Une
question philosophique qui fait rarement consensus chez les
philosophes est la question de la définition même de la
philosophie. « Qu'est-ce que la philosophie ? » On
pourrait s'attendre à ce que les avis s'accordent sur cette base,
quitte à diverger plus tard sur des questions plus existentielles.
Mais même sur ce qu'il faut entendre derrière le terme de
« philosophie », les philosophes peinent à s'entendre.
Or cette discipline fait l'objet d'un enseignement, notamment dans
les écoles du secondaire. Et la nécessité des programmes fait
qu'il faut bien imposer une définition au moins minimale de la
démarche philosophique afin de préciser ce qui va être enseigné
dans ce cours. La philosophie y est alors généralement présenté
comme une « problématisation de notions » ou encore
« non comme un savoir, mais un questionnement des savoirs ».
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samedi 3 novembre 2018
mercredi 13 avril 2016
Modernité et spiritualité
Il
y a quelques mois, José Le Roy avait défendu sur son blog « Éveil
et philosophie » la
modernité à l'encontre de bien des gens qui se revendiquent de la
spiritualité. Effectivement, parmi les gens qui s'intéresse à une
ou plusieurs traditions philosophiques, beaucoup font profession de
mépriser la modernité. Je souviens un livre paru dans les années
'90 « Le cercle des anciens » qui relatait une rencontre
inter-religieuse entre un centre de bouddhisme tibétain en France et
des religions dites « primitives », des chamanes venus
d'Amazonie ou des steppes bouriates, des hommes-médecines
amérindiens, etc... Une réflexion d'un bouddhiste très connu et
respecté m'avait énormément frappé : « La modernité,
cette aberration... ». Cela m'avait beaucoup interpellé parce
que je ne vois pourquoi je devrais détester tout ce qui moderne sous
prétexte que j'étudie et pratique la Voie du Bouddha. Je peux rêver
vivre à l'époque du Bouddha parce que le Bouddha y était et que
cela aurait quelque chose de profiter de sa présence rayonnante,
mais pas du tout que l'époque était mieux.
José
Le Roy dit dans son article : « j'aime
les sociétés modernes, et je pense même qu'il n'y a jamais eu dans
l'histoire de société aussi spirituelle. Car qu'est-ce que la
spiritualité ? Certainement pas la religion et la théocratie
fantasmée (qu'elle soit hindoue ou égyptienne ou islamique) à
laquelle Guénon voulait revenir. Non la spiritualité c'est
exactement ce que nous lisons au fronton des mairies françaises :
liberté, égalité, fraternité ».
C'est très osé de dire cela ! La devise française est un
héritage en ligne directe de l'esprit des Lumières, qui se
caractérise notamment par le culte du progrès et la critique des
religions. Face au séisme des Lumières et de la révolution
française, le romantisme s'est replié sur la nostalgie de l'ancien
régime, des vieilles pierres, des ruines d'église recouvertes de
lierre, et contre l'universalisme des Lumières, le retour au
terroir, l'attachement sentimental aux forces ancestrales de la
tradition. (Je n'ai pas envie de mettre un T majuscule à tradition
comme a pu le faire René Guénon).
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vendredi 1 avril 2016
Manquer à être
Sur
son blog « Éveil
et philosophie », le 25 mars 2016, José Le Roy évoque la
figure de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir, figure avec il
ne peut que prendre ses distances, car pour eux deux, l'homme est
marqué son irréductible fracture d'avec le monde. Inacceptable pour
un philosophe qui a mis la non-dualité au cœur de son expérience.
Selon Sartre, l'homme se caractérise par son manque d'être, son
néant qui l'empêche de coïncider avec le monde. Dans la
philosophie sartrienne, l'homme est condamné à être arraché au
monde, sans réconciliation avec lui. Il y aura toujours la
conscience qui tend à être, mais n'est pas, le pour-soi et le
monde, cet en-soi qui se contente platement d'être ce qu'il est sans
jamais avoir rien demandé. Le monde, la Nature, tout cela n'est
poisseuse inertie pour Sartre, rien qui puisse éveiller en l'homme
une forêt de correspondances, de contemplatives communications
silencieuses.
José
Le Roy évoque un texte de Simone de Beauvoir : « Par
son arrachement au monde, l'homme se rend présent au monde et se
rend le monde présent. Je voudrais être le paysage que je
contemple, je voudrais que ce ciel, cette eau calme se pensent en
moi, que ce soit moi qu'ils expriment en chair et en os, et je
demeure à distance ; mais aussi est-ce par cette distance que le
ciel et l'eau existent en face de moi ; ma contemplation n'est un
déchirement que parce qu'elle est aussi une joie. Je ne peux pas
m'approprier le champ de neige sur lequel je glisse : il demeure
étranger, interdit ; mais je me complais dans cet effort même vers
une possession impossible, je l’éprouve comme un triomphe, non
comme une défaite. C'est dire que, dans sa vaine tentative pour être
Dieu, l'homme se fait exister comme homme, et s'il se satisfait de
cette existence, il coïncide exactement avec soi. Il ne lui est pas
permis d'exister sans tendre vers cet être qu'il ne sera jamais ;
mais il lui est possible de vouloir cette tension même avec l'échec
qu'elle comporte. Son être est manque d'être, mais il y a une
manière d'être de ce manque qui est précisément l'existence1 ».
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