Dans
ce dialogue, Voltaire met un scène un chapon (un coq castré) et
une poularde qui discutent de cette espèce animale monstrueuse
qu'est l'espèce humaine, de de sa cruauté, y compris envers leurs
congénères, et des contradictions qui les habitent constamment.
LE CHAPON
- Aussi les plus grands philosophes de l’antiquité ne nous mettaient
jamais à la broche. Ils s’occupaient à tâcher d’apprendre notre langage,
et de découvrir nos propriétés si supérieures à celles de l’espèce humaine.
Nous étions en sûreté avec eux comme dans l’âge d’or. Les sages ne tuent
point les animaux, dit Porphyre; il n’y a que les barbares et les prêtres
qui les tuent et les mangent. Il fit cet admirable livre pour convertir un
de ses disciples qui s’était fait chrétien par gourmandise.
LA POULARDE.
- Eh bien! dressa-t-on des autels à ce grand homme qui enseignait la
vertu au genre humain, et qui sauvait la vie au genre animal?
LE CHAPON.
- Non, il fut en horreur aux chrétiens qui nous mangent, et qui détestent encore aujourd’hui sa mémoire; ils disent qu’il était impie, et que ses vertus étaient fausses, attendu qu’il était païen.
LA POULARDE.
- Que la gourmandise a d’affreux préjugés!
On reconnait des thèmes connus chez Voltaire : la référence au philosophes de l'Antiquité, ici dans cet extrait à Porphyre qui avait écrit plusieurs sur l'abstinence de la viande, contre la religion chrétienne avec son intolérance, sa cruauté et ses hypocrisies. S'y fait jour un thème moins connu et que l'on n'associe pas nécessairement à la figure quasi-mythique de Voltaire, qui est celui de la considération accordée aux animaux et la dénonciation de la consommation de la viande pour ce que cela suppose de violence et de cruauté.
Et sa formule, toujours d'actualité « Que la gourmandise a d’affreux préjugés! » montre cette façon récurrente que les hommes ont de se cacher derrières de beaux principes idéologiques pour ne pas entendre ou pour faire taire tout argument rationnel qui viendrait contrecarrer notre goinfrerie nous dicte de manger.
Pour la version intégrale du dialogue, voir ici. On trouvera également le « Dialogue du chapon et de la poularde » dans un petit recueil intitulé : Voltaire, « Pensées végétariennes », édition établie par Renan Larue, éd. Mille et une Nuits, Paris, 2014.
Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.
On reconnait des thèmes connus chez Voltaire : la référence au philosophes de l'Antiquité, ici dans cet extrait à Porphyre qui avait écrit plusieurs sur l'abstinence de la viande, contre la religion chrétienne avec son intolérance, sa cruauté et ses hypocrisies. S'y fait jour un thème moins connu et que l'on n'associe pas nécessairement à la figure quasi-mythique de Voltaire, qui est celui de la considération accordée aux animaux et la dénonciation de la consommation de la viande pour ce que cela suppose de violence et de cruauté.
Et sa formule, toujours d'actualité « Que la gourmandise a d’affreux préjugés! » montre cette façon récurrente que les hommes ont de se cacher derrières de beaux principes idéologiques pour ne pas entendre ou pour faire taire tout argument rationnel qui viendrait contrecarrer notre goinfrerie nous dicte de manger.
Pour la version intégrale du dialogue, voir ici. On trouvera également le « Dialogue du chapon et de la poularde » dans un petit recueil intitulé : Voltaire, « Pensées végétariennes », édition établie par Renan Larue, éd. Mille et une Nuits, Paris, 2014.
Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour du végétarisme ici.
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