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mercredi 10 janvier 2018

Les quatre sceaux du Dharma



Les quatre sceaux du Dharma




      Le premier du Noble Octuple Sentier est la vue juste. Pour rappel, les sept autres sont la pensée juste, la parole juste, l'action juste, les moyens d'existences juste, l'effort juste, l'attention juste et la concentration juste. Ce Noble Octuple Sentier a été enseigné par le Bouddha pour parvenir à la cessation définitive et complète de la souffrance. La vue juste consiste à voir les choses telles qu'elles sont, et non telles qu'on les imagine dans notre illusion.


       Or pour avoir cette vue juste sur les événements et sur les phénomènes, il faut impérativement passer cette perception à la moulinette des 4 considérations fondamentales, qui sont :

  • 1°) tous les phénomènes composés sont impermanents ;
  • 2°) tous les phénomènes composés sont souffrance ;
  • 3°) tous les phénomènes composés sont vides d'un soi ;
  • 4°) seul le Nirvāna est la paix.





*****



     Tout d'abord, une remarque préalable avant d'aborder chacun de ces 4 sceaux du Dharma. Qu'est-ce qu'un phénomène composé (samskrita dharma en langue sanskrite) ? Un phénomène composé est un phénomène qui perd son identité quand on le découpe et qu'on le décompose. Votre corps est un phénomène composé par exemple. Si je vous coupe en deux, votre corps ne peut plus vivre. Ce n'est plus votre corps. Une table est un phénomène composé aussi : si je la coupe en coupe, on n'a plus que deux bouts de bois inutile. Votre mental est un phénomène composé aussi puisqu'il se décompose en instants de conscience ; et aucun de ces instants de conscience n'est le mental proprement dit. Les textes anciens de l'Abhidharma passent beaucoup de temps à analyser tous les phénomènes pour savoir s'ils sont composés ou non.


     Un phénomène incomposé par contre ne perd pas son identité quand on le décompose. Si je découpe l'espace de votre chambre en deux, on a d'un côté de l'espace et de l'autre de l'espace aussi. L'espace est donc un phénomène incomposé. Le Nirvāna est aussi un phénomènes incomposé, puisqu'il échappe à l'espace et au temps. Puis il y a toutes sortes de débats pour savoir si tel ou tel élément est un phénomène composé. Les atomes par exemple sont considérées par certaines écoles bouddhistes comme un phénomène incomposé, mais pas par toutes les écoles. Ce qui est intéressant à noter, c'est ceux qui défendent cette thèse de l'atome incomposé expliquent que si on coupe l'atome en deux, on a d'un côté de « l'espace d'atome » et de l'autre un deuxième « espace d'atome », mais que cet espace d'atome ne perd pas ses propriétés intrinsèques d'atome. Certains penseurs bouddhistes déclarent également que la conscience pure, l'esprit dans sa véritable nature est aussi un phénomène incomposé. Si on découpe l'esprit dans les différents instants de conscience qui le composent, on a la nature de l'esprit préservée, intacte, identique à elle-même en chaque instant, alors que le « moi », le mental, les pensées ne résistent pas à cette analyse. Je ne vais pas m’appesantir sur ces débats souvent complexes. Ce qui m'importe ici, c'est de bien faire comprendre cette notion de phénomène composé pour la suite de l'exposé.




1°) Tous les phénomènes composés sont impermanents.



     Tout ce qui naît en ce monde est voué à disparaître. Rien n'est éternel, que ce soit notre corps, notre « moi », nos pensées, nos rêves, nos idéaux, le monde même. Le temps finit par tout faire disparaître. Nous sommes voués à mourir. Il est sage de s'en souvenir, car nous avons tendance à écarter cette réalité de nos pensées :

       Comme dit le Bouddha dans la Dhammapada (I, 6) :
« La plupart des gens oublient
Qu'ils vont mourir un jour.
Pour ceux qui y pensent,
La lutte est apaisée ».


      En fait, il y a deux aspects de l'impermanence à prendre en compte : l'impermanence grossière et l'impermanence subtile. L'impermanence grossière est simplement le fait que les choses et les êtres disparaissent, s'en vont soit rapidement, soit lentement par tout un long processus de dégradation comme la vieillesse pour les êtres humains. C'est une impermanence perceptible à l’œil nu, les transformations radicales des choses qui font que ces choses auront tôt ou tard une fin.


        L'impermanence subtile par contre implique l'évolution des choses au niveau microscopique, imperceptible à nos sens ; et cette impermanence subtile opère d'instant en instant. Si on regarde une table, on pourrait constater que cette table ne bouge pas, n'évolue pas. Un jour, elle sera peut-être cassée. Mais à présent, elle dure un certain laps de temps sans bouger, sans se transformer. Mais si on regardait la structure moléculaire de la table, on verrait ce que les physiciens appellent le mouvement brownien, c'est-à-dire une vibration de ces molécules comme si elle ne pouvaient pas rester en place, comme des prisonniers qui seraient attachés par des chaînes les uns aux autres, qui seraient entravés donc dans leur mouvement, mais qui pourraient quand même bouger dans les limites de ces chaînes. Dans les liquides et à plus fortes raisons dans les gaz, ce mouvement brownien est beaucoup plus intense, comme si on avait relâché les prisonniers. Au niveau sub-atomique, il y a un mouvement constant de l'électron autour du noyau : à chaque instant, l'électron opère un très grand nombre de sauts quantiques. La réalité atomique n'est pas du tout une réalité figée.


      Nous-même, corps et esprit, nous transformons d'instant en instant, même si on ne le voit pas. Les pensées sont très changeantes. Le Bouddha les compare à un petit singe qui sauterait continuellement de branche en branche sans jamais rester en place. Je peux penser à la Chine un instant, et puis penser à mon plat de nouille que je vais manger ce soir, puis à un match de football. Les pensées changent, on peut s'en rendre compte ; mais on a l'impression que le « moi » est stable comme peut l'être le corps. Mais à chaque instant, le corps évolue, le sang circule dans les veines, les influx nerveux traversent le corps, les cellules connaissent un nombre incalculables de réactions biochimiques. À chaque instant, il se passe une infinité de choses certes très minimes, mais qui nous transforment d'instant et instant. Méditer cette impermanence subtile, c'est rentrer dans le flux du monde et commencer à s'ouvrir à la réalité absolue.





2°) Tous les phénomènes composés sont souffrance.


          C'est peut-être l'aspect le plus contesté ou en tous cas qui dérange dans la doctrine bouddhiste. Tout ce qu'on expérimente serait-il douleur et souffrance ? Au XIXème siècle, on parlait de pessimisme indien ou de pessimisme bouddhique pour qualifier l'enseignement du Bouddha. Il faut bien comprendre ce que l'on entend par là quand on dit que tous les phénomènes composés sont souffrance, afin de ne pas faire de contresens. En toute chose vécue, il y a de la souffrance, une souffrance qui peut varier énormément en termes d'intensité et de nature. Cela va du léger désagrément d'un piqûre de moustique ou de la contrariété de devoir attendre un bus qui n'arrive pas jusqu'à des douleurs très intenses comme une maladie en phase terminale ou des brûlures du troisième degré.


         Il y a tout un spectre de douleurs et de souffrance, mais ce que dit le Bouddha, c'est qu'aucun moment de l'existence n'est entièrement préservé de la douleur et de la souffrance. Le Bouddha reconnaît essentiellement trois types de souffrance :
  • 1°) la souffrance de la souffrance,
  • 2°) la souffrance du changement,
  • 3°) la souffrance en formation.


       La souffrance de la souffrance, c'est la souffrance à l'état le plus grossier : quand vous vous cassez une jambe ou que quelqu'un vous tabasse. C'est la souffrance que tout le monde reconnaît. Ces souffrances peuvent être d'ordre physique ou d'ordre mental (la peur, le désespoir, la dépression, l'ennui, le sentiment de perte ou d'abandon, etc...). Ces souffrances sont inévitables tôt ou tard pour le Bouddha que ce soit dans la maladie, la vieillesse...


        Mais on pourrait répliquer que tout n'est pas souffrance en ce bas monde. Alors bien sûr, il y a toutes sortes des joies et des moments de bonheur en ce monde. Le Bouddha ne nie pas cela. Vous pourriez être heureux de vivre avec votre famille, et il est possible que vous ayez véritablement des bonnes relations avec vos parents et vos enfants. Le Bouddha ne dit pas que ce bonheur serait une tromperie, mais ce qu'il dit, c'est que, dans cet état de bonheur, il y a une souffrance cachée qui est la souffrance du changement. Si vos parents ou vos enfants venait à mourir ou que la vie vienne vous séparer d'eux, ce serait une grande souffrance. Cette situation risque à l'avenir de se transformer en grand désarroi et une infinie douleur. Or cela, vous le savez au fond de vous-mêmes (même si vous vous le cachez et que vous refusez d'admettre cette possibilité que vous pressentez pourtant). La souffrance du changement est donc la souffrance en lien avec l'impermanence. C'est une souffrance qui agit souterrainement dans l'instant présent du bonheur comme l'angoisse de ce qui viendra à disparaître. Le pressentiment que les jours heureux sont toujours comptés qu'ils durent un an ou cent ans.


    Par ailleurs, une situation de bonheur n'est jamais complètement une situation de bonheur. Il y a toujours des petites contrariétés qui viennent un peu gâcher le plaisir. Imaginez que vous partiez en vacances aux îles Bahamas avec l'amour de votre vie. J'imagine que c'est là une situation que beaucoup de personnes jugeront comme une situation plaisante et enviable. Mais durant ces vacances, ils peuvent se produire des petites souffrances de basse intensité comme un coup de soleil, l'agacement d'avoir à attendre de manière prolongée à l'aéroport du fait d'une grève des bagagistes, un pickpocket qui vous a piqué votre porte-monnaie, un jour au lit suite à une « tourista » ou une indigestion après un repas au restaurant du coin où l'hygiène n'est pas la première des priorités... Tous ces fluctuations dans le bonheur, ces hauts et ces bas dans l'existence sont aussi souffrance du changement.


         Enfin, la souffrance en formation, ce sont toutes les graines de douleurs présentes et à venir que vous plantez vous-mêmes et qui se traduiront tôt ou tard par de la « souffrance de la souffrance ». Il y a là les trois poisons de l'esprit : le désir-attachement, la haine-aversion ainsi que l'ignorance. Tout génère de la souffrance pour les autres et pour vous-mêmes. Ces émotions perturbatrices, même quand elles sont dirigées vers autrui, vous reviennent toujours comme un boomerang en pleine figure. La souffrance en formation est l'insatisfaction fondamentale d'être en ce monde. La plupart du temps, on ne voit pas cette souffrance en formation ; il faut une pratique soutenue et répétée de l'attention et de la méditation pour la repérer. C'est à cette souffrance en formation que le Noble Octuple Sentier du Bouddha remédie.


      Méditer sur la souffrance est donc essentiel parce que nous sommes constamment tenté d'écarter le phénomène de la souffrance hors de notre conscience. On préfère penser à quelque chose d'autre. C'est le thème du divertissement chez Pascal : on préfère s'amuser, se divertir plutôt penser à sa misère d'être en ce monde. Souvent même, les pensées qui se succèdent sont un écran entre nous et la souffrance. Les pensées qui peuvent partir dans toutes les directions agissent comme un anesthésiant par rapport à la souffrance : on pense à autre chose en espérant que cela passe. Par ailleurs, le désir agit aussi comme un divertissement essentiel : on espère un état où l'on serait heureux qui n'est pas l'état présent où l'on souffre. Ce désir permet momentanément d'échapper au désespoir, mais c'est au prix d'une tension permanente entre ce qui est (la douleur) et ce qu'on voudrait avoir pour échapper à cette douleur.


      Méditer sur la douleur, c'est admettre qu'on échappe jamais complètement à la souffrance et que les états qu'on désire, qu'on pense être des solutions à notre douleur ne sont pas exempts eux-mêmes de douleur et de souffrance. Si je suis malheureux dans mon boulot et mon quotidien grisâtre, je peux rêver échapper à cela en allant en vacances aux Bahamas avec la plus belle femme du monde, mais comme on l'a vu, il y a aussi des problèmes et de l'insatisfaction aux Bahamas ! Méditer sur la douleur, c'est donc apaiser notre rapport au réel : peut-être que les choses ne sont pas idéales aujourd'hui, mais on peut essayer de vivre avec cela, porter le fardeau d'aujourd'hui.


     C'est important aussi parce que si on se détourne constamment de la douleur et de la souffrance, celle-ci ne fait que croître et créer de plus en plus de tension. Si vous tenez un livre en main, ce n'est pas douloureux, mais si je vous demande de garder le livre à bout de bras dix heures d'affilée, cela va être très douloureux. Pareillement, le fait de prendre conscience de la douleur du moment présent permet de relâcher cette douleur, de ne pas la porter des heures durant, que ce soit l'inconfort physique ou les moments un peu noir du mental du mental. Ignorer la douleur crée des tensions dans le corps et et dans le mental ; et à la longue, cela devient vite insupportable. Cela se transforme en somatisation, en « souffrance de la souffrance ». D'où l'idée de relâcher tout cela en pratiquant la vue juste : s'il y a de la souffrance, il faut commencer par accepter qu'il y a de la souffrance pour pouvoir trouver un remède à celle-ci dans un second temps. Mais il arrive que certaines souffrances se dissipent d'elles-mêmes simplement en en prenant conscience et ne les acceptant pour ce qu'elles sont.




3°) Tous les phénomènes composés sont vides d'un soi.



     Les phénomènes n'ont aucune existence ultime. Ils n'existent pas comme des entités indépendantes des autres êtres ou des autres choses dans l'univers. En revanche, tous les phénomènes sont liés par des liens d'interdépendance avec tous les autres phénomènes d'interdépendance. Tout se produit en interaction avec le reste du monde. Quand on regarde un arbre, il faut voir aussi l'eau qui a permis la croissance de cet arbre, et donc aussi le nuage qui apporté de l'eau sous forme de pluie. Il faut voir le nuage qui a poussé le nuage au-dessus de l'arbre, et il faut voir l'océan d'où cette eau s'est évaporé ainsi que la soleil qui a permis cette évaporation tout comme il a donné son énergie précieuse à l'arbre que l'arbre va transformer dans la photosynthèse.

      Vacuité et interdépendance sont les deux faces d'une même pièce. Le célèbre philosophe Nāgārjuna ne dit pas autre chose dans le Traité du Milieu :

« Nous appelons vacuité
Ce qui apparaît en dépendance.
Cela est une désignation dépendante.
C'est la Voie du Milieu.

Puisqu'il n'existe aucun phénomènes
Qui ne soit production dépendante,
Il n'existe aucun phénomène
Qui ne soit pas vide 1 ».


      Nous sommes une illusion, le monde est une illusion, mais ce monde nous apparaît tout comme nous apparaissons au monde en dépendance de toute une série de causes et de condition. On pourrait comparer cela au rêve : le rêve n'est pas quelque chose de réel, pourtant il apparaît dans notre sommeil. Pareillement, tout est vide d'un soi, mais nous apparaissons et le monde apparaît. Sachant cela, on peut sérieusement relativiser les choses.






4°) Seul le Nirvāna est la paix.


      Il arrive qu'on se contente d'énumérer les trois sceaux du Dharma – impermanence, souffrance, vacuité – sans mentionner le quatrième sceau : seul le Nirvāna est la paix. Ce quatrième est certainement pour rappeler qu'il y a quelque chose de positif dans toute cette négativité bouddhique : tout est voué à disparaître, nous sommes condamnés à souffrir et notre existence n'est qu'un mirage. Tout est impermanent, mais on peut échapper aux outrages du temps en entrant dans le Nirvāna qui est au-delà du temps. Tout est souffrance en ce monde, mais le Nirvāna est l'extinction définitive et complète de toute souffrance, la suprême béatitude. Tout est vacuité, mais le Nirvāna est la vérité ultime. Donc au lieu de placer nos espoirs et nos rêves dans des choses qui appartiennent à ce monde, on ferait de pratiquer le Dharma pour atteindre ce havre de paix qu'est le Nirvāna. Les soûtras expliquent qu'il faut pratiquer le Dharma comme si notre chevelure était en flamme. Une vie peut sembler longue, mais ce n'est qu'un clin d’œil dans le devenir du monde, d'autant plus que toutes sortes d'événements vont nous détourner de la pratique du Nirvāna. Il y a urgence parce que c'est là une longue quête. Pressons-nous pour nous engager dans le Dharma et méditer ces quatre sceaux !









1 Nāgārjuna, « Traité du Milieu », chap XXIII, 18-19, traduit par Georges Driessens, éd. du Seuil, Paris, 1995, p. 226.










Youri Beletsky, Lune et Mercure à Las Campanas, Chili.








Voir également : 


- La vision juste des phénomènes (strophes du Dhammapada sur les 3 sceaux du Dharma)










Sur la thème de l'impermanence : 









L'horloge (Charles Baudelaire)



- Une charogne (Charles Baudelaire)



- Sans savoir pourquoi (Sōseki Natsume)
























- Des montagnes et des plaines (Fernando Pessoa)























Sur le thème de la souffrance : 








- Une fête en larmes (Jean d'Ormesson)



- La douleur d'un arahant (Nāgasena) et son commentaire









Sur le thème de la vacuité : 

Soûtra de l’Écume (Phena Sutta) et son commentaire.



Soûtra de Kaccânayagotta (Kaccânayagotta Sutta)



- Rosée que ce monde (Kobayashi Issa)



- Formes sur fond vide (Dai'an Puzhuang)






Le son du tonnerre (Milarépa)



- Émotions (Kalou Rimpotché)



- Apparence et vacuité (Longchenpa)



















Pilier d'Ashoka à Vaishali dans l'état du Bihar.










Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la philosophie bouddhique ici.



Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.




2 commentaires:

  1. Merci Bai pour ce nouvel article qui rappelle des fondamentaux. Pourrais-tu écrire un jour un article, qui peut découler d'une certaine manière de celui-ci qui d'ailleurs apporte déjà des réponses à ma question (mais disons qu'un angle d'approche plus direct de la question m'aiderait), sur "comment éprouver de la joie quand on a une conscience aiguë de la souffrance des êtres" ? Disons que je ne parviens pas vraiment à trouver la réponse moi-même. Peut-être y-a-t-il une partie de l'être qui, génétiquement, ne prédispose pas au "bonheur", du moins à la joie (?) Si je dis ça, c'est que j'ai entendu Frédéric Lenoir parler de notre capacité au bonheur et il disait qu'il y aurait une part de conditionnement génétique dans l'affaire (en termes bouddhiques, c'est sûrement lié au karma, aux samskaras, me semble-t-il). Merci à toi.

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  2. Il y a deux choses :

    - d'une part, un bonheur relatif qui dépend de notre situation, de ce qu'on a vécu, si on été aimé ou pas, si on a vécu des traumatismes ou pas. Ce bonheur relatif varie très fort d'une personne à l'autre.

    "Some are born for sweet delights,
    Some are born for endless nights" disait le poète anglais William Blake.

    Certains seront plus prédisposés à la mélancolie, d'autres seront naturellement plus heureux. Cela dépend aussi en partie de l'organisation du cerveau et de la génétique.

    - d'autre part, il y a un bonheur ultime qui n'est pas soumis à tous ces liens de causalité propres au monde phénoménal. C'est ce bonheur ou béatitude qui s'exprime dans la méditation.

    En sachant aussi, que ce bonheur ultime peut rejaillir dans notre bonheur relatif et apaiser les tourments de l'âme ou de nos nerfs.

    Reste la question fondamentale : "Comment éprouver la joie dans cet océan de souffrances qu'est le monde ?"

    Je ferai une réponse brève qui est de dire que la pratique du Dharma répétée encore et encore illumine ce monde. Essayer encore et encore de trouver des solutions au problème de la souffrance. Cette joie se cultive activement par la pratique du Dharma, ce n'est pas une joie passive qui se manifeste quand quelque d'heureux se produit.

    Ayant dit cela, il reste encore un mystère ou peut-être une part de folie dans cette Joie qui persiste à rayonner dans les ténèbres du monde.

    J'essayerai de développer cela dans un prochain article.

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