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samedi 14 mars 2015

Tels les oiseaux qui s'assemblent

Tels les oiseaux qui s'assemblent
Au sommet des arbres la nuit,
Et s'éparpillent dans toutes les directions, l'aube venue,
Les phénomènes sont impermanents
Souviens-t'en et pratique le saint Dharma.

Shabkar (1781-1851), Autobiographie d'un yogi tibétain, éd. Padmakara, Plazac, France, 2014, p. 62.





  

     La méditation de l'impermanence des phénomènes est au cœur de la Voie enseignée par le Bouddha et de sa philosophie. Constamment se rappeler que les choses que nous expérimentons dans cette vie sont instables et vouées à la disparation. L'image qu'emploie Shabkar, ce yogi tibétain du XIXème siècle, est, je pense, assez saisissante. Dans l'analyse des phénomènes, toutes les choses ne sont que des assemblements d'éléments divers. Le concept que l'on surimpose sur cette chose pour la nommer et l'identifier ne correspond à aucune entité réelle, mais n'est qu'une désignation commode pour nommer la chose et indiquer son utilité ; ce concept ne doit pas ou plutôt ne devrait pas nous donner l'idée d'une entité séparée et indépendante de la chose. En termes bouddhistes, on parle du « non-soi des phénomènes ». Pour Shabkar, les phénomènes sont comme ces oiseaux migrateurs qui se rassemblent pour la nuit sur les branches d'un arbre et se séparent le jour revenu. Rien ne sert donc de s'y attacher. La conscience juste des phénomènes nous pousse dès lors à ne pas entretenir ces attachements et à lâcher prise par rapport à eux. Trouver la sérénité par le détachement qui naît de la conscience de l'impermanence et de la fluidité de tout ce que nous vivons.





Autres citations de Shabkar :



Autres citations sur l'impermanence et la mort :
 - l'oubli de la mort (I, 6)
Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la philosophie bouddhique ici.

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