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dimanche 10 novembre 2013

Renouer avec la nature

Renouer avec la nature
 (Extrait de « Plaidoyer pour l'altruisme » de Matthieu Ricard)

Récemment, j'étais en Franche-Comté chez un ami dont les parents furent les derniers agriculteurs indépendants de la région. Alors que nous parcourions la campagne, cet ami me disait : « Autrefois, à la saison des cerises, nous étions tous dans les arbres à nous régaler. Maintenant, les cerises restent sur les branches. Les enfants d'aujourd'hui ne grimpent plus sur les branches ».


Plusieurs études ont en effet montré que les enfants d'Europe et d'Amérique du Nord en milieux urbains jouent dix fois moins ensemble dans les lieux publics, la rue notamment, qu'il y a trente ans. Le contact avec la nature se limite souvent à une image de fonds d'écran d'ordinateur, et les jeux sont de plus en plus solitaires, dénués de beauté, d'émerveillement, d'esprit de camaraderie et de satisfactions simples. Entre 1997 et 2003, le pourcentage des enfants de neuf à douze ans qui passaient du temps dehors à jouer ensemble, à faire des randonnées ou du jardinage a chuté de moitié. Ce phénomènes est lié à de nombreux facteurs : le fait que de plus en plus de familles vivent en milieu urbain, que la « rue » est devenue dangereuse aux yeux des parents – circulation, mauvaises rencontres, etc...


Dans son livre Last Child in the Woods (« Le dernier enfant dans la forêt »), Richard Louv, journaliste et écrivain américain, écrit que nous élevons une génération d'enfants qui souffrent de « trouble du déficit de la nature », du fait qu'ils n'ont pratiquement plus aucun contact ni aucune interaction avec le milieu naturel. Louv cite cette remarque d'un jeune élève : « Je préfère jouer à la maison parce que c'est là qu'il y a tous les appareils électroniques ».




Matthieu Ricard, "Plaidoyer pour l'altruisme", éd. NiL, Paris, 2013, pp. 622-623.



À propos de Matthieu Ricard, voir aussi : 


s'occuper aussi des animaux

Un mouton n'est pas un tabouret qui se déplace

- Liberté

- Commentaires sur « L’Art de la Méditation » de Matthieu Ricard : voir le texte
     Pourquoi les enseignements du Bouddha sont-ils si rarement cités par les lamas du bouddhisme tibétains ? Est-ce que la méditation sur la nature de l'esprit n'occulte pas l'établissement de l'attention portée sur le corps (telle que le Bouddha l'enseigne dans le Soutra des Quatre Etablissements de l'Attention) ? Les soutras du Petit Véhicule ont-ils un intérêt dans la méditation sur la vacuité telle que l'expriment les soutras de la Perfection de Sagesse ? Comment intégrer les différents Véhicules du bouddhisme ?

Empathie et altruisme



   Le psychologue serge Tisseron critique le moine bouddhiste Matthieu Ricard  sur la question de l'empathie. Celui-ci ne distingue pas suffisamment les différents types d'empathie. Et face à la détresse émotionnelle qui peut survenir à cause d'un trop-plein d'empathie, il oppose la compassion au sens bouddhiste du terme. Mais comment le bouddhisme pense-t-il vraiment des notions telles que l'empathie, l'altruisme et la compassion ?


Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la Lune" autour de la philosophie bouddhique ici.

Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.

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