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vendredi 30 décembre 2016

Contre l'obsolescence programmée




   L'obsolescence programmée est vraiment un problème fondamental dans notre société de consommation : tous les objets, tous les produits que nous achetons s'usent à une vitesse effroyable. Parfois, c'est simplement le constructeur qui a économisé sur la qualité des matériaux pour minimiser son prix de revient et accroître ses marges. Mais souvent, c'est une stratégie délibérée des constructeurs qui demandent à leurs ingénieurs de concevoir des engins qui tiendront le temps de la garantie, mais qui tomberont en panne le plus tôt possible pour qu'on soit obligé d'en racheter et donc alimenter le système économique à nos dépens. Ce phénomène a très bien été décrit dans le documentaire « Prêt à jeter ». On peut le constater tous les jours avec nos smartphone, nos ordinateurs, nos imprimantes prévues pour s'enrayer après deux mille ou cinq mille copies, nos machines à laver, etc...

    Je me demande dans quelle mesure l’État ne devrait pas créer des entreprises publiques qui produiraient ces objets, mais sans toute l'obsolescence programmée et en cherchant même un but de durabilité. Ces entreprises publiques existeraient à côté des entreprises privées. Tout ce serait conçu pour que les objets technologiques soient ouverts et compréhensibles par le consommateur. Par exemple, la plupart des smartphones des marques privées ont une batterie à laquelle le consommateur ne peut pas accéder, parce qu'on a collé la coque. En cas de panne de la batterie, il faut casser le smartphone pour changer de batterie. Et encore, uniquement dans le cas où la batterie serait disponible sur la marché... Les pièces de rechange des objets technologiques sont souvent soit non-disponibles, soit vendues à un prix prohibitifs. Tout est fait pour qu'on rachète un nouveau smartphone : c'est plus rentable pour la multinationale qui les manufacture en Chine ou en Asie du Sud-Est, mais ce n'est pas rentable pour le citoyen, et ce n'est pas rentable pour l'environnement, parce qu'on épuise les ressources de la planète, sans parler de la production de gaz à effet de serre.

    L'entreprise publique à laquelle je pense faciliteraient le remplacement des pièces défectueuses. Elles organiseraient même des ateliers pour apprendre aux consommateurs à repérer et à réparer toutes les avaries du système. Les objets technologiques seraient eux-mêmes conçus pour repérer et identifier les sources de problèmes tant au niveau des matériaux que du code des programmes et applications qui font tourner l'engin. Pour bien faire, ces codes devraient être en open-source pour que les problèmes soient plus facilement identifiables. Nos smartphones, ordinateurs, imprimantes ne devraient pas être des boîtes noires totalement hermétiques pour le citoyen, et que les multinationales contrôleraient en faisant ce qu'ils en veulent, en extrayant les données de vie privée qui les intéresse à des fins qui nous restent inconnues. Les citoyens ou des groupes de citoyens devraient avoir la possibilité d'observer, de comprendre, voire de modifier les codes des machines qui sont omniprésentes dans notre vie quotidienne.

     L'entreprise publique devrait produire des objets ouverts, qui n'enchaînent pas le consommateur à la marque. Je pense par exemple aux imprimantes qui exigent que l'on achète un encre hors de prix. Certains se mis à produire une encre meilleure marché, mais les multinationales ont trouvé la parade en imposant que l'encre soit de la même marque que leur machine. Tout cela n'est pas sain. La plupart des options sur une imprimantes ne sont que de la frime. Pourquoi ne pourrais-je pas acheter une imprimante à un prix raisonnable avec une encre à un prix minime ? Franchement, je ne demande pas à mon imprimante qu'elle soit capable de reproduire un tableau de Michel-Ange !

     Cette entreprise publique ne serait pas dans un logique de vente à tout prix, où tous les bobards sont bons pour leurrer le gogo, où on vous raconte que « telle produit de lessive lave plus blanc que blanc ». Au contraire, cette entreprise publique veillerait à délivrer l'information la plus objective possible au consommateur : quelles sont les caractéristiques réelles de l'appareil ? Quelle est son espérance de vie ? Sa solidité ? Où a-t-il été produit ? Comment ? Dans quelle condition ? Il faudrait qu'un plan détaillé accompagne la notice.

    Ce ne serait pas peut-être les appareils les plus performants du marché, ni ceux avec le design le plus à la mode. Mais au moins, ils rendraient un service certain à la population qui n'a pas nécessairement envie ou moins du dernier machin à la mode !


     Voilà. Je pense que c'est une idée intéressante à creuser. À ce stade, ce n'est qu'une idée. Je ne fais aucune étude de faisabilité, que ce soit sur plan technique, un plan économique ou même un plan juridique et politique. Je pense tout d'abord que les multinationales qui contrôlent le marché ne vont pas franchement être ravies de voir débarquer un concurrent potentiel qui ne joue pas les mêmes règles et les mêmes stratégies. Les multinationales jettent constamment de la poudre aux yeux du consommateur et cherchent systématiquement à le rendre passif. Ce projet de rendre à ce consommateur un pouvoir d'action et de lui fournir un appareil qui ne serait pas assujetti à l'obsolescence programmée risque donc d'être combattu impitoyablement. Mais l'idée vaut quand même la peine d'être avancée !










Voir aussi sur l'obsolescence programmée :








Menau, Portugal






Voir aussi : 





(sur l'horreur des travailleurs migrants accomplissant un travail de forçat dans les usines chinoises)




Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.






La machine à rêves - Kashink, Mister Pee, Gilbert, Graffarter et Konu


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