Tirer de l'eau, chercher du bois !
Le laïc Pang (740-808)
Éloge transcendantal de la simplicité, par le laïc Pang qui a connu les plus grands maître Chan de son temps (le Chan est le nom chinois du Zen), tels que Nanyue Huairang et Mazu Daoyi. Dans la philosophie bouddhiste, on fait souvent valoir que l'un des fruits de l'absorption méditative intense (samadhi) est l'obtention de pouvoir supranormaux (siddhi) comme léviter dans les airs, voir ses vies antérieures, la télépathie ou autres. Pang est tellement imprégné de l'esprit du détachement qu'il va jusqu'à abandonner l'idée d'une vie extraordinaire: tirer l'eau du puits, couper le bois, voilà qui est amplement suffisant pour faire une vie. Nul besoin de désirer quelque chose de plus.
Il faut ajouter aussi que, pour le Bouddha, voir ses vies antérieures, s'élever dans les airs, tout cela sont des siddhis ordinaires, en cela que ces pouvoirs s'obtiennent au sein de samsâra. Mais il y a un pouvoir beaucoup plus fondamental, un siddhi extraordinaire: l'Éveil de la conscience dans l'ici et maintenant. En cela, on peut dire que Pang suit les pas du Bouddha.
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