Ces
derniers jours, je repense à cette caricature qu'on retrouve dans
les revues d'écologie radicale et de décroissance. On y voit un
homme qui dit détester la voiture, mais qui en a besoin pour aller
travailler. Et puis, on voit le même homme qui dit qu'il déteste
son boulot, mais qu'il doit travailler pour payer sa voiture. Cercle
particulièrement vicieux. C'est dans ce cercle vicieux dans lequel
j'ai vraiment l'impression d'être enfermé ces derniers temps.
Depuis un an et demi, j'ai une voiture et je multiplie les
difficultés financières pour la payer. Or si j'ai acheté une
voiture, c'est pour pouvoir me rendre au boulot parce que je
travaille dans plusieurs écoles et qu'il est difficile de faire la
jonction en temps et en heures sans une voiture... Cercle vicieux et
infernal....
Avant,
j'allais en vélo et en train au boulot. Je faisais de l'effort
physique et je prenais l'air. Ce n'était pas toujours commode,
surtout pas temps de grand vent, par temps de pluie ou de neige (le
vent étant le pire des trois en fait). Mais j'étais heureux d'avoir
accompli l'effort et heureux de vivre en accord avec mes principes
écologiques.Comme je me bouge moins qu'avant, je fréquente
désormais une salle de sport. C'est très bien de faire de
l'exercice physique, mais là encore, c'est complètement absurde. Je
passe une heure à pédaler sur des vélos immobiles alors qu'avant,
je passais nettement plus de temps à pédaler sur un vrai vélo.
La
voiture pollue, la voiture coûte cher, la voiture fait un bruit
d'enfer, la voiture prend des vies. Pourquoi a-t-on un tel culte de
la voiture dans notre société ? Parfois, c'est certainement
utile, mais on devrait partager la voiture à plusieurs au lieu de la
prendre tout le temps et d'en faire le rempart ultime de l'existence
individualiste.
Conclusion :
vive le vélo ! Vive la mobilité douce ! (Et je vais
commencer à réfléchir à revendre cette putain de bagnole).
Voir également ce documentaire de la série "Data Gueule" : ne voiture rien venir ?
Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.
Fernand Flausch, La mort de l'automobile, Sart-Tilman (Liège, Belgique), 1980 Dans les années '80, quelqu'un a malicieusement tagué sur le toit de la voiture : "La voiture, c'est la liberté" |
Le culte de la bagnole, on est pas près d'en sortir, déjà s'il n'y avait que celles et ceux qui ont réellement besoin qui en avaient et la prenaient, ça limiterait sérieusement la circulation.
RépondreSupprimerJe me rappelle du jour où je discutais avec une chef d'établissement, au collège, qui racontait que dans son ancien établissement, il y avait une prof qui n'avait pas de voiture, pas le permis non plus, et qu'elle ne pouvait donc pas toujours être présente aux réunions ou du moins qu'elle dépendait des autres qui en avait une de voiture, et d'ajouter que c'était inadmissible, que de toutes façons, c'était une condition sine qua non pour travailler dans l'éducation nationale, que c'était même stipulé dans les textes (j'ai pas vérifié, je reste sceptique). Que dire ? C'est insensé, être prof en France, c'est comme une sorte de sacerdoce, il faut jurer allégeance à l'Etat, accepter d'être envoyer d'importe où, et maintenant, il y a une injonction à avoir une bagnole, en gros, tu rentres dans l'EN comme tu rentres en religion, tu te dois d'accepter servilement toutes les règles de l'EN sans mot dire, comme si l'EN ne pouvait changer, ne pouvait s'adapter, notamment à l'écologie, vivement que ça évolue, c'est complètement rétrograde. Et je parle même pas des repas à la cantine... végétarien, vegan ? connaissent pas, pire, tu dois surtout pas demander un repas spécial, ce serait contraire au principe d'égalité de la sacro-sainte république française, en vérité une discrimination de plus, littéralement une xénophobie.
La voiture n'est pas seulement un moyen de transport ; c'est avant tout une idéologie. Et malheureusement, le monde des profs est très sensible à cette idéologie. Cela fait partie de cette normalité à laquelle se doit adhérer tout prof que de posséder une bagnole.
RépondreSupprimerEn Belgique, un prof voit ses transports en commun remboursé en intégralité, et il reçoit une indemnité s'il vient en vélo. Les frais de voiture ne sont pas du tout remboursés. Pourtant, 95% des profs continuent à venir en voiture ! Et il y a des écoles où on me voyait comme un martien parce que je venais en vélo.