Il
y a quelques jours, je me suis allé me promener avec une amie dans
le printemps naissant sur un promontoire, et s'attardant sur le
spectacle de la vallée en contrebas, mon amie me demandait de lui
expliquer en quelques mots le principe de la méditation bouddhique.
Au fond, le principe est très simple : il s'agit d'être
attentif au va-et-vient de la respiration. La respiration est un
processus physiologique que l'on oublie la plupart du temps, mais qui
est absolument vital. S'abstenir de respirer, ne serait-ce que
quelques minutes, nous entraîne inexorablement vers la mort. Par
ailleurs, notre souffle est lié à notre état émotionnel :
quand nous sommes angoissé, nous avons tendance à avoir le
« souffle coupé ». Pareillement, l'émerveillement peut
aussi nous amener à dire : « c'est à couper le
souffle ».
La
méditation consiste donc à focaliser l'attention sur la respiration
et à s'absorber complètement dans cette contemplation de l'air qui
rentre et qui sort de nos poumons. Bien sûr, toutes les pensées qui
nous traversent vont très vite nous détourner de cet exercice
d'attention. Mais dès qu'on s'en rend compte, il s'agit de revenir à
cette conscience du souffle. Encore et encore. Chaque fois que l'on
est distrait de notre objet de méditation et qu'on réalise cet
égarement, on revient calmement à cet objet, la respiration. Il n'y
a pas de jugement à avoir : l'esprit dans son habituel est un
petit singe fou qui saute d'un objet d'attention à un autre en
permanence. L'agitation mentale est énorme chez les gens, et la
plupart d'entre eux n'ont aucune idée de cette agitation. Il faut
donc habituer l'esprit à pouvoir rester sereinement sur un seul
objet d'attention. Cela vient avec la pratique répétée de la
méditation.
Plus
l'esprit est capable de se focaliser sur un seul objet d'attention,
plus il laissera partir les pensées et les émotions sans s'y
attacher, plus notre être s'apaisera et goûtera la joie de
l'instant présent. Il s'agit de parvenir à un état où on est
comme le ciel qui ne s'accroche pas aux nuages qui s'y trouve. Les
nuages passent et disparaissent. Ils n'ont pas le pouvoir de troubler
le ciel immense. C'est comme si nous étions le ciel qui
s'identifierait aux nuages blancs, noirs ou gris qui le traversent.
Pareillement, ne nous identifions pas aux pensées blanches, noires,
grises qui nous traversent, mais laissons être notre esprit vaste et
lumineux en fixant le mental au poteau de l'attention à la
respiration ! C'est cela la méditation !
Ralf Hiemisch |
Sur la méditation de manière générale :
Pour un commentaire beaucoup plus détaillé des pratiques du Soûtra de l'Attention au Va-et-Vient de la Respiration, voir :
- En compagnie du souffle :
Sur les méditation des Quatre Qualités Incommensurables :
Les différentes formes de l'amour et comment concilier ces différentes formes avec sagesse.
- Les Quatre Demeures de Brahmā : amour illimité, compassion illimitée, joie illimité et équanimité illimitée
- Méditation des Quatre Incommensurables
- Qu'est-ce que la compassion?
On pense parfois que la compassion consiste à s'affliger soi-même de la détresse des autres, mais, dans la philosophie du Bouddha, rien de tout cela : la compassion est définie comme le souhait ardent que les autres soient libérés de la souffrance et des causes de la souffrance.
- la compassion selon Shabkar
- Joie
- Les Quatre Demeures de Brahmā : amour illimité, compassion illimitée, joie illimité et équanimité illimitée
- Méditation des Quatre Incommensurables
- Qu'est-ce que la compassion?
On pense parfois que la compassion consiste à s'affliger soi-même de la détresse des autres, mais, dans la philosophie du Bouddha, rien de tout cela : la compassion est définie comme le souhait ardent que les autres soient libérés de la souffrance et des causes de la souffrance.
- la compassion selon Shabkar
- Joie
Qu'est-ce que la joie spirituelle prônée par le Bouddha ?
L'équanimité dans la méditation, l'apaisement des remous de la vie. Comment la pratiquer ? Comment la mettre en œuvre dans la vie de tous les jours ?
Voir également :
- Commentaires sur « L’Art de la Méditation » de Matthieu Ricard : voir le texte
Pourquoi les enseignements du Bouddha sont-ils si rarement cités par les lamas du bouddhisme tibétains ? Est-ce que la méditation sur la nature de l'esprit n'occulte pas l'établissement de l'attention portée sur le corps (telle que le Bouddha l'enseigne dans le Soutra des Quatre Etablissements de l'Attention) ? Les soutras du Petit Véhicule ont-ils un intérêt dans la méditation sur la vacuité telle que l'expriment les soutras de la Perfection de Sagesse ? Comment intégrer les différents Véhicules du bouddhisme ?
- Slowly, slowly, slowly.... : voir le texte
Le progrès lent et graduel de la méditation. Comment arriver à la pleine conscience ?
- Méditer à la piscine
- Méditer à la piscine
Beaucoup de gens aiment faire quelques longueurs à la piscine pour se relaxer. C'est effectivement quelque chose de délassant de se baigner dans l'eau et d'activer l’entièreté de son corps. Mais je trouve que la piscine est aussi excellent endroit pour pratiquer la méditation et l'attention.
- Faut-il une bonne respiration pour méditer ?
On m'a récemment posé la question : je ne peux pas pratiquer la méditation de l'attention portée à la respiration, puisque je suis asthmatique. Que dois-je faire ? Il se trouve que je suis, moi aussi, asthmatique. En fait, le fait de respirer bien ou mal n'a rien à voir avec la pratique de l'attention telle qu'est enseignée par le Bouddha. Il s'agit de prêter attention à la respiration, pas de la réguler à tout prix. Même pendant une crise d'asthme, on continue à inspirer et expirer. Vous le faites difficilement du fait de la crise, mais vous le faites, sinon vous seriez mort. Il faut seulement prendre conscience de cette conscience de cette respiration et laisser l'esprit se calmer et se libérer de lui-même.
Lever de soleil sur la Terre (vu de la Station Spatiale Internationale) - Thomas Pesquet |
Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la philosophie bouddhique ici.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire