« Souvent, au seuil d'un
temple magnifiquement décoré, au pied d'un autel où brûle
l'encens, un jeune veau tombe immolé et de sa poitrine jaillit une
source chaude de sang ; sa mère cependant, restée seule, parcourt
les vastes bois cherchant à reconnaître sur le sol l'empreinte de
ses sabots fendus ; elle jette des regards en tous lieux, elle espère
y découvrir le petit qu'elle a perdu ; elle emplit de sa plainte le
bocage feuillu, à l'orée duquel elle s'arrête, puis à tout
instant revient visiter l'étable, son cœur de mère percé de
regrets.
Ni les tendres pousses des saules, ni les herbes que vivifie la rosée, ni les fleuves coulant à pleins bords, ne sont capables d'attacher son esprit, ni de détourner le souci qui l'occupe ; les autres veaux qu'elle voit dans les gras pâturages n'ont pas le pouvoir de la distraire et d'alléger sa peine : tant il est vrai qu'elle recherche un bien qui lui est propre et qu'elle connaît entre tous. Les chevreaux aussi, dont la voix tremble, savent reconnaître leurs mères cornues ; les agneaux bondissants distinguent le bêlement des brebis : ainsi le veut la nature, chacun accourt à la mamelle qui lui donne son lait ».
Ni les tendres pousses des saules, ni les herbes que vivifie la rosée, ni les fleuves coulant à pleins bords, ne sont capables d'attacher son esprit, ni de détourner le souci qui l'occupe ; les autres veaux qu'elle voit dans les gras pâturages n'ont pas le pouvoir de la distraire et d'alléger sa peine : tant il est vrai qu'elle recherche un bien qui lui est propre et qu'elle connaît entre tous. Les chevreaux aussi, dont la voix tremble, savent reconnaître leurs mères cornues ; les agneaux bondissants distinguent le bêlement des brebis : ainsi le veut la nature, chacun accourt à la mamelle qui lui donne son lait ».
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