Les mauvaises justifications de l'exploitation animale
3ème
justification
Nous
vivons dans une société où le débat fait rage de savoir quel
traitement nous devons accorder aux animaux. Ceux qui ont l'habitude
de lire ce blog savent qu'en tant que végane, je désapprouve toute
souffrance inutile exercée contre les animaux et contre toute
exploitation cruelle à leur encontre. À partir du moment où l'on
se rend compte que les animaux sont des êtres doués de sensibilité
et de conscience, la seule attitude morale logique est de tout faire
pour minimiser la violence et la cruauté dont les êtres humains
sont capables à leur encontre. Cela implique au niveau individuel,
le véganisme, le fait de ne pas consommer de produits animaux, et au
niveau sociétal, le combat pour le bien-être et contre
l'exploitation cruelle des animaux. Mais on entend toutes sortes de
justifications qui minimise l'intérêt de ce combat en faveur des
animaux ou qui justifie carrément que l'humanité exploite les
animaux. Ces justifications reviennent de manière cyclique et je
voudrais les traiter une par une. A chaque article, j'essayerai de
démonter les arguments de ces mauvaises excuses du statu quo par
rapport aux animaux.
1ère
justification : il n'y a pas de mal à exploiter les animaux car
nous, les humains, sommes beaucoup plus intelligents que les
animaux.
2ème
justification : il n'y a pas de mal à exploiter les animaux
car les animaux ne souffrent pas ou tout du moins pas comme nous.
3ème
justification : les plantes et les légumes, eux aussi,
ressentent la douleur, donc manger les animaux ou les produits
animaux est autant un mal que manger des fruits et des légumes.
Les
plantes et les légumes, eux aussi, ressentent la douleur, donc
manger les animaux ou les produits animaux est autant un mal que
manger des fruits et des légumes.
Quand
les mangeurs de viande sont à court d'argument, ils vous resservent
inévitablement l'argument de la conscience des plantes :
mangeurs de viande, végétariens et véganes seraient à égalité
puisque les plantes seraient elles aussi dotées d'une conscience et
donc seraient en capacité d'éprouver la douleur quand on les coupe
et qu'on les passe au mixer. C'est plus communément l'argument dit
du « cri de la carotte ». Notez bien que cet argument
répond en quelques sortes à l'argument de la 2ème
mauvaise justification : les animaux n'ont pas de
conscience. Si on doit reculer sur le fait de priver les animaux
d'une conscience, pourquoi ne pas attribuer dès lors une conscience
aux plantes ? Les mêmes gens qui avaient des difficultés à
attribuer une conscience aux animaux sont soudain très prompts à
accorder des sensations aux végétaux.
Mon
premier argument sera simplement de dire à mes contradicteurs :
mais croyez réellement à cet argument de la conscience des
plantes ? Croyez vraiment que les fleurs de votre jardin pensent
et ressentent de le douleur si vous arrachez leurs pétales ? En
fait, tout cela ressemble très fort en un argument de pure
rhétorique. Pour mettre en difficulté des véganes et des
végétariens, rien de tel que l'argument de la conscience des
plantes, même si dans un autre contexte, on serait le premier à
considérer comme pure fadaise l'idée d'accorder un esprit aux
végétaux. En fait, je pense que 99,99 % de ceux qui utilisent
l'argument de la conscience pour mettre mal à l'aise à un dîner de
famille le neveu ou la nièce végétarienne ne croient pas un seul
instant que les plantes éprouvent réellement la douleur comme un
être humain ou un chien ou une vache. Ce n'est qu'un argument
purement sophistique pour mieux neutraliser les arguments éthiques
qui condamnent la douleur faite aux animaux et qui menacent
l'exploitation animale.
Sur
le fond maintenant de la question « les plantes ont-elles une
conscience ? », tout d'abord, il me semble nécessaire de
rappeler que les végétaux n'ont pas de système nerveux. Et les
plantes n'ont pas non plus d'organe sensoriel. Il est donc
extrêmement difficile de leur accorder la capacité d'éprouver des
sensations de douleur. On pourrait s'arrêter là. Les plantes n'ont
pas de système nerveux et d'organes sensoriels ; elles n'ont
donc pas de conscience. Fin du débat.
*****
Mais
je vais quand même aborder les arguments des gens qui pensent que
les plantes sont douées de conscience. Ils sont de deux types :
les arguments émanant de différentes spiritualités (les croyances
notamment de certains Indiens vivant en Amazonie et celles des Jaïns
en Inde) et les arguments de certains scientifiques (ou plutôt
pseudo-scientifiques pour être tout-à-fait exact). Pour les Achuar
d'Amazonie, les arbres et les végétaux sont comme des parents doués
d'une âme au même titre que les humains ou les animaux. Comme le
dit l'anthropologue Philippe Descola : « Pour
les Achuar, les plantes, les animaux partagent avec nous une «
intériorité ». Il est donc possible de communiquer avec eux dans
nos rêves ou par des incantations magiques qu'ils chantent
mentalement toute la journée. A ceci s'ajoute que chaque catégorie
d'être, dans l'animisme, compose son monde en fonction de ses
dispositions corporelles : un poisson n'aura pas le même genre de
vie qu'un oiseau, un insecte ou un humain. C'est l'association de ces
deux caractéristiques, « intériorité » et « dispositions
naturelles », qui fondent l'animisme1 ».
Les Achuar utilisent l'ayahuasca, un puissant hallucinogène, pour
entrer en communication avec les plantes et le monde végétal très
dense de la forêt amazonienne.
Est-ce
une preuve que les plantes ont une conscience ? On peut
sérieusement douter de la pertinence de quelqu'un qui parle aux
arbres et aux lianes quand il se trouve sous l'emprise d'un puissant
hallucinogène. On se gausserait sans hésiter d'un paumé qui
prendrait du LSD et qui considérait l'arbre de son jardin comme son
cousin ou son beau-frère ; pourquoi devrait s'empêcher de
sourire quand un shaman fait la même chose au fin fond de le jungle
amazonienne avec de l'ayahuasca ?
Néanmoins,
cette expérience animiste des Achuars n'est pas sans éveiller
quelque chose en nous, une sorte de lien perdu avec la Nature. Quand
j'étais petit, je parlais aux arbres. J'aimais bien leur parler. Je
trouvais très apaisant de leur parler et de leur confier mes secrets
ou mes questionnements. Et puis un adulte m'a surpris à parler aux
arbres et s'est moqué. Depuis, je n'ai plus jamais parlé aux
arbres. J'ai évolué dans une culture où le sujet pensant humain
doit se penser lui-même indépendamment de la Nature. Donc dans une
culture où on ne parle pas aux arbres et aux plantes ! C'est
certainement une erreur. Non pas de ne pas considérer un arbre ou
une fleur comme une personne, puisqu'il est très probable que
l'arbre ou la fleur ne sont pas doués de conscience, donc ne sont
effectivement pas des personnes. Mais dans chaque arbre, chaque
fleur, coule une énergie propre de vie. Dans chaque plante la vie
croît et suit son propre parcours. En tant qu'organisme vivant,
microcosme qui dépend du macrocosme pour vivre et s'épanouir,
chaque plante, chaque arbre, chaque fleur a quelque chose à nous
dire, à nous apprendre, non pas évidemment pas par des mots, un
langage, une pensée, mais par un dialogue silencieux, par une
présence plus attentive à notre corps, lui-même organisme vivant,
microcosme qui dépend du macrocosme pour vivre et s'épanouir. La
Nature n'est peut-être pas cette chose inerte et mécanique qu'une
certaine vision de la science a voulu imposer au sein de la culture
occidentale.
Les
Jaïns en Inde, eux, considèrent qu'en tant qu'être vivant, les
plantes et les végétaux ont également une âme, tout comme les
hommes et les animaux. Le jaïnisme est une religion de l'ahimsa, la
non-violence, apparue sensiblement à la même époque que le
bouddhisme. Les jaïns sont nettement plus stricts que les
bouddhistes sur la question du végétarisme. Néanmoins, manger
végétarien ou même végane ne peut pas être considéré pour les
jaïns comme une bonne chose car il y a pour eux une violence
inhérente au fait de manger des végétaux. Manger est toujours pour
eux un acte de prédation, les plantes étant doués de conscience.
Cette conscience est limitée, c'est donc moins mal de manger des
végétaux que manger le cadavre d'un animal, mais cela reste
néanmoins un mal certes nécessaire, mais un mal quand même. C'est
pourquoi les jaïns font l'apologie du jeûne, et pour les adeptes
les plus zélés, ils recommandent quand on a un certain âge de ne
plus du tout s'alimenter et se laisser mourir de faim pour ne plus
causer de mal en mangeant quoi que ce soit2.
Pour
les bouddhistes, cette conception n'est pas acceptable, car seuls les
êtres sensibles sont doués de conscience. Seuls les humains et les
animaux sont doués de conscience (et éventuellement les dieux ainsi
que les créatures infernales si on veut bien croire à leur
existence). Les végétaux sont donc exclus de la roue des
renaissances. On m'a déjà objecter que le Bouddha avait recommandé
aux moines de ne pas détruire ou dégrader les arbres ou les
graines. C'est vrai, mais je ne crois pas qu'il fasse cette
recommandation en vertu des plantes elles-mêmes, mais plutôt par
respect pour l'environnement et parce que ces plantes sont une
ressource pour d'autres humains ou pour les animaux. Dégrader ces
plantes revient à faire souffrir d'autres êtres sensibles, animaux
ou humains, en les privant de nourriture ou en dégradant leur
qualité de vie. Nous avons besoin des végétaux pour notre survie
ainsi que la survie de l'espèce. Quand les hommes déboisent et
pratiquent la déforestation en Amazonie ou en Indonésie, la
tragédie de ces arbres qui sont coupés à la tronçonneuse,
abattus, arrachés ou brûlés à grande échelle n'est pas une
tragédie pour les arbres, mais bien pour les hommes et animaux qui
perdent des ressources naturelles colossales en terme de production
d'oxygène, d'habitats et de nourriture. En faisant cela, l'humanité
coupe la branche sur laquelle elle est assise.
*****
Mais
du côté de la science, on entend parfois les sons de la cloche qui
prêtent une conscience aux plantes, voire même une intelligence à
celles-ci. Souvent, cela vient de la pseudo-science ou en tous cas,
de sciences qui sont très largement contestées par la science
dominante. Mais parfois, on entend ces échos de la conscience dans
la science disons plus mainstream.
Du côté d'abord de ce qui est considéré comme de la
« pseudo-science », on retrouve souvent la figure de
Cleve Backster. Cleve Backster étant agent de de
la CIA, spécialiste du détecteur de mensonges ; et il a eu un
jour la lumineuse idée d'attacher les électrodes de son appareil
aux feuilles d'une plante verte présente dans son bureau, pour voir,
par curiosité... (Peut-être n'avait-il pas d'agent du KGB à
confondre et s'ennuyait-il dans son bureau...).
Selon
Backster,
la manière la plus efficace de déclencher une réaction importante
du polygraphe chez l'être humain est de le mettre dans une position
où il se sent menacé. Par analogie, Backster a donc cherché donc
un moyen de menacer le bien-être de la plante, et il s'est mis à
brûler les feuilles de la plante. Au moment précis où l'idée de
brûler cette feuille surgit dans son esprit fertile, et avant même
qu'il ne bouge pour aller chercher une allumette, la plante devient
comme folle : le tracé du polygraphe prend de l'ampleur, et le
marqueur va jusqu'à franchir le bord supérieur du papier ! La
plante aurait-elle des dons de télépathie ? Backster conclut
au sujet de cette expérience surprenante : « Je
compris à l'instant qu'il se passait quelque chose d'important ; il
n'y avait pas d'autre explication. Il n'y avait plus personne dans le
laboratoire, et je n'avais rien produit qui soit assimilable à une
action mécanique. En une fraction de seconde, la conscience que
j'avais du monde fut modifiée. L'ensemble de mon processus de pensée
ainsi que mon système de valeurs furent désormais orientés vers
cette recherche ». Backster
en vient à affirmer que les plantes sont sensibles aux événements,
aux émotions et aux intentions humaines se produisant dans leur
environnement !
Conclusion stupéfiante,
mais un problème se pose néanmoins : Backster n'a pas réussi
à convaincre la communauté scientifique de la véracité de son
expérience, c'est le moins que l'on puisse dire. Personne n'a été
en mesure de refaire l'expérience et de parvenir aux mêmes
conclusions que Backster. Dans ce contexte, il est difficile de
créditer les expériences de Backster d'un quelconque degré de
scientificité....
Cleve Backster et son polygraphe (pour faire passer les plantes à la casserole et leur faire avouer qu'elles ont une conscience) |
Autre expérimentation
dont la scientificité est sérieusement remise en question : la
génodique, ou l'art de stimuler les plantes avec la musique. Les
défenseurs de la génodique pensent que certains rythmes musicaux
peuvent influencer la construction des protéines. Les plantes
seraient donc mélomanes. En dehors des doutes sérieux et répétés
émis par la communauté scientifique, on peut dire que si des
rythmes musicaux peuvent avoir des effets sur le génome, cela ne
prouve absolument qu'il y ait une quelconque conscience dans la
plante qui apprécierait la musique et serait plus heureuse quand
elle serait bercée par ces belles mélodies. C'est très
probablement les vibrations émises qui auraient des effets sur le
génome en-dehors de toute perception et de toute conscience (notez
bien le conditionnel, car rien n'indique à l'heure actuelle que cet
effet soit réel).
*****
Plus gênant peut-être, sont les déclarations de scientifiques plus « sérieux »
qui parlent d'intelligence des plantes ou de consciences des plantes.
En général, ces scientifiques évoquent l'« intelligence »
des plantes quand ils constatent qu'une plante s'est adaptée de
façon étonnante. Le botaniste Jean-Marie Pelt explique dans la
vidéo ci-dessous qu'une certaine espèce d'orchidée a des feuilles
qui imite la forme d'une guêpe pour attirer ces guêpes plus
facilement et les inciter se frotter contre elles, ce qui colle plus
de pollen sur son corps et augmente les chances d'apporter ce pollen
à une autre orchidée du même type.
Ce sont là des phénomènes tout-à-fait stupéfiants de la Nature, mais il n'y a là absolument rien qui relève d'une « intelligence » de la plante. L'orchidée n'a jamais eu l'idée ou l'intention d'envisager un plan très malin qui serait de se camoufler en guêpe pour mieux être pollinisée. Simplement l'espèce d'orchidées dont elle fait partie a évolué au cours des siècles ou des millénaires selon la loi de l'évolution grâce à la sélection naturelle découverte et exprimée par Charles Darwin. C'est une stratégie de l'évolution, pas une stratégie de la plante elle-même. Une stratégie de l'évolution qui permet à cette orchidée de multiplier les chances de se reproduire et de prospérer dans le règne de la Nature. Évidemment, si on parle de « stratégie », les gens ont tout de suite l'idée qu'il faut un « stratège » pour élaborer cette stratégie. Mais dans le cas des stratégie de l'évolution, il n'y a aucun stratège derrière, aussi étonnante soit la stratégie : l'évolution avance au hasard selon que telle ou telle stratégie est couronnée de succès ou non. Bien sûr, certains estimeront que Dieu est à la manœuvre derrière ces stratégies de l'évolution, qu'il est le Stratège caché derrière les évolutions de la Nature. Je ne me prononcerai pas ici sur le bien-fondé ou non de cette thèse. Toujours que dans cette théorie, c'est Dieu le stratège, et en aucun cas, la plante qui n'a jamais cogité pour développer telle ou telle stratégie.
C'est la même chose
avec les animaux. Par exemple, les animaux humains ont conscience de
bouger ou d'accomplir telle ou telle action. Ils peuvent concevoir
des stratégies parfois complexes pour arriver à leurs fins vu
qu'ils ont une conscience. Néanmoins, les humains n'ont pas la
conscience ou l'intention de grandir, de devenir un humain avec deux
jambes, deux bras, deux mains qui peuvent saisir et manipuler des
objets, avec un cerveau particulièrement développé et la capacité
de se tenir debout de manière aisée. C'est là une stratégie de
l'évolution qui nous a conduit à cet état-là d'être humain, mais
cette stratégie n'appartient à aucun individu de l'espèce humaine.
Aucun humain ou ancêtre de l'humanité ne s'est levé un matin en se
disant : « je vais inventer des mains parce que c'est bien
pratique » ou « je vais développer le volume du cerveau
pour être plus intelligent ». Ces stratégies de l'évolution
se situent au niveau de l'espèce humaine et agissent de manière
totalement inconsciente en chacun de nous, en chaque être humain.
On peut donc
s'émerveiller devant certaines stratégies du règne végétal et
devant la complexité de ces stratégies. Il n'y a pourtant aucune
intelligence ou aucune conscience derrière ces phénomènes
étranges. Il est très probable que le monde végétal soit beaucoup
plus complexe dans sa biologie que le monde animal. Et ce n'est pas
très étonnant : puisque que les plantes ne bougent pas et ne
peuvent pas échapper à un changement radical de situation ou à un
danger qui surgit ou même qui se profile lentement à l'horizon,
elles doivent disposer de beaucoup plus de ressources que les animaux
qui peuvent fuir à tout moment les périls ou les transformations
brusques de l'écosystème. Mais cette complexité n'a pas besoin de
la conscience pour se produire.
*****
Voilà. J'ai rapidement
en revue les thèses qui prêtent une conscience aux plantes et j'ai
exprimé tous mes doutes et réticences à l'égard de ces thèses,
voire mon incrédulité. Posons-nous néanmoins la question :
« Et si les plantes étaient vraiment douées d'une
conscience ? ». Serait-ce une justification pour manger
les animaux et les exploiter ? En fait, non ! Si on devait
admettre cette thèse un peu saugrenue de la conscience des plantes,
il faudrait continuer à faire l'apologie du véganisme. Pourquoi
cela ? Si mange de la viande, il faut nourrir les animaux que
l'on va manger durant toute la durée de leur vie avec des végétaux.
Les mangeurs de viande contribuent à tuer indirectement beaucoup
plus de végétaux que les véganes qui ne se nourrissent que de ça.
Si on adopte la théorie que les plantes ont une conscience, on en
tirera la conclusion éthique qu'on devrait éviter de priver de tuer
les plantes ou en tous cas d'en tuer le moins possible puisqu'on ne
peut pas éviter de consommer quelque chose de vivant dans le monde
naturel (quand on n'est pas soi-même une plante, mais un animal). Et
le régime alimentaire qui tue le moins de végétaux, c'est le
véganisme ! L'argument de la conscience des plantes est
donc in fine un argument en faveur du véganisme !
1 Philippe Descola : “Les Achuar traitent les plantes et les animaux comme des personnes”, interview réalisée par Olivier Pascal-Moussellard, Télérama, 18/01/2015 :
http://www.telerama.fr/idees/philippe-descola-les-achuar-traitent-les-plantes-et-les-animaux-comme-des-personnes,121626.php
2Voir
notamment à propos du jaïnisme : « Le
jaïnisme et les animaux »
de Jean Nakos, Cahiers Antispécistes, n°32 :
http://www.cahiers-antispecistes.org/le-jainisme-et-les-animaux/
Vyacheslav Mishchenko |
Sur la question des surfaces agricole nécessaires à la production de la viande :
- Viande Info : http://www.viande.info/elevage-viande-sous-alimentation
- Notre planète info : http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2202_surconsommation_viande.php
Voir aussi :
- Penser l’homme et l’animal au sein de la Nature
Yves Bonnardel et David Olivier, deux contributeurs des Cahiers Antispécistes, ont critiqué l'idée de Nature dans une perspective antispéciste. D'une part, parce que l'idée de Nature suppose une hiérarchie naturelle où les animaux sont considérés comme inférieurs aux être humains. Et d'autre part, parce que l'idée de Nature suppose de voir une harmonie qui régit les écosystèmes, là où il n'y a qu'une lutte infernale pour la survie. Cet article se propose de considérer ces arguments et de se demander si une mystique de la Nature est tout de même possible.
Voir les textes qui abordent les autres mauvaises justifications :
- 1ère justification : les humains sont plus intelligents que les animaux.
- 2ème justification : les animaux ne ressentent pas la douleur.
- 4ème justification : il est prioritaire de s'occuper d'abord des problèmes de l'humanité avant de s'occuper des souffrances des animaux.
Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour du végétarisme et du véganisme ici.
Les réflexions sur le monde végétal me semble beaucoup trop binaire comme si tu n'avais que 2 possibilités soit la plante est consciente ce qui impliquerait que nous devrions la traiter comme les animaux et les êtres humains soit la plante n'est pas consciente et elle est une ressource à notre disposition.
RépondreSupprimerBen non, je ne suis pas d'accord avec ces deux positions.
On peut très bien maintenir le fait la plante n'est pas consciente mais qu'elle est vivante et sensible... ce qui implique une reconnaissance minimale et bienveillante. Une plante n'est pas une chose et devrait être traité comme n'importe quel être vivant.
L'argumentation en défaveur des plantes pose le même problème que le spécisme qui implique un anthropocentrisme... Je ne vois pas pourquoi le langage, la raison ou la conscience serait le critère déterminant. Je ne vois pas pourquoi l'homme serait le centre de la création et pas le moustique ou la plante carnivore qui, si ça se trouve, s'imagine être au centre de l'univers.
SupprimerDe toute façon la planète aura une durée de vie limitée, impermanente ce qui nous renvoie à la vacuité. Nous devrions renoncer à trouver toute justification de type finaliste... Et essayons de faire le moins de mal possible.
Si nous faisons de la conscience le point central c'est parce que nous ne pouvons imaginer de souffrance sans la conscience de celle-ci.
Lorsque nous expérimentons la pleine conscience dans des situations de souffrances, il me semble que l'on peut avoir une idée de ce que serait de la douleur mais sans conscience de la souffrance. Il me semble que les plantes peuvent sentir de la douleur (quand on brule leurs feuilles) sans qu'elles est une conscience de celle-ci.
Nous sommes de toute façon trop humain pour pouvoir imaginer un autre type de conscience que la conscience humaine... et même la conscience animale d'une moule, du corail, d'une bactérie... nous n'en avons pas la moindre idée.
Une dernière chose qui me fait doucement rire c'est l'illusion que d'une part la science parlerait d'une seule voix, comme si, il y avait un consensus sur l'idée de "neurobiologie végétale" pour la rejeter ce qui est loin d'être le cas : http://planete.gaia.free.fr/vegetal/botanique/intelligence.html
RépondreSupprimeret d'autre part que la science aurait réponse à tout.
Les bouddhistes sont souvent les mieux placés, comme le soulignait Francisco Varela, pour savoir que la science a très peu accès à l'intériorité. La science n' a pas tant progressé depuis l'époque Descartes... Beaucoup de scientifiques pensent encore que les plantes sont des automates.
Pour ma part que je ne pense pas que les arbres aient une conscience individuelle mais fonctionnent comme des colonies.
Bonjour, merci pour vos réactions et commentaires.
RépondreSupprimerJ'y ai répondu dans l'article "Réflexions sur le monde végétal"
http://lerefletdelalune.blogspot.be/2016/07/reflexions-sur-le-monde-vegetal.html