Des avenues.
Des avenues et des fleurs.
Des fleurs.
Des fleurs et des femmes.
Des avenues. Des avenues et des femmes.
Des avenues et des fleurs et des femmes.
Et un admirateur.
Eugen Gomringer (1951)
Alice Salomon Hochschule - Berlin - avec le poème "Avenidas" d'Eugen Gomringer. |
Ce
poème rédigé à l'origine en espagnol orne le mur d'une école
supérieure à Berlin depuis 2011. Un poème bref qui a fait
l'économie des mots, mais qui ne fera pas l'économie du scandale en
cette ère de #metoo et de répression de l'identité
masculine. Ce poème doit prochainement être censuré et retiré de
son mur au motif que ce serait une apologie du machisme, du
voyeurisme et du harcèlement de rue. Il y a tout ce débat actuel
pour savoir si la drague de rue est un harcèlement de rue. Mais ici,
on a franchi allègrement un palier : admirer les femmes fait de
vous un harceleur en puissance.
C'est
le message qu'un groupe d'étudiants a adressé à la direction de
l'école : « Ce
poème reproduit non seulement une tradition artistique patriarcale
dans laquelle de belles femmes sont des muses utilisées
exclusivement pour stimuler la création artistique des hommes, mais
il nous rappelle aussi de façon fort désagréable le harcèlement
sexuel auquel les femmes sont quotidiennement exposées ».
Admirer la beauté est devenu un crime, que ce soit la beauté des
femmes ou la beauté des fleurs. Et le poète se voit imposer
l'injonction de ranger ses muses au placard. Bientôt, on l'obligera
à confesser son horrible « tradition
artistique patriarcale »
et à expurger son œuvre de toute attirance coupable envers la gente
féminine. Poète, vos papiers !
Ami.es
féministes, je ne suis pas sûr de vouloir vivre dans votre monde.
Le
billet de Pascale Seys à propos de ce poème sur Musique 3 (radio
belge francophone) :
L'article
de Malka Gouzer dans
le Temps :
Concernant le féminisme, la drague de rue et le hashtag #metoo ou #balancetonporc :
Eugen Gomringer |
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