L'obsolescence
programmée est vraiment un problème fondamental dans notre société
de consommation : tous les objets, tous les produits que nous
achetons s'usent à une vitesse effroyable. Parfois, c'est simplement
le constructeur qui a économisé sur la qualité des matériaux pour
minimiser son prix de revient et accroître ses marges. Mais souvent,
c'est une stratégie délibérée des constructeurs qui demandent à
leurs ingénieurs de concevoir des engins qui tiendront le temps de
la garantie, mais qui tomberont en panne le plus tôt possible pour
qu'on soit obligé d'en racheter et donc alimenter le système
économique à nos dépens. Ce phénomène a très bien été décrit
dans le documentaire « Prêt à jeter ». On peut
le constater tous les jours avec nos smartphone, nos ordinateurs, nos
imprimantes prévues pour s'enrayer après deux mille ou cinq mille
copies, nos machines à laver, etc...
Je
me demande dans quelle mesure l’État ne devrait pas créer des
entreprises publiques qui produiraient ces objets, mais sans toute
l'obsolescence programmée et en cherchant même un but de
durabilité. Ces entreprises publiques existeraient à côté des
entreprises privées. Tout ce serait conçu pour que les objets
technologiques soient ouverts et compréhensibles par le
consommateur. Par exemple, la plupart des smartphones des marques
privées ont une batterie à laquelle le consommateur ne peut pas
accéder, parce qu'on a collé la coque. En cas de panne de la
batterie, il faut casser le smartphone pour changer de batterie. Et
encore, uniquement dans le cas où la batterie serait disponible sur
la marché... Les pièces de rechange des objets technologiques sont
souvent soit non-disponibles, soit vendues à un prix prohibitifs.
Tout est fait pour qu'on rachète un nouveau smartphone : c'est
plus rentable pour la multinationale qui les manufacture en Chine ou
en Asie du Sud-Est, mais ce n'est pas rentable pour le citoyen, et ce
n'est pas rentable pour l'environnement, parce qu'on épuise les
ressources de la planète, sans parler de la production de gaz à
effet de serre.
L'entreprise
publique à laquelle je pense faciliteraient le remplacement des
pièces défectueuses. Elles organiseraient même des ateliers pour
apprendre aux consommateurs à repérer et à réparer toutes les
avaries du système. Les objets technologiques seraient eux-mêmes
conçus pour repérer et identifier les sources de problèmes tant au
niveau des matériaux que du code des programmes et applications qui
font tourner l'engin. Pour bien faire, ces codes devraient être en
open-source pour que les problèmes soient plus facilement
identifiables. Nos smartphones, ordinateurs, imprimantes ne devraient
pas être des boîtes noires totalement hermétiques pour le citoyen,
et que les multinationales contrôleraient en faisant ce qu'ils en
veulent, en extrayant les données de vie privée qui les intéresse
à des fins qui nous restent inconnues. Les citoyens ou des groupes
de citoyens devraient avoir la possibilité d'observer, de
comprendre, voire de modifier les codes des machines qui sont
omniprésentes dans notre vie quotidienne.
L'entreprise
publique devrait produire des objets ouverts, qui n'enchaînent pas
le consommateur à la marque. Je pense par exemple aux imprimantes
qui exigent que l'on achète un encre hors de prix. Certains se mis à
produire une encre meilleure marché, mais les multinationales ont
trouvé la parade en imposant que l'encre soit de la même marque que
leur machine. Tout cela n'est pas sain. La plupart des options sur
une imprimantes ne sont que de la frime. Pourquoi ne pourrais-je pas
acheter une imprimante à un prix raisonnable avec une encre à un
prix minime ? Franchement, je ne demande pas à mon imprimante
qu'elle soit capable de reproduire un tableau de Michel-Ange !
Cette
entreprise publique ne serait pas dans un logique de vente à tout
prix, où tous les bobards sont bons pour leurrer le gogo, où on
vous raconte que « telle produit de lessive lave plus blanc que
blanc ». Au contraire, cette entreprise publique veillerait à
délivrer l'information la plus objective possible au consommateur :
quelles sont les caractéristiques réelles de l'appareil ?
Quelle est son espérance de vie ? Sa solidité ? Où
a-t-il été produit ? Comment ? Dans quelle condition ?
Il faudrait qu'un plan détaillé accompagne la notice.
Ce
ne serait pas peut-être les appareils les plus performants du
marché, ni ceux avec le design le plus à la mode. Mais au moins,
ils rendraient un service certain à la population qui n'a pas
nécessairement envie ou moins du dernier machin à la mode !
Voilà.
Je pense que c'est une idée intéressante à creuser. À
ce stade, ce n'est qu'une idée. Je ne fais aucune étude de
faisabilité, que ce soit sur plan technique, un plan économique ou
même un plan juridique et politique. Je pense tout d'abord que les
multinationales qui contrôlent le marché ne vont pas franchement
être ravies de voir débarquer un concurrent potentiel qui ne joue
pas les mêmes règles et les mêmes stratégies. Les multinationales
jettent constamment de la poudre aux yeux du consommateur et
cherchent systématiquement à le rendre passif. Ce projet de rendre
à ce consommateur un pouvoir d'action et de lui fournir un appareil
qui ne serait pas assujetti à l'obsolescence programmée risque donc
d'être combattu impitoyablement. Mais l'idée vaut quand même la
peine d'être avancée !
Voir aussi sur l'obsolescence programmée :
Menau, Portugal |
Voir aussi :
(sur l'horreur des travailleurs migrants accomplissant un travail de forçat dans les usines chinoises)
La machine à rêves - Kashink, Mister Pee, Gilbert, Graffarter et Konu |
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