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dimanche 16 février 2014

Dépasser l'homme : Sénèque, Nietzsche & Montaigne

 « Je vous enseigne le Surhumain. L'homme n'existe que pour être dépassé. Qu'avez-vous fait pour le dépasser ? »

Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, prologue de la 1ère partie.

    On attribue souvent à Friedrich Nietzsche ce thème du Surhomme comme si il avait été l'inventeur de cette notion. Pourtant, dans la philosophie antique, qu'elle soit gréco-romaine, indienne ou chinoise, s'est fait jour le thème des hommes supérieurs qui par leur effort et leur génie intérieur transcende et dépasse la condition humaine..

     Ainsi Sénèque le stoïcien, dans Les Questions Naturelles :
     « Ô la vile chose et abjecte que l'homme, s'il ne s'élève au-dessus de l'humanité »

   Michel de Montaigne avait l'intention d'achever son texte, L'apologie de Raymond Sebond, par cette belle citation de Sénèque. Pourtant, elle ne cessa de le faire réfléchir et de retourner la question dans tous les sens : comment s'élever au-dessus de son humanité ? C'est alors qu'il ajouta qu'il ajouta ses quelques lignes à sa conclusion de L'apologie de Raymond Sébond (Les Essais, II, 12) :


       « Voilà un bon mot et un utile désir, mais pareillement absurde. Car de faire la poignée plus grande que le poing, la brassée plus grande que le bras, et d'espérer enjamber plus que de l'étendue de nos jambes, cela est impossible et monstrueux. Ni que l'homme se monte au-dessus de soi et de l'humanité : car il ne peut voir que de ses yeux, ni saisir que de ses prises ».

      Peut-être qu'en fin de compte, l'apothéose de l'homme, c'est d'accepter son humanité et de la vivre pleinement...






Toulouse-Lautrec, A Montrouge, Rosa la Rouge, 1886-1887.


Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.



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