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mercredi 10 février 2016

Gary Francione et la moralité selfie





     Je voudrais réagir ici à un article de philosophe américain antispéciste Gary Francione. L'une des spécialités de Gary Francione est de s'en prendre agressivement aux mouvances de libération animale qui ne font jamais assez bien selon lui leur travail de défense de la cause animale. Rien que le titre de l'article donne la teneur de l'article : « La moralité selfie, la pourriture morale de la cause animale »1. Francione revendique une position radicale au sein de la libération animale. Pour Francione, la seule position morale cohérente par rapport à l'exploitation animale est le véganisme éthique. Il rappelle inlassablement l'injonction : « Go vegan » (devenez végane). En soi, je ne peux que louer cette incitation à devenir le plus tôt possible végane dans l’intérêt des animaux. Mais Francione ne s'arrête pas là : tous les véganes qui encourageraient les non-véganes à végétaliser progressivement leur alimentation sont impitoyablement condamnés. Francione les accuse de participer à l'exploitation animale, d'être spécistes et de de ne pas être de véritables véganes. Il en découle une grande agressivité dans le chef de Francione et les adeptes de Francione, qui n'hésitent jamais à vous insulter de « spéciste » et toutes sortes nom d'oiseaux.

     Francione, dans son article, s'en prend justement à la réaction que certains peuvent avoir quand ils se font agressés par lui ou ses disciples, ses franciobots comme les appelle Tobias Leenaert, tant ceux-ci ont tendance à ânonner sur internet ses propos comme un incessant copier/coller de ses commentaires les plus aigris. « J'identifie comme « moralité selfie », nous dit Francione, le phénomène qui consiste à caractériser un désaccord substantiel ou une critique comme de « l'oppression », de « l'agression », du « dénigrement », du « harcèlement » sans apporter de réponse substantielle à la dite critique. La moralité selfie n'est rien d'autre que du narcissisme. Et elle est de manière inhérente spéciste ». Francione prend alors en considération le cas où des véganes abolitionnistes (entendez des véganes francioniens) arrivent par un raisonnement étayé par des arguments que le véganisme est un impératif moral. Francione dit que des welfaristes vont systématiquement prendre cette position comme dénigrant ou stigmatisant les non-véganes.

    Juste un mot d'explication avant d'aller plus loin dans les raisonnements de Gary Francione. Qu'est-ce qu'un abolitionniste ? Qu'est-ce welfariste ? Ces termes ne sont peut-être pas familiers à ceux qui ne côtoient pas au jour le jour les milieux véganes. « Abolitionniste » désigne celui qui veut abolir l'exploitation animale, que ce soit la mise à mort des animaux comme dans les abattoirs, dans la chasse ou dans la pêche, mais aussi l'exploitation au sens le plus large comme dans les élevages, les cirques, les zoos, les delphinariums, les courses d'animaux et ainsi de suite... Francione oppose les abolitionnistes aux welfaristes. Les welfaristes vient de l'anglais « welfare », bien-être. Les welfaristes prônent qu'on peut et qu'on doit améliorer la condition animale, leur bien-être de manière progressive. Typiquement, les « welfaristes » militent pour agrandir la taille des cages des animaux. Bien sûr, il vaudrait mieux les libérer, mais comme cela n'est pas possible maintenant, il faut se contenter de ce compromis qui consiste à de petites améliorations qu'on espère étendre de plus en plus jusqu'au moment où les animaux seront libres de toute exploitation. Sur le plan de l'alimentation, les welfaristes considèrent que l'idéal est bien entendu le véganisme, mais cela semble impossible pour la grande majorité de la population, les welfaristes font l'apologie de campagne comme le « Jeudi veggie » en Belgique et en France ou le « Meat Free Monday » où on encourage les gens à limiter progressivement leur consommation de viande et de produits animaux. L'idée est qu'ils s'accoutument à manger des plats végétaux et qu'ils arrivent à vaincre leur réticence de faire pas de passer à un régime végétarien, puis complètement végane.

    Il faut bien comprendre que le but est le même qu'on soit abolitionniste ou «welfariste ». L'idéal est un monde végane où on n'exploiterait plus les animaux et où on le les ferait plus souffrir inutilement. La différence se marque non pas sur le but à atteindre, mais sur le moyen d'y parvenir. Les abolitionnistes sont dans une logique du tout ou rien : il faut directement abandonner toute exploitation, les interdire définitivement. Du point de vue individuel, il faut directement devenir végane. Toute autre comportement alimentaire est considéré comme du spécisme, du carnisme et une participation à l'exploitation animale, que ce soit le flexitarisme, le végétarisme... Pour Francione, il n'y a pas de différence entre un mangeur de viande et de produits animaux et un végétarien. Tous les deux collaborent activement et au même titre à l'exploitation animale. Sur un plan politique, il faut abolir tout le système de l'exploitation animale d'un seul coup. Si on essaye de réformer progressivement, c'est aux yeux de Francione qu'on collabore le système spéciste et qu'on le défend.






     On comprend dès lors assez vite que les invectives pleuvent dans le chef des francioniens à l'encontre de ceux qui pratiquent un chemin progressif vers le véganisme et la fin de l'exploitation animale ainsi que ceux qui les encouragent à suivre ce chemin. Pour eux, ces invectives sont haineuses, dédaigneuses, méprisantes et inutilement culpabilisantes, d'autant plus que les véganes francioniens s'en prennent beaucoup plus facilement aux flexitariens et aux végétariens qu'aux mangeurs de viande. Ils s'en prennent aussi plus facilement aux véganes welfaristes qu'au lobby de la viande. Ce qui est un comble... On ne compte plus les sites d'inspiration francionienne où il est dit que les végétariens sont pires que les mangeurs de viande et où les véganes welfaristes sont considérés comme des traîtres infâmes, la « pourriture morale du mouvement de libération animale » pour reprendre les mots même de Gary Francione dans cet article.

     Mais pour Francione, ces végétariens, ces flexitariens, ces véganes welfaristes ne devraient pas se plaindre de ce qu'on les critique avec véhémence, qu'on les insulte même, qu'on les maudisse à longueur de tweets et de posts sur Facebook. Tout cela n'est qu'un narcissisme débridé selon Gary Francione. Pour lui, cela revient à dire : « Au diable, les animaux, au diable l'attitude morale, seule compte mon ressenti et le fait que je n'aime pas être critiqué ». C'est une moralité selfie au sens où la morale se définit au gré de mon degré d'avancement, de ce que je suis prêt à faire dans l'état actuel des choses. Je ne suis pas encore prêt de manger 100% végétal ; j'ai trop envie d'un steak dans mon assiette ou de camembert sur mon sandwich. Donc en attendant que je parvienne à me défaire de mon addiction aux produits animaux ; on ne devrait pas trop me critiquer, d'autant que je suis en chemin vers le véganisme (en anglais, « journey », terme qui énerve particulièrement Francione). Pour Francione, au lieu de se tourner vers ses doutes et ses état d'âmes, il faudrait plutôt se tourner vers la condition misérables des animaux. Si on met dans la balance mon appétit pour un agneau, les conditionnements culturels et culinaires qui me poussent à vouloir préparer un plat à base d'agneau d'un côté et de l'autre la détresse abyssale d'un agneau que l'on a séparé de sa maman et qu'on s'apprête à égorger, on comprend aisément que nos réticences gastronomiques à abandonner la chair de l'agneau ne font pas le poids face à ce que ressent l'agneau.

     Du point de vue de la philosophie morale, il est difficile de donner tort à Francione. Aucune raison ne permet d'aller sérieusement à l'encontre du véganisme. Le véganisme est toujours la meilleure option morale. Au fond, la position de Francione est une position de pureté morale. Les flexitariens et les végétariens ne sont pas dans une position morale pure puisqu'ils continuent à générer de l'exploitation animale. C'est pourquoi il est bon de leur rappeler que le véganisme est la meilleure option. Mais l'attitude de Francione comporte deux problèmes.

      Premièrement, il réfléchit dans un cadre complètement binaire. Il y a les purs et les impurs, il y a les véganes et les non-véganes. Or quelqu'un peut diminuer sa consommation de produits animaux. Il n'est pas parfaitement pur certes, mais il diminue sa part d'impureté morale concernant les tourments infligés aux animaux. Et ce n'est pas négligeable. Je pense d'une part qu'il est judicieux de voir une gradation dans la pureté et l'impureté de nos conduites éthiques, en comprenant bien que personne n'est parfaitement pur et personne n'est parfaitement impur. Même les véganes ne sont pas absolument purs : la culture des végétaux contribue à tuer accidentellement des animaux. D'autre part, avoir une vision du monde tranchée entre les purs et les impurs, les bons et les méchants conduit au fanatisme. Au départ, les chrétiens se considéraient comme purs : ils prônaient l'amour du prochain, ils venaient en aide aux pauvres et aux démunis. Mais très vite, le message d'amour du prochain et de pureté morale avancé par les chrétiens s'est transformé en fanatisme religieux où l'on voulait tuer et soumettre tous les « impurs », tous ceux qui n'avaient pas le bon message. Je pense qu'il convient de se méfier de cette notion de pur et d'impur, surtout quand on s'en sert pour diviser le monde en deux camps, en effaçant toutes les nuances et les dégradés qui peuvent exister dans les conduites morales.

    Deuxièmement, même si le un raisonnement moral juste arrive à la conclusion que le véganisme est la meilleure option morale, il se trouve que la grande majorité soit ignore cette vérité, soit vit dans le déni de cette vérité. On peut leur dire tant qu'on veut : « Go vegan ! », cela ne les fait pas bouger. On ne convertit qu'un nombre très limité de personnes. Il est plus efficace d'être patient et de proposer des options qui ne sont certes pas 100% morale, mais qui mettent les gens sur le chemin qui va les conduire à accepter une alimentation de plus en plus végétale. Si quelqu'un est persuadé qu'il ne pourra jamais arrêter de manger de la viande ou du fromage ou qu'il est convaincu qu'il va devenir malade ou rachitique, vous pourrez le traiter tant que vous le voudrez de « salaud », de « carniste » ou de « spéciste », cela ne le changera pas, cela risquera même de le buter et de la braquer contre les véganes en général. Tandis que l'inciter à végétaliser progressivement son alimentation va lui permettre de se rendre compte qu'on est très bien manger végétal sans avoir de carence et sans éprouver de manque par rapport à la bidoche ou à son camembert.

    Cela peut consterner Francione : pour lui, c'est là la « moralité selfie » : j'accepte d'arrêter de manger de la viande dès lors que je me rends compte que je peux m'en passer d'un point de vue culinaire. Mais en fait, c'est simplement la connaissance de la psychologie humaine : on est d'autant pas plus prompt à accepter une nouveauté sur le plan moral que l'on se rend compte que cette nouveauté ne va pas menacer notre bien-être ou notre intégrité physique. Quand on évoque le mariage gay, il y a beaucoup de réticences parce qu'un grand nombre de gens pensent que cela va saper les fondements moraux de notre société. Une fois que l'on se rend compte que le mariage pour tous ne change pas grand-chose à l'organisation de la société, les réticences s'estompent. De la même façon, on pourrait défendre l'idée morale qu'utiliser sa voiture, c'est mal parce que cela pollue, cela émet des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, et cet effet de serre produit le réchauffement climatique qui menace l'humanité future et actuellement déjà un grand nombre de personnes, sans parler des animaux qui subissent de plein fouet les dérèglements climatique. Pourtant, je parie tout ce que vous voulez que Francione n'envisage pas une seconde d'arrêter de prendre la voiture. Pourquoi ? A cause de ce qu'il appelle lui-même la « moralité selfie ». Parce que la voiture, c'est bien pratique, que c'est agréable à conduire et que tout le monde roule en voiture aux États-Unis. Ce faisant, Francione contribue indirectement à tuer de nombreux animaux qui ne parviennent pas à échapper aux conséquences désastreuses du réchauffement climatique. (Si j'étais aussi malveillant que Gary Francione, j'en conclurai que ce dernier n'est en fait pas végane :-)).

    En fait, nous sommes toujours tentés de remodeler notre jugement moral d'après notre conduite personnelle. Si Francione est aussi vindicatif sur le fait que le véganisme est un impératif moral, c'est précisément parce qu'il est végane. On l'entend moins la ramener dès lors qu'il s'agit de prôner un mode de vie complètement écologique comme exigence morale fondamentale. S'il vivait dans les bois en harmonie avec la Nature, il écrirait des pamphlets pour condamner les écologistes qui ont encore une voiture ou qui utilisent un ordinateur !

    Pareillement, les gens ont du mal à adhérer aux idées antispécistes ; ils ont adopté avec la complicité active de la société tout un système de défense qui met l'homme sur un piédestal et qui enlève toute sensibilité aux animaux pour ne pas avoir à faire face aux implications morale de l'exploitation animale. Quand on est enfermé dans un tel système, il n'est pas si facile de le quitter. Il y a tout un blindage autour de nous qui fait que nous ne pouvons pas être touché par les arguments moraux rationnels qui font du véganisme la meilleure option morale possible en terme d'alimentation et de consommation. Et même si on pressent que manger de la viande, du poisson ou des produits animaux est mal, on sent que cela va être difficile de les abandonner d'un coup. On est pris dans toutes sortes de contradictions, ce que Francione à la suite de Melanie Joy appelle une « schizophrénie morale » : on aime les animaux, mais on ne parvient pas à cesser d'être acteur de l'exploitation animale en cessant de consommer tous ces produits animaux.

     Les gens ont donc besoin de temps pour déconstruire tous ces conditionnements psychologiques et sociaux qui les poussent à consommer toutes sortes de produits animaux. Pour eux, il y a tout un chemin, tout un « voyage » qui va les conduire du point où il est sain et normal de manger de la viande, du poisson, des œufs et du fromage, de porter de la laine et du cuir jusqu'au point où on abandonner définitivement tout cela. Bien sûr, dans l'intérêt des animaux et de la planète Terre, il serait mieux que l'on fasse cette transition d'un seul coup. Ce serait vraiment l'idéal ! Comme quand on appuie sur un interrupteur, que l'on passe de OFF à ON. Il n'y a pas tout un chemin, tout un voyage entre les deux positions de l'interrupteur. Soit vous êtes carniste, soit vous êtes végane. Pas de troisième option, dirait Francione. Le problème avec cette mentalité, c'est que la grande majorité de la population risque bien d'être calée sur la position « carniste ». Et à défaut de passer directement à la position « végane », il est intéressant que les gens se sensibilisent à la cause animale progressivement en réduisant sa consommation de produits animaux le jeudi par exemple au début, puis le vendredi et le samedi. Le lundi et dimanche ensuite. Tous les jours de la semaine enfin !

     Autre effet intéressant d'un cheminement progressif vers le véganisme, au fur et à mesure que l'on adopte des plans végétaux, on se rend compte qu'on peut très bien manger végane sans perdre sa santé et perdre son plaisir, on est alors beaucoup plus disposé à entendre des arguments véganes et à changer ses conceptions morales. Francione pourra dire que c'est là de la « moralité selfie », le fait de changer ses conceptions morales parce que cela s'adapte bien à notre petite personne, mais c'est un ressort psychologique que l'on a tous tendance à adopter. Moi-même, je suis passé du végétarisme au véganisme pour des raisons écologiques. Je savais que, pour produire le lait, on écartait le veau de sa mère et « écarter » dans le langage des éleveurs signifie généralement « envoyer à l'abattoir ». C'est une amie qui travaillait dans une ferme bio qui me l'avait expliqué. Cela avait produit en moi un grand malaise, mais que j'ai tout de suite refoulé. Par contre, quand je me suis à étudier le rapport de la FAO sur l'ombre portée de l'élevage qui explique les conséquences désastreuses de l'élevage tant sur le plan du réchauffement climatique, de la menace sur la biodiversité, de la destruction des forêts primaires, de l'appauvrissement des sols, de la pollution des mers... En tant qu'écologiste, je ne pouvais pas décemment participer à cela en me rendant complice de l'élevage. Je devenais donc devenir végane. Mais en devenant végane, les arguments éthiques se sont renforcés en moi. Ce qui fait qu'aujourd'hui je suis végane pour des raisons autant éthiques qu'écologiques.

      Les êtres humains ne sont pas que des êtres de raisons, ce sont essentiellement des êtres de passions. Pour agir sur eux, il faut pouvoir comprendre leurs ressorts psychologiques et ne pas nécessairement les juger à tout bout de champ. Comme dirait Spinoza, comprendre les humains et les inviter à transformer leurs passions tristes en passions joyeuses. Et ce que Francione appelle la « moralité selfie », la tendance à remodeler notre paysage moral, nos conceptions de ce qui est acceptable et de ce qui ne l'est pas en fonction même de nos habitudes, et non pas de raisonnements intellectuellement solides, on peut la critiquer bien sûr. Mais on peut aussi s'en servir pour mieux comprendre les individus et savoir comment les inviter plus efficacement à changer de conduites et donc de schémas moraux.

      Il me semble donc que Francione a raison de dire que le véganisme est un impératif moral. Dès lors que l'on veut bien considérer les animaux comme des êtres doués de sensibilité, c'est une conclusion logique qui s'impose, mais il n'a pas raison de ne pas chercher à comprendre les gens et de les condamner en permanence. Il a encore moins raison que il s'en prend avec haine à ce qu'il appelle aux « véganes welfaristes » simplement parce qu'ils ont une autre stratégie que lui-même pour promouvoir le véganisme et une alimentation plus végétale. On peut avoir des débats sur ce qu'il est le plus pertinent de faire pour la cause animale, mais Francione et ses adeptes devraient cesser d'insulter des gens qui font des efforts pour le bien des animaux. Francione est peut-être un pur ; mais avec lui, les véganes resteront une frange marginale de la population, une petite communauté de purs dans un monde impur.

      Une dernière chose enfin, ma pratique du bouddhisme qui comprend un important volet de conduite éthique m'a appris une chose : en matière de morale et de pureté morale, il vaut mieux rester humble. On n'est jamais la perfection que l'on voudrait incarner. On n'échappe jamais complètement à la critique quand on se targue d'être un être pur et sans reproche. Même animé des meilleures intentions, on commet des fautes et des erreurs. On se voudrait altruiste et on se montre égoïste. On se voudrait généreux et on est radin. On se voudrait courageux et on se montre pusillanime. On se voudrait persévérant et on rencontre la paresse en soi. Blaise Pascal disait : « L'homme n'est ni ange, ni bête, et le malheur est que qui veut faire l'ange, fait la bête ». Francione invoque constamment le principe de non-violence dans ses écrits pour justifier notamment son véganisme et son engagement dans la cause animale. Ses propos sont pourtant terriblement violents et agressifs. Ils sont animés d'une rancœur et d'un ressentiment qui plombent les mouvements de libération animale, surtout que cette rancœur est principalement dirigée contre d'autres véganes et contre des acteurs courageux et motivés de la cause animale.







1  Gary Francione, “Selfie Morality”: The Moral Rot of the Animal Movement, 14 décembre 2015 sur son site Abolitionnist Approach.











Autres articles critiques à propos de Gary Francione :
    J'ai participé à un débat entre végétariens et véganes sur la question de la production des œufs. Une végétarienne se demandait pourquoi exactement les véganes ne mangent-ils pas d’œufs, si ceux-ci sont recueillis dans de bonnes conditions. Cela a entraîné un débat assez vifs, surtout entres les véganes eux-mêmes. Je me suis dit alors que la question était suffisamment riche pour essayer de structurer mes arguments dans un texte suivi.



     Manger les œufs de la poule qui vit dans notre jardin et que l'on traite avec bienveillance et respect, manger de la viande que l'on a trouvé dans les poubelles selon une éthique "freegan" qui lutte contre le gaspillage de la société végane, manger un animal renversé par une voiture sur la route, tout cela ne contribue en rien à alimenter la souffrance animale et l'exploitation animale. Est-ce vegan pour autant ? Gary Francione pense que non. Il invoque le "fait symbolique" de manger un animal où l'on accepte implicitement que l'animal puisse être de la nourriture ou une ressource alimentaire. J'estime pour ma part que ces actions ne vont pas à l'encontre de l'éthique et l'esprit du véganisme. 


Autres articles sur le même thème : 
  • Vers un monde végane - lentement mais sûrement
      1ère partie

      Le chemin vers un monde végane passe-t-il par la promotion du flexitarisme ? Faut-il encourager les gens à réduire progressivement leur consommation de viande et de produits animaux et à végétaliser de plus en plus leur alimentation ? 


      Gary Yourofski est un militant bien connu et très zélé de la cause animale. Il a donné des conférences dans le monde entier sur le véganisme et la condition animale. Ses vidéos sur le net où il fait l'apologie d'un mode de vie végan avec énorme de force de conviction connaissent un énorme succès. Récemment, ses textes ont été traduits en langue française par (voir son site : http://garyyourofskytraductionfrancaise.blogspot.be/). Un passage a retenu mon attention car il est emblématique d'une certaine mentalité très vivace chez nombre de végans quand ils parlent des végétariens.


Gary Francione


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