Suivre la Voie, c'est de jour en jour décroître,
Décroître et décroître encore
Jusqu'à atteindre le non-agir.
Et par le non-faire, rien qui ne puisse se faire.
Lao-Tseu (Laozi),
Livre de la Voie et de la Vertu, Tao Tö King (en pinyin: Dàodéjīng, 道德經), XLVIII.
Wu Zhen, 1350 (dynastie Yuan), Metropolitan Museum of Art. |
Dans ce passage, Lao-Tseu fait une référence évidente à la pensée de Confucius. La philosophie de Confucius est fortement axée sur l'idée d'apprendre, apprendre encore et jour, se montrer insatiablement curieux et acquérir toute une série de connaissances et de savoir-faire afin de contribuer et d'agir pour le bien et l'harmonie de la société.
Lao-Tseu prend malicieusement le contre-pied de Confucius en voyant la progression dans la Voie (Tao ou Dao en pinyin, 道), non comme une accumulation de connaissances, de compétences ou de sagesse, mais comme une diminution, une décroissance. Le sage selon le fondateur de la pensée taoïste ne gagne pas quelque chose par rapport aux hommes du commun, mais il se débarrasse des choses superflues dans notre être. Il décroit jusqu'à atteindre le non-agir, la wuwei 無為. Il laisse les choses se faire à leur rythme.
Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.
Sur Confucius et sa conception de l'apprendre, voir ici. Lire aussi mon article sur l'apprendre chez les penseurs confucéens, Confucius, Mencius et Xunzi ici : "Un débat pédagogique dans le confucianisme antique".
A propos de la philosophie taoïste, voir aussi les citations de Tchouang-Tseu (en pinyin : Zhuangzi) :
- le bonheur des poissons
- le rêve du papillon
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