L'être
humain est une partie du tout que nous appelons l'univers, une partie
limitée par le temps et l'espace. Il fait l'expérience de lui-même,
de ses pensées et de ses sentiments comme d'événements séparés
du reste, c'est là une sorte d'illusion d'optique de sa conscience.
Cette illusion est une forme de prison pour nous, car elle nous
restreint à nos désirs personnels et nous contraint à réserver
notre affection aux quelques personnes qui sont les plus proches de
nous. Notre tâche devrait consister à nous libérer de cette prison
en élargissant notre cercle de compassion de manière à y inclure
toutes les créatures vivantes et toute la nature dans sa beauté.
Albert
Einstein, lettre à Robert S. Marcus, 1950.
(Einstein
a écrit cette lettre pour apporter une consolation à son ami
Robert S. Marcus qui venait de perdre son fils)
La
théorie de la relativité d'Einstein implique de changer
complètement de point de vue sur le monde : le temps et
l'espace ne sont pas deux choses séparées, nous dit la théorie
restreinte de la relativité ; et la gravité déforme la
structure de l'espace-temps, nous dit la théorie générale. Selon
que l'observateur se déplace ou non à une vitesse proche de la
vitesse de la lumière ou qu'il se situe ou non proche d'une objet
extrêmement massif comme un trou noir, il aura une perception d'une
autre personne située immobile à une autre point de l'univers.
De
la même façon, quand on observe le monde avec son simple point de
vue de personne humaine, toutes les choses que l'on voit ou que l'on
perçoit semblent être séparées et indépendantes du reste du
monde. Mais c'est là une illusion d'optique de la conscience, nous
dit Einstein. Tout est interconnecté : exister implique que
l'univers en son entier existe. Notre corps occupe un tout petit
segment de temps et d'espace dans l'univers ; mais la conscience
ne devrait pas se sentir limitée par cette minuscule étendue du
corps ainsi que cette minuscule durée, un éclair dans un océan de
ténèbres. L'enjeu pour la conscience est d'abord d'élargir le
cercle de sa compassion en embrassant le plus grand nombre d'êtres,
et en ne se limitant pas aux quelques êtres proches que l'on peut
chérir. Faire l'expérience grâce à la compassion. Voilà une
grande consolation quand on est accablé par les maux de ce monde.
Le bonheur est-il en nous ? Ou se trouve dans notre relation avec les autres ?
Voir aussi :
Le bonheur est-il en nous ? Ou se trouve dans notre relation avec les autres ?
On pense parfois que la compassion consiste à s'affliger soi-même de la détresse des autres, mais, dans la philosophie du Bouddha, rien de tout cela : la compassion est définie comme le souhait ardent que les autres soient libérés de la souffrance et des causes de la souffrance.
Comment produire l'esprit d’Éveil ou bodhicitta? L'esprit d’Éveil est le souhait que tous les êtres soient libérés de la souffrance et deviennent des êtres pleinement éveillés. Les enseignements du lama tibétain Dza Patrül Rimpotché (XIXème siècle).
Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la philosophie bouddhique ici.
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