute.

  • L'intégration : Les étrangers doivent faire un effort pour rentrer dans la communauté nationale et ses valeurs. Cette personne étrangère n'est pas obligée de renier son passé et l'identité qu'il s'est forgé là-bas dans son pays d'origine, mais cette identité doit se transformer pour rentrer dans un nouveau cadre. Votre pays de destination devient votre pays ; votre pays d'origine n'est plus que votre origine.

  • Le multiculturalisme : Étrangers, conservez votre culture et votre identité nationale. C'est super si la société ressemble à un patchwork de cultures et de religions différentes. La différence est une richesse. Le problème est que ces cultures ne se mélangent pas vraiment comme à Bruxelles, mais coexistent de manière plus ou moins tendue avec une méfiance mutuelle et un parfum de crise permanent.

  • L'islamo-gauchisme : les musulmans sont les nouveaux prolétaires de ce monde. Même si les gauchistes ne partagent absolument pas leur valeur morale, voire même ont un dégoût profond pour celles-ci, il faut quand même s'allier avec les structures islamistes dans les quartiers sensibles. On obtient un double discours assez dérangeant où on critique les Occidentaux d'être des machistes, des porcs qu'il faudrait balancer et où, dans le même temps, on défend les barbus ainsi que les pauvres femmes musulmanes voilées qui subissent le racisme des Blancs et qui devraient être libres de porter ce voile.

  • L'idéologie « no border » : pas de frontière, pas d’État. Tout le monde va où il veut. Projet généreux, mais complètement irréaliste.



On aura compris que je me situe plutôt dans l'idée de l'intégration qui, certes, a mauvaise presse tant à droite (Zemmour dit que l'idéologie de l'intégration conduit à la désintégration) qu'à gauche (où l'on considère que c'est une démarche beaucoup exigeante et qui va à l'encontre de la multiculturalité bariolée et joyeuse). Je me souviens d'avoir été dans un restaurant indien de Liège avec un ami d'extrême-gauche et végane. Il s'était emporté parce que le serveur ne parlait pas suffisamment le français pour comprendre qu'on ne voulait pas de sauce comportant des produits animaux, à base de lait en clair, puisque nous sommes tous les deux véganes. Il m'a fait un discours comme quoi il faudrait exiger que les étrangers aient une meilleure connaissance du français pour pouvoir mieux servir leur clientèle. Je lui ai dit qu'il fallait effectivement plus d'efforts d'intégration de leur part. Mon ami d'extrême-gauche a tout de suite marqué sa désapprobation : sous-entendu, l'intégration, c'est pour les fascistes...


Néanmoins, malgré ces critiques qui viennent de côtés complètement opposés de l'échiquier politique, cette demande d'intégration aux populations allochtones me semble être la position la plus sage et la plus équilibrée.


Dans ce débat, on voit que la gauche est tiraillée entre deux valeurs qui s'affrontent : la solidarité et l'universalisme. D'un côté, la défense de nos travailleurs et de nos populations défavorisées et de l'autre l'envie d'étendre cette solidarité à tous les « damnés de la Terre » pour reprendre les mots de l'Internationale. Ce tiraillement fait écho au tiraillement dans la droite que j'ai cité plus haut : d'un côté, la droite mondialiste qui a intérêt à l'action des multinationales qui prend chaque plus de pouvoir aux souverainetés nationales et qui a intérêt à voir débarquer un main-d’œuvre très bon marché dans nos pays pour pouvoir mettre sous mettre sous pression les travailleurs locaux ; de l'autre, la droite nationaliste qui voit d'un très mauvais œil l'avènement de l'Autre, de l'étranger.


C'est l'argument qu'on avance souvent par rapport à la crise des migrants : « Occupons-nous d'abord de nos SDF avant de s'occuper des migrants ». C'est là bien entendu un argument très faible, puisque les gens qui avancent cet argument sont en général les premiers à cracher sur les clochards parce qu'ils sont paresseux, parce qu'ils sont sales ou parce qu'ils sont ivrognes... Tout d'un coup, ils se prennent un élan de générosité envers les SDF pour justifier leur manque de solidarité et leur exclusion des migrants. Mais malgré cette faiblesse, il faut pouvoir entendre la peur qui se cache derrière cette argument un peu bancal : est-ce que notre situation sociale qui n'est déjà pas radieuse ne va pas encore empirer ? Et cette préoccupation est loin d'être irrationnelle. Surtout que ce sont les populations qui vivent dans les quartiers défavorisés qui vont en priorité accueillir l'essentiel du flux des réfugiés.


Donc ce débat sur les valeurs ne me semble pas être un « bavardage », ni une forme de « naïveté philosophique et politique », mais un élément essentiel de la politique, et notamment de la question des migrants. Bien sûr, les valeurs peuvent être invoquées pour tirer le débat dans un sens ou dans un autre. Bien sûr, tout cela ne fera pas l'économie de devoir la complexité de la situation. Mais abandonner les « valeurs » comme le voulait Ruwen Ogien pour ne défendre que les droits et les libertés dans une logique libérale-libertaire, c'est se condamner à voir la droite conservatrice ou la droite nationaliste à s'en emparer pour le pire, alors même que toute la gauche est basée sur une conception morale de la société, dont les revendications tendent vers la justice sociale, la liberté, la solidarité, la fraternité et l'égalité.


Frédéric Leblanc, 
le 25 novembre 2018












1 Ruwen Ogien, « Mon dîner chez les cannibales (et autres chroniques sur le monde d'aujourd'hui) », éd. Grasset, Paris, 2016, chap. 7, pp. 51-54. La citation « Les bavardages au sujet des valeurs m'exaspèrent », qui sert de titre, est de Jürgen Habermas. L'article est paru une première fois dans le blog LibéRation de Philo le 14 octobre 2015 : http://liberationdephilo.blogs.liberation.fr/2015/10/14/lexasperant-bavardages-au-sujet-des-valeurs/















Yann Toma, Cercles d’ampoules, installation à la Galerie Anton Weller, Paris, 1994.















Voir aussi : 




(à propos de la citation d'Honoré de Balzac : "La résignation est un suicide quotidien")


La liberté est à l'extérieur ou à l'intérieur de soi ? La liberté est-elle relative ou absolue ?


Les différents sens possibles du mot "libéral" et le rapport particulier que chaque sens entretient avec la liberté. 








Changer les choses 


La perspective de changer les choses


- Ne me dites pas que ce problème est simple










Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.









Ruwen Ogien par Kristiina Hauhtonen









samedi 3 novembre 2018

L'espace d'un doute






Une question philosophique qui fait rarement consensus chez les philosophes est la question de la définition même de la philosophie. « Qu'est-ce que la philosophie ? » On pourrait s'attendre à ce que les avis s'accordent sur cette base, quitte à diverger plus tard sur des questions plus existentielles. Mais même sur ce qu'il faut entendre derrière le terme de « philosophie », les philosophes peinent à s'entendre. Or cette discipline fait l'objet d'un enseignement, notamment dans les écoles du secondaire. Et la nécessité des programmes fait qu'il faut bien imposer une définition au moins minimale de la démarche philosophique afin de préciser ce qui va être enseigné dans ce cours. La philosophie y est alors généralement présenté comme une « problématisation de notions » ou encore « non comme un savoir, mais un questionnement des savoirs ».

jeudi 1 novembre 2018

Un nomade de la raison - 11ème partie






Un nomade de la raison 
sur les chemins d’Élis à Taxila

11ème partie


Pour lire les précédentes parties d'un Nomade la Raison, voir le sommaire.



L'indifférence de Pyrrhon